La médicalisation du XXIème siècle.
Social, Médico-social, Santé Mentale
Comment peut-on être malade aujourd’hui dans
une médecine qui transforme le patient en
consommateur, sans souci authentique pour sa
souffrance psychique ? L’oubli du malade dans la
médecine contemporaine semble être le prix à
payer pour des soins toujours plus rationnels et
scientifiques. L’exploration du corps humain, le
diagnostic précoce des maladies, l’acharnement à
les combattre par des traitements douloureux et
invasifs, exproprient « pour son bien » le patient de
son corps. À travers des protocoles de diagnostic
et de soins très standardisés, à travers le contrôle
social de nos existences par une surveillance
médicale accrue au nom de la santé publique, nos
modes de vie se retrouvent toujours plus
normalisés. Comment alors restituer au patient sa
valeur de sujet et ses droits pour éviter de le
transformer en marchandise au profit des
industries de santé ? Comment concilier les
exigences de la médecine scientifique et sa
nécessaire vocation « thérapeutique », c’est à dire
humaniste ?
À partir de son expérience du soin psychique, le
psychanalyste a plus que jamais le devoir éthique
et politique de mettre en garde contre les dérives
de cette médicalisation généralisée et la « passion
de l’ordre » qu’elle semble recouvrir.
Roland GORI
Professeur de psychopathologie à l’Université d’Aix-
Marseille-I.
Psychanalyste
Le patient est-il encore quelqu’un ?
Entre protocoles standardisés,
évaluations et judiciarisation
On partira d’exemples récents d’enfants reçus
au CMPP pour montrer très concrètement les
enjeux cliniques réels de la rencontre entre eux
et un analyste. La psychanalyse est une
pratique réaliste qui aborde, grâce à des
constructions théoriques, sans cesse remises
sur le métier, la réalité très humble de bouts de
discours d’enfants en souffrance.
On essaiera ainsi de montrer que le
comportement d’un enfant est à lui seul opaque,
fermé comme une huître, inabordable.
Envisager les soins par le côté comportemental,
ce serait soumettre l’enfant à toutes les
violences de l’ignorance arrogante de pratiques
mimant la science sans en avoir la rigueur.
On peut rendre compte de ce que, recevoir des
enfants au CMPP, et prendre au sérieux ce
qu’ils disent ou - si leur mutisme est au départ
de la consultation - ce que leurs parents
formulent, nécessite une volonté politique. La
psychanalyse ne se transmet pas
automatiquement. Pour qu’elle ne se transforme
pas en dogme stérile, « langue de bois » aussi
vide et morte que toutes les autres, il lui faut se
mettre en danger, s’éprouver, se mettre à
l’épreuve des symptômes. Le CMPP, où chacun
peut en réunion, s’exposer avec ses collègues à
débattre de ses propres difficultés, moments de
stagnation, impasses, doit pouvoir rester le
laboratoire où la psychanalyse s’expose comme
technique et comme éthique.
Claire CHRISTIEN,
Directeur médical du CMPP de Pithiviers. (Loiret).
Psychiatre, Psychanalyste.
Informations diverses
Participation aux frais de la Conférence – débat :
- 4 € pour les adhérents au Comité de
vigilance, les étudiants et demandeurs
d’emploi
- 8 € pour les non-adhérents
Règlement sur place ou par courrier.
Participation au Buffet : 17 €.
Règlement par chèque bancaire à l’ordre du
Trésorier du Comité de Vigilance
Faculté Victor Ségalen
20 rue Duquesne
29200 BREST
Proche Hôtel de Ville – Place de la Liberté
Parking : Place de la Liberté
Renseignements
ou
Par téléphone, 06.62.67.32.76