LES ETABLISSEMENTS DE SANTE, LE PATIENT, SA FAMILLE,
SES PROCHES ET LA PERSONNE DE CONFIANCE
Le discours médical a longtemps fondé son opérationnalité sur sa rupture avec les systèmes philosophiques
par un retour positiviste à l’efficacité du perçu (disséquer, expérimenter, ouvrir les cadavres) et par son
identification à la science. La conséquence la plus directe de ce choix naturaliste n’a-t-il pas eu pour effet de
déshumaniser une relation intrinsèquement humaine et par là même le dialogue dont la définition tient
dans la parole tenue entre deux êtres ?
Les aspects législatifs ont pour objectifs de ramener le dialogue et donc l’humain au centre de la relation
médicale afin que le patient devienne acteur de sa santé. La loi Kouchner du 4 mars 2002 est en effet
venue renforcer le cadre juridique de la relation médecin-patient mais aussi celui de la relation de ses
premiers acteurs avec la famille et les proches du patient. La loi Léonetti du 22 avril 2005 a précisé ces
relations dans le cadre de la fin de vie.
Dans cette perspective quelle place donne-t-on à la famille et aux proches ? Mais simultanément, comment
prendre en compte et résoudre leurs contradictions, leurs angoisses et quelques fois ce qui peut apparaître
comme leur intrusion, leur agressivité, leur ton suspicieux ?
Comment gérer la fin de vie selon les différentes étapes de conscience des patients et selon la volonté qu’il
a préalablement ou non exprimée ? Comment agir en fonction du statut juridique du patient ?
Pour que le dialogue prenne toute sa place, le médecin et les soignants doivent parvenir à dépasser la
relation sujet/objet pour établir une relation sujet/sujet. La loi vise un rééquilibrage dans cette relation
médecin-malade, cependant quels sont les éléments inaccessibles dans ce déséquilibre (disparité et
dissymétrie subjectives)?
L’ère post-moderne dans laquelle nous sommes entrés se caractérise par la perte d’autorité des institutions
et de ses acteurs, le sujet sachant est-il encore supposé savoir ? La judiciarisation de la société et les
menaces qu’elles sous-tendent ne viennent-elles pas perturber ce dialogue ? (paranoïa généralisée)
Puisqu’il s’agit de dialogue, qu’entendre dans ce qui se dit ? Comment accueillir les familles ? Les proches ?
Comment faire face aux pressions et contradictions des uns et des autres ? Et que faire de la subjectivité
médicale et de son rapport à l’angoisse? Comment arriver à suspendre le faire et l’acte pour écouter et
dialoguer ? L’exemple de la prise en charge de la douleur ces trois dernières décennies pourra nous servir
de paradigme.
Chaque participant exposera une situation clinique de son choix, et nous répondrons en nous étayant sur le
droit et la psychanalyse.
Si la loi n’a pas réponse à tout, elle apporte des éléments de réponses qu’il s’agit d’ajuster à chaque cas. Il
en va de même pour la psychanalyse ; il s’agit donc de deux pratiques de la subjectivité.
Public : Médecins, soignants, intervenants hospitaliers, directeurs d’Ehpad, infirmières Co, assistants sociaux, psychologues
Formateurs :
AURORE CATHERINE, docteur en droit, juriste au Centre François Baclesse (thèse : «Pouvoir médical et droits des patients »)
GEORGES SCHOPP, psychologue clinicien, psychanalyste.
Durée : Une journée (9h/17h) ou deux après midi (14h-17h30)
Coût : 1 490 €+Frais déplacement pour un groupe d’une dizaine de personnes d’une même institution (dates à décider)
Inscription individuelle : 290 € (première journée proposée : mardi 19 novembre 2013)
Adresse :
Pratiques Psychanalyse Culture 3, bd Clémenceau 14000 Caen
tel : 06 14 59 11 11 – e-mail : gschopp14@gmail.com - N° de formateur : 25140141214