Organisation du transport scolaire par une association L’organisation du transport scolaire peut-elle être gérée par une association ? D’une part, concernant l’attribution d’une subvention à une association, il convient de rappeler que le conseil municipal peut accorder une subvention à une association lorsque cette attribution présente un intérêt communal. Ainsi, l’intérêt doit être public, l’intervention de la collectivité doit répondre aux besoins de la population et enfin, la collectivité doit respecter une neutralité dans l’action. Par ailleurs, les textes imposent aux collectivités de conclure une convention avec le bénéficiaire de la subvention lorsque le montant annuel excède 23 000 euros. La commune peut également, à titre facultatif, conclure une convention quand bien même le montant annuel de la subvention est inférieur à ce seuil. Concernant la mise à disposition de l’employée de l’association. Il convient de préciser que la mise à disposition n’est possible que de la collectivité au bénéfice de l’association. La mise à disposition au profit de la collectivité, de salariés de l’association doit être considérée comme illégale parce qu’elle a pour objet, ou à tout le moins, pour effet de contourner le cadre juridique contraignant relatif au recrutement dans la fonction publique territoriale et en particulier la loi du 26 janvier 1984. De surcroît, cette pratique peut être constitutive d’une gestion de fait, en particulier lorsque l’association bénéficie par ailleurs d’une subvention de la part de la collectivité. Il convient en effet d’attirer votre attention sur la notion d’association dite transparente et le risque de gestion de fait. En effet, rien n’interdit aux collectivités de verser des subventions aux associations. Un certain nombre de règles doit toutefois être respecté pour prévenir la gestion de fait. La gestion de fait est constituée lorsqu’il est constaté une atteinte au principe de séparation de l’ordonnateur et du comptable. Par exemple, l’autonomie insuffisante d’une association, dans le cas où celle-ci n’est pas composée majoritairement de personnes « extérieures » à la commune est un facteur susceptible de faire apparaître l’association comme gestionnaire de fait. La notion de transparence d’une association envers une collectivité locale se manifeste par les trois critères suivants : - sur le plan administratif, les organes dirigeants de l’association sont composés en majorité d’élus et/ou de fonctionnaires locaux ; - sur le plan matériel, l’association dépend pour la quasi-totalité de ses ressources des subventions ou des concours en nature de la collectivité ; - sur le plan fonctionnel, l’association exerce généralement une activité ayant un caractère de service public. Cahier juridique UME – Année 2005 Afin d'éviter la gestion de fait, il convient de passer par une relation contractualisée. La convention dite d’objectif et de moyen devra fixer clairement les obligations réciproques, les objectifs, les moyens et les conditions de contrôle par la commune. Par ailleurs, si l’association prend en charge le transport scolaire et effectue pour le compte de la commune une telle prestation, cela peut entraîner de lourdes conséquences en terme de régime juridique. L’association peut en effet effectuer des prestations pour le compte d’une collectivité locale, mais se pose alors la question de la qualification juridique d’activité économique et commerciale de l’association. En outre, lorsqu’une association travaille pour une commune, elle peut se trouver dans des cadres extrêmement différents, tels que celui du Code des marchés publics, de la prestation de service public et de la loi du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence des activités économiques et des procédures publiques (la délégation de service public à une association étant soumise à une procédure spéciale de publicité et de mise en concurrence), ou encore dans le cadre d’un mandat. Enfin, si la commune reprend complètement l’activité de l’association, il s’agit d’une « remunicipalisation ». Dans une telle hypothèse, la dissolution de l’association est très souvent prononcée, entraînant le déclenchement de la procédure de la reprise du personnel, par la commune. Ainsi, en ce qui concerne l’exercice du service de transport scolaire par l’association, cela est possible, mais il faut définir un cadre juridique très précis. De même, l’attribution d’une subvention à une association, par la commune est tout à fait envisageable, mais cela doit être particulièrement encadré et formalisé. Enfin, concernant la reprise de l’activité et du personnel de l’association, la commune ne peut en aucun cas bénéficier d’une « mise à disposition » de l’employée de l’association. La « re-municipalisation » de l’activité de l’association peut être envisagée et devra être réalisée selon la législation en vigueur. Cahier juridique UME – Année 2005