Trois lauréats pour un Nobel
Emmanuelle Klotz :
La saison des prix Nobel a commencé aujourd’hui à Stockholm, en Suède, avec la distribution du prix
Nobel de médecine. Il est attribué à trois lauréats ex æquo.
Chantal Lorho :
L’Allemand Harald zur Hausen, pour ses recherches sur l’origine virale du cancer du col de l’utérus, et
deux Français, le professeur Luc Montagnier et la virologue Françoise Barré-Sinoussi.
On leur doit la découverte, en 1983, du virus du sida qui, depuis, a fait 25 millions de morts dans le
monde. Valérie Cohen.
Valérie Cohen :
Les noms de Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier sont indissociables de la recherche sur le
sida. En 1983, il y a donc vingt-cinq ans, une équipe, menée par le professeur Montagnier, de l’Institut
Pasteur, identifiait pour la première fois un nouveau virus suspecté d’être responsable du sida.
L’équipe réunit une douzaine de médecins et chercheurs curieux d’en savoir plus sur cette maladie, le
sida, décrite deux ans plus tôt aux États-Unis.
Parmi eux, Françoise Barré-Sinoussi. Elle est alors une jeune chercheuse en virologie. En janvier
1983, l’équipe dissèque et met en culture un ganglion extrait d’un patient. Quelques jours après,
Françoise Barré-Sinoussi détecte le virus.
Un an plus tard, l’équipe américaine du professeur Robert Gallo isole à son tour le virus. La rivalité
Gallo / Montagnier sur la paternité de la découverte est née, avec comme enjeu, notamment, les
brevets et les royalties sur les tests de dépistage.
Cette bataille dure dix ans, et finit par la reconnaissance de la primauté de l’équipe française.
Ce Nobel de médecine 2008 met aussi à l’honneur un autre virologue. Il s’agit de l’Allemand Harald
zur Hausen. Il a découvert des virus du papillome humain à l’origine du cancer du col de l’utérus. C’est
l’un des cancers les plus répandus chez les femmes.