hémorragie digestive (basse ou haute) extériorisée. Il n’y a pas de corrélation entre
signes subjectifs et signes organiques.
Les formes rectales d'AINS sont fréquemment responsables d'irritation,
d'inflammation de la muqueuse, de ténesme et parfois de saignements. Les AINS
semblent également, par un effet systémique, favoriser la survenue d'ulcération
colique.
Il n'y a pas de relation évidente entre l'augmentation des effets indésirables et la
durée du traitement alors que l'accroissement de la toxicité digestive est liée de
façon constante à celui de la posologie pour un AINS donné. Les lésions de la
muqueuse digestive sont particulièrement fréquentes après administration en aiguë
d'aspirine (jusqu'à 100% des malades dans certaines études ne comportant pas
plus de 1 g d'aspirine par prise).
D'une manière générale, l'endoscopie montre que les « nouveaux » AINS sont
mieux tolérés que les anciens telles l'indométacine, la phénylbutazone et l'aspirine.
La survenue d'hémorragies digestives n'est pas limitée aux adultes, elle s'observe
aussi chez les enfants. Enfin, l'aspirine peut être, à tort, tenue pour responsable
d'hémorragie car certains sujets prennent de l'aspirine parce qu'ils souffrent de
signes associés à une hémorragie.
Ces médicaments agissent par la conjonction d’une action systémique, indépendante
de la voie d'administration, et d'une action locale
Toxicité rénale :
La fonction rénale peut être altérée chez les malades ayant une fonction au préalable
diminuée ou maintenue avec précarité :
- néphropathie aux analgésiques : due à l'abus d'antalgiques (fortes doses, pendant
des mois ou des années, de plus d'un antaIgique), peut se manifester par une
hématurie, une anurie, une hypertension artérielle.
- insuffisance rénale oligurique : terrain particulier : âge avancé, cirrhose avec ascite,
insuffisance cardiaque, déplétion hydrique et sodique (notamment due aux
diurétiques), chirurgie lourde, atteinte rénale préexistante (lupus, diabète, goutte).
Elle est d'apparition précoce après le début du traitement (quelques jours).
- néphrite interstitielle d'origine immuno-allergique : un mois après le début du
traitement, guérison sans séquelle que dans 60 % des cas
- néphrite interstitielle avec syndrome néphrotique : la fonction rénale se normalise
lentement mais constamment à l'arrêt de l'anti-inflammatoire.
En l'absence d'atteinte rénale, les AINS peuvent entraîner une rétention hydrosodée
(avec hyponatrémie). La rétention peut être à l'origine d'une hypertension artérielle
ou d'une décompensation cardiaque, chez des sujets prédisposés, en particulier les
enfants atteints de rhumatisme articulaire aigu avec atteinte cardiaque. La rétention
hydrique peut, à tort, faire croire à un saignement du fait de l'hémodilution qui en
résulte.
Toxicité hépatique :
Pratiquement tous les AINS peuvent entraîner des altérations des fonctions
hépatiques. La fréquence des atteintes est en moyenne faible mais varie avec le
médicament considéré ; le type de l'atteinte dépend également de l’AINS.
Les atteintes hépatiques dues à l'aspirine relèvent de dosage excessif, à l'exception
du cas particulier représenté par le syndrome de Reye. Ce syndrome survient chez
les enfants au décours d'une infection virale (grippe, varicelle) et associe notamment
une hépatomégalie, une encéphalopathie, une hypoglycémie. Il est d'étiologie