NEUROLOGIE D4 T1 Flore BARONNET-CHAUVET 2014 2015 DOSSIER N°4 Enoncé Melle S., 25 ans, consulte aux urgences ophtalmologiques pour une baisse d’acuité visuelle brutale et une douleur de l’œil droit depuis le matin au réveil. Elle porte des lentilles pour une myopie et n’a aucun antécédent ophtalmologique. La patiente prend comme seul traitement du Laroxyl® (amitriptyline) depuis 3 mois pour des maux de tête invalidants et une contraception oestro-progestative. Q1/ Citez les 4 diagnostics à évoquer chez cette patiente. Pour chacun de ces diagnostics, citez les 3 principaux éléments à rechercher à l’examen ophtalmologique. En interrogeant la patiente elle vous explique que les douleurs sont plutôt rétro-orbitaire et majorer par les mouvements des yeux. L’AV est à 10/10 à gauche et 2/10 à droite. Le fond d’œil objective un discret œdème papillaire à droite et une pâleur de la papille gauche. Il existe par ailleurs dans le regard latéral gauche un défaut d’adduction de l’œil droit et un discret nystagmus de l’œil gauche. Q2/ Quel est votre diagnostic concernant le motif de consultation de la patiente d’une part et l’anomalie oculomotrice d’autre part ? Quel signe clinique recherchez-vous pour confirmer ce 2ème diagnostic et de quelle structure anatomique signe-t-il l’atteinte ? Q3/ Quel diagnostic proposez-vous pour expliquer l’ensemble du tableau ? Justifiez. Q4/ Une imagerie est réalisée (figure 3), commentez là. D’autres examens complémentaires sont-ils nécessaires avant de poser formellement le diagnostic ? Q5/ Quel traitement proposez-vous pour l’épisode actuel ? Vous interrogez la patiente sur ses céphalées. Elle vous explique qu’il s’agissait de violentes douleurs à type de décharge électrique irradiant dans l’hémiface droite, généralement vers le nez mais parfois dans la paupière supérieure, sans facteur déclenchant évident et pouvant survenir plusieurs fois par jour. Entre ces accès il pouvait persister un fond douloureux permanent dans la joue droite. Cet épisode a duré environ 3 semaines et n’a pas récidivé depuis. Q6/ Quel est votre diagnostic concernant ces douleurs ? Justifiez. Quels sont les quatre éléments sémiologiques qui auraient dû alerter le médecin et faire réaliser des explorations ? Q7/ L’amitriptyline (Laroxyl®) est-il le traitement le plus adapté pour ces douleurs ? Sinon que préconisez-vous en cas de récidive ? [email protected] NEUROLOGIE D4 T1 Flore BARONNET-CHAUVET 2014 2015 DOSSIER N°5 Enoncé Vous voyez Mr Q., 50 ans, aux urgences où il a été conduit par les pompiers. Son épouse l’a retrouvé au sol en rentrant du travail : il était somnolent et bougeait moins bien le côté gauche. Les pompiers vous précisent qu’ils ont trouvé un grand nombre de bouteilles vides au domicile. Ils vous remettent également une ordonnance de fluindione (Previscan®, 1 cp/j) en rapport avec une thrombose veineuse surale gauche il y a deux mois, sans étiologie retrouvée. En dehors de cela, ce patient a aussi peu d’antécédents médicaux connus que de suivi … Lors de votre examen le patient est somnolent. Il ouvre les yeux lorsque vous lui parlez pour les refermer immédiatement. Ses propos sont confus et il présente en plus une discrète dysarthrie secondaire à une paralysie faciale centrale gauche. Vous notez également une chute de la paupière à gauche et une pupille gauche en myosis. Il ne sert pas la main à la demande, mais s’agite à la stimulation douloureuse. Vous notez que cette mobilisation spontanée est diminuée à gauche. Il existe un signe de Babinski gauche. Vous notez enfin de nombreuses ecchymoses d’âges différents sur les membres. Les constantes sont : TA 110/75 mmHg, FC 110 bpm, Tp 38,5°, SaO2 95%. Q1/ Quel est le score de Glasgow de ce patient ? Q2/ Quelles sont les 4 hypothèses à évoquer en priorité (sans les justifiez) ? Vous récupérer le bilan biologique du patient : K+ = 4,2 mmol/L ; Na = 128 mmol/L ; Cl- = 100mmol/L ; urée = 8 mmol/L ; créatinine = 95 μmol/L ; CRP = 35mg/l ; INR = 2,8 ; plaquettes = 145 000/mm3 ; Hb = 13 g/dL ; GB = 8000/mm3 ; ASAT = 75 UI/L ; ALAT = 50 UI/L ; GGT = 105 UI/L ; bilirubine et phosphatases alcalines normales. Q3/ Une imagerie est également réalisée (figure 4). Commentez-là. Malheureusement en radiologie le patient présente deux crises généralisées tonico-cloniques et n’a toujours pas repris conscience au bout de 15 minutes malgré l’administration de deux ampoules de clonazépam (Rivotril® 1mg) à cinq minutes d’intervalle. Q4/ Détaillez votre prise en charge de ce patient pour les 12 premières heures. Grâce à votre prise en charge, l’état du patient s’améliore lentement. Vous discutez avec son épouse : elle vous confirme que la consommation d’alcool de son mari est très excessive : une bouteille de vin à 12°, et trois whiskys (5 cl, 45°) en moyenne par jour. Elle vous apprend aussi qu’il fume un paquet par jour. C’est beaucoup, mais c’est déjà mieux : il en fumait deux par jour depuis ses 20 ans et a diminué depuis cinq ans. Elle trouve que l’état de son mari s’est détérioré depuis 1 an environ : il est de plus en plus instable et a chuté plusieurs fois ces derniers mois. Q5/ Quantifiez l’intoxication alcoolo-tabagique de ce patient. Q6/ Quelles sont vos 2 principales hypothèses diagnostiques pour expliquer le trouble de la marche ? Comment les différencier cliniquement ? Depuis deux mois, il présente de plus, de violentes douleurs dans le bras gauche, qui descendent à la face interne jusque dans le petit doigt. Q7/ Quel diagnostic évoquez-vous en priorité ? Quel est le premier examen complémentaire à réaliser dans ce contexte ? [email protected] NEUROLOGIE D4 T1 Flore BARONNET-CHAUVET Figure 3, dossier 4 – question 3 [email protected] 2014 2015 NEUROLOGIE D4 T1 Flore BARONNET-CHAUVET 2014 2015 DOSSIER 4 Q1/ Kératite aigue (lentille+++) Diminution de transparence de la cornée voire hyperhémie conjonctivale, Cercle péri-kératique Ulcération(s) de cornée Uvéite antérieure Pupille en myosis Cercle périkératique Cellule inflammatoire dans la chambre antérieure à la LAF (signe de Tyndall) Névrite optique rétro-bulbaire Œil ‘blanc’ FO normal ou œdème papillaire Scotome central ou caeco-central Glaucome aigu à angle fermé (rare chez le sujet jeune mais tricyclique) Cornée opaque Pupille en semi-mydriase Augmentation majeure du tonus oculaire Q2/ Névrite optique rétro-bulbaire de l’œil droit Ophtalmoplégie internucléaire droite Convergence conservée (intégrité des noyaux du III) Lésion du faisceau longitudinal moyen droit Q3/ Sclérose en plaque en poussée, devant : Terrain : femme jeune Dissémination spatiale : atteinte des nerfs optiques et du FLM Dissémination temporelle : séquelle NORB gauche (pâleur papillaire) Q4/ IRM cérébrale Coupe axiale pondérée en FLAIR Multiples hypersignaux de la substance blanche A prédominance périventriculaire et de grand axe perpendiculaire aux ventricules Compatibles avec des lésions démyélinisantes de la substance blanche Aucun autre examen indispensable pour poser le diagnostic Q5/ Hospitalisation en neurologie Corticothérapie intraveineuse à forte dose: 1g/j pdt 3 j Après élimination des contre-indications BU pour éliminer une infection urinaire CRP pour éliminer un syndrome inflammatoire Avec supplémentation potassique et protection gastrique, surveillance de la TA et des dextros [email protected] 20 pts 2 1 1 1 2 1 1 1 2 1 1 1 2 1 1 1 16 pts 4 4+1 3 3+1 14 pts 4+1 2 2+1+1 2+1 15 pts 2 1+1 2+2 1 3 3 12 pts 2 2+2+2 2 2 - NEUROLOGIE D4 T1 Flore BARONNET-CHAUVET Q6/ Névralgie du trijumeau Secondaire / symptomatique, car : Terrain atypique : habituellement femme de plus de 50 ans Atteinte du V1 Pas de zone gâchette Fond douloureux permanent Q7/ Non (car douleur paroxystique) Relais par antiépileptique Privilégier la carbamazépine (Tégrétol®) Augmentation progressive jusqu’à la dose minimale efficace (200 à 1600 mg/j) [email protected] 2014 2015 14 pts 4 2 2 2 2 2 9 pts 2 3 2 2