AC3 - Psychopédagogie

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EDUCATEUR:
APPROCHE CONCEPTUELLE 3
Psychopédagogie
Programme
L’étudiants sera capable:
Ø  d’expliciter des notions telles que normalité, anormalité, handicap physique,
mental, social, …et de poser une réflexion critique ;
Ø  d’identifier et de décrire les principaux symptômes et principales manifestations
cliniques de différentes psychopathologies (névroses, psychoses, troubles
comportementaux,…) ;
Ø  de proposer et d’argumenter des attitudes éducatives adéquates ;
Ø  d’utiliser à bon escient le vocabulaire relevant des équipes pluridiciplinaires en
vigeur dans les services et institutions dans lesquelles travaillent des éducateurs.
Capacités terminales
Ø  Pour atteindre le seuil de réussite, l’étudiant sera capable à partir d’une
situation de professionnelles amenées par lui ou par le chargés de cours:
Ø  Justifier une proposition d’approche éducative individualisée et adaptée aux
manifestations cliniques et d’y repérer des normes et des valeurs:
Ø  Présenter le projet institutionnel ou la pédagogie par projet effectuée dans une
institution.
Ø  Décrire les bénéficiaires de l'institution et leurs manifestations cliniques
Ø  Proposer une approche éducative individualisée: Identifier les besoins
spécifiques des bénéficiaires, décrire et justifier l'action proposé adaptée aux
besoins et manifestations cliniques
Ø  Quelles sont les normes et valeurs
1.1 Normalité, anormalité
Définition selon Larousse de normalité : état, caractère de ce qui est conforme à la norme, à ce
qui est considéré comme l'état normal. Et anormalité: caractère de ce qui est anormal.
1.2 Handicap :
Définition du « Grand Dictionnaire de la Psychologie » : le handicap est « la situation d’une
personne qui se trouve désavantagée d’une manière ou d’une autre par rapport à d’autres
personnes. » Exemple : un enfant avec un déficit sensoriel visuel possède un handicap car il vit
dans une société organisée socialement et matériellement par et pour des voyants.
Définition de l’OMS : « est handicapé un sujet dont l'intégrité physique ou mentale est
passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l'effet de l'âge, d'une
maladie ou d'un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l'école ou à
occuper un emploi s'en trouvent compromises ». La notion de « handicap » évoque un déficit,
des faiblesses par rapport à une norme qui refléterait la moyenne des capacités des individus
vivant au sein de la même société.
1.3 Réflexion des causes :
1) Les anomalies génétiques : Elles surviennent au moment de la conception et on ne peut
guère les éviter ;
2) Les facteurs environnementaux : Il s’agit des facteurs nuisibles présents dans
l’environnement. Ils peuvent avoir un effet sur le développement à n’importe quel moment à
partir de la conception. Il peut s’agir des maladies de la mère (rubéole, sida, cytomégalovirus,
…), des drogues et des médicaments, du tabac et de l’alcool,…
Les causes de certains troubles et maladies sont attribuables à l’âge de la mère, au régime
alimentaire de la grossesse ou encore à l’état émotionnel de la mère.
2. Catégories d’handicap.
Les deux premières grandes catégories d’handicap exposées sont d'une part les handicaps
physiques et d'autre part les handicaps mentaux. Le polyhandicap : est l’association de
déficiences motrice et intellectuelle sévères associées.
En ce qui concerne le handicap mental, on distingue :
- les déficiences intellectuelles ;
- les déficiences psychiques.
- Les déficiences intellectuelles : connues auparavant sous les appellations « arriération
mentale » ou « débilité mentale ». Les différentes batteries de tests de QI sont des outils
classiques pour déceler les déficiences intellectuelles mais ils sont très réducteurs et
insuffisants à décrire les difficultés réelles des personnes. En fonction du degré de la
déficience, on parle de déficience intellectuelle légère, modérée, sévère et profonde.
2.1 L’handicap physique
En ce qui concerne le handicap physique, on distingue :
- 
-  les déficiences motrices ;
-  les déficiences visuelles
-  les déficiences auditives.
- Les déficiences motrices : Ce sont donc des handicaps en général visibles mais leur
expression et leurs conséquences sont très variables. Exemples : tétraplégie (paralysie
des quatre membres), paraplégie (paralysie des membres inférieurs), hémiplégie
(paralysie d’une moitié du corps), …
- Les déficiences visuelles : elle va d’une déficience visuelle à la personne aveugle,
autre symbole fort de la notion même de handicap.
- Les déficiences auditives : elles sont également synonymes de diversité. Ainsi, on
parle de surdité légère (difficulté d’entendre la parole à faible intensité), de surdité
modérée (difficulté à entendre la parole d’intensité normale), de surdité modérément
sévère (difficulté à entendre, même la voix forte), de surdité sévère (difficulté à
entendre, même la voix criée) et de surdité profonde (perception auditive presque
nulle).
2.2 Handicap mental
2.2.1 Les déficiences intellectuelles
Définition du retard mental :
Par retard mental, on entend un état de réduction notable du fonctionnement actuel
d'un individu. Trois critères sont indispensables à l'établissement du diagnostic :
Fonctionnement intellectuel de l’individu significativement inférieur à la moyenne ;
Limitations significatives du fonctionnement adaptatif de l’individu (habiletés à
communiquer, à prendre soin de sa personne et de son environnement domestique,
habiletés sociales, utilisation des ressources communautaires, autonomie, souci de sa
santé et de sa sécurité,...) ;
Manifestation du retard mental avant l'âge de 18 ans.
Quotient
intellectuel
Pourcentage de la
population
Caractéristiques
Légère de
50 – 70 de QI
80 à 85 %
Habituellement capables d'acquérir une certaine
autosuffisance ; peuvent se marier, avoir des
enfants et occuper des emplois à temps plein non
spécialisés.
Modérée
35 – 49 de QI
10 à 12 %
Capables d'accomplir des tâches simples non
spécialisées, peuvent subvenir à une partie de
leurs besoins.
Sévère
20 à 34 de QI
Profonde
Moins de 20 de
QI
4à7%
1%
Capables de suivre une routine quotidienne, mais
sous surveillance constante. Avec une formation
adéquate, peuvent maîtriser des habiletés de base
de la communication.
Capables d'assumer uniquement les
comportement les plus rudimentaires. tels que
marcher, manger seul et dire quelques mots.
2.3 L’enseignement spécialisé
L’enseignement différencié est adapté aux besoins éducatifs des élèves présentant handicap appartenant à un
même groupe :
Ø 
Type 1 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents présentant une déficience intellectuelle
légère ;
Type 2 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents atteint d’une déficience intellectuelle
modérée et/ou sévère ;
Type 3 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents avec des troubles relationnels (de la
personnalité ou du comportement) ;
Type 4 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents atteints d’une déficience physique ;
Type 5 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents malades ;
Type 6 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents présentant une déficience visuelle ;
Type 7 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents dont le trouble est d’ordre auditif ;
Type 8 : Adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents atteints de troubles instrumentaux.
Chacun de ces types d’enseignement comporte l'enseignement adapté aux besoins éducatifs généraux et
particuliers des handicapés appartenant à un même groupe, besoins qui sont déterminés en fonction de la nature
2.4 Le suivi des élèves présentant un handicap, le Programme Educatif Individualisé
Le suivis individualisé des élèves présentant un handicap se définit sous le nom:
- PEI (Programme Educatif Individualisé) ;
- PIA (Plan Individuel d’Apprentissage) ;
Le parcours scolaire de chaque enfant porte l’appellation de PIA (Plan Individuel
d’Apprentissage). Sa mise en place est imposée pour tous les élèves de l’enseignement
spécialisé. Le PIA comprend les objectifs annuels retenus pour un élève déterminé. Il
est mis au point pour chacun des élèves de la classe en fonction de ce qu’il est déjà
capable de faire (forces) et de ce qu’il devrait faire (besoins).
Le PIA permet de construire un projet POUR et AVEC l’enfant.
Le type 1
Les approches éducatives et pédagogiques
Les enfants fréquentant l’enseignement de type 1 présentent une déficience intellectuelle
légère ;ont besoin de créer et d’utiliser des outils, des procédures et des référents stables. Une
déficience intellectuelle légère présente un quotient intellectuel situé entre 55 et 80.
Caractéristiques principales
Malgré un niveau d’abstraction limité, les enfants ayant une déficience mentale légère ont
accès aux apprentissages scolaires de base leur permettant de s’intégrer dans une vie
sociale et professionnelle normale. Néanmoins, leur temps de réflexion et de concentration
est court . Leur retard de développement se manifeste, entre autres, par des comportements
excessifs (agressivité, inhibition)
Les approches éducatives et pédagogiques
Toute activité doit s’ancrer dans le vécu quotidien de l’enfant ; mais pour un développement
maximal de son potentiel, il faut lui proposer des situations de vie hors de son contexte habituel.
Les activités prennent sens dans des projets qui débouchent sur des « produits » concrets. C’est
pourquoi il faut veiller à construire et à structurer les apprentissages, à entraîner la mémorisation
de certains savoirs et à rester attentif au transfert de ces apprentissages.
Enfin, l’équipe éducative doit être attentive à garder un équilibre entre l’acte d’apprendre et la
stabilité d’une sécurité affective.
Le type 2
Le type 2 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves pour lesquels l’examen
pluridisciplinaire conclut à un retard et/ou un (des) trouble(s) modéré(s) et/ou sévère(s) du
développement intellectuel. un quotient intellectuel situé entre 35 et 55, alors que, pour la
déficience sévère, il est entre 20 et 35.
Caractéristiques principales
Les enfants qui fréquentent ce type d’enseignement peuvent présenter une symptomatologie
très diversifiée : polyhandicap, trisomie 21, autisme, malformations congénitales,…
Pour beaucoup de ces enfants, la communication est altérée, ce qui entraîne des troubles de
comportement (stéréotypies, anxiété, agressivité) et des difficultés de socialisation, ils ont peu
de possibilité d’acquérir une autonomie
Les approches éducatives et pédagogiques
Elles s’inscrivent avant tout dans l’apprentissage de la socialisation et/ou de l’autonomie. Le
savoir communiquer est privilégié pour ces enfants. Ainsi, l’équipe pluridisciplinaire
travaille en étroite collaboration pour déterminer, avec l’enfant, un ou plusieurs codes
adaptés (gestes, pictogrammes, outils informatiques,…) qui lui permettent progressivement
de s’exprimer, d’échanger et d’être ainsi socialement reconnu.
Les activités mises en œuvre dans ce type d’enseignement s’ancrent dans le vécu quotidien
de l’enfant et visent à lui offrir un éventail d’outils et de méthodologies spécifiques pour
communiquer, prendre conscience de lui-même (son corps, ses sens et ses émotions, la santé,
l’hygiène,…). La prise de conscience de l’autre et l’apprentissage de comportements sociaux
adéquats sont également des priorités éducatives dans l’enseignement de type 2.
Le type 3
Le type 3 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves ayant des troubles du comportement
et/ou des troubles de relationnel et de la personnalité d’une gravité telle qu’ils exigent le recours à
des méthodes orthopédagogiques et psychothérapeutiques.
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant l’enseignement spécialisé de type 3, révèlent, à travers leurs
troubles du comportement, des pathologies complexes liées à la construction de la personnalité, de
l’identité, de la relation avec l’autre (immaturité affective, fonctionnement caractériel ou
délinquant, névroses, psychoses, repli sur soi, inhibition, autisme,…).
Les manifestations de ces troubles sont diversifiées : comportements répétitifs,
troubles de l’humeur, agitation motrice, opposition, intolérance à la frustration, agressivité,
émotions débordantes,… D’un point de vue cognitif, il n’est pas rare de rencontrer, dans ce type
d’enseignement, des enfants dont l’intelligence est « normale », mais dont les difficultés psychoaffectives empêche le développement cognitif : attention/concentration perturbée, manque de
communication, difficulté de mémorisation,…
Les approches éducatives et pédagogiques
Elles visent essentiellement à restaurer une disponibilité psychique aux
apprentissages, un sentiment de sécurité, pour ensuite stimuler l’envie et le désir d’apprendre.
Pour faire face aux difficultés comportementales des enfants inscrits dans le type 3, le dispositif
pédagogique est capital : importance d’un cadre solide et sécurisant (rituels, repères = stabilité),
de la variété des activités et des situations, du travail de prise de conscience de soi (besoins,
émotions,…), de la norme, les activités proposées veillent à offrir une réponse aux difficultés à
être, à entrer en relation et à apprendre (s’accepter, apprendre l’interaction, enrichir la
socialisation,…).
Le type 4
Le type 4 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves
présentant un handicap physique
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant l’enseignement de type 4 peuvent présenter des
handicaps très divers : infirmité motrice cérébrale (hémiplégie,
paraplégie), Spina Bifida, myopathie, poliomyélite, traumatismes
crâniens, maladies neurologiques,… Ces handicaps peuvent être
associés à d’autres troubles (dysphasies, dyspraxies, troubles de la
concentration,…).
Les troubles moteurs que présentent ces enfants peuvent porter
préjudice aux fonctions principales de déplacement et de motricité,
mais la fonction de l’intelligence est normale.
Les approches éducatives et pédagogiques
Elles visent à accroître les possibilités de communication et mettent
l’accent sur le développement sensoriel et psychomoteur de manière à
favoriser un maximum d’autonomie.
Le type 5
Le type 5 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves, qui atteints d’une affection
corporelle et/ ou mentale, sont pris en charge par une clinique ou par une institution
médico-sociale.
Ø 
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant le type 5 sont des enfants malades ou convalescents, suite à une
affection corporelle (cancer, mucoviscidose,…) et/ou à un trouble psychique grave
(anorexie, boulimie, phobies, tentatives de suicide,…) réclamant un suivi psychiatrique.
Les approches éducatives et pédagogiques
L’objectif prioritaire de l’enseignement à l’hôpital est de permettre la réintégration de
l’enfant à l’école après sa guérison. Il s’agit d’entretenir ses compétences tout en
permettant à l’enfant de développer d’autres savoirs. Aussi, toute activité doit viser à
développer prioritairement les compétences transversales relationnelles liées à l’identité
de l’enfant, afin de l’aider à garder ses repères vis-à-vis de la « normalité » et de se sentir
davantage un « sujet » qu’un « objet de soins ».
Le type 6
Le type 6 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves qui, pour cause de cécité ou
d’amblyopie, nécessitent régulièrement des soins médicaux et paramédicaux et/ou l’emploi de
méthodes orthopédagogiques.
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant le type 6 peuvent présenter des troubles associés à la malvoyance (ou la non
voyance) : troubles instrumentaux et d’apprentissage, troubles du comportement, épilepsie,
surdité, retard mental, infirmité motrice cérébrale (IMC).
Les approches éducatives et pédagogiques
Ces approches visent à accroître le développement des autres sens et mettent l’accent sur les
repères spatio-temporels, visualisés avec difficulté. Il convient également de favoriser
l’apprentissage des déplacements, d’affiner le sens tactile (acquisition de la dextérité nécessaire à
l’apprentissage de l’écriture braille), d’adapter le matériel pour tous les apprentissages ainsi que
les lieux fréquentés par les enfants.
Les activités proposées doivent avoir pour but d’exploiter les sens, afin d’aider les enfants à
découvrir leur environnement tout en les rendant les plus autonomes possibles : le toucher
(développement des repères en vue d’une sécurisation et de la préparation à la lecture braille ainsi
qu’à l’apprentissage des notions spatiales), l’ouïe (installation des repères et remédiation au retard
de langage), le goût et l’odorat (aide à la différenciation).
Le type 7
Le type 7 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves qui, pour cause de surdité, nécessitent
régulièrement des soins médicaux et paramédicaux et/ou l’emploi de méthodes orthopédagogiques.
Ø 
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant le type 7 peuvent présenter des troubles associés à la surdité (totale ou
partielle) : troubles instrumentaux et d’apprentissage, troubles du comportement, épilepsie, cécité,
retard mental, infirmité motrice cérébrale (IMC).
L’enseignement de type 7 accueille également des enfants présentant des carences graves de
communication (dysphasie aiguë), nécessitant l’utilisation d’un moyen de communication non
verbale (méthode gestuelle par exemple).
Les approches éducatives et pédagogiques
Ces approches visent à accroître le développement de la communication et mettent l’accent sur les
repères spatio-temporels indispensables pour une plus grande autonomie. L’équipe éducative
privilégie le travail de prise de conscience de soi de l’enfant, et le développement d’un savoir
communiquer. Il s’agit de mettre l’enfant dans un « bain de signes » et de lui apprendre à mettre des
mots sur les émotions vécues.
Toute activité veille donc à développer les moyens d’expression corporelle, la compréhension du
langage.
Le type 8
Le type 8 de l’enseignement spécialisé est destiné aux élèves qui manifestant pas de
troubles de l’intelligence, de l’audition ou de la vision, ils présentent des troubles qui
se traduisent par des difficultés dans le développement du langage ou de la parole et/
ou dans l’apprentissage de la lecture, de l’écriture ou du calcul et dont la gravité est
telle que, dans un premier temps, une intervention particulière dans le cadre de
l’enseignement ordinaire ne peut suffire.
Caractéristiques principales
Les élèves fréquentant l’enseignement de type 8 ont tous vécu un échec durable dans
un ou plusieurs domaines de l’apprentissage.
Les approches éducatives et pédagogiques
Le public de l’enseignement de type 8 est à la fois complexe, la différenciation est
indispensable à tous les niveaux : objectif, matériel, rythme, évaluation,…
Il importe également de tenir compte, au-delà du plan cognitif, des caractéristiques
physiques, psychomotrices, psycho-affectives et sociale inhérentes aux difficultés
propres à ce public. Pour l’aider à surmonter ou à compenser ces difficultés
persistantes, l’enseignant doit porter son action sur trois sphères, l’une ayant
inévitablement des répercussions sur les autres. Ainsi, les approches rééducatives vont
être de l’ordre du relationnel (estime de soi, désir d’apprendre,…), du cognitif
(démarches de pensée,…) et de l’instrumental (instruments de pensée : perceptions,
corps et motricité, langage, mémoire).
3. Différentes psychopathologies
Les déficiences psychiques ou psychopathologies
Définitions
La maladie mentale est « une perturbation qui affecte la pensée, les sentiments ou le
comportement d'une personne à un point tel que sa conduite devient
incompréhensible et inacceptable pour son entourage. » L'individu présentant une
maladie mentale est affecté autant dans son équilibre personnel que dans ses relations
avec autrui.
Selon le dictionnaire Larousse: la névrose est « un trouble mental n'atteignant pas
les fonctions essentielles de la personnalité et dont le sujet est douloureusement
conscient. »
Et la psychose est « une altération globale de la personnalité bouleversant les rapports
du sujet avec la réalité.» Certains individus sont donc incapables de distinguer le réel
de l'imaginaire.
La maladie mentale peut être la cause de périodes de profonde dépression ou elle peut
entraîner des illusions ou des hallucinations.
Description de maladies mentales
Parmi les maladies mentales, certaines se développent de manière plus fréquente dans
la population:
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
la schizophrénie ;
les troubles affectifs (la dépression et la psychose maniaco-dépressive) ;
les troubles de l’anxiété (les troubles de panique et les troubles phobiques) ;
les troubles obsessionnels-compulsifs ;
les troubles de la personnalité ;
le syndrome cérébral organique ou la démence et le délire;
les troubles de l’alimentation (l’anorexie et la boulimie) ;
l’alcoolisme et la toxicomanie.
3.2 Les troubles affectifs
Les troubles affectifs ou troubles de l’humeur comprennent la dépression (trouble affectif unipolaire) et la
psychose maniaco-dépressive (trouble affectif bipolaire). Ces troubles se manifestent essentiellement par des
troubles de l’humeur.
Attention : il ne faut pas confondre la dépression grave ou unipolaire avec la réaction dépressive (« avoir le
cafard » ou « un coup de blues »). La réaction dépressive est considérée comme un état temporaire
déclenché par les épreuves de la vie. C’est dans le cas où ce trouble persiste qu’il peut être considéré comme
une dépression. Entre cinq et dix pour-cent des personnes qui éprouvent la dépression éprouvent également
des états exagérés de joie ou d’exultation qu’on appelle manie. Ces personnes sont atteintes d’un trouble
affectif bipolaire et des cycles de dépression grave alternent avec des cycles de manie.
Lors de périodes maniaques, les symptômes suivants sont observés :
Ø  Une énergie sans limite, un enthousiasme débordant et une hyperactivité ;
Ø  Des propos rapides et disparates, un ton de voix élevé ;
Ø  Un accès de colère, une disposition à argumenter constamment ;
Ø  Des comportements aux conséquences fâcheuses comme des achats extravagants, une conduite
automobile imprudente, des investissements risqués,… ;
Ø  Des idées fausses, une déraison.
Lors de périodes dépressives, les symptômes suivants sont observés :
Ø  Des difficultés de sommeil (dormir trop, ou trop peu) ;
Ø  Une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes ou une perte d’appétit ;
Ø  Une impression de diminution, de culpabilité ou de désespérance ;
Ø  Une difficulté à se concentrer ;
Ø  Une irritabilité.
3.1 La schizophrénie
La schizophrénie est une modification du fonctionnement du cerveau qui perturbe le
processus de la pensée et du jugement, la perception sensorielle et la capacité
d’interpréter et de réagir de façon appropriée à des situations ou à des stimuli
particuliers. Les premiers symptômes peuvent être confondus avec des comportements
courants à l’adolescence. Plusieurs cliniciens décrivent les symptômes typiques de la
schizophrénie comme étant «positifs» ou «négatifs».
Les symptômes comprennent:
Ø  Les hallucinations : la personne entend, ressent ou voit des choses qui n’existent
que dans sa tête ;
Ø  Se sentir persécuter faire preuve de paranoïa
Ø  Les idées délirantes : les idées fausses tenaces, la méfiance ;
Ø  Les troubles marqués de la pensée : la difficulté à communiquer, l’incohérence ;
Ø  Un comportement bizarre et désorganisé.
Ø  L’alogie : trouble d’enchaînement de la pensée, de la parole ;
Ø  L’anhédonie : incapacité de ressentir du plaisir ;
Ø  L’effet d’abattement : manque d’émotion ou monotonie ;
Ø  Un comportement asocial, peut vivre reclus, peut se couper
de tout contact y compris de sa famille et avoir peu d’intérêt envers les autres.
Reconnaître la dépression chez les enfants et les adolescents
Ø  Chez les enfants. La dépression est assez rare (0,5 %) dans leur cas. On doit
toutefois être particulièrement attentif à tout changement soudain de
comportement et aux signes suivants :
- il ne veut plus jouer, sortir ou voir ses amis;
- il se montre très irritable et pleure souvent;
- il se plaint de maux de tête ou de ventre;
- il dit qu’il n’a plus envie de vivre ou qu’il n’aurait pas dû naître;
- il subit une exclusion et des échecs à l’école;
- il grandit, mais prend très peu de poids.
Ø  Chez les adolescents. La dépression peut être difficile à distinguer des
moments de morosité ou de confrontation propres à cette étape de la vie. Elle
touche de 3 % à 4 % des adolescents, surtout les filles. Les signes suivants
sont à surveiller :
- une tendance à l’isolement;
- un désinvestissement dans les études;
- des signes d’automutilation;
- une verbalisation d’idées suicidaires.
3.3 Les troubles de l’anxiété
Ø  Lorsqu'elle est grave, l'anxiété peut être considérée comme une maladie mentale.
On y classe les troubles de panique et les troubles phobiques.
Ø 
Le trouble panique
Ø  Dans l'état de panique, caractérisé par des crises récurrentes de panique, la
personne ressent des étourdissements et des douleurs au niveau de la poitrine. Elle
a l'impression d'étouffer et transpire abondamment. Ces crises ne durent en
général que quelques minutes, mais la crainte d'être victime d'une autre attaque et
le sentiment d'impuissance qui s'ensuit compliquent la situation. La spasmophilie
est considérée comme un trouble de panique.
Ø  Certaines personnes associent un syndrome d'agoraphobie au trouble de panique.
L'agoraphobie est une crainte de se retrouver dans des endroits ou des situations
d'où il pourrait être difficile ou gênant de s'échapper ou dans lesquelles on
pourrait ne pas trouver de secours en cas d'attaque de panique. A l’extrême, cette
crainte entraîne une restriction des déplacements ou un besoin d'être accompagné
en dehors du domicile. Les situations génératrices d'agoraphobie les plus
fréquentes sont la foule, les files d'attente, les moyens de transport (train,
avion, ...).
3.4 La phobie spécifique
Ø  Il s’agit d’une peur spécifique, intense, persistante déclenchée par la présence
d'objets ou de situations qui ne sont pas en eux-mêmes dangereux. Le sujet
reconnaît l'irrationalité de ses sentiments qui demeurent incontrôlables malgré ses
efforts pour les combattre
La phobie sociale
Ø  Il s’agit d’une peur prononcée et persistante d’être évalué négativement, d’être
embarrassé ou d’agir de façon inappropriée. Les personnes qui en sont atteintes
craignent d’être considérées comme incompétentes, faibles ou stupides, et de se
voir critiquées ou rejetées.
Ø  Elles maintiennent des contacts satisfaisants avec leur entourage immédiat,
comme les membres de la famille et parfois un ou deux camarades qu’elles
connaissent bien. Cependant, leurs craintes irréalistes les poussent toujours à
éviter de nombreuses situations ou à essayer de passer inaperçus. Ces individus
interprètent leur retrait social et leurs habitudes d’évitement parfois bizarres
comme des mesures nécessaires pour se protéger du jugement négatif qu’ils
redoutent, ne se rendant souvent pas compte ou minimisant le fait que leur
comportement invite évidemment un tel jugement. Dans bien des cas, le fait qu’ils
aient honte de leurs propres difficultés ne fait qu’aggraver les choses.
3.5 Les troubles obsessionnels-compulsifs
Les personnes atteintes de troubles obsessionnels-compulsifs sont constamment
troublées par des pensées récurrentes ou des sentiments qui leur viennent à
l’esprit involontairement (obsessions) et qui les incitent à effectuer des gestes
répétitifs et ritualisés (compulsions). Les patients considèrent ces pensées comme
insensées et parfois désagréables, mais ils ne réussissent pas à les oublier ou à
leur résister. Les troubles obsessionnels-compulsifs débutent généralement à
l’adolescence et leur évolution est intermittente.
Parmi les obsessions les plus fréquentes, on retrouve :
Ø  Des idées violentes ;
Ø  La peur d’être infecté par des germes ou de la poussière ;
Ø  Des doutes continuels (la porte d’entrée est-elle fermée ?, ...) ;
Ø  Des ruminations obsessionnelles qui consistent à revenir sans arrêt sur un
mot, une phrase ou un problème insoluble.
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
Les compulsions fréquentes comprennent :
La vérification des choses à répétition ;
Le fait de se laver de façon continuelle ;
Le nettoyage pour éviter la contamination ;
La réalisation de tâches ou la disposition d’objets d’une façon précise (ordre
de grandeur, de couleur, par nombre, ….)
3.6 Les troubles de la personnalité
Ils regroupent un large éventail de troubles reliés à une façon rigide et déformée,
profondément ancrée, d’établir des rapports, de percevoir et de concevoir
l’environnement ainsi que sa propre personne. Ces troubles ressortent clairement
chez les individus qui ne peuvent s’ajuster aux critères de comportement
normalement acceptés au travail ou dans la société en général et qui s’avèrent
incapables d’établir des relations interpersonnelles adéquates et durables. Parmi
les symptômes les plus fréquents, on remarque :
Ø 
Ø 
Ø 
Ø 
L’incapacité de s’adapter aux situations sociales ;
L’intransigeance et l’acharnement à avoir le dernier mot ;
Les relations interpersonnelles instables ;
L’entêtement excessif.
Un exemple de trouble de la personnalité est la « personnalité borderline » :
Le trouble de la personnalité borderline est un trouble de l’émotion. Les personnes
souffrant de ce trouble ont une tendance à réagir plus intensément que les autres à
des niveaux de stress moindres. Les changements d’humeur soudains sont
fréquents dans le trouble borderline.
Si un individu rencontre au minimum 5 des points suivants, il est
possible qu’il souffre de ce trouble de la personnalité. Toutefois,
seul un médecin spécialiste, compétent dans cette pathologie peut
établir un diagnostic.
Ø  Problèmes relationnels ;
Ø  Incapacité à gérer ses émotions ou victime de ses émotions ;
Ø  Changements d’humeurs soudains, intenses rapides ou
fréquents ;
Ø  Anxiété ;
Ø  Relations de type Amour / Haine. Pense autrui en Tout Bon /
Tout Mauvais sans compromis ;
Ø  Sentiment d’être une " victime ", incapacité à accepter ses
propres responsabilités ;
Ø  Sentiment de déprime, tristesse ou de vide ;
Ø  Accès de colère fréquents ou imprévisibles (extériorisés ou pas) ;
Ø  Image de soi instable ;
Ø  Peur de l’abandon ;
Ø  Comportements impulsifs autodestructeurs comme la boulimie,
sexualité à risque, anorexie, dépenses incontrôlées, alcool,
drogue, conduite dangereuse, abus de médicaments, … ;
Ø  Attaques de rage ;
Ø  Tentatives de suicides ou d’automutilation comme se couper, se
brûler, se griffer,…
3.7 Le syndrome cérébral organique
Bien que les syndromes cérébraux organiques se manifestent plus fréquemment
chez les personnes âgées, ils peuvent survenir à tout âge. Le délire et la démence
en sont deux formes.
Ø  Le délire est une détérioration grave et rapide de la fonction mentale qui se
caractérise par de l'agitation, une désorientation, des pertes de mémoire, des
degrés variables de conscience, des hallucinations et des illusions. Le délire
peut être causé par un processus physiologique sous-jacent, le plus souvent
une intoxication, une maladie cardio-vasculaire, une infection ou un
traumatisme. Le traitement de la cause amènera, dans la plupart des cas, une
guérison complète de la personne malade.
Ø  La démence est un déclin général et chronique de la fonction mentale qui se
caractérise par une désorientation, des pertes de mémoire et une diminution
de la capacité de s'occuper de soi. La forme la plus courante de la démence
est la maladie d'Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer
Ø  La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative qui engendre un déclin progressif
de la mémoire. Peu à peu, une destruction des cellules nerveuses se produit dans les
régions du cerveau liées à la mémoire et au langage. La personne a des difficultés à
mémoriser les événements, à reconnaître les objets et les visages, à se rappeler la
signification des mots et à exercer son jugement.
Ø  La maladie d’Alzheimer est une forme de démence, elle se distingue des autres démences
par le fait qu’elle évolue graduellement et touche surtout la mémoire à court terme, dans
ses débuts par contre la mémoire a long terme est mieux préservée; si bien qu’elle peut se
souvenir d’événement de son enfance et oublier un événement passé d’une semaine.
31 Ø  La maladie d’Azheimer se caractérise par des lésions détruisent les neurones de la mémoire.
Ø  Le Dr Alois Alzheimer, un neurologue allemand, a donné son nom à la maladie, en 1906. Il
est le premier à avoir décrit ces lésions cérébrales, lors de l’autopsie d’une femme morte de
démence. Il avait observé dans le cerveau de celle-ci des plaques anormales comme les signes
principaux de la maladie d’Alzheimer.
Ø  Le vieillissement est le principal facteur. Il existe aussi des formes héréditaires de la maladie
mais qui comptent pour moins de 5 % des cas.
32 3.8 Les troubles de l’alimentation
Ces troubles sont plus souvent rencontrés chez les femmes de moins de 30
ans. Les troubles de l’alimentation les plus fréquents sont l’anorexie
(régime alimentaire restreint menant à une perte de poids dramatique) et la
boulimie (consommation de grandes quantités de nourriture, suivie de
vomissements provoqués, de périodes de jeûne, d’abus de laxatifs ou
d’exercices physiques excessifs). L’anorexie et la boulimie sont des
troubles complexes qui trahissent des problèmes émotifs sous-jacents.
Les signes avant-coureurs comprennent :
Ø  Des remarques sur son poids et une préoccupation importante à l’égard
de son image corporelle ;
Ø  Des pensées obsessionnelles sur l’accumulation, la consommation ou le
refus de nourriture ;
Ø  Un refus de manger certains aliments pour éviter de prendre du poids ;
Ø  Une vérification constante de son poids ;
Ø  Un isolement à l’heure des repas ;
Ø  Des régimes draconiens suivis d’orgies alimentaires ;
Ø  Un sentiment d’irritabilité, d’anxiété ou de dépression
Ø  liés au poids ;
Ø  Une perte de mémoire et un manque de concentration ;
Ø  Une irrégularité ou l’absence de règles chez les femmes.
3.9 L’alcoolisme et la toxicomanie
L’usage abusif de drogues ou d’alcool ne déclenche pas à lui seul une maladie
mentale, mais il en complique certainement le diagnostic.
Des études démontrent que 20 à 50% des patients psychiatrique font un usage
abusif d’alcool et/ou de drogue. On note que l’usage ou l’abus de substances
toxiques constituent souvent une méthode d’autotraitement pour une personne
qui veut fuir les symptômes d’une maladie mentale. L’abus de ces substances
peut par conséquent compliquer le traitement de la maladie mentale.
4. Traitements et attitudes éducatives adéquates
Traitement des maladies mentales
Ø  En matière de traitement, il faut savoir que les médicaments peuvent aider les
personnes affligées de maladie mentale. Ils peuvent alléger la détresse et
l'angoisse causées par une maladie grave en contrôlant ses symptômes. De
plus, ils peuvent empêcher une rechute dans le cas de la schizophrénie et des
troubles de l'humeur.
À propos des médicaments
Ø  On appelle psychotropes les substances d'origine naturelle ou artificielle
capables de modifier l'équilibre chimique du cerveau. Leur action s'exerce
essentiellement sur le système nerveux central.
Ø  On réserve le terme antidépresseur à un groupe de médicaments psychotropes
de synthèse dont l'action vise la disparition des symptômes dépressifs.
Mais n’oublions d'ailleurs pas que les facteurs déclencheurs de la maladie
mentale sont également importants à considérer lors de la réadaptation
personnelle et de la réinsertion sociale de l'individu malade et donc un suivis
thérapeutique pluridisciplinaire est souvent de mise; on voit ainsi travailler
conjointement des psychiatres, psychologue, éducateurs…
L’éducateur est aussi un agent de mobilisation grâce à
l’encadrement des activités physiques.
Tous les professionnels de la santé s'entendent pour dire que
l'exercice est essentiel pour la santé et donc pour l'équilibre
mental. Plusieurs des changements métaboliques induits par
l'exercice améliorent le fonctionnement du cerveau. Des
endorphines, associées au sentiment de bien-être, sont libérées au
cours de l’activité physique.
Plusieurs études cliniques se sont penchées sur les effets positifs de
l'exercice chez les personnes dépressives. Une analyse effectuée
en 2009 révèle que les effets de l'exercice physique en cas de
dépression sont comparables à ceux d'une thérapie cognitive.
La plupart des experts recommandent de s’adonner à une activité
physique durant une trentaine de minutes, au moins 5 jours par
semaine. La quantité minimale pour en ressentir les bienfaits serait
de 3 périodes de 20 minutes par semaine. L’éducateur stimule les
personnes à se mobiliser au travers des activités qu’il propose..
.
4. Les attitudes éducatives adéquates
4.1 Dans le secteur de l’handicap
Le secteur du handicap : Ensemble des associations et des institutions
publiques ou privées qui gèrent et investissent la problématique du
handicap et des personnes handicapées.
L’ institution : Ce mot est un concept-clef dans le travail éducatif.
Il est défini comme suit : Organisation structurée autour d’un règlement et
d’un projet explicite ou implicite (ETA, centres d’accueil de jour,…).
Dans l’institution, l’éducateur va mettre en place toute une dynamique
ciblant les objectifs principaux suivants :
Ø  1) Développer au maximum l’autonomie de la personne handicapée ;
Ø  2) Contribuer à la socialisation de la personne handicapée au sein de
l’institution ;
Ø  3) Développer au mieux l’intégration de la personne handicapée à un
environnement ordinaire ;
Ø  4) Veiller au confort et bien-être de la personne handicapée ;
Ø  5) Stimuler différentes compétences ou potentiels
(expression, gestes quotidiens, psychomotricité, ...)
En général
Les attitudes adéquates et compétences requises dans la relation socio-éducative
Les capacités et qualités personnelles à posséder par le travailleur socio-éducatif
sont nombreuses pour savoir se situer et adapter son langage et son écoute à toutes
les situations humaines et sociales (famille nucléaire, monoparentale, parents
divorcés, famille recomposée, manière de vivre, manière d’éduquer, valeurs…).
En fait, l’éducateur travaille avec son manque à savoir. BRICHAUX Jean dans
L’éducateur d’une métaphore à l’autre, Parler autrement de l’éducateur, nous cite: «
Il est constamment amené à s’interroger, à construire des hypothèses qu’il garde pour
lui, afin d’inciter l’enfant à inventer à son tour son propre savoir. C’est là une
position paradoxale, risquée, un travail à mains nues, sans filet. (…)
L’éducateur qui se risque est un inventeur, un créateur d’élaboration psychique, il
réveille ce qui était endormi, c’est un éveilleur ; en ce sens c’est un poète. A cela
toutefois, une condition préalable est requise : qu’il se soit d’abord laissé lui-même
réveiller par l’enfant. Alors seulement il s’abstiendra de tout forçage, il respectera un
rythme qu’il jugera sans doute toujours trop lent, il acceptera les refus de l’enfant, les
voies sans issue, explorées parfois en dépit du bon sens. « (…) la question n’est pas
tellement qu’un éducateur possède une technique dans tel ou tel domaine : poterie,
foot, entretien, jeux divers et variés, suivi scolaire, etc., mais plutôt qu’il sache se
mettre au service du bricolage de l’autre. »
4. 2 L’indestructibilité
L’éducateur doit pouvoir être atteint, mais en dépit des attaques, il doit «
survivre ». Pourtant, LASSAIRE Jean-Paul, dans son ouvrage, Les
théories métisses des éducateurs : savoirs professionnels et
représentations nous dit « l’agressivité reste le comportement le plus
difficile à recevoir au sein de la relation éducative Elle déstabilise et fait
éprouver un sentiment d’impuissance. (…) La violence autant que la
soudaineté des actes laissent des éducateurs désorientés. Il ne suffit pas
d’identifier l’origine des comportements, par exemple l’angoisse, pour
se dégager de ces situations douloureuses. La plupart du temps, les
éducateurs éprouvent le sentiment désagréable de se trouver dans une
impasse.
Et la passivité, aussi, peut désarmer dans la relation éducative. C’est ce
qui explique en partie la fatigue professionnelle des éducateurs, car « le
savoir théorique n’engendre pas suffisamment d’invulnérabilité et de
distanciation. »
4.3. La distanciation
La capacité de recul par rapport aux réalités vécues constitue une
compétence transversale indispensable du travailleur socio-éducatif.
Pour DE BACKER Bernard, dans son ouvrage, Du mur à l’ouvert: «
Cette distance signe la ‘professionnalité’ de l’intervenant, capable à la
fois ‘de prendre du recul’ et de ‘vivre la réalité quotidienne’. (…) Elle
permet également à l’intervenant social de ne pas se laisser ‘envahir’
par des situations particulièrement dures et prenantes (…) »
4.4 Le don
L’échange par le don nourrit les pratiques d’accompagnement éducatif.
Pour LASSAIRE Jean-Paul, dans son ouvrage, Les théories métisses des éducateurs :
savoirs professionnels et représentations, « La qualité de sensibilité est placée au même plan
que la disponibilité et l’écoute, comme si le discours évoluait entre le naturel et les attitudes
plus secondarisées appartenant aux visions techniques. Mais c’est la qualification de la
rencontre par le don de soi qui l’emporte. Elle participe à cette vision ancienne valorisant la
personne et donnant une certaine noblesse au métier. Cet ancrage joue aussi une fonction
dans l’actualité en procurant une perception de soi positive nécessaire dans les relations trop
impliquantes et coûteuses. »
Les éducateurs pour GABERAN Philippe, dans son ouvrage: Cent mots pour être éducateur
« tiennent leur autorité de la capacité qu’ils ont de ne pas maintenir l’autre dans la dette à
leur égard et d’inscrire véritablement la relation éducative dans le don. Ces éducateurs
savent être reconnaissants à l’autre de ce qu’il leur apporte. Cela s’appelle le respect et fait
que la prise de distance n’est jamais un abandon. »
Dans sa thèse de doctorat, Myriam de Halleux (2007) explique que bien souvent les
éducateurs ont vécu des expériences douloureuses dans leur vie personnelle et qu’ils
choisissent ce métier pour donner ce qu’ils n’ont eux-mêmes pas reçu. « Leur passage par
des épreuves qui ont pu affecter leur image d’eux-mêmes les rend peut-être plus capables de
reconnaître un partenaire dans le bénéficiaire. Il leur permet de faire un pari sur son
humanité définie par la capacité d’échange de celui-ci plutôt que par ses performances. La
personne accompagnée enrichit la vision de l’humain de l’accompagnant, amplifie le sens
qu’il peut trouver à l’existence. C’est son don en retour. »
4.5 La compassion
Pour BRICHAUX Jean, dans son ouvrage, L’éducateur d’une métaphore à l’autre – Parler
autrement de l’éducateur, « La vocation de l’éducateur, c’est la compassion : prendre part à la
souffrance des enfants. Ce n’est pas expliquer, ni excuser, mais comprendre : prendre avec soi,
prendre sur soi, sur ses épaules porter leur sac pour un moment, les décharger de leurs
misères, de leurs galères. »
Dans sa thèse de doctorat, Myriam de Halleux (2007) nous dit : toutefois, en les déchargeant
de leurs misères, l’éducateur court le risque de remettre sa propre identité en cause. Et en
même temps, « la vulnérabilité de l’éducateur (…) quant à son identité propre le dispose à cette
participation empathique qui constitue un préalable indispensable à la communication. »
4.6 La tolérance et l’humilité
Pour GABERAN Philippe, dans son ouvrage, Cent mots pour être éducateur: l’accueil du «
trouble » de l’autre relève de la tolérance. « Par son engagement, l’éducateur s’efforce de faire
en sorte que la différence ne soit pas considérée comme un reste… mais comme un plus. »
BRICHAUX nous dit: de plus, un éducateur ne s’impose pas
à l’enfant. « Il le sert, comme un acteur sert un théâtre,
avec humilité. »
4.7 L’affection
Pour AUZOU-RIANDEY Dominique et MOUSSY Bernadette, dans leurs
ouvrage, Les enjeux du métier d’éducateur de jeunes enfants : « L’affection
est nécessaire, non seulement aux enfants, mais également aux adultes pour
puiser, dans une relation affectueuse ou tout au moins attentionnée, les
ressources de bienveillance et d’écoute, de patience, de calme, de tolérance,
que demande jour après jour le travail professionnel (…). Il n’est pas interdit
d’éprouver de l’affection tout en tenant une attitude d’éducation et de respect
pour l’enfant. »
Les enfants et les adolescents en rupture avec leur milieu familial sont bien
souvent demandeurs de tendresse.
Selon GABERAN Philippe, « pour que se crée un lien éducatif entre l’Autre
et Soi, il faut que l’éducateur s’engage dans la proximité affective jusqu’à
prendre le risque du transfert, celui d’être mis à une place qu’il sait
pertinemment n’être pas la sienne. Ensuite et ensuite seulement, il pourra, en
lien avec une équipe, entreprendre le travail qui consiste à s’en déprendre. Ce
n’est pas l’affectivité qui est dangereuse, laquelle au contraire est
indispensable à un agrippement et au surgissement d’un lien d’attachement,
mais la façon dont elle est gérée par le professionnel au sein d’une équipe. Il
faut aimer l’Autre pour l’apercevoir au-delà de ce qu’il donne à voir, pour le
convaincre qu’il peut être autre chose que ce à quoi il a été réduit jusque-là,
et pour l’aider à recouvrer l’estime puis l’amour de soi. »
4.8 L’improvisation
Les professionnels se revendiquent massivement de l’improvisation. Selon LASSAIRE
Jean-Paul, « Il apparaît, en effet, qu’aux yeux des éducateurs, le métier échappe,
pour une part importante, aux régularités et aux prévisions des conduites. En
conséquence, la production des savoirs issus de la pratique l’est essentiellement à
partir des tâtonnements. »
« L’éducateur se retrouve à devoir agir avec pertinence, en allant bien au-delà de ce
qui est prescrit, en étant capable de développer une intelligence de la situation,
notamment en étant capable d’anticiper et de définir une ‘stratégie’. Il doit être
capable de mobiliser des ressources dans un contexte déterminé. Au-delà de la
possession de savoirs et de savoir-faire, l’éducateur se distingue par sa capacité à
mettre en oeuvre ceux-ci dans un contexte spécifique au moment opportun.» Les
carnet de l’éducateur
La pratique de l’éducateur le situe dans une pédagogie de la quotidienneté et de la
globalité. Les frontières de son espace d’intervention étant floues, il doit faire preuve
d’improvisation et de… créativité.
4.9 La créativité
Selon LADSOUS Jacques, dans son ouvrage, Profession : éducateur – De rencontres
en rencontres « Je crois que cette profession d’éducateur est indispensable, et qu’elle
ne se laisse pas immobiliser dans des référentiels qui deviennent rapidement
poussiéreux. Ce qui en fait le charme, c’est justement cette nécessité permanente du
renouvellement, car chaque être humain étant singulier, il faut constamment
imaginer pour aider ceux que nous recevons à réussir leur propre vie. »
AUZOU-RIANDEY Dominique et MOUSSY Bernadette nous citent: l’éducateur est
créatif car il se met en situation d’inventer une attitude qui correspond à ce
bénéficiaire-là. « Il n’aura pas les mêmes gestes, les mêmes paroles, ne fera pas les
mêmes propositions pour un autre, même s’il est du même âge ou confronté à la
même situation. Une relation individuelle se construit, qu’il s’agisse de moments de
vie de groupe ou de temps plus personnalisés. »
4.9. L’animation
La pratique des disciplines artistiques, sportives ou ludiques est
un moyen de révéler aux uns et aux autres les richesses qu’ils
portent en eux.
Selon GABERAN Philippe: « Aujourd’hui, la salle de jeu n’existe
plus ; elle a été remplacée par un secrétariat. Signe de l’extrême
importance prise par les tâches administratives dans les
institutions spécialisées et du désintérêt progressif des éducateurs
pour les activités de loisirs qui participent pourtant à l’essentiel de
leur métier. Car le rôle de la salle de jeu n’était pas celui d’une
salle d’attente, d’un espace ludique à seulement occuper le temps.
C’était aussi un lieu où les êtres cessaient d’être uniquement
reconnus par leurs handicaps ou par leurs troubles du
comportement et où les éducateurs n’étaient pas seulement des
êtres hiérarchiques imposant le respect et la soumission. (…) Il
n’était pas rare que le comportement dans l’activité permette de
voir véritablement la personne. »
L’activité est bien plus qu’un amusement, c’est un temps de
complicité, dégagée de l’emprise immédiate de la réalité, durant
lequel le « je » peut s’affirmer. C’est un temps de médiation
durant lequel la relation de confiance peut s’instaurer.
5. Lexique de vocabulaire relevant des équipes
pluridiciplinaires en vigeur dans les services et institutions
Construisons ensemble un lexique du vocabulaire rencontré:
1.  Exemple: réflexion suite au film intouchable
Quel est la maladie ou handicap: tétraplégie
Quels sont les principaux symptôme ou manifestation clinique:
- 
- 
- 
- 
- 
- 
Cervicales 3 et 4 brisés
Perte de sensation des pieds jusqu’au cou
Immobilité des membres bras et jambes
Respiration difficiles lors des douleurs fantômes
Atrophie musculaire
Pas de défécation de manière autonome
Quelle est la cause de la maladie: accident de parapente
Attitude adéquates de l’éducateur:
Prend des initiatives
N’infantilise pas le bénéficiaire
L’éducateur ne montre pas de peurs , est un animateur, lui fait découvrir de nouvelles choses
Fait preuve de présence et est centré sur les besoins du bénéficiaire et de sa famille
Attitudes inadéquates de l’éducateur:
Fait des expériences au détriment du bénéficiaire
Distrait, maladroit, attitude désinvolte,
Manque d’empathie, irrespectueux, agressif
Manque d’éthique: débauche son bénéficiaire( Drogue, parier , propose des services de prostitution)
Met en danger son bénéficiaire.
Bibliographie
Ø  AUZOU-RIANDEY Dominique et MOUSSY Bernadette, Les enjeux du métier
d’éducateur de jeunes enfants – Origine, évolution, actualité, éditions ESF,
Issy-les-Moulineaux, 2e édition, 2009
Ø  BRICHAUX Jean, L’éducateur d’une métaphore à l’autre – Parler autrement de
l’éducateur, éditions Erès, Ramonville Saint-Agne, 2004,
Ø  DE BACKER Bernard, Du mur à l’ouvert – Un nouvel âge pour les
éducateurs ?, éditions Luc Pire, Bruxelles, 2001
Ø  De HALLEUX Myriam, Le métier d’éducateur : trajectoires sociales et
construction identitaire, thèse présentée en vue de l’obtention du grade de
docteur en sciences psychologiques, UCL, Louvain-la-Neuve, mai 2007
Ø  DSM – IV Masson, France,1996
Ø  Les carnets de l’éducateur.
Ø  GABERAN Philippe, Cent mots pour être éducateur – Dictionnaire pratique
du quotidien, éditions Erès, Toulouse, 2008
Ø  LASSAIRE Jean-Paul, Les théories métisses des éducateurs : savoirs
professionnels et représentations, éditions L’Harmattan, Paris, 2004
Ø  LADSOUS Jacques, Profession : éducateur – De rencontres en rencontres, éditions
L’Harmattan, Paris, 2008,
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