Le Désir condamne-t-il à la souffrance ?
Le désir se n’est pas le plaisir. Le plaisir c’est le sentiment de satisfaction que l’on éprouve
momentanément une fois que certains de nos désirs se sont accomplis. Le désir est toujours
promesse de plaisir, espérance de satisfaction. Le désir s’alimente dans l’image des rêves dans
lesquels on peut voir les différents objets qui vont nous apporter un sentiment de plénitude. Le
désir annonce à l’avance les conditions qui devront nous permettre d’être soit pleinement
heureux ou d’avoir un contentement intérieur. Parce que le désir est toujours annonce de
quelque chose qui ne pourra peut-être pas se réaliser, il peut dans une certaine mesure
engendrer en nous un malaise existentiel. Même dans l’espérance il y a une sorte d’angoisse.
Dans le bouddhisme l’existence humaine est perçue comme nécessairement douloureuse
parce que nous sommes condamné sans cesse à désirer ce qui nous manque sans pouvoir
combler ce manque. Notre existence terrestre est provisoire et éphémère ce qui nous oblige à
rester emprisonné dans notre individualité et dans nos passion égoïste. Le « nirvana »
correspond à la sérénité ultime que l’on ne peut atteindre. Le désir renait sans cesse, cherche
une nouvelle existence sans pouvoir se fixer sur un objet précis. La sagesse bouddhiste
consiste à apprendre à se détacher au désir. La tradition bouddhiste enseigne à chacun une
certaine sagesse à se détacher du monde, prendre du recul à ce qui nous entour en partant du
principe que le monde n’est qu’illusion. Cette philosophie n’engage pas à l’action, il y a une
sorte de conservatisme et de traditionalisme, elle ne se rend pas contre que l’on ne peut pas
lutter contre un désir sans un autre désir. Désirer le « nirvana » c’est désirer. Le bouddhisme
semble contenir une incapacité à régler le problème du désir parce que vouloir supprimer le
problème du désir c’est encore désirer et il semble humainement impossible de ne pas désirer.
Schopenhauer est célèbre pour avoir la doctrine la plus pessimiste de la philosophie, ce
pessimiste repose sur le postulat : « vivre c’est être condamné à désirer continuellement ».
Schopenhauer va utiliser 6 arguments différents :
« désirer c’est chercher à reproduire » ; « le désir s’inscrit toujours dans un manque » ; « le
désir est aussi un effort, une poussée, tension qui nous fait vivre dans une certaine inquiétude
(absence de repos) » ; « le désir est contradictoire en lui-même (il veut sa propre mort pour
renaitre ensuite) » ; « le désir une fois assouvi laisse toujours un gout amer de déception,
regret, nostalgie ». Schopenhauer ; « la vie oscille comme un pendule, de gauche à droite, de
la souffrance à l’ennui ».
Le monde comme volonté et comme représentation, Arthur Schopenhauer :
Schopenhauer a une vision pessimiste de l’existence bien que pouvant être considéré comme
réaliste.
Pour lui la matière en elle-même contient une énergie qui permet aux particules qui la
compose de se conserver et de préserver la combinaison qui leur permet de s’unir les unes aux
autres. L’énergie vit sans but, aveugle sans savoir vers quoi elle tend. Il adopte un point de
vue athée. Sans repos signifie que cette énergie se transforme continuellement sans qu’il y ait
la moindre immobilité. L’univers est en mouvement perpétuel qui obéi à une force, énergie
qui ne parvient jamais à s’arrêter. Cet énergie, Schopenhauer l’appel la « volonté ». Cette
forme s’exprime chez les animaux et chez l’homme sous la forme de pulsions inconscientes
qui ne peuvent jamais être totalement satisfaites. Tous les désirs peuvent se ramener à cette
force inconsciente. Schopenhauer l’appel le « vouloir vivre ». En tant qu’être vivant notre
destiné c’est la mort mais on ne sait pas ce que c’est ni vers quoi tendent les animaux et les
hommes. Il n’y a pas de but dans l’existence des êtres vivants. Tous les efforts que l’on fait
pour vivre repose sur des besoins fondamentaux. Tous nos désirs qui se rattachent
nécessairement à des besoins produisent en nous un sentiment de déplaisir, des sensations
désagréables. Même la satisfaction a des conséquences désagréables. Même un désir comblé
va renaitre et va provoquer un sentiment de monotonie. « post coïtum, animal triste » après
l’orgasme l’animal devient triste, comme abattu. Toute notre existence est une sensation de
souffrance et d’ennui. Les hommes ont inventé la religion pour trouver dans le ciel une
compensation à leur souffrance et à leur ennui. Au sommet de l’échelle des êtres vivants on ne
retrouve pas seulement l’homme mais aussi tous les animaux qui possèdent un corps qu’ils
doivent nourrir en vu de maintenir la vie qui est en eux et de lui permettre de se perpétuer.
Nos besoins les plus primitifs se rapportent à la faim et ses besoins sont révélés à notre