Philosophie - Devoir Maison

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Nicolas
Tle S 5
Mercredi 12 novembre 2008
Philosophie
« Aimer, c’est donner ce que l’on n’a pas »
Tout d’abord, intéressons nous au premier mot, c’est-à-dire au verbe
« aimer ». Il existe plusieurs définitions : « éprouver de l'affection, de l'amour ou
de l'attachement pour quelqu'un ou quelque chose 1», qui est le sens le plus utilisé ;
« avoir un penchant, de l'intérêt pour quelque chose 1» ; ou encore « vouloir, avoir
envie de 1». C’est ce dernier sens qui va nous intéresser. On peut en effet dire
qu’avoir envie, c’est désirer. Notons que dans le verbe « s’aimer », la notion d’amour
mutuel, la réflexion entre le sujet aimé et l’aimant est plus évidente, alors que dans
« aimer », il n’y a pas obligatoirement de réflexion entre la personne aimée et
l’aimant.
Revenons au sens de désirer. L’être humain est un être de désir. La nature du
désir est contradictoire, ou, en tout cas, ambiguë. Le désir est en effet la
recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Il
est donc accompagné d’une souffrance, d’un sentiment de manque ou de privation. La
vie de l’être humain est en perpétuelle évolution. Il n’a jamais un moment de repos
avec le désir, sauf la mort. Le désir semble refuser sa satisfaction, car à peine
assouvi, il s’empresse de renaître. Mais pour comprendre la notion de désir, il faut
aussi comprendre la notion de besoin.
Le besoin vise un objet et s’en satisfait. Mais une fois satisfait, le besoin
peut renaître. Prenons l’exemple d’une personne qui est déshydratée. Elle a soif ;
elle va viser de l’eau. Une fois qu’elle aura bu, l’état de normalité est restauré par la
1
Définition de « aimer » tirée de : http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/aimer/
satisfaction du besoin : l’eau. Mais cette personne aura de nouveau soif. Le besoin
en eau sera donc renouvelé. On peut généralement distinguer deux sortes de
besoins : les besoins innés ou naturels, dont leur assouvissement est à plus ou moins
court terme nécessaire au maintien de la vie (par exemple l’eau) ; et les besoins
acquis ou culturels, dont leur assouvissement n’est pas strictement nécessaire. Mais
ces deux distinctions ne peuvent que renforcer le caractère complexe des besoins
humains. La notion de besoin vient de celle du manque. Le manque c’est ce qui nous
met en relation avec l’autre, les autres. Dans le monde du besoin la relation est
toujours duelle : le sujet et l’objet de son besoin. Le monde du désir est totalement
différent du monde du besoin, car avec le désir nous sommes déjà en relation avec
un autre, ou des autres. L’objet du désir suppose toujours un autre. Dès que l’on
désire, on est relation avec un autre. Notons que l’être humain se sent nié quand il
est utilisé comme un moyen ; on peut dire qu’être reconnu dans une relation, c’est
tenir compte de l’autre.
Nous avons vu que désirer suppose un autre, avec lequel on est en relation.
Intéressons nous maintenant à la deuxième partie de la phrase : « ce que l’on n’a
pas ». Si l’on n’a pas quelque chose, c’est qu’il y a absence de cette chose. Il y a donc
un manque.
Aimer, c’est donc reconnaître, assumer son manque, et puisque le désir
procède d’un manque et que le manque nous met en relation avec un autre, nous
allons placer ce manque, impossible à combler, dans l’autre. Nous allons donc voir
dans l’autre notre manque. Ce que l’on recherche dans l’amour, c’est quelque chose
qui nous manque.
Lorsqu’on aime, on se remet en cause, car on doit assumer ce que l’on est, ses
manques. Aimer permet donc, d’une certaine manière, de savoir qui l’on est.
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