Le modèle de structure tripartite de la mémoire
(Attkinson & Shiffrin, Baddeley) distinguant la mémoire sensorielle, la mémoire à court
terme et la mémoire à long terme.
La mémoire sensorielle (MS) stocke l’énorme quantité d’information provenant des
systèmes perceptifs, pour une durée très courte. Elle permet de sélectionner l’information
pertinente avant de la relayer si nécessaire. On distingue la mémoire iconique (visuelle, d’une
capacité de l’ordre de la demi-seconde) et la mémoire échoïque (auditive, conservant
l’information plusieurs secondes) (Sperling, 1963).
La mémoire à court terme (MCT) sert à stocker l’information pertinente pendant la
réalisation d’une tâche annexe. Par exemple, se rappeler d’une commande en retournant
derrière le bar, ou se souvenir d’un calcul complexe alors qu’on en résout une partie à la fois.
La mémoire à court terme est caractérisée par sa capacité de stockage limitée. Miller (1956) a
mis en avant qu’il était impossible de stocker plus de 7+/-2 éléments séparés (7 chiffes, 7
boissons, 7 noms…). Il est toutefois possible de regrouper plusieurs éléments pour qu’ils n’en
forment plus qu’un. Miller (1956) parle « chunks » d’information. L’expertise d’un domaine
peut aider à réaliser efficacement ce « chunking ». La capacité exacte dépends de chaque
individu, on parle alors d’empan. Pour ce qui est de la durée de rétention, Brown & Peterson
(1950) parlent de 10 à 20 secondes.
La mémoire à long terme (MLT) aurait quant à elle une capacité de stockage illimitée et
pour ainsi dire permanente. Les informations ne sont pas effacées, par contre elle peuvent
devenir irrécupérables. Pour être retenu, chaque élément est lié à son contexte aussi bien
physique que cognitif. La réactivation d’un élément se fait à l’aide d’indices correspondants.
Plus une information a été traitée sur le plan cognitif et plus elle disposera d’indices pour sa
récupération, plus elle sera donc susceptible d’être rappelée.
Les informations de type visuel et les informations de type verbal semblent être traitées de
manière différente par la mémoire à long terme. Le format visuel serait analogique tandis que
les informations verbales seraient stockées sous forme discrète, éliminant le contexte et ne
conservant que le message. La théorie du double codage (Paivio, 1986) rend compte de ces
différences.
Baddeley (1986) élabore l’idée d’une structure supplémentaire en partie redondante avec la
MCT : la mémoire de travail (MdT) servant au traitement de l’information. La MdT
comprend trois parties principales :
La boucle phonologique traite les informations de nature auditive. Il est possible de
prolonger la rétention d’information dans cette partie en répétant mentalement son contenu
(boucle de répétition sub-vocale), mais cela n’augmente pas sa capacité. Un stimulus présenté
visuellement (mot, non-mot ou dessin verbalisable) peut également être transféré et stocké
dans la boucle phonologique grâce à ce procédé.
Le calepin visuo-spatial stocke et traite les informations visuelles.
L’administrateur central relie ces deux structures pour contrôler et coordonner leurs actions.
Comme pour la mémoire à court terme, les parties de la mémoire de travail ont des capacités
intrinsèquement limitées. Ainsi il est impossible de conserver plus de 7+/- 2 éléments d’ordre
auditifs dans la boucle phonologique, ni plus de 5+/-2 éléments visuels dans le calepin visuo-
spatial. (verbal ou visuo-spatial). Lecerf( ???) a pu mettre en évidence des capacités
individuelles de traitement différentes pour les informations spatiales (dynamique) et les
informations visuelles (statiques) au sein du calepin visuo-spatial. Toutefois, les ressources
disponibles restent communes aux deux sous-systèmes.