Introduction générale
I. INTRODUCTION GENERALE
Les polyamines, telles que la putrescine, la spermidine et la spermine, sont des amines de
faible poids moléculaire impliquées dans de nombreux phénomènes biologiques. Elles
interviennent dans les processus de prolifération et de différenciation cellulaires.
Les polyamines présentes dans notre organisme connaissent différentes origines. Outre un
métabolisme cellulaire endogène, qui est fortement régulé, et des échanges intercellulaires,
ces molécules sont absorbées quotidiennement à partir de notre alimentation (350 à 550 µmol
par jour) (Bardocz et al., 1993 ; Shalaby, 1994).
L’ingestion de polyamines exogènes, en particulier la spermine, semble liée directement à la
maturation du système digestif chez le rat. En effet, plusieurs arguments lient ce phénomène à
l’introduction de la spermine dans le régime alimentaire : (1) l’inhibition de l’ornithine
décarboxylase, premier enzyme de la chaîne de biosynthèse de ces molécules, retarde
l’établissement d’un phénotype intestinal de type adulte (Luk et al., 1980), (2) la quantité de
spermine ingérée via l’alimentation augmente considérablement au moment du sevrage
(Romain et al., 1992), (3) le maintien de nouveaux-nés sous une alimentation appauvrie en
polyamines retarde le développement normal de la muqueuse intestinale (Yeh & Holt, 1985),
(4) l’administration orale de spermine induit précocement le développement postnatal de
l’intestin grêle (Dufour et al., 1988) et (5) des pathologies humaines, caractérisées par un
retard du développement intestinal, sont considérées comme étant liées à une déficience en
polyamines (Kanof et al., 1987).
La première partie du présent travail rappelle brièvement la morphologie générale et la
physiologie de l’intestin grêle. Nous rassemblons également l’essentiel des données
disponibles concernant les polyamines et le tractus digestif. Par la suite sont présentés plus
précisément les objectifs et la stratégie scientifique de notre étude.
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