La première primaire
C’est le grand jour, la rentrée, la tension est à son comble
lorsque la cloche sonne. Des flots d’émotions se
déversent dans la cour de récréation. Parents séparés
depuis plusieurs mois, la maman de Nina, et moi, son
papa, tentons de dissimuler l’émoi! Quel bonheur de voir
nos petits s’introduire dans la cour des grands. Laure, la
Maîtresse n’en est pas à sa première rentrée des classes et
encadre nos bambins d’une main experte et rassurante.
Derniers échanges de regards emplis de fierté, ils passent
la porte. Le silence est revenu. Nous, parents, intégrons
ce passage, dans cette cour ou règne, tout à coup, un vide
rempli de promesses.
Les premières semaines semblent être tout à fait à la
hauteur de nos attentes. Mais assez rapidement,
apparaissent les premières difficultés d’apprentissage
chez plusieurs enfants, dont Nina qui commence à
éprouver un certain stress. Evidemment nous respectons
la consigne de la direction et des enseignants, à savoir :
ne pas s’immiscer dans le travail scolaire et faire
confiance à la méthode éprouvée, qui est d’une grande
efficacité, même si l’on ne s’en rend pas toujours compte
immédiatement (et pour cause…) – confiance donc.
Laure tombe malade, et s’absente longuement. La relève
s’opère un peu dans la confusion.
Résultat de la performante méthode didactique : à la fin
de l’année scolaire, la lecture de Nina n’atteint que
laborieusement une dizaine de mots par minute, elle n’est
pas la seule dans ce cas.