Le 16 juillet 2015
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Banque du Canada : une deuxième baisse du taux directeur en 2015,
et d'autres pourraient suivre
La Banque du Canada a annoncé hier qu'elle abaissait le taux cible du financement à un jour pour le faire passer de 0,75 % à
0,50 %.
Nous interprétons le communiqué de la Banque du Canada de la façon suivante : la conjoncture économique nettement plus
faible en ce moment et la faiblesse des perspectives futures augmentent les risques à la baisse entourant l'inflation. Voilà ce qui
semble amplement suffisant pour justifier une deuxième réduction de 25 points de base du taux directeur cette année.
Sans utiliser spécifiquement le mot « récession », le nouveau Rapport sur la politique monétaire (RPM) prévoit une contraction
mineure de l'économie pour le premier semestre de 2015. Plus précisément, la Banque du Canada entrevoit un repli de 0,5 %
t/t annualisé du PIB réel au deuxième trimestre de 2015, qui fait suite à une contraction de 0,6 % enregistrée au trimestre
précédent. Ce qui nous semble plus important encore que ces chiffres, c'est le fait que cette sous-performance de l’économie
canadienne va au-delà des répercussions négatives de la faiblesse des prix du pétrole brut sur l'économie. Dans le
communiqué, la Banque du Canada note que : « Cette révision s’explique par les réductions supplémentaires des plans
d’investissement des entreprises dans le secteur de l’énergie, ainsi que par le niveau plus faible que prévu des exportations de
produits de base non énergétiques et de biens hors produits de base. » En d’autres mots, la faiblesse de l'économie
canadienne est plus généralisée qu’anticipée auparavant. Par exemple, le RPM cite l'ampleur « surprenante » de la faiblesse
des exportations de biens non énergétiques et le ralentissement en cours de la croissance économique chinoise.
Tout compte fait, l'inflation se trouvait déjà en deçà de la cible de 2 % avant même cette nouvelle évaluation de la situation
économique. La Banque du Canada perçoit maintenant la tendance sous-jacente de l'inflation aux alentours de 1,5 % à 1,7 %,
soit un cran plus bas par rapport à ce qui avait été mentionné par le gouverneur Poloz dans une allocution prononcée le 19 mai
dernier à l'Île-du-Prince-Édouard (1,6 % à 1,8 %). Nous trouvons également les projections du nouveau RPM quelque peu
optimistes. Notamment, la croissance du PIB réel devrait s'accélérer graduellement en deuxième moitié de 2015 pour
éventuellement atteindre de 2,8 % à 2,9 % entre le deuxième trimestre de 2016 et le premier trimestre de 2017. L'économie
canadienne n'a pas connu une expansion à un rythme de près de 3 % pendant quatre trimestres consécutifs depuis... 2005.
Cette prévision s’appuie sur un rebond considérable de la croissance des exportations et des investissements dans les secteurs
hors-énergie.
Somme toute, la baisse du taux directeur annoncée hier ne devrait pas être perçue automatiquement comme la dernière.
Personne n'est en mesure de dire si le taux cible du financement à un jour de 0,50 % demeurera « approprié » au cours des
mois à venir. Voilà pourquoi ce mot a d’ailleurs été exclu du communiqué. Celui-ci prend plutôt fin sur cette nouvelle phrase
clé : « Un nouvel assouplissement de la politique monétaire est nécessaire à l’heure actuelle afin d’aider l’économie à retourner
à son plein potentiel et l’inflation à la cible de façon durable. » Selon nous, toutes les options sont sur la table pour la suite des
choses. Par exemple, il est possible que la Banque du Canada en vienne à la même conclusion à l'une ou l'autre des trois
prochaines dates de déclaration prévues cette année ou en 2016. Si l’évolution des conditions économiques déçoit, les
participants au marché et les analystes pourraient anticiper une autre baisse du taux directeur (et même évoquer le possible
recours à des mesures de stimulation non conventionnelles tel que l’assouplissement quantitatif). Inversement, bien que nous
trouvons que la Banque du Canada a placé la barre très haut, cette baisse estivale de taux directeur pourrait s’avérer suffisante
en fin de compte si l’économie canadienne performe mieux que prévue.
Sébastien Lavoie | Économiste en chef adjoint