@vmbleconomie 3 mars 2012 Croissance économique réelle : décélération, mais l’année 2011 se termine en force Ce ne fut pas une surprise de constater que l’activité économique ait décéléré à la fin de 2011. À 1,8 % en variation trimestrielle annualisée, il s’agit d’un ralentissement marqué par rapport au 4,2 % (révisé à la hausse) enregistré au troisième trimestre. L’ajustement à la hausse de 0.7 point de pourcentage a ainsi permis à la croissance d’atteindre 2,5 % pour 2011, légèrement plus élevé que ce qu’avait anticipé la Banque du Canada (2,4 %). Contribution à la var. en % du PIB réel PIB réel 1.8 Consommation des ménages 1.7 1.0 0.9 0.3 0.2 0.7 Inv estissement des entreprises Construction résidentielle -0.8 -0.2 Dépenses gouv ernementales 1.4 Ex portations 2011T4 2011T3 4.2 -0.7 Importations Stocks -2.8 -4 -3 4.7 0.5 -1.0 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 Source: Statistique Canada, VMBL Recherche économique PIB réel canadien (croisance trimestrielle annualisée) PIB réel Demande intérieure finale réelle 6 4 2 0 Bien que sa croissance se soit amenuisée, l’économie canadienne a terminé 2011 sur des bases solides. D’abord, la demande intérieure (2,0 %) a crû à un rythme légèrement supérieur au PIB, signe d’une contribution importante de l’économie domestique à la croissance économique. En fait, les dépenses de consommation, alimentée par l’achat de biens durables tels que des voitures, ont augmenté à un rythme important (2,9 %) contribuant presqu’entièrement à la croissance du PIB. Les entreprises ont aussi contribué à la croissance en investissant davantage surtout dans la construction de bâtiments et dans une moindre mesure dans l’achat d’équipement. Par contre, une composante importante de la demande intérieure, les dépenses et investissements des gouvernements, s’est contractée fortement (-3,3 %), retranchant près d’un point de pourcentage à la croissance économique. Pour un deuxième trimestre d’affilée, les gouvernements ont réduit leur apport à l’économie réelle, mais au quatrième trimestre il s’agit de la plus forte contraction depuis les années 1995-96 caractérisant une période de coupures budgétaires majeures au palier fédéral. À l’approche du dépôt des budgets du fédéral, du Québec et de l’Ontario, il ne faut pas s’attendre à ce que la situation ait changé au premier trimestre de 2012. Même que pour le reste de 2012 et à moyen terme, il ne faudra pas compter sur les gouvernements pour stimuler la croissance économique, à l’exception de ceux des Prairies tirant davantage de revenus de l’exploitation des ressources. Néanmoins, sans l’aide du gouvernement, l’économie s’en est bien tirée à la fin 2011, même que son secteur extérieur a affiché une bonne performance suivant le rebond enregistré au troisième trimestre. En fait, la croissance des exportations réelles ayant surpassé celle des -6 importations, a permis d’ajouter 0,7 point de pourcentage au net. Enfin, les entreprises ont -8 accumulé moins de stocks durant la deuxième moitié de 2011. Cela a contribué à réduire la croissance économique, mais face à une augmentation de la demande intérieure, et à la très forte croissance des ventes de voitures au Canada en janvier selon les données préliminaires de Source: Statistique Canada, Recherche Économique VMBL Statistique Canada, les entreprises et détaillants, devraient être contraints de remplir leur entrepôt de plus belle. Ce qui pourrait favoriser la réaccélération de la croissance durant le premier trimestre de 2012. -2 07 T1 07 T2 07 T3 07 T4 08 T1 08 T2 08 T3 08 T4 09 T1 09 T2 09 T3 09 T4 10 T1 10 T2 10 T3 10 T4 11 T1 11 T2 11 T3 11 T4 -4 En autre élément servant de base solide pour les débuts de 2012, est la croissance du PIB réel mensuelle qui s’est soldée à 0,4 % en décembre par rapport à novembre, soit le plus fort gain en quatre mois. Le secteur des biens a vu sa production réelle augmenter fortement dans les produits énergétiques dont la production avait temporairement ralenti en novembre pour des fins d’entretien et maintenance. Au-delà de ce secteur, la production s’est accrue dans la plupart des industries, à l’exception du commerce de détail, des services publics (température clémente en décembre) et, sans surprise, de l’administration publique, en recul depuis la mi-2011. En conclusion, en dépit des déboires du marché du travail qui persiste depuis six mois, la vigueur de l’économie réelle pourrait surprendre au premier trimestre de 2012 et nous forcer à réviser nos prévisions à la hausse quelque peu. D’autant plus que la situation en Europe de même que l’économie chez nos voisins du sud se sont améliorés ce qui pourrait donner des ailes à nos exportations réelles. Toutefois, il faut rester prudent, et garder en tête les deux éléments suivants : le rythme auquel a crû la consommation réelle et l’investissement résidentiel n’est pas soutenable et est alimenté par un environnement de taux d’intérêt très faible et très favorable; les tensions géopolitiques se sont ravivées dernièrement et ont fait pression à la hausse sur les cours du pétrole brut, ce qui pourrait certes nuire à la confiance de tous et freiner les ardeurs des investisseurs et consommateurs. Marie-Claude Guillotte, Économiste Le présent document est publié à titre d’information seulement. Il ne doit pas s’interpréter comme un guide de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’achat des titres qui y sont mentionnés. L’auteur est au service de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL), une filiale en propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada. L’auteur a pris toutes les mesures usuelles et raisonnables pour vérifier que les renseignements qui y figurent sont tirés de sources considérées comme fiables et que les procédures utilisées pour les résumer et les analyser sont fondées sur les pratiques et les principes reconnus dans le secteur des placements. Toutefois, les forces du marché sous-jacentes à la valeur des placements peuvent évoluer de façon soudaine et importante. Par conséquent, ni l’auteur ni VMBL ne peuvent donner quelque garantie que ce soit en ce qui concerne l’exactitude ou l’intégralité de l’information, de l’analyse et des opinions qui y figurent ou leur utilité ou pertinence dans une situation donnée. Vous ne devriez pas effectuer de placement ni procéder à une évaluation de portefeuille ou à une autre opération en vous fondant sur le présent document, mais devriez au préalable contacter votre conseiller en placement, qui peut analyser les facteurs pertinents à un placement ou à une opération proposés. VMBL et l’auteur se dégagent de toute responsabilité de quelque nature que ce soit à l’égard de tout préjudice découlant de l’utilisation de ce document ou de son contenu contrairement à la présente clause. Le présent rapport, incluant l'information, les opinions et les conclusions, en totalité ou en partie, ne peut être distribué, publié, mentionné ou reproduit sans le consentement écrit préalable de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.