@vmbleconomie 3 décembre 2015
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Banque du Canada : une réduction du taux directeur en 2016?
Dans son communiqué publié hier, la Banque du Canada indique que la croissance économique canadienne et mondiale évolue selon le
scénario de base dévoilé dans sa livraison d’octobre du Rapport sur la politique monétaire (RPM). Son principal message se veut semblable
à celui livré à la réunion précédente. Il aurait été étonnant que le point de vue de la Banque du Canada sur l’économie et l’évolution de la
politique monétaire change du tout au tout, puisque trop de questions restent sans réponse selon nous. De ce fait, le résultat de la période
d’ajustement complexe de l’économie canadienne à la baisse des prix des produits de base et à la faiblesse du huard demeure inconnu.
La Banque du Canada indique que le secteur des ressources « fait encore face au recul des prix des produits de base ». À ce chapitre, nous
nous attendons à ce que le ralentissement cyclique de l’économie chinoise se poursuive en 2016, pendant que le pays continue de se diriger
vers une croissance structurelle moins élevée. Nous n’entrevoyons pas de revirement imminent du prix des produits de base et, par
conséquent, nous nous attendons à de nouvelles répercussions défavorables sur l’économie canadienne l’année prochaine. De plus, la
décision de l’OPEP concernant la production de pétrole, attendue vendredi, sera un facteur déterminant dans le rendement du secteur
pétrolier canadien, même si le communiqué n’en fait pas mention.
Heureusement pour l’économie canadienne, l’amélioration continue des finances des ménages américains soutient un solide cycle de
croissance, selon nous. L’économie américaine étant bien partie pour connaître une croissance supérieure à son potentiel encore une fois
en 2016, la Réserve fédérale devrait amorcer sous peu le cycle de resserrement le plus conciliant de son histoire. Compte tenu des
différentes perspectives de croissance observées à l’échelle mondiale, la Banque du Canada estime que « la divergence dans l’orientation
des politiques devrait demeurer un thème de premier plan ». Par exemple, la BCE a réduit son taux de dépôt à -0,3% jeudi matin. Comme le
Canada n’est pas isolé du reste du monde, la Banque du Canada devra demeurer proactive afin de s’assurer que les mesures de la Réserve
fédérale ne provoquent pas un resserrement des conditions monétaires chez nous, sinon il pourrait y avoir des conséquences néfastes pour
notre économie aux prises avec un endettement élevé, et la croissance des exportations autres que de produits de base pourraient ralentir.
La Banque du Canada surveille évidemment la situation de près, reconnaissant dans son communiqué que les taux obligataires canadiens
ont augmenté récemment et que les vulnérabilités du secteur des ménages s’accentuent. Mais l’épreuve ultime approche : comment les taux
obligataires américains réagiront-ils aux relèvements de taux de la Réserve fédérale? Comment les écarts entre les taux des obligations
américaines et ceux des obligations canadiennes évolueront-ils? Comment le dollar canadien se comportera-t-il? Selon nous, si les
conditions monétaires devaient se détériorer au Canada, la Banque du Canada pencherait en faveur d’un nouvel assouplissement monétaire
en 2016.
De plus, nous croyons que la Banque du Canada dispose d’une plus grande marge de manœuvre qu’on ne l’avait pensé, parce que la limite
inférieure du taux directeur est légèrement en deçà de zéro. La décision récente des banques centrales européennes de réduire les taux
d’intérêt à court terme sous la barre de 0 % n’a pas perturbé les marchés financiers dans ces pays. Naturellement, la surévaluation des
monnaies en Suède, en Suisse et au Danemark ainsi que les efforts déployés par la BCE pour stimuler l’inflation dangereusement faible ne
se comparent pas aux défis que connaît l’économie canadienne. Il s’agit tout de même d’un autre argument qui plaide en faveur d’une
réduction du taux cible du financement à un jour en 2016.
Pour l’instant, nous soulignons le risque d’une baisse du taux directeur de la Banque du Canada en 2016 au lieu d’exprimer une ferme
conviction à ce sujet. Après tout, il est difficile de dire précisément quel sera le rythme de croissance du PIB réel l’an prochain compte tenu
des différents facteurs externes mentionnés ci-dessus. Mais, tout bien considéré, nous estimons que la croissance du PIB réel du Canada
(1,8 % en 2016) ne sera pas aussi robuste à ce que la Banque du Canada prévoit dans son RPM (2,0 % en 2016; 2,5 % en 2017). De plus,
l’inflation sous-jacente devrait demeurer inférieure à la cible de 2 %, puisque les pressions inflationnistes au pays provenant du marché du
travail et de la croissance du crédit sont pour ainsi dire inexistantes.