Les Journées EPU Paris VII - Journée de Gastroentérologie
Paris, 7 janvier 2005
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Les précurseurs oraux du 5-FU (fluoropyrimidines) pourraient, dans un avenir proche,
constituer une alternative au 5-FU administré par voie intra-veineuse. L’utilisation de la
capécitabine ou de l’UFT en situation adjuvante s’est avérée aussi efficace que celle du 5-
FU intraveineux. Deux essais portant chacun sur plus de 1900 malades (X-ACT et NSABP)
ont montré des taux de survie sans récidive (essai capécitabine) et de survie globale (essai
avec UFT) identiques à ceux obtenus avec le 5-FU en perfusion (3). Le seul effet secondaire
plus marqué avec la capécitabine qu’avec le 5-FU en perfusion est le syndrome main-pied.
L’essai AVANT des Laboratoires Roche testera prochainement l’efficacité de la combinaison
5-FU + oxaliplatine seule ou associée au bevacizumab (Avastin®). Deux modalités
d’administration du 5-FU seront testées (perfusion ou voie orale avec capécitabine).
B- Stade II
Les malades opérés pour un cancer sans atteinte ganglionnaire (stade II) doivent-ils recevoir
une chimiothérapie adjuvante ? Peu d’études sont disponibles sur le sujet. En effet, il faut
des effectifs très importants de malades pour montrer un gain de survie des malades ayant
une tumeur stade II avec une nouvelle chimiothérapie du fait du pronostic spontanément
favorable de ce cancer (75-80 % de survie à 5 ans). Les méta-analyses du NSABP (National
Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project) et IMPACT (International Multicenter Pooled
Analysis of Colon Cancer Trials) portant sur 9 études montraient des résultats contradictoires
(3, 5, 6). Dans une autre méta-analyse récente (7), des auteurs japonais concluaient à
l’efficacité des fluoropyrimidines en situation adjuvante avec un gain de survie à 5 ans de 10
%. Le bénéfice était identique pour des cancers stade I, II ou III (7). Dans l’essai MOSAIC, le
gain de survie sans récidive à 3 ans n’était de 2,7 % pour les malades stade II traités par
FOLFOX 4, sachant que les malades de l’autre bras recevaient une chimiothérapie déjà
potentiellement efficace (LV5FU2)(4). Des résultats identiques ont été rapportés dans l’étude
anglaise QUASAR présentée lors du congrès de l’ASCO en 2004 sous forme de résumé (8) :
3 % d’amélioration en valeur absolue pour la survie globale, 4 % pour la survie sans récidive.
Les tests d’interaction des essais LIMAP, QUASAR et NSABP ont montré que malades
ayant un cancer stade II avaient, grâce au traitement adjuvant, une diminution relative de
mortalité identique à celle des malades stade III (9). Dans l’étude MOSAIC, un gain sur la
survie appréciable (+ 28 %) existait en cas de cancer stade II dit de « haut risque » (stade
T4, perforation, tumeur peu différenciée, invasion veineuse ou lymphatique, ou nombre de
ganglions examinés < 10) (4).
Au total, les malades ayant un stade II « haut risque » pourraient être traités en adjuvant,
selon les recommandations de l’ASCO 2004 (American Society of Clinical Oncology)(10),
après avoir été informés du rapport risque/bénéfice. Dans les autres cas, l’inclusion dans un