DOSSIER N° 1
Enoncé
De garde aux urgences, vous accueillez un patient de 81 ans, emmené par son épouse pour un
troisième épisode de malaise (en 5 jours) avec perte de connaissance.
Ses antécédents sont une hypertension artérielle, une dyslipidémie, une prothèse totale de
hanche gauche. Il est traité au long cours par Triatec 5 mg par jour et par Tahor 40 mg le soir.
Depuis qu’il est retraité, le patient fait tous les jours de longues promenades en forêt.
Il est rentré à deux reprises avec des bleus sur le visage, disant à son épouse qu’il « est
tombé ». Celle-ci l’a également vu perdre connaissance brutalement à deux reprises lorsqu’il
jardinait. Depuis quelques semaines, il est essoufflé et ses jambes « gonflent ».
Ce jour, en marchant en côte pour aller acheter son pain à la boulangerie avec son épouse, il a
perdu brutalement connaissance. Il ne se souvient de rien, a chuté en se cognant la tête et se
faisant quelques éraflures cutanées à l’épaule droite. La perte de connaissance a duré quelques
secondes. Il n’y avait aucune confusion post critique, le patient étant conscient et orienté.
Votre examen clinique retrouve :
- Constantes : PA 14/5 cmHg, fc 92/min, fr 22/min, SpO2 94%, température à 37,2°C
- Cardiovasculaires : bruits du cœur réguliers, souffle systolique 3/6 maximal au
deuxième espace intercostal droit et irradiant vers les vaisseaux du cou ; pas de
turgescence jugulaire, ni de reflux hépato jugulaire
- Présence d’oedèmes des membres inférieurs bilatéraux et symétriques, blancs mous et
indolores, prenant le godet, remontant jusqu’au tiers inférieur des la jambe
- Respiratoire : murmure vésiculaire bilatéral et symétrique, crépitants minimes aux
deux bases
- Examen neurologique strictement normal
Q1/ Quelles sont les principales étiologies des pertes de connaissance brèves ?
Q2/ Quels 5 arguments principaux vous orientent vers un malaise d’origine cardiaque ?
Malgré vos explications et malgré les conseils de son épouse, le patient ne souhaite pas être
hospitalisé. Il quitte les urgences contre avis médical…
Deux mois plus tard, le patient est amené aux urgences par le SMUR. La nuit dernière, il
n’arrivait plus à respirer en s’allongeant dans son lit, et il a dormi assis sur une chaise. Dans la
matinée, il n’arrivait plus du tout à respirer, était angoissé, en sueurs, et son épouse a appelé le
SMUR.
A l’examen clinique : la pression artérielle est à 126/62 mm Hg, la saturation en oxygène à
87% sous masque à haute concentration, la fréquence cardiaque est à 132/min, la fréquence
respiratoire à 27/min, la température à 37,4 °C. L’auscultation cardiaque perçoit le même
souffle que 3 mois plus tôt. Le 2ème bruit aortique est à peine perceptible. L’auscultation
pulmonaire retrouve des râles crépitants bilatéraux et symétriques jusqu’à mi champ
pulmonaire. Votre examen clinique retrouve également des oedèmes blancs, mous et
indolores, prenant le godet, au niveau des deux membres inférieurs ; une turgescence
jugulaire ; un reflux hépato jugulaire ; un subictère conjonctival.
Q3/ Quel est votre diagnostic initial ?
Q4/ Quels sont les 6 points essentiels de votre prise en charge en urgence ?
Q5/ Interpréter l’ECG (Cf. Iconographie 1).