déficit de près d’un milliard d’euros. Nous avons affaire à une logique d’étranglement du
service public hospitalier comme en témoigne le contenu même du PLFSS 2009. La droite
organise un plan social déguisé. Le pouvoir fait le choix d’un ONDAM insuffisant pour l’hôpital :
alors qu’entre 1997 et 2002 l’ONDAM pour l’hôpital avait progressé de 3 à 4 % par an avec une
inflation limitée à 1%, aujourd’hui il est de 1 à 2% pour une inflation supérieure.
En conséquence des prévisions de l’ONDAM, 20 000 emplois hospitaliers sont menacés en
2009. C’est presque autant que dans la fonction publique d’Etat. La droite se situe dans sa
logique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, alors qu’elle avait annoncé que le
secteur de la santé devait être épargné. Cette tendance s’appuie sur des fermetures de lit, des
suppressions d’établissement et une précarité salariale fondée sur le recours systématique aux
emplois contractuels. Il appartient localement à tous les élus socialistes d’envisager les
coordinations nécessaires et les concertations utiles pour faire face à cette logique de
suppression d’emplois publics. Une réflexion en ce sens sera menée. Ce plan social déguisé
est une faute au regard de la santé publique et une erreur majeure de politique économique.
- Un mode de financement de l’activité aux effets pervers manifestes
La réforme de la tarification hospitalière est fondée sur l’activité. Si elle était fondée sur une
meilleure connaissance et transparence de l’activité des établissements, elle a cependant
montré dans son application l’étendue de ses effets pervers : inflation de certains actes,
sélection des malades et des pathologies sur des critères de rentabilité financière, pénalisation
du secteur public par rapport aux cliniques privées, mauvaise rémunération des missions
propres de l’hôpital public (missions d’intérêt général, prise en compte de tous les patients y
compris les plus précaires, rôle de continuité des soins dans certains territoires, spécificités des
CHU, prise en charge globale du patient, etc.).
- Une absence de gestion des ressources humaines et du temps de travail
Il faut rappeler que l’application des 35h à l’hôpital est intervenue concomitamment avec la
directive européenne sur les temps de garde des médecins, ce qui - bien que légitime - a
engendré des difficultés. Concernant les heures supplémentaires à l’hôpital, en 2007, on
compte 23 millions d'heures supplémentaires impayées et 3,5 millions de jours de congés
accumulés dans des Comptes Epargne Temps (CET) par l'ensemble des salariés de l'hôpital.
Les personnels hospitaliers ne sont pas rémunérés pour l’intégralité des heures travaillées. En
sous-effectifs, ils doivent accumuler les heures pour répondre au devoir de service public et ne
peuvent pas prendre les congés dus et mérités. En janvier 2008, le gouvernement a déclaré
pouvoir prélever 348,5 millions d’euros au Fond pour l'emploi hospitalier, et a demandé aux
hôpitaux un effort de 324 millions. Le compte n’y était absolument pas. Le pouvoir semble
méconnaître la détresse financière des hôpitaux publics qui sont incapables d’exécuter cette
injonction, et connaissent un déficit de près d’un milliard d’euros au terme de l’année 2008.
- Les problèmes de démographie médicale ne sont pas traités avec anticipation.
Il existe un manque de personnel médical, auquel on remédie par l’emploi de médecins
étrangers sous-payés, alors qu’il s’agit souvent de médecins confirmés dans leur pays et qu’ils
contribuent grandement au fonctionnement de nos hôpitaux. A court terme, un grand nombre
de médecins va partir à la retraite et on peut craindre une période creuse que l’augmentation du
numerus clausus ne comble pas. Le manque de personnels se vérifie à tous les niveaux, en
particulier pour les infirmiers. De 1997 à 2002, le nombre de postes infirmiers a été augmenté
de 70% alors qu’il était en baisse sur la période antérieure.
- Une remise en cause de la permanence des soins
La droite semble s’étonner aujourd’hui des problèmes de permanence des soins alors que c’est
elle qui a supprimé les obligations des médecins en la matière avec la réforme Mattei de 2003,
sans prévoir de système de substitution.