Trinômes du second degré Cours 3 : FONCTIONS TRINOMES DU SECOND DEGRE 1. DEFINITIONS Un trinôme du second degré est une fonction de la forme x a a x 2 + b x + c où a, b et c sont trois réels donnés avec a ≠ 0 Résoudre l'équation a x 2 + b x + c = 0 (avec a ≠ 0) , c'est trouver tous les nombres u tels que a u 2 + b u + c = 0 . Un tel nombre u est dit solution ou encore racine de l'équation. 2. Résolution de l'équation du second degré dans R Posons f ( x) = a x 2 + b x + c ( a ≠ 0) 2.1. Ecriture sous forme canonique b c Puisque a ≠ 0 , mettons a en facteur : f ( x) = a x 2 + x + a a Faisons apparaitre les deux premiers termes de la parenthèse comme le début d'un carré b 2 b2 2 b ( ) − 2 x + x = x + 2a 4a a b b2 c Donc f ( x) = a ( x + ) 2 − 2 + 2a 4a a En réduisant au même dénominateur, les deux derniers termes dans le crochet b b 2 − 4ac f ( x) = a ( x + )2 − 2a 4a 2 Cette dernière écriture est appelée forme canonique du trinôme du second degré Gérard Hirsch – Maths54 1 Trinômes du second degré Cours 2.2. Résolution de l'équation du second degré On pose ∆ = b 2 − 4ac (lire "delta"); ∆ est le discriminant du trinôme ∆ b f(x) s'écrit f ( x) = a ( x + ) 2 − 2 2a 4a • Si ∆ < 0 , alors ∆ < 0 , l'expression entre crochets est strictement positive, donc l'équation 4a 2 f ( x) = 0 n'admet pas de solution dans R.(voir le chapitre « nombres complexes ») Remarque voir le chapitre "Nombres complexes" pour la résolution dans C • Si ∆ = 0 , alors f ( x) = a ( x + et une seule x = − b 2 ) et puisque a ≠ 0 , l'équation f ( x) = 0 admet une solution 2a b (on dit aussi que la racine est double) 2a • Si ∆ > 0 alors on peut écrire ∆ = ( ∆ ) 2 b b ∆ 2 ( ∆ )2 ) = a ( x + )2 − ( et f ( x) = a ( x + ) 2 − 2 a a a a 2 4 2 2 soit en utilisant l'identité remarquable A2 − B 2 = ( A + B)( A − B) b ∆ b ∆ f ( x) = a x + + − x + (avec a ≠ 0) 2a 2a 2a 2a Le produit de facteurs est nul si l'un des facteurs est nul Si l'on pose x1 = −b + ∆ 2a et x2 = −b − ∆ 2a f(x) s'écrit f ( x) = a ( x − x1 )( x − x2 ) Puisque a ≠ 0 , l'équation f ( x) = 0 admet deux solutions distinctes : x1 = −b + ∆ 2a et x2 = −b − ∆ 2a Gérard Hirsch – Maths54 2 Trinômes du second degré Cours 3. Factorisation du trinôme du second degré Soit le discriminant du trinôme du second degré ∆ = b 2 − 4 a c • Si ∆ > 0 alors on peut écrire, le frinôme du second degré admet deux racines x1 = −b + ∆ 2a et x2 = −b − ∆ et alors a x 2 + b x + c = a ( x − x1 ) ( x − x2 ) 2a b 2 ) 2a • Si ∆ = 0 , alors a x 2 + b x + c = a( x + • Si ∆ < 0 , le trinôme du second degré n'admet pas de racine dans R, et la factorisation dans R n'est pas possible. 4. Somme et produit des racines Lorsque le trinôme du second degré a x 2 + b x + c = 0 (avec a ≠ 0) admet deux racines distinctes x1 = −b + ∆ 2a −b − ∆ −b (ou deux racines confondues x1 = x2 = ) 2a 2a et x2 = alors • leur somme S = x1 + x2 = − • et leur produit P = x1 x2 = b a c a Exemple Résoudre l’équation du second degré 2 x 2 − 13 x − 7 = 0 Formons le discriminant ∆ = b 2 − 4ac = (−13) 2 − 4(−7)(2) = 225 = 152 x1 = −b + ∆ 13 + 15 −b − ∆ 13 − 15 1 = = 7 et x2 = = =− 2a 4 2a 4 2 1 Les racines de l’équation du second degré sont 7 , − 2 Vérification : Gérard Hirsch – Maths54 3 Trinômes du second degré Cours b 1 13 =7− = a 2 2 c 1 7 P = x1.x2 = = (7)(− ) = − a 2 2 S = x1 + x2 = − Factorisation du trinôme 1 2 x 2 − 13 x − 7 = 2( x − 7)( x + ) = ( x − 7)(2 x + 1) 2 Exemple Résoudre l’équation du second degré 2 x 2 + x + 1 = 0 Formons le discriminant ∆ = b 2 − 4ac = (1) 2 − 4(2)(1) = −7 < 0 Le trinôme du second degré n’admet pas de racine réelle et ne peut se factoriser dans . Exemple Cas où une racine est connue Résoudre l’équation du second degré x 2 − 1000 x + 999 = 0 On remarque que x1 = 1 est une racine de cette équation. On sait que le produit x1 x2 des racines est c = 999 a Puisque x1 = 1 alors x2 = 999 5. Recherche de deux réels connaissant leur somme S et leur produit P Deux nombres réels u et v ont pour somme S = u + v et pour produit P = u v , s'ils sont solutions de l'équation du second degré x 2 − Sx + P = 0 .Les deux réls u et v n'existent que si de plus S 2 − 4 P ≥ 0 Exemple Résoudre le système x + y = 49 (Σ ) 2 2 x + y = 1225 Gérard Hirsch – Maths54 4 Trinômes du second degré Cours On utilise l’identité remarquable ( x + y ) 2 = x 2 + y 2 + 2 x y ( x + y)2 − ( x 2 + y 2 ) (49) 2 − (1225) soit x y = = 558 qui donne x y = 2 2 Le système (Σ) est équivalent au système x + y = 49 (Σ ') xy = 558 On cherche donc deux nombres connaissant leur somme S = 49 et leur produit P = 588 Ces deux nombres x et y sont solutions de l’ équation X 2 − 49 X + 588 = 0 Les racines de cette équation du second degré sont 21 et 28 Les solutions du système (Σ) sont x = 21 et y = 28 ou x = 28 et y = 21 6. Signe du trinôme du second degré Soit f ( x) = a x 2 + b x + c = 0 (avec a ≠ 0) • Lorsque ∆ < 0 , f(x) est toujours du signe de a. • Lorsque ∆ = 0 , f(x) est du signe de a (sauf lorsque x = − b , auquel cas f ( x) = 0 ) 2a • Lorsque ∆ > 0 , f(x) est • du signe de a lorsque x est à l'extérieur des racines • du signe de − a lorsque x est à l'intérieur des racines • nul lorsque x ets égal à l'une des deux racines Exemple Donner le signe de A( x) = 2 x 2 − 13 x − 7 et résoudre l’inéquation A( x) ≤ 0 Le discriminant ∆ est égal à ∆ = 132 − 4(2)(−7) = 225 = 152 Les racines sont x1 = 13 + 15 =7 4 et x2 = 13 − 15 1 =− 4 2 Le signe de A(x) est donné par le tableau : Gérard Hirsch – Maths54 5 Trinômes du second degré x -∞ A(x) -1/2 + Cours 7 − 0 0 +∞ + 1 L’inéquation A( x) ≤ 0 ⇔ x ∈ − , 7 2 Exemple Donner le signe de B ( x) = 2 x 2 + x + 1 et résoudre l’inéquation B( x) ≤ 0 Le discriminant ∆ est égal à ∆ = 12 − 4(2)(1) = −7 < 0 Il n’y a pas de racine réelle Le signe de B(x) est donné par le tableau : x -∞ +∞ B(x) + L’inéquation B ( x) ≤ 0 n’est jamais vérifiée 7. Fonctions trinômes du second degré et paraboles Soit (C ) la courbe représentative de la fonction f : x a a x 2 + b x + c r r repère (O ; i ; j ) (a ≠ 0) dans le b ∆ Reprenons la forme canonique de f(x) : y = f ( x) = a ( x + ) 2 − 2 2a 4a forme canonique que l'on peut aussi écrire y+ ∆ b = a ( x + ) 2 4a 2a (I ) ∆ b En introduisant le point I de coordonnées I − ; − , et en introduisant le repère 2a 4a r r r r ( I ; i ; j ) déduit du repère (O ; i ; j ) par translation Gérard Hirsch – Maths54 6 Trinômes du second degré Cours r r On note ( x ; y ) les coordonnées d'un point quelconque M dans le repère (O ; i ; j ) et ( X ; Y ) r r les coordonnées du même point M dans le repère ( I ; i ; j ) , les formules de changement d'axes sont X = x+ b ∆ et Y = y + 2a 2a r r La courbe (C ) est d'après (I) une parabole d'équation Y = a X 2 dans le repère ( I ; i ; j ) La parabole est tournée • vers le bas lorsque a > 0 • vers le haut lorsque a < 0 a>0 ∆>0 a>0 ∆=0 a>0 ∆<0 0 0 0 0 0 0 a<0 ∆>0 a<0 ∆=0 La parabole admet la droite d'équation x = − a<0 ∆<0 b pour axe de symétrie 2a Gérard Hirsch – Maths54 7 Trinômes du second degré Cours Lorsque a > 0 , la fonction f : x a a x 2 + b x + c admet un minimum pour x = − b 2a Lorsque a < 0 , la fonction f : x a a x 2 + b x + c admet un maximum pour x = − b 2a 8. Résolution d’équations se ramenant à la résolution d’une équation du second degré 8.1. Résolution d’une équation du troisième degré (dont on peut trouver une racine réelle) ax 3 + bx 2 + cx + d = 0 où a ∈ R∗ , b ∈ R , c ∈ R et d ∈ R Exemple Résoudre l’équation du troisième degré x3 − 6 x 2 + 7 x − 2 = 0 L’équation proposée admet la racine évidente x = 1 On peut donc mettre ( x − 1) et puisque l’équation proposée est du troisième degré, on cherche les réels a, b et c tels que x3 − 6 x 2 + 7 x − 2 = ( x − 1)(a x 2 + b x + c) Développons x3 − 6 x 2 + 7 x − 2 = ax 3 + (b − a ) x 2 + (c − b) x − c Par identification des coefficients des termes de même degré, on obtient le système a =1 b − a = −6 c −b = 7 − c = −2 qui admet une solution unique a =1 b = −5 c=2 et donc Gérard Hirsch – Maths54 8 Trinômes du second degré Cours x3 − 6 x 2 + 7 x − 2 = ( x − 1)( x 2 − 5 x + 2) Le trinôme du second degré x 2 − 5 x + 2 admet pour discriminant ∆ = (−5) 2 − 4(1)(2) = 17 et pour racines x1 = 5 + 17 5 − 17 et x1 = 2 2 Les solutions de l’équation proposée sont 5 + 17 5 − 17 , 1, 2 2 8.2. Résolution d’une équation du quatrième degré 8.2.1. Equations bicarrées (pas de puissances impaires) Une équation est bicarrée si elle est de la forme a x 4 + b x 2 + c = 0 où a ∈ ∗ , b ∈ et c ∈ En posant X = x 2 (changement d’inconnue), la resolution d’une équation bicarrée en x, commence par celle d’une équation du second degré d’inconnue X. Connaissant X, on peut ensuite chercher x tel que x 2 = X Exemple Résoudre 4 x 4 + 11x 2 − 3 = 0 On pose X = x 2 et donc X 2 = x 4 et donc 4 x 4 + 11x 2 − 3 = 4 X 2 + 11X − 3 = 0 L’équation du second degré en X admet pour racines X 1 = L’équation x 2 = 1 4 L’équation x 2 = −3 admet pour racines 1 et X 2 = − 3 4 1 1 et − 2 2 n ' admet pas de racine dans 1 1 Les solutions de l’équation proposée sont , − 2 2 Gérard Hirsch – Maths54 9 Trinômes du second degré Cours 8.2.2. Equations dont les coefficients sont symétriques S'ils admettent la racine x0 , ils admettent aussi la racine 1 puisque l'équation P(x)=0 est la x0 1 même que P( ) = 0 . On dit qu’une telle équation est symétrique. x De telles équations peuvent être résolues en mettant x 2 en facteur (puisque x = 0 n’est pas solution car a ≠ 0 ) puis en posant X = x + 1 x Exemple Résoudre 12 x 4 − 11x3 − 146 x 2 − 11x + 12 = 0 On met x 2 en facteur (puisque x = 0 n’est pas solution) 12 x 4 − 11x3 − 146 x 2 − 11x + 12 = x 2 (12 x 2 − 11x − 146 − ou encore 12( x 2 + 1 1 ) − 11( x + ) − 146 = 0 2 x x en posant X = x + 1 1 soit X 2 = x 2 + 2 + 2 : x x 11 12 + )=0 x x2 En introduisant X 12( X 2 − 2) − 11( X ) − 146 = 0 ou 12 X 2 − 11X − 170 = 0 L’équation du second degré 12 x 2 − 11x − 170 = 0 admet pour racines 17 10 et − 4 3 L ' équation X + 1 17 1 = s ' écrit 4 x 2 − 17 x + 4 = 0 et admet pour racines 4 et X 4 4 L ' équation X + 1 10 1 =− s ' écrit 3x 2 + 10 x + 3 = 0 et admet pour racines − 3 et − X 3 3 1 1 Les solutions sont donc 4, ,3, 4 3 et l’on obtient la factorisation suivante 12 x 4 − 11x3 − 146 x 2 − 11x + 12 = (3 x + 1)( x + 3)(4 x − 1)( x − 4) Remarque D’autres équations peuvent se ramener à la résolution d’équations du second degré Gérard Hirsch – Maths54 10