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Le Journal du
vendredi 24 mars 2006
Grève des lycéens Nouveau coup de force
Le Premier ministre campe sur les positions, les jeunes
aussi... Déterminés, les élèves du lycée Julie-Daubié de
Rombas ont tenté un nouveau coup de force hier matin
pour manifester leur refus du Contrat première
embauche. Ils ont bloqué l'accès aux trois bâtiments de
l'établissement. Une dizaine de lycéens, les plus
motivés, était sur place dès 6h30 ; les autres sont arrivés
à 7h.
Jonathan, Vanessa, Fanny, Vincent et Sébastien n'ont
peur de rien. « Hier le recteur a dit que les blocus seraient sanctionnés mais ils ne
peuvent rien contre nous. Le mouvement se passe sans violence. On fait tout pour éviter
la force. Ce matin, quelques intrus se sont joints, on a été prévenir immédiatement les
autorités ».
Sur les banderoles, les mots d'ordre ne changent pas. « Non au CPE ! » Jonathan, un des
porte-parole de ce mouvement, a lancé un blog destiné à tous les élèves du lycée de Rombas.
Un forum sur internet a aussi été mis en place.
Tous les opposants au nouveau contrat de travail lancé par Dominique de Villepin se sont
retrouvés à midi pour partir manifester à Metz.
Dans son bureau, Jean-Claude Turquin, le proviseur de la cité scolaire Julie-Daubié, tente de
contrôler le mouvement. Ne lui demandez pas si tout va bien... « Les bâtiments 2 et 3 sont
complètement bloqués, le 6 en partie. Le collège fonctionne normalement. Peu de cours
sont assurés par manque de combattants ».
Et de dresser le constat à l'heure de la récréation de 10 h : « L'immense majorité des élèves
sont rentrés chez eux, il en reste environ 150. L'essentiel est d'assurer la sécurité des
biens et des personnes. Il n'est pas question d'envenimer la situation mais de veiller
avant tout au respect de la sécurité ».
Le mouvement continue donc.
J. B.
Edition de l'Orne
Vallée
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Le Journal du
vendredi 24 mars 2006
Femmes et publicité : dénoncer les stéréotypes
C'est au cœur d'un établissement en pleine mobilisation contre le C.P.E. que des élèves,
professeurs et documentalistes ont décidé de prouver leur implication civique et la prise en
charge de leur avenir.
Edition de l'Orne
Vallée
En installant l'exposition Femmes et publicité, visible
encore aujourd'hui en salle de conférences du lycée Julie
Daubié, les élèves des Secondes 3 et 4, de Première S1,
sous la direction de Mme Frossard, professeur de
sciences économiques et sociales, ont voulu dénoncer le
rôle imposé à la femme dans la publicité. De
nombreuses personnalités impliquées dans ce combat
pour une égalité homme-femme étaient présentes lors de
l'inauguration : Mme Printz, sénatrice, Mmes Gansoinat
et Barbacci Chantal, conseillères régionales, Mme Grau, déléguée départementale aux droits
de la Femme et à l'égalité et M. Vadlinger, adjoint aux affaires scolaires, MM. Ketami et
Cartigny de l'action sociale, Mlle Marty du service culturel.
Après quelques préambules énoncés par Mme Barbacci, proviseur adjoint, la première étape
de cette construction symbolique amène à être confronté aux différents stéréotypes de
femmes représentés dans la publicité. Tour à tour sont dévoilées les figures récurrentes de la
ménagère soumise, la blonde idiote et la brune fatale. Dans des mises en scènes aux traits
grossis et pleines d'humour, les lycéennes enfermées dans des cages assumaient leurs rôles
forcés. L'étape suivante menait à travers un couloir tapissé d'encarts publicitaires. Véritable
dénonciation d'une certaine déviance, cet étalage de publicités permet d'adopter une vue plus
globale sur le phénomène. Il apparaît alors des similitudes, des catégories à part entière, aux
thématiques aussi révoltantes que la femme objet, la sexualité agressive voire transgressive...
A l'autre bout de ce chemin démontrant l'implication du sexe et de la violence en tant
qu'argument de vente, attendaient des corps sans pieds ni têtes, comme extirpés de leur
univers de papier glacé.
Invité à réagir avec les élèves, à décortiquer certaines pubs, le public a pu apprécier le travail
de sensibilisation. L'aspect vivant et l'enthousiasme des lycéennes et lycéens, ajouté au
sérieux de l'analyse, ont permis un dialogue enrichissant et détendu malgré un constat de
départ assez pessimiste.
Sur ce sinistre et tortueux trajet, le public découvre en petits groupes la partie la plus sombre
de l'exposition, impliquant la responsabilité de chacun dans la création de ces carcans
identitaires (exemple des jouets : dînette pour les filles et camions pour les garçons). Des
témoignages, parfois crus, enfermés tel des secrets dans quelques isoloirs, symbole
hermétique de drames privés, révélaient les effets pervers de la publicité et des figures qu'elle
impose. Anorexie et violences conjugales sont racontées ici de manière simple et alarmante
face à la banalisation de ces comportements.
La visite ne pouvant se clore sur une note si désespérée, Mme Frossard et ses élèves ont
évoqué les associations en lutte pour une égalité, certaines réussissant désormais à faire
interdire des publicités sexistes.
L'accent fut mis sur les avancées du statut féminin depuis les années 50. Sont également
évoquées certaines tendances à l'unisexe comme moteur de quelques trop rares campagnes
égalitaires chez de grands créateurs de parfums.
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