Pourquoi les professeurs de SES manifesteront les 24 novembre à Strasbourg et dans toute la France et le 2 décembre 2009 à Paris Réforme des lycées : les SES payent le prix fort ! La réforme préparée par Luc Chatel, ministre de l’Eduction nationale, marginalise à nouveau l’enseignement de Sciences Économiques et Sociales au lycée, contrairement aux annonces. Dans les faits, l’enseignement de SES resterait optionnel en seconde (puisqu’à choisir entre un enseignement technique d’économie et de gestion et un enseignement général de SES, et que le choix n’est pas obligatoire pour les élèves choisissant une option en langues anciennes ou LV3) et l’horaire hebdomadaire serait abaissé à 1h30 pour les élèves au lieu de 2h30 actuellement. 1h30 pour découvrir une matière absente du collège est une supercherie ! (l’enseignement de SVT, SMS, IGC… sont aussi concernés par ce recul aberrant des horaires). Les SES, sont le seul enseignement pivot d’une série générale (série ES) à ne pas figurer dans les enseignements communs de seconde. Comment alors procéder à un choix d’orientation éclairé ? Par ailleurs, l’option Science politique de première ES serait purement et simplement supprimée et le nombre d’heures de SES en terminale serait diminué de 1h30 (seule matière principale d’une série en terminale concernée par une telle diminution). Le décalage entre la demande sociale d’accès pour tous les lycéens à une formation en sciences économiques et sociales et le contenu de la réforme proposée est saisissant. Alors qu’il y a moins d’un an, le prédécesseur de Luc CHATEL, Xavier DARCOS se prononçait en faveur de la généralisation des SES, il semblerait aujourd’hui que les acquis d’hier soient remis en cause. Les lycéens ont besoin d’une réelle culture économique et sociale pour comprendre le monde qui les entoure. En SES, ils abordent ainsi la mondialisation, la crise financière, le développement durable, le rôle du travail, de la famille et des associations dans l’intégration sociale, la protection sociale, l’emploi et le marché du travail etc. Autant de thèmes qu’ils rencontrent quotidiennement dans les médias et qu’ils apprennent, en SES, à aborder avec un regard rigoureux grâce aux apports de l’économie, de la sociologie et de la science politique. Derrière les choix qui sont faits en matière éducative, ce sont des choix de société qui sont opérés. Aux côtés des savoirs littéraires et linguistiques, des savoirs des sciences et techniques, n’est-il pas indispensable de doter tous les lycéens de savoirs économiques et sociologiques leur permettant de se repérer au sein du monde contemporain et de mieux appréhender les enjeux qui le traversent ? Est-ce trop demander qu’au cours de ses sept années passées au collège et au lycée, chaque élève puisse découvrir pendant au moins un an les sciences économiques et sociales ? Pourquoi déstabiliser une série qui marche ? En effet, selon le Ministère de l’Education Nationale, 85% des élèves issus de ES réussissent leur licence à l’université contre 83% des élèves issus de la filière S ; 83% des élèves issus de ES réussissent leur diplôme d’IUT contre 81% des élèves issus de la filière S. Il existe en effet une double contradiction : entre cette marginalisation et la volonté affirmée de promouvoir une orientation éclairée ; et entre cette marginalisation et l’enjeu démocratique que le lycée prépare mieux les jeunes à une époque qui requiert la compréhension de la réalité économique et sociale. Si vous êtes d’accord avec nous, nous vous invitons à soutenir la présence des SES dans le tronc commun de seconde avec un horaire décent en écrivant à vos parlementaires, signez la pétition en ligne : SIGNEZ ET FAITES SIGNER LA PETITION POUR DEFENDRE LES SES TOUTES LES INFORMATIONS NECESSAIRES SONT ICI : WWW.APSES.ORG/INITIATIVES-ACTIONS/