Partitions d’un entier en parts fixées
Références : Francinou, Gianella, Nicolas, Oraux X-ENS - Analyse 2, p199
Soient a1, ..., akdes entiers naturels non nuls premiers entre eux. On note unle nombre de k-uplets
pxiqiPr1,kstels que ÿaixin. Alors un
nÑ8
1
a1...ak
nk´1
pk´1q!.
Théorème.
Démonstration. On commence par étudier les séries ÿ
xiPN
zaixi. Elles sont définies de rayon de convergence 1
(par le lemme d’Abel).
On peut faire le produit de Cauchy de ces séries pour obtenir la série
8
ÿ
n0
¨
˚
˚
˚
˝ÿ
pxiqPNk
řaixin
1˛
znde rayon de conver-
gence supérieur ou égal à 1. 1On remarque que le terme général de cette série est un.
On pose donc la série génératrice fpzq:
8
ÿ
n0
unzn
k
ź
i1˜ÿ
xiPN
zaixi¸
k
ź
i1
1
1´zai.
Étudions les pôles de f.
Les pôles sont les racines ai-èmes de l’unité. Le pôle 1 est évidemment de multiplicité k.
Montrons que les autres pôles sont de multiplicité strictement inférieure à k.
Par le théorème de Bézout, il existe u1, ..., uktels que ÿuiai1.2
Si ωest une racine de l’unité de multiplicité k, alors ωai1donc ωωřuiai
k
ź
i1
pωaiqui1.
Décomposons en éléments simples f:
On note P“ tω1, ..., ωpules pôles de favec ω11.
Alors il existe αPC˚et ci,j PCtels que fpzq “ α
p1´zqk`ÿ
iPr1,ps
jPr1,k´1s
ci,j
pωi´zqj.
Pour ωPP,1
pω´zqjest développable en série entière pour |z| ă 1.
On a déjà pour |z| ă 1,1
ω´z1
ω
1
1´z
ω
8
ÿ
n0
zn
ωn`1.
Donc en dérivant : pj´1q!
pω´zqj
8
ÿ
nj´1
n!
pn´j`1q!
zn´j`1
ωn`1.
Donc 1
pω´zqj
8
ÿ
n0ˆn`j´1
n˙zn
ωn`j.
Conclusion :
On déduit en identifiant les coefficients que unαˆn`k´1
n˙`ÿ
iPr1,ps
jPr1,k´1s
ci,j
ωn`j
iˆn`j´1
n˙.
Or ˆn`j´1
n˙1
pj´1q!pn`j´1q...pn`1q „ nj´1
pj´1q!, donc unαˆn`k´1
n˙`opnk´1q „ αnk´1
pk´1q!.
Puis on a lim
zÑ1
ză1
p1´zqkfpzq “ α.
1. Le rayon de convergence du produit de Cauchy est supérieur ou égal au minimum des rayons de convergence des séries entières
étudiées.
2. ÿaiZest un idéal de Zqui est principal, donc il est engendré par un élément m. Or mdivise aipour tout iet ils sont
premiers entre eux donc m1.
Adrien LAURENT 1 ENS Rennes - Université de Rennes 1
Et p1´zqkfpzq “
k
ź
i1
1´z
1´zai
k
ź
i1
1
1`z`... `zai´1, donc α1
a1...ak
.
On en déduit un1
a1...ak
nk´1
pk´1q!.
Remarques : On adapte la preuve avec des séries formelles et des fractions rationnelles selon la leçon. J’ai
préféré l’écrire avec les séries entières pour bien faire apparaître où intervient l’étude des convergences.
En faisant cette preuve, on a aussi trouvé une méthode de calcul de un! Il suffit de trouver la décomposition
en éléments simples explicite de f, puis d’en déduire unavec la formule
unαˆn`k´1
n˙`ÿ
iPr1,ps
jPr1,k´1s
ci,j
ωn`j
iˆn`j´1
n˙.
Par exemple, si on veut décomposer 100 euros en pièces de 1 ou 2 euros, on écrit la décomposition en éléments
simples de 1
p1´xqp1´x2qet on trouve unn`1
2`1` p´1qn
4. En particulier, u100 51. C’est logique, on
peut choisir entre 0 et 50 pièces de 2 euros, et on compense comme on veut avec les pièces de un euro.
Adrien LAURENT 2 ENS Rennes - Université de Rennes 1
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