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Flexion limitée
Si la flexion est inférieure à 50o, la mise en place de la prothèse est difficile.
Il faut définir la cause de cette raideur.
Raideur intra-articulaire
La mise en place de la prothèse nécessite une arthrolyse complète compor-
tant une libération des joues condyliennes, du cul-de-sac sous-quadricipital,
des ailerons rotuliens...
Il peut être nécessaire de faire une ostéotomie de la TTA (celle-ci est, en
règle générale, réinsérée plus haut) pour relever l’ensemble du système exten-
seur, parfaire la libération des adhérences, en particulier du quadriceps.
Ces gestes permettent d’obtenir une flexion suffisante pour mettre en
place la prothèse. Cette arthrolyse améliore aussi la flexion postopératoire ;
celle-ci reste cependant régulièrement limitée.
Raideur extra-articulaire associée
Il s’agit habituellement d’adhérences post-traumatiques du quadriceps sur
le fémur (fracture du fémur, séquelle du fixateur externe fémoral). On est
amené à associer à l’arthrolyse un décollement du quadriceps, ce qui
complique l’intervention et ses suites (saignement, risques infectieux...). Dans
ces cas difficiles, la question est de savoir jusqu’où aller.
Extension limitée (flexum)
Il faut en déterminer la cause.
Rarement extra-articulaire (flexum de hanche, cals vicieux du fémur ou
du tibia, rétraction des ischio-jambiers...), le flexum est le plus souvent lié à
une cause intra-articulaire : gros ostéophytes antérieurs à réséquer ou rétrac-
tions capsulo-ligamentaires postérieures à libérer. Le ligament croisé posté-
rieur (LCP), dernier obstacle à l’extension, doit parfois être réséqué.
Genou arthrodésé
La mise en place d’une prothèse sur un genou arthrodésé doit être soigneu-
sement discutée, car elle risque de transformer un patient stable et non dou-
loureux en un patient instable et douloureux.
Sa réalisation n’est possible qu’en l’absence de signes infectieux évolutifs
et qu’avec un système extenseur récupérable.
La technique opératoire est très difficile, nécessitant une arthrolyse
complète, une résection osseuse suffisante. Il est rare de pouvoir utiliser une
prothèse tricompartimentaire, il est préférable d’utiliser une prothèse
contrainte, voire à charnière (104).
Les suites opératoires sont lourdes et nécessitent une rééducation longue
et difficile. Le gain en flexion est limité.
128 Les prothèses tricompartimentaires du genou