Mais
le
milieu
est
plus
ou
moins
com-
plaisant, plus
ou
moins
docile,
plus ou
moin
s utile.
Il
est
tantôt
recour
s,
tantôt
barrière,
le
plus
so
uvent
un
complexe
mélan
ge
des
deux. C'est
de
la
po
sition
et
du
j
eu
de
ces
recours-barrières,
qu
e
résulte,
en
définitive,
le
comportement
de
l'individu
vis
-à-vis du milieu.
·Ce comportement, c'est l'utilisation
de
la
brèche
ouverte dans l
'obs
tacle
qui en déci
de
: .« C'est dorénavant, au-
tour
de
cette
brèche,
de
cet outil
de
puissance
que
s'organisera tout
le
co
m-
portem
en
t individuel. Organisation sys-
tématique qui peut avoir d
es
avantages,
qui peut être
bén
éfiq
u
e,
mais qui ris
que
au
ss
i
de
nuire à la
so
lidité
de
la
cons-
truction humaine. Plus cette technique
de
vie
est
sc
hémati
sée
, plus elle
est
frag
ile
et
dangereu
se
. Plus elle
es
t
différenciée et complexe, plus
elle
es
t
so
lide et
bénéfique.
))
(vingtième loi :
de
la Technique
de
Vi
e).
Dans
le ca
dre
des r
eco
urs
-barri
ères
,
Freinet
place la graine humaine dans
le vaste ch
am
p de la contingence.
Il y a
pp
o
rt
e la même conscience,
le même souci des f
onc
tion
s
de
ca
usa-
lités qu'il apporte à ses semences de
paysan, mises
en
terre
en
vue
d'un
rendement.
Un
e douzaine
de
consi-
dérants e
ntr
e
nt
en ligne de compte
pour
signifier l'antagoni
sme
êtr
e-
milieu
qui
s'éte
nd du maximum de pui
s-
sance de l'être, à l'échec total et
à la m
or
t. C'est ains
i,
mise en évi-
dence,
de
façon la plus sensible,
qu
e
Freinet
fait intervenir le vaste
phénomène cosmique de l'Entropie.
L'Entropi
e, cette myst
érie
use
INVOLU
-
TION
du
mond
e -
dit
Teilhard -qui
tend à reployer w1 peu plus, à chaque
in
stant,
su
r elle-m
ême,
dans le plural et
l'inor
ga
ni
sé
et
le plus
probable,
la nappe
de
l'énergie
cos
miqu
e.
))
Ce vaste événement cosmique, Freinet
no
tD
le ramène aux dimensions
de
l'être
qui lutte pout· affirmei·
son
énergie
potentielle irréversible, face à
l'
obsta-
cle antagoniste et à la mort. La notion
d'ent
ropie
reprise par les cybe
rn
éti-
ciens, (désor
ga
nisation des systèmes)
par Stéphane Lupasco, (hétérogénéité
et homogénéité) par Pavlov, (inhibi-
tion) Frein
et
la repre
nd
inlassable-
ment dans ses images sensibles (le
tonent
obs
tru
é, la mare, les sea
ux
d'
eau, le voyageur s
ur
le quai, etc.)
pour signifier les dangers
d'immobi-
lisme et de nive
ll
ement
eu
éga
rd
à
l'énergie agissante
de
l'individu
qui
veut
vivre:
l'être
doit
acquérir l'élas-
ticité requise pour se
prêt
er à la
foi
s
à
l'
évolution
(vi
e) et à l'involution
(entropie) avec toutes les chances
de
la
vi
ctoire.
C'est
le jeu des r
ecou
rs
-
barri
ères
aidants, accaparants, rejetants :
«l
es
réactions
de l'individu
se
ront, sui-
vant l
es
cas
:
-à fixation provisoire
-d'abandon
-d'imatisfaction
-
de
refuge
L'échec total
qui
équivaut à la mort
n'est jamais a
cce
pté par l'individu
))
,
Je m'excuse de condenser
ab
usi
ve
me
nt
des notions nouvelles relevant
d'une
dialectique d
'an
tagonisme qui ouvre
tant
de
perspectives neuves et
d'où
naîtra
un
e psychologie matéria
li
ste
scientifique
d'
ant
i-hasard, rompant dé-
finitivement .avec
un
e psychologie my-
th
ologique, abstraite par pétition
de
principe, i
mp
liqu
ant
un
formalisme
in
évitable et
un
permanent reco
ur
s
au pastiche transcendant.
Combien, il nous faut regretter
que
Freinet, confiant dans son outillage
inte
ll
ectuel de praticie
n-th
éoricien
et
se colletant ha
rdim
e
nt
avec les faits,
n'ait pu
trou
ve
r le te
mp
s de justifi
er
ses initiatives et ses audaces,
en
pr
e
nant
tâtonnement
expérimental
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