LE
TATONNEMENT
EXPÉRIMENTAL
PROCESSUS UNIVERSEL D'APPRENTISSAGE
De
l'instinct à l'intelligence
Tout
au
début
de son Essai
de
Psycho
-
logie
Sensible, Freinet pose une pièce
essentielle de son
monument:
l'Ins-
tinct. Avant toute expérience person-
nelle, l'instinct
est.
La supériorité la
plus décisive des êtres vivants s
ur
les
êtres artificiels c'est que, dès le départ,
leur chaîne
de
feed
-
back
est mise en
place:
la machinerie humaine ou ani-
male se met
en
route avec le dernier
acte
de
naissance qui est aussi le
premier acte
de
vie individuelle dans
un
milieu donné. C'e
st
la cybernéti-
que
la plus perfectionnée qui, par
d'infinis systèmes
de
systèmes
de
rétro-
action organisés, hiérarchisés, va de
l'avant par ses propres moyens.
Tout
se passe comme si cette machinerie
extraordinaire savait d'elle-même cor-
riger ses écarts par le choix d'énergies
spécifiques les plus sélectives, per-
mettant d'emblée l'adaptation aux cir-
constances contingentes,
de
façon que
l'équilibre soit sans cesse rétabli et
no 7
Élise
FREINET
le potentiel vital suffisant
ou
exalté.
L'animal le plus primitif sait ce
qu'il
doit faire et il le fait, comme le fait
la cellule dans les tissus.
Pouvoirs infinis
de
l'instinct s
ur
lequel
les connaissances ne cessent
de
s'accu-
muler
et
de
se contredire ! A tel
point
que
l'on
se demande si vraiment
l'instinct ne serait pas quelque illusion
romantique
dont
ont
abusé les tenants
d'une
psychologie comparée marchant
dans le sillage
de
J.H.
Fabre, littéra-
teur
de
l'empirisme.
Voire:
« Le
chalicodome
des
murailles
est
une
abeille
solitaire,
c'est
-à-
dire
une
abeille
qui
ne
constitue pas
de
société
mais
dont
la
femelle
fécondée
fait
un
nid,
dans
lequel
s'élèveront tout
seuls
de
jeunes
individus
des
deux
sexes
qu'
elle
ne
connaîtra
même
pas.
C'est
une
tâtonnement
expêrlmental
15
ab
eille m
aço
nne. Quand arrive l'é
poqu
e
de
la
nidification,
ell
e
con
struit
une
cellule avec
de
la
bou
e i e
lle
y enta
ss
e
un
lan
ge
de
miel et de polle
n,
p
ose
un
œ
uf
à sa surfa
ce
, p
ose
un
couve
rcle
d'argile, puis, bâtit à c
ôt
é de cette
première
lo
ge,
plusie
ur
s cellul
es
sembla
-
ble
s, jusqu'à
ce
qu'
elle ait épui
le
conte
nu
de
ses
ovair
es.
L'
in
stin
ét
de nidifi
ca
tion
co
mp
o
rt
e
don
c
chez cet in
sec
te
un
ce
rtain no
mbr
e
de
cycl
es
complets :
con
struction, approvi-
s
ionn
ement, ponte, fe
rm
eture.
C'
es
t
un
e activité
re
la
tivement complexe
qui
pr
ése
nte
llll
caractère d'utilité et
de
fi
nalité
in
co
ntesta
bl
e... T ous les
cha
li
codomes indistin
cte
ment
se
co
ndui-
se
nt
ain
si depuis le moment
il
s éprou-
vent le b
es
oin de pondre pour la p
re-
mière fois, ju
sq
u'à
ce
qu'ils aient dép
osé
tous le
ur
s œ
uf
s ... Tout
ce
la
relève d'
un
e
propri
été
esse
ntiellement sp
éc
ifique au
mêm
e titre
qu
e
la
physio
lo
gie générale,
la
c
om
pos
it
io
n chimique d
es
humeurs, la
form
e
du
c
orp
s et
la
structure d
es
org
an
es.
))
(x)
On pe
ut
faire con
fia
nce à
l'in
st
inct, à
celui qui est,
au
départ,
sa
ns com-
pr
om
ission, sans dégradation, celui
qui insta
ur
e d
'e
mbl
ée ses
pr
o
pr
es
démarches
p
en
da
nt
es
de
la tech-
nique fondame
nt
ale du t
onn
ement
Expé
rim
ental.
Si vastes so
nt
les
pr
oblèmes qui se
pose
nt
à l
'esp
rit
du
cherchem deva
nt
cette évi
de
nce cos
mi
que
de
l'in
stinct,
eu égard à sa spéci
fi
cité, à sa mo
nt
ée
irr
éversible, non
se
uleme
nt
qu
a
ntit
a-
tive mais qualitative et par sa finalité,
(x)
L.
Ve
rl
a
in
e : Psycho
lo
gie
co
mpa
rée
ou
la
psyc
holo
gie
du
comportement,
p. xox.
16
tétt
onn
e
111en
t e
xp
é
rim
e
ntal
que
facilement
on
s'é
gar
e dans
de
s
voies sa
ns
issues.
Une
chose est
cert
aine : la vie
mont
e
pour
s'épanouit·
et se pe
rpétu
er.
C'e
st
dan
s ce
tt
e
ample
ur
qu
'il fa
ut
p
ren
dre le
pr
o-
blème et c
'e
st dans
toute
cette ample
ur
qu
e,
dans
un
racc
our
ci
de
moyens
et
de vocabulaire,
Fr
einet
abord
e
l'in
s-
tinct et le situe à
la
place
pr
imo
rdi
ale
qu'il
a dans la vie des espèces
et
des
ê
tr
es : l'in
st
inct c'est
un
e t
ee
/mique
de vie ; ce
ll
e qui a servi d
ans
les
a
nt
écéde
nt
s de la
li
gnée sert de même
pour
l'humbl
e trajectoire de
l'individu:
le système de f
ee
d-
ba
ck est le me
a
ut
a
nt
que restera le même le milieu
pr
ivilég de l'espèce -
auta
nt
qu
e
sera ma
int
enu le pote
nt
ie
l
de
vie ;
alors la vie montera réguli
èreme
nt
«s
an
s he
ur
ts
gr
av
es
, sa
liS
détour
s,
avec
sa ch
arge
de pui
ss
an
ce,
r
ec
har
gea
nt à
so
n tour la vie
d'
enfants nouveaux
pa
rt
ant à le
ur
tour à l'assaut
de
la
vi
e.
))
..
,
cc
Tout être
po
ssède
un
e tec
hniqu
e de
vie dont
la
différen
ci
ation
es
t une d
es
ca
rac
ri
stiqu
es
de l'
es
p
èce
, et
sa
ns la-
qu
elle il
ne
pourrait ni vivre, ni
se
fendre, ni
se
re
pro
du
ire i
sa
ns l
aq
uelle
s'
éte
indrait
ce
tte étin
ce
lle obstin
ée,
cet
élan te
na
ce
qui le pou
sse
en avant,
dans le
sei/S
de la réalisation de
so
n
cy
cl
e
de
IJi
e.
Cette tec
hniqu
e de v
ie
r
és
ulte de
l'expé
ri
en
ce
et
de l'adaptation de
ce
n-
tain
es
,
de
milliers, de millions
de
n
é-
rations. Là
l'individu a été
in
capa
bl
e
de r
éag
ir
avec su
ccès,
il a di
spa
ru
et
l'incident
se
répétant à
vas
te
éc
helle,
la
ra
ce
va
incue s'
est
étein
te
. Toute
race
actuellement viiJante p
os
s
ède
u
ne
tec
h-
niqu
e de
IJie
qui a fait
ses
preuv
es
et
qui, tant
qu
e l
es
circ
on
stan
ces
ne va-
rient pas dan
ge
reu
se
ment,
ass
ur
e la
pe
rp
étuité de l'
es
p
èce
.
Ce
tte t
ec
hnique de vi
e,
c'est
l'
in
st
in
ct
qui n'
es
t
que
la
traduction, pour ainsi
no 7
dire
phys
iologique
de
la
longue
ex-
n
'ence
des
générations
antérieures ...
une
longue
expérience
r
épé
t
ée
pendant
de
s
millé
naire
s par
les
ancêtres
a
in
sc
rit
ses
enseignements
dan
s
le
fonctionne-
ment
même
des
êtres.
... La supériorité
de
l'in
st
inct c'est jus-
tement
sa
sûreté,
so
n invariabilit
é,
le
fait qu'il
est
inscrit
dans
notre
compor-
tement et qu'il n'a
pas
à
être
appris
ni
enseigné.
Il fait partie int
ég
rante
de
l'être
comme
la
couleur
de
s cheveux
ou
le
teint
de
l'épiderm
e.
Une
science
à
courte
vue
dénie
à l'in
st
in
ct
ses
carac-
tères
de
sûre
et
d'invariabilité,
et
invoque
même,
chez l
es
animaux,
une
certaine
expérience
tâtonnée qui
est
loin
de
toujour
s
réu
ss
ir.
Des
sc
ientist
es
s'étonnent
que
de
s oiseaux
en
cage
ne
sachent plus faire le
ur
nid et
qu
e l'abe
ille
soit
incapable
de
retrouver
sa
ruche
quand l'homme
en
a
changé
l' emplace-
ment. Mais
c'est
dans
ce
cas
tricher
avec
la
vie
et
so
ustraire l'animal aux
so
llicitations
du
milieu
qui tout natu-
rellement influent
sur
s
on
comporte-
ment.
L'instinct est.
Mais il y a
w1
mais
...
L'instinct
est
une
tee/mique
de
vie
va
-
labl
e pour le milieu
ont
évolué
le
s
milliers de
n
éra
tion
s qui
nou
s ont
précédés
.
Si
ce
milieu
change
alors,
il
y a maldonne :
la
technique
de
vie
in
stinctive
ne
cad
re
plus avec la satis-
fa
ction
des
besoins
dans
l
es
conditions
nouvelles
... L'individu doit u
ssi
r
ce
tour
de
force
:
re
trou
ver
l'équilibre
ou
mourir.
>>
Et
Freinet
formule sa trois
ième
loi
qui
est en quelque sorte le préambule
de sa psycho-pédagogie, la mise en
place
de
la chaîne
de
feed
-back qui
caractérise la vie et décide
de
so
n
destin :
De
l'instinct à l'éducation.
no 7
<<
L'instinct
est
la
trace
qu'ont
lais
sée
en
nou
s -transmise à travers l
es
générations
-l
es
tâtonnements infinis
dont
la
ré
ussit
e a
se
rvi la
permànence
de
l'espèce.
Les variations
du
mili
eu
obligent
l'in-
dividu à modifi
er
ces
traces
par
de
nouvelle
s
expériences.
L'adaptation qui
en
résulte
est
l'
esse
n
ce
m
ême
de
l'
édu
-
cation.
Voici donc les données permanentes
du
problème à réso
udr
e qui incombe
à la psycho-pédagogie :
-
Un
e je
une
vie qui monte
ver
s
la
puissance.
-
Un
milieu plus
ou
m
oins
faiJorable
à
cette
mont
ée
.
-Le comportement de l'individu pour
essayer
de
réali
se
r cette
montée
et
cette
puissance
da~1
s
un
milieu
donné.
Tel
est l'enjeu de l'é
du
cation.
Nous sommes déjà, tout au départ,
bien loin
de
la physiologie à laquelle
par
nécessité de pétition
de
principe
et de facteur d'analogie, les cyberné-
ticiens
s'en
tiennent.
Simplifiant le problème à l'excès,
Pierre
de
Latil écrit, parlant de la
Machina Liberta :
«La
seule
façon
de
concevoir
l'instinct
d'un point
de
vue
lo
gique
est
d'en faire
une
mém
oi
re
de
l'
es
pèce: l'enracine-
ment
non
plus
se
ulement
dan
s le
pa
ssé
de
l'individu
mais
de
toute sa
lign
ée
ancestrale ... L'instinct est
un
<<
program-
me
»1
rm
vrai «carton perforé »
dont
seu
l
le
d
écle
nch
ement
es
t réflexe,
don
c
organisé,
et
dont
le
roul
ement
est
en
su
ite strictement déterminé. »
C'est juste pour le passé mais
insuf
-
fi
sa
nt
pour
l'actualité de l'individu.
ttltonnement
expérimental
17
Non
seulement
le
programme
s'accom-
plit mais
pour
s'accomplir il suscite
un
élan,
une
conjugaison
d'énergie
s
visa
nt
à
porter
au
maximum
la cohé-
rence
dans
la complexité des systèmes
de
feed-back liés
au
milieu
plus
ou
moins favorable dans le
quel
la notion
d'anta
gonisme de forces
intervi
e
nt
sans
cesse. Ici le simple mécanis
me
physio-
log
ique
est
dépassé
pour
aboutir
à
l'installation
d'un
état
ps
ychique. Le
carton perforé
s'a
joute
sans cesse
d'autres
trous
par
l'int
ervention per-
manente
de
dynami
smes
qui
dépa
sse
nt
le rôle initial
qui
leur
est
assigné
par
des
propriétés
d'actualisation
perma-
n
ente
sans cesse fina
li
sées,
par
ce
quoti
e
nt
de
sensibilité
qui
va do
nn
er
sens
et
po
uv
o
ir
à l'in
fo
rm
ation
per
-
sonnelle :
tout
au
départ
doivent
in
ter-
venir
la psychologie et la
péd
agogie,
l'une
in
parabl
e de
l'autr
e.
Le
s cybe
rnéti
ciens se s
itu
e
nt
en
effet
au
ur
de
ce
problème
complexe
et fondam
enta
l. Mais
comment
par-
venir
à li
er
la
phy
siol
og
ie à la psycho-
logie ?
Comment
créet'
un
modèle
qui
soit le
pendant
du
vivant dans
lequel
l~
s
fonctions nerveuses
et
les
fonctions
psy
chiques se raccrochent
dan
s des chaînes
de
f
ee
d-back s
'int
é-
gra
nt
l'une
dans
l'
a
utr
e ? Fa
ute
de
mieux,
Pierre
de Latil est
dan
s l
'o
bli-
gation d
'a
voir reco
ur
s à
nouv
eau
aux
facultés
de
l'
âme
que
pourtant
sa
théorie
du
compor
t
ement
récuse : m
é-
moire,
in
stinct, rais
onn
ement
pourr
aient
ê
tre
donné
s
aux
êtres artificiels. Les
recherches faites
pour
dot
er les orga-
ni
smes
auto-régulateurs
so
nt
po
ur
nou
s
int
éressantes, car e
ll
es rejoig
nent
les
conceptions
de
Freinet
f~i
sa
nt
de la
mé
moir
e
la
tra
ce
li
ée
à la perméabilité
à l'expér
ien
ce,
c'est
-à-
dire
à
l'int
elli-
gence.
Par
l'eff
et
de
la mémoire,
dit
P.
de
Latil,
la mac
hine
peut
modifier
so
n programme,
d'où
cette définition :
18
tâtonnement
expérimental
La
mémoire
est
un
proce
ssus
par le
qu
el
la
rétro
-action d'un effet s'inscrit
de
façon
plus
ou
moin
s
durabl
e
dans
le
programme
d'un
effec
te
ur.
Si
Machina Liber ta s'entête
dan
s
un
e
marche
qui
ne peut la me
ner
à rie
n,
c'est qu'elle
manque
d'intelli
ge
nc
e, c'est
que
son
fe
ed-back
sur
la
mémoire
est
incomplet. Doton
s-
la d'une mé
moire
de
ses
échecs
et e
ll
e saura s'adapter à
ses
éc
hecs
au
ss
i
bi
en qu'à
ses
r
éuss
it
es
...
ainsi
une
ma
c
hine
(pourra
acquérir)
le
pouvoir de s'adapter aux c
ir
co
n
s-
tances
: par
une
nouvelle
fon
c
tion
in-
terne. Qui d
ès
lor
s n'incline
ra
à
voir
l'intelligen
ce
comme
un
complexe
de
fonctions interd
épe
ndantes ?
Freinet
arrive
à la même conception
unitaire
de
la mémoire
et
de
l'intelli-
gence
dan
s sa
se
loi
du
Tâtonnem
en
t
intelligent, dé citée. Il écrit en
pr
é-
a
mbule
à
de
trè
s
important
es
ap
pli-
cations pédagogiques
de
cette pétition
de
prin
c
ip
e :
« C'est cette faculté qu'ont certa
in
s êtr
es
de
rester
perméables
(p
ar
la trace) aux
enseignements
de
l'expér
ien
ce,
de
diriger
en
co
n
séq
uen
ce
leu
rs
tâtonn
eme
nts qui
cess
ent d
ès
lor
s
d'
ê
tre
excl
usive
ment
m
éc
aniqu
es
qu
e
nou
s
appellerons
l'i
nt
el-
li
ge
nce
(p. 44).
Et
c'est ce com
po
rt
e-
me
nt
qui
se concrétise
par
la T
ee
/miqu
e
de
Vi
e.
La
T
ec
hnique de Vie
nou
s oblige à
nous
conce
ntr
er
sur
la log
iqu
e des
actes,
tout
co
mme
le
font
-à la fois
par
pouvoir
et
impuiss
an
ce
- les
cybe
rn
ét
iciens :
cc
La
logique
d
es
m
éc
anism
es
, l
es
r
es-
sorts profonds de leur action, l
es
mé-
thodes
qu'ils utili
se
nt pour
se
r
égler
automatiquement,
ce
la
n'a jamais
été
étudié ... . Ainsi l'homme qui a te
ll
ement
analysé
le
raisonnement n'a
pas
apporté
no 7
,..
0
la
même
attention à l'étude
de
l'acte
en
soi ... Entre
une
technique toute pra-
tique
et
une
pen
sée
toute abstraite avait-
on
entrepris l'abstraction
de
la
tech-
n
ique
?
>>
(1)
se
situe
tout
e
l'œuvr
e
de
Fr
eine
t:
la justification
permanente
de l'acte
par le
double
éclairage
d'un
e log
iqu
e
de
tâtonnement
(rét.ro-action)
et
de
l'efficacité recherchée
(but
du
tâton
-
n
eme
nt).
Et
ici,
entre
en
ligne
de
compte
la notion
dynamiqu
e
d'
anta-
gonisme
que
Freinet
fait
intervenir
p
ar
la
lutte
co
ntre
l'ob
stacle,
lutt
e
révélatrice de pui
ss
an
ce,
autrement
dit
d'é
nergie.
Ainsi
Freinet
sort
solu-
me
nt
du
sys
tèm
e de la r
étro
-action
int
e
rne
dans lequel les cybe
métici
ens
so
nt
enfermés. Ils raisonnent eux
«
comme
si
la
logiqu
e
de
s effets était
une
logique statique,
comme
si
le
pro
-
bl
ème
était
résolu
quand
on
co
nnai
ssa
it
la finalité
du
sys
tème.
Dans
la
réalité
c
anique
au
ss
i
bi
en
que
phys
io
l
ogique,
la
tendan
ce
à l'é
qu
i
libre
se
ma
mf
este
dan
s le te
mps,
ne
se
trouve qu'apr
ès
des
oscillations
et
peut
ne
jamais
se
trouver. La véritable
logique
d
es
effets
doit
donc
être
dynamique.
» (p. 324)
Cette
notion
d'
antagonisme
qui
sem
-
ble
absente
de to
ut
e
th
éorie
du
fait
vita
l,
e
ll
e est
pour
Freinet
fondamen-'
tale.
Nou
s allons y revenir.
Il ne fa
it
pas de
doute
que
les po
int
s
d'appui
que
Freinet,
à la fin de sa
vie, se proposait de
trouver
dans la
. cybernétique
et
le pavlovisme, avaient
s
urtout
pour
but
de
sor
tir réso
lument
(1) Pierre
de
Latil.
no 7
la psychologie des systèmes rattachés
à la notion
statique
de
la
conscience
;
pour
instaurer
un pragmatisme dans
le jeu des a
nt
agonismes inclus
dan
s
le fait vital.
Pour
faire s
urgir
de ces
anta
gonismes les co
mpo
santes de
po
-
tentia
li
sation
et
d'a
ct
ualisation
qui
ma-
tér
ialise
nt
la Technique
de
Vie,
pro
-
cessus inéluctable
de
l'appr
entissage
de vivre. Il
faudr
ait avoir une très
vaste
culture
pour
pressentir
toutes
les voies qui pourraie
nt
ici
s'o
uvrir
aux méditations
d'un
esprit
ouvert,
dégagé des servitudes et des
contr
aintes
d'une
culture dépassée po
ur
marchet·
résolument vers
un
e philos
ophi
e
dy
-
namique
dans
laquelle pensée et action
ne feraie
nt
qu'un.
Nou
s
sommes
là, au dé
but
d'un
e
vaste exploration
qui,
par
les voies
de
la cybem é
tiqu
e,
mar
che à pas de
géant, mais
qui,
s
ur
le plan
hum
ain,
n
'e
n est encore
qu'
aux
pr
em
iers
balbu-
tiements. Quoi
qu'il
en
soit, nous
nou
s
trouvon
s
en
présence de données
nouve
ll
es, de so
rt
es
d'îlot
s des connais-
sances
qui
devraient
se
rejo
indr
e.
Alors se dessinerait l
'ossat
ur
e
d'une
science
unit
aire
qui
serait à la fois
physiologie, psychologie, pédagogie,
éducation sous les lois d'
une
log
iqu
e
de
dynami
sme
et
de
gra
nd
e simplicité.
Un
e log
iqu
e
qui
serait
non
se
ul
eme
nt
logique
des
effet
s,
mais au
ss
i logique
de
la
lutt
e,
d'une
éco
nomi
e
d'
effort
et
de pe
ns
ée,
d'un
e
spo
nt
anéité sans
lesque
ll
es la vie ne sa
urait
ê
tr
e et
durer
.
Dès
à
pr
ése
nt
on
peut
rêver
d'un
e gra
nd
e simplicité des commen-
cements.
suivre)
Elise
FREINET
tatonnement
expérimenta
l 19
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