Petit guide du Verdi à l'usage des snobs ignares - MARIANNE en-ligne.fr http://www.marianne-en-ligne.fr/e-docs/00/00/AA/70/document_artic... 1 sur 2 Accueil > Petit guide du Verdi à l'usage des snobs ignares Rechercher LES ARCHIVES DE MARIANNE [OK] Recherche avancée Petit guide du Verdi à l'usage des snobs ignares Réagissez N° 201 Semaine du 26 février 2001 au 04 mars 2001 Cent ans après sa mort, il irrite toujours, le grand compositeur. Trop populaire, pas assez moderne, selon les canons wagnériens. Pourtant, il offre une étonnante source d'inspiration novatrice. Auteur : Duteurtre Benoît «Mon Président» : le morceau de reggae rigolo de Toz Le 17/02/2007 20:50 Nous voici au coeur du cyclone verdien: une demi-douzaine de biographies éditées ou rééditées, une vague de parutions discographiques, des productions d'opéras, un spectacle géant à Bercy, des spots télé pour nous tenir au courant de cette activité fiévreuse... Chaque année, l'actualité musicale prédigérée sélectionne ainsi quelques événements, destinés à soutenir le marché du disque, exsangue. Le plus impressionnant du genre fut, en 1991, le bicentenaire de la mort de Mozart, avec sa flopée d'intégrales, de nouveautés, de rééditions qui - sans révéler de chef-d'oeuvre inconnu -, ont surtout exhumé une collection de fonds de tiroir parfois dignes de rester dans l'oubli ! En 2001, des organisateurs d'anniversaires inspirés auraient pu célébrer le bicentenaire de la mort de Cimarosa - merveilleux compositeur d'opéras bouffes italiens; ou le centenaire d'Henri Sauguet, compositeur du ballet les Forains ou de l'opéra la Chartreuse de Parme. Plus prompte à suivre le marché qu'à le précéder, la presse accompagne de ses flonflons le centenaire de la mort de Giuseppe Verdi, qui n'avait besoin pas de cela pour être populaire... à moins que l'occasion s'avère favorable, si cette bruyante commémoration permet de battre en brèche certains lieux communs répandus, depuis un siècle, sur le compositeur de Rigoletto. Torreton dénonce «l'intimidation violente» de l'UMP à l'égard des journalistes de TF1 Le 16/02/2007 18:58 Un certain goût du lynchage Le 16/02/2007 18:24 Pluralisme.org dénonce le système des parrainages Le 16/02/2007 19:06 FORUMS FORUM DES LECTEURS Y'a t'il un homme politique propre dans la salle? Un musicien traditionaliste Car, malgré cette immense popularité (et probablement à cause d'elle), Verdi a toujours irrité une bonne partie du milieu musical et du public snob, comme un artiste surévalué. Selon la doxa officielle - répétée dans les livres d'histoire et reprise par nombre de commentateurs -, ses débuts seraient marqués par la banalité et la vulgarité de l'inspiration; après quoi Verdi aurait gravi lentement les échelons de l'art lyrique, pour donner quelques chefs-d'oeuvre à la fin de sa vie, en particulier ses deux derniers opéras: Otello et Falstaff. Pour comprendre cette idée, il faut remonter au milieu du XIXe siècle, quand les musiciens italiens régnaient sur la vie musicale européenne. Inventeurs de l'opéra, ils avaient fixé les règles du genre, avec ses ouvertures, ses airs, ses ensembles, ses récitatifs. Fidèle à la tradition incarnée avant lui par Rossini ou par Donizetti, le jeune Verdi devait connaître rapidement le succès en Italie et en France. Mais, au même moment, l'avant-garde romantique cherchait à briser les conventions. Des artistes comme Berlioz et, surtout, Wagner rêvaient d'un opéra plus souple, moins figé dans son découpage, plus riche dans son écriture symphonique. Le «drame lyrique» wagnérien marque le triomphe de cet art nouveau et l'un des points de départ de notre «modernité». Tous les grands compositeurs du début du XXe siècle allaient suivre ce sillage, d'une manière ou d'une autre: Debussy, Janacek, Strauss, ou même Puccini. Le XXe siècle musical s'est ainsi défini «contre» la tradition italienne, avec une sévérité excessive (en dénigrant des ouvrages que Wagner savait pourtant admirer-lui qui fit l'éloge de Bellini). Dans cette perspective, Verdi apparaissait comme un compositeur étranger au mouvement de l'histoire. Le 16/02/2007 par lenom2laroze 203 contributions La montée de tous les " anti" ... Le 09/02/2007 par levasseur 39 contributions Enseignement Le 16/02/2007 par mada 116 contributions Pas 35 h mais 8 h Le 14/02/2007 par merbleue 17 contributions les 35 H Le 27/01/2007 par aldesim 69 contributions Tous les forums Et ses oeuvres françaises ? Même ses chefs-d'oeuvre de la maturité - la Traviata ou le Trouvère- semblaient enfermés dans des formules conventionnelles, avec leurs airs héroïques et leurs accompagnements en rythme de valse. Seul le vieux Verdi intéressait l'Europe wagnérienne, parce que ses dernières oeuvres - composées après la mort du compositeur de Tristan - flirtent avec le modèle allemand, en délaissant les airs et les ensembles traditionnels. De nos jours encore, le wagnérisme exerce une influence dominante sur la pensée musicale - comme un point de départ de notre «modernité». Mais il se trompe en jugeant Verdi à l'aune de Wagner. Agacé par ces comportements, Alberto Moravia écrivait dès 1963: «Le retour de Verdi aujourd'hui est fondé sur un malentendu fondamental, celui de vouloir rechercher et revaloriser en lui un caractère de modernité. Verdi n'est en rien un moderne: au XIXe siècle, il était déjà un anachronique.» De fait, si Verdi reste fidèle à une tradition antérieure, il sait lui insuffler un extraordinaire accent dramatique, une énergie sans précédent dans l'histoire de l'opéra. Il manie l'architecture musicale avec subtilité, dans un opéra vraiment personnel. En somme, s'il ne participe pas directement au «mouvement historique», il porte l'ancienne tradition à un sommet d'accomplissement - exactement comme Bach ou Mozart. Aborder Verdi pour lui-même serait probablement l'effet le plus bénéfique de ce centenaire: ne pas négliger les oeuvres de jeunesse, mais savoir au contraire déceler, dans Ernani, Attila, Macbeth, le génie théâtral naissant, la spontanéité mélodique, l'efficacité naturelle des moyens les plus simples; redécouvrir les chefs-d'oeuvre de maturité, notamment la géniale trilogie (Rigoletto, la Traviata, le Trouvère), sans négliger certains ouvrages moins prisés par les scènes d'opéra, comme la Force du destin, Simon Boccanegra ou les Vêpres siciliennes; admirer la fraîcheur et l'invention du vieux Verdi, à.'Aida à Falstaff- sans faire de ces pages le nec plus ultra. Mais aussi aller redécouvrir certains aspects négligés de cette oeuvre: comme la carrière française de Verdi, qui - comme tous les compositeurs italiens du XIXe siècle - passa une grande partie de sa vie à Paris. Pour le public français et en langue française, il a composé plusieurs opéras qu'on préfère aujourd'hui interpréter en italien (Don Carlos, les Vêpres siciliennes, Jérusalem) et l'on peut s'étonner que nos maisons d'opéra ne songent pas à en faire des fleurons de leur répertoire. L'alternative à Wagner A sa mort, en 1901, Verdi était une gloire universelle, grâce à l'engouement du public, tandis que Wagner était le dieu des artistes et des intellectuels. Un siècle plus tard, la situation n'a pas tellement changé et chacun des deux génies conserve son impact. Mais le système wagnérien a fini par s'épuiser à son tour, telle une nouvelle convention lyrique imitée sans fin par les compositeurs, avec sa discontinuité mélodique et sa prééminence orchestrale. Dès le milieu du XXe siècle, certains compositeurs comme Igor Stravinski - pressés de rompre avec le modèle wagnérien ont trouvé chez Verdi une source d'inspiration. Ainsi le compositeur «attardé», fort de son instinct théâtral et de son génie mélodique, révèle-t-il sur le tard une étonnante force novatrice LES REACTIONS Réagissez 19/02/2007 01:22 Petit guide du Verdi à l'usage des snobs ignares - MARIANNE en-ligne.fr http://www.marianne-en-ligne.fr/e-docs/00/00/AA/70/document_artic... 2 sur 2 Abonnements Contactez-nous Publicité Infos légales Crédits Flux RSS MARIANNE EN LIGNE - 32, rue René Boulanger - 75484 Paris cedex 10 Tel : +33 (0)1 53 72 29 00 - Fax : +33 (0)1 53 72 29 72 19/02/2007 01:22