historique avec force scènes grandioses, avec beaucoup de
personnages différents et de chœurs.
- un temps qui correspond aux deux derniers actes qui est beaucoup
plus intimiste et où se déroule le drame psychologique noué entre les
divers personnages.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur la mise en scène du Bayerische
Staatsoper, conçue par Jürgend Rose qui, outre cette dernière, a réalisé les
décors, les costumes et les lumières : ce qui donne à son travail une grande
cohésion. On peut juste regretter qu’elle sacrifie, elle aussi, à la mode du décor
unique aboutissant à des incongruités. Ainsi une croix monumentale se retrouve
tout au long de l’œuvre jusque et y compris dans le jardin de la Princesse
Eboli !!! Si vous n’avez pas compris que l’Eglise est omniprésente… Mais
l’ensemble respecte l’époque et donne dans le « kolossal » qui sied à cette
œuvre, notamment pour la scène de l’autodafé.
La distribution a été profondément changée puisque Ramon Vargas
initialement prévu pour chanter Don Carlo est remplacé par Alfred Kim, ténor
Sud-Coréen, qui a fait partie longtemps de la troupe de l’Opéra de Francfort. Il a
chanté de nombreux rôles tant à Francfort que dans d’autres maisons d’opéra.
Son timbre est brillant et vaillant, notamment dans le célèbre duo avec son ami,
le marquis de Posa, mais il peine un peu vers la fin.
Le compagnon de Don Carlo qui devait être interprété initialement par
Simon Keenlyside, que l’on a pu voir dans une très belle production d’Hamlet
au Metropolitan Opera de New York, est aussi remplacé par Simone Piazzo.
Ces changements, pour compréhensibles qu’ils soient, ont une
influence sur la production. Puisque cette dernière est, en fait, celle que le
Bayerische Staatsoper donne au cours de la saison. Elle est reprise lors du
Festival d’été pour une ou deux représentations. Même s’il ne saurait être
question de remettre en cause le savoir-faire de ces chanteurs, il va de soi qu’il
ne doit pas être aisé de trouver la cohérence et l’ajustement avec des partenaires
que l’on n’a pas côtoyé plusieurs fois. Il me semble que l’on sentait ce manque
d’homogénéité et d’unisson pour des artistes qui ont dû intégrer un plateau, une
mise en scène et s’ajuster à des collègues, en très peu de temps.
Le rôle du Grand inquisiteur, tenu par Rafal Siwek, était
impressionnant de profondeur et d’autorité. Il faut dire que Verdi qui avait, lors
de son séjour à Saint Pétersbourg, été transporté par les basses russes, a
certainement dû donner à ce rôle cette coloration spécifique qui allie la
puissance, la profondeur et souvent une très belle coloration chaude.
La princesse Eboli d’Anna Smirnova est tout à fait convaincante,
surtout dans l’air du voile même si le petit ballet qui l’accompagne était
« dispensable ». Son chant est à la fois puissant mais subtil et elle sait faire
passer toute l’ambiguïté de cette femme qui est prête à tout pour arriver à ses
fins. Anna Smirnova est une mezzo-soprano russe, spécialisée dans l’opéra
italien dont elle a chanté de nombreux rôles.
Le Philippe II de René Pape – un artiste né à Dresde – ne déçoit pas. Il
est bien connu des amateurs français puisqu’il a chanté Faust, aux côtés de