GiUSePPe Verdi
L’âge d’or de l’opéra italien
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Emblème du génie musical italien, Giu-
seppe Verdi incarne l’âge d’or de l’opé-
ra. Ses œuvres sont aujourd’hui program-
mées dans le monde entier et certains de
ses thèmes sont devenus des incontour-
nables de la musique lyrique, “la donna
e mobile” (Rigoletto), les “Brindisi” de
La Traviata ou la “Marche triomphale”
(Aïda) constituant de véritables joyaux
du chant.
La Force d’un deStin
Issu d’une famille modeste, Giuseppe est
né en 1813 à La Roncole, près de Parme.
Il est le ls de Carlo Verdi, aubergiste, et
de Luisa, qui était leuse. Après avoir fait
preuve de dons artistiques précoces, il est
admis, dès 10 ans, à l’école de musique
de Busseto. C’est ensuite le riche et gé-
néreux commerçant Antonio Barezzi qui
lui offrira la possibilité de poursuivre ses
études à Milan. Pourtant, le conservatoire
qui porte aujourd’hui son nom le refuse
comme élève et le jeune musicien est alors
contraint de prendre un maître en ville.
Vincenzo Lavigna, compositeur et chef
d’orchestre, se chargera ainsi d’enseigner
la technique de l’écriture musicale au
jeune Verdi pendant trois ans. Après ces
débuts assez laborieux, Verdi devient en
1836 le maître de musique de Busseto et
se marie avec Margherita, la lle de son
protecteur. Mais les deux enfants nés de
cette union périssent très jeunes dans des
circonstances dramatiques. Terriblement
éprouvés par ce deuil et accablés par
les problèmes nanciers, les Verdi s’ins-
tallent à Milan. Il était alors très dif cile
de mener une carrière de compositeur,
la précarité du monde lyrique dans la
première moitié du XIXe siècle ne garan-
tissant que très peu d’espoir de succès
ou de durée pour un artiste. Ecrit en
1839, son premier opéra, Oberto Conte
di San Bonifacio, dans lequel la célèbre
cantatrice Giuseppina Strepponi tient le
premier rôle, saura néanmoins conquérir
le public. Il signe alors un contrat avec le
théâtre de la Scala de Milan qui l’engage
pour plusieurs années. Mais cette heu-
reuse perspective est vite assombrie par
la mort de sa femme qui survient alors
que le jeune compositeur n’a que 27 ans.
“Verdi a aimé et pleuré pour toute l’hu-
manité” (Gabriele d’Annunzio). Doté
d’un caractère énergique, combatif et
d’une personnalité farouchement indé-
pendante, le jeune musicien ne connaî-
tra cependant qu’une courte période de
silence. Dès 1841, il compose Nabucco,
un opéra qui sera représenté cinquante-
sept fois en quatre ans, ce qui constitue
un véritable record dans les annales mila-
naises. Sa réputation gagne alors toute
l’Italie, et Verdi devient une gure de pre-
mier plan à Milan. Dès lors, les succès
s’accumulent et les commandes af uent,
selon une gestion avisée de sa carrière,
le musicien étant habilement conseillé par
sa compagne, la diva Strepponi. C’est
FeSTIVALS eT
eXPOSITIONS
le début d’une série de triomphes, avec
notamment sa trilogie populaireRigoletto,
Le Trouvère et La Traviata. Les Vêpres sici-
liennes et Don Carlos seront par la suite
composés pour l’Opéra de Paris.
Au sommet de sa popularité, Verdi est
devenu le chantre du Risorgimento.
Profondément engagé dans la vie poli-
tique de son pays, il est libéral, nationa-
liste et sympathisant de Mazzini et de
Garibaldi. Symbole du renouveau natio-
nal, il sera considéré comme l’un des prin-
cipaux représentants de la réuni cation
de l’Italie. Il prêtera du reste volontiers
son nom aux patriotes qui contournent
la censure en couvrant les murs de “Viva
Verdi”, qui peut aussi signi er “Viva Vitto-
ria Emmanuel Re d’Italia” ! Sa réputation
de compositeur international lui vaudra
en n la commande d’une œuvre spéciale
pour célébrer l’inauguration de l’opéra
du Caire en 1871 ainsi que l’ouverture
du canal de Suez, deux ans plus tôt :
Aïda, l’ouvrage lyrique le plus populaire
de Verdi.
Le repLi
A partir de 1871, et durant les seize
années qui vont suivre, il ne compose
plus, à l’exception d’un requiem écrit à la
mémoire de son ami, l’écrivain Manzoni.
Il trouvera toutefois un regain d’inspira-
tion dans le théâtre de Shakespeare qui
le décide à reprendre la création lyrique.
Il considère en effet le grand dramaturge
comme un modèle de vie, de pensée et
d’expression. Otello en 1887 et Falstaff
en 1893 seront ses deux derniers opéras.
Par la suite, Verdi ne quittera pratiquement
plus sa maison. Malade et affaibli, il est
emporté par une congestion cérébrale le
27 janvier 1901. Toute l’Italie est en deuil
et les funérailles du grand musicien seront
accompagnées par un chœur de neuf
cents chanteurs, dirigés par un jeune chef
d’orchestre en pleine ascension : Arturo
Toscanini. Personnage historique, Verdi
apparaît aussi comme un compositeur
moderne, son œuvre formant la synthèse
de toutes les tendances de l’opéra ita-
lien. Héritier de la tradition du bel canto,
il l’abandonnera progressivement au pro-
t d’une expression vocale plus drama-
tique, pour répondre aux exigences du
drame de la n du XIXe siècle. Son dernier
opéra, Falstaff, témoignera une dernière
fois de ses stupé antes qualités de mélo-
diste, de sa nesse psychologique et de
sa capacité unique à exprimer la sponta-
néité des émotions. Il livre ainsi, au terme
de sa carrière, une parfaite association
de la musique et du langage dramatique
qui n’avait pas été réalisée en Italie avant
Monteverdi. Autant de dons qui lui ont
assuré l’immortalité.
© Boldini Giovanni