École des Mines de Douai — FIAAS Mathématiques Fractions rationnelles
On convient que le degré du polynome nul est −∞.
On dit qu’un polynôme est unitaire si son coefficient dominant est égal à 1.
La première conséquence, très importante, de cette définition 1 est le fait que deux polynômes sont
égaux si et seulement s’ils ont les mêmes coefficients (et donc le même degré) : c’est la méthode d’identi-
fication.
(F) Proposition 1
L’ensemble des polynômes à coefficients dans K, noté K[X], est un K-espace vectoriel de dimension
infinie.
Une base de K[X]est la famille C= (Xn)n∈Ntelle que Xnest le polynôme dont tous les coefficients
sont nuls, excepté celui de degré n, qui vaut 1. Cette base est la base canonique de K[X].
Par conséquent, tout polynôme P∈K[X]s’écrit de manière unique P=
n
X
k=0
akXkoù n= deg P
et akest le coefficient de degré kde P.
De plus, on a
∀P, Q ∈K[X],deg(P+Q)6max{deg P, deg Q}avec égalité si deg P6= deg Q
∀P∈K[X],∀λ∈K, deg(λP ) = (deg Psi λ6= 0
−∞ si λ= 0.
(♠) Remarques 2
1. L’infini qui apparaît ici comme dimension de K[X]est dans un certain sens «le plus petit des
infinis» (on le note souvent ℵ0: aleph-zéro, notation due à Cantor). En effet, Cest dénombrable
(c’est-à-dire en bijection avec N: on peut numéroter ses éléments), et tout ensemble infini
contient un ensemble dénombrable. En ce sens, K[X]est donc le plus petit K-espace vectoriel
de dimension infinie que l’on puisse concevoir (à isomorphisme près).
2. Si l’on n’exige plus que les suites considérées soient nulles à partir d’un certain rang, comme à la
définition 1, on a davantage que les polynômes à coefficients dans K. Les opérations de somme
et produit par scalaire (ainsi que le produit, détaillé plus loin) subsistent et on peut toujours
représenter une telle suite sous la forme
s=
∞
X
k=0
akXk
mais il faut garder à l’esprit que cette écriture n’est que formelle : aucune notion de convergence
n’est (pour l’instant) associée à cette somme infinie, qui est l’écriture d’une série. D’ailleurs,
une telle représentation est souvent appelée série formelle, et l’ensemble de ces séries formelles
noté K[[X]]. En particulier, cette somme n’est pas finie et ne peut pas être considérée comme
une combinaison linéaire. L’ensemble K[[X]] est encore un K-espace vectoriel, mais sa dimension
est un infini strictement plus grand que celui de K[X](il n’y a pas de base dénombrable !).
Corollaire 2
Pour tout n∈N, l’ensemble Kn[X]des polynômes à coefficients dans Kde degré inférieur ou égal à
n
Kn[X] = {P∈K[X],deg P6n}
est un K-espace vectoriel de dimension n+ 1. Sa base canonique est Cn= (1, X, . . . , Xn).
La définition suivante formalise la notion intuitive de produit de deux polynômes. Elle s’énonce sur
des suites mais se spécialise dans le cas des polynômes juste après.
Définition 2
Étant données deux suites (a fortiori deux polynômes) (an)et (bn)d’éléments de K, on définit le
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