Intégration et probabilités TD4 – Calculs, constructions de mesures

Int´
egration et probabilit´
es 2012-2013
TD4 – Calculs, constructions de mesures – Corrig´
e
0 – Exercice ayant ´
et´
e pr´
epar´
e
Exercice 1.
1. Dans le lemme de Fatou, montrer que si l’on remplace lim inf par lim sup,fn>0par fn60et >
par 6, le th´
eor`
eme reste vrai. Montrer en revanche, `
a l’aide de contre-exemples, qu’on ne peut pas
se permettre d’en changer certains mais pas les autres.
2. Donner un exemple de fonctions (fn)n>0pour lesquelles l’in´
egalit´
e est stricte dans le lemme de
Fatou.
3. Dans le th´
eor`
eme de convergence domin´
ee, v´
erifier, en donnant des exemples et contre-exemples,
que si l’on oublie une hypoth`
ese la conclusion peut rester vraie, ou pas !
4. Reprendre la question pr´
ec´
edente avec le th´
eor`
eme de convergence monotone.
5. Soit (fn)une suite de fonctions positives convergeant µ-pp vers f. Supposons que Rfn
c < . Montrer que Rfdµ est d´
efinie est appartient `
a[0, c]mais ne vaut pas n´
ecessairement c.
6. Construire une suite de fonctions continues fnsur [0, 1], avec 06fn61, et telle que
lim Z1
0
fn(x)dx =0,
sans toutefois que la suite (fn(x)) ne converge pour aucun xde [0, 1].
Corrig´
e: Tout d’abord, voici une tripot´
ee d’exemples utiles:
La bosse glissante : fn=[n,n+1].
Le puits infini : fn=n[0,1/n].
Pour les probabilistes : (Xi)i>1une suite iid de Bernoulli 1/2.
Le stroboscope infernal : fnest un plateau de largeur 1/n que l’on fait glisser sur le segment [0, 1].
1. Pour la premi`
ere partie, il suffit d’utiliser le lemme de Fatou avec fn`
a la place de fn. Pour les
contre-exemples, choisir parmi la liste ci-dessus.
Pour des questions, demande de pr´
ecisions ou explications, n’h´
esitez pas `
a m’envoyer un mail `
a
igor[email protected] , ou bien `
a venir me voir au bureau V4.
1
2. Choisir un contre-exemple parmi la liste ci-dessus.
3. Si on oublie la condition de domination: si on prend fn=1
n[n,n+1], la conclusion reste vraie
(autre exemple: fn(x)=−nsi 1/n < x < 0,fn(x) = nsi 0< x < 1/n et 0sinon) ;
mais si on prend la bosse glissante la conclusion est mise en d´
efaut. Si on oublie la convergence
presque partout: voir question 6. pour un exemple o`
u la conclusion demeure, mais si on prend
fn(x) = sin(n)sur [0, 1], la conclusion est mise en d´
efaut.
4. Si on oublie la croissance: si on prend fn={n}, la conclusion reste vraie, mais si on prend le
puits infini, la conclusion est mise en d´
efaut. Si on oublie la positivit´
e: si on prend fn= − {n}, la
conclusion reste vraie, mais si on prend fn(x)=−1
x]0,1/n[(x), la conclusion est mise en d´
efaut.
5. Prendre la bosse glissante.
6. Prendre le stroboscope infernal: fn,k(x) = ]k1
n,k
n[pour 16k6n.
1 – Calculs
Exercice 2.
1. Soit (fn)n>0une suite de fonctions (E,A)(R,B(R)) int´
egrables. Montrer que
X
n>0ZE
|fn|dµ < =X
n>0ZE
fn=ZE X
n>0
fn!.
2. Calculer les int´
egrales Z1
0
ln x
1xdx,Z
0
sin(ax)
ex1dx.
Corrig´
e:
1. D’apr`
es le th´
eor`
eme de convergence monotone, la fonction Pn>0|fn|est int´
egrable. Cela implique
que la fonction Pn>0fnexiste et est int´
egrable. De plus, pour tout NN,
N
X
n=0
fn
6X
n>0
|fn|et
N
X
n=0
fn
p.p.
NX
n>0
fn.
D’apr`
es le th´
eor`
eme de convergence domin´
ee, on a donc
ZE N
X
n=0
fn!
NZE X
n>0
fn!.
Par ailleurs, pour tout N>0,
ZE N
X
n=0
fn!=
N
X
n=0ZE
fn.
Et REfnest le terme g´
en´
eral d’une s´
erie absolument convergente par hypoth`
ese. En passant `
a
la limite quand N+dans l’´
egalit´
e pr´
ec´
edente, on obtient le r´
esultat.
2
2. Pour tout x]0, 1[, on a
ln(x)
1x=X
n>0
xnln(x).
Posons pour tout n>0,fn:x]0, 1[7→ xnln(x). Alors, par une int´
egration par parties, on
obtient, Z1
0
|fn(x)|dx = Z1
0
xnln(x)dx =Z1
0
xn
n+1dx =1
(n+1)2.
Donc Pn>0R1
0|fn(x)|dx < +. On peut donc appliquer la question 1. et l’on trouve,
Z1
0
ln(x)
1xdx =Z1
0 X
n>0
xnln(x)!dx =X
n>0Z1
0
xnln(x)dx = X
n>0
1
(n+1)2= −π2
6.
Autre possibilit´
e: ´
Ecrire R1
0
ln(x)
1xdx =R1
0
ln(1x)
xdx et d´
evelopper plutˆ
ot en s´
erie enti`
ere ln(1x).
Pour tout x > 0, on a
sin(ax)
ex1=exsin(ax)
1ex=X
n>0
e−(n+1)xsin(ax).
Posons pour tout n>0,fn:x]0, +[7→ e−(n+1)xsin(ax). Alors, pour tout x > 0,|fn|6
axe−(n+1)x, et
X
n>0Z
0
|fn(x)|dx 6X
n>0Z
0
axe−(n+1)xdx =X
n>0
1
(n+1)2<.
Ainsi, d’apr`
es la question 1.,
Z
0
sin(ax)
ex1dx =X
n>0Z
0
fn(x)dx.
On a,
Z
0
fn(x)dx =Z
0e−(n+1)xeiax eiax
2idx =1
2i1
(n+1)xiax 1
(n+1)x+iax
=a
(n+1)2+a2.
Donc, Z
0
sin(ax)
ex1dx =X
n>1
a
n2+a2.
Exercice 3. En utilisant le th´
eor`
eme de d´
erivation sous le signe int´
egrale et l’´
egalit´
e
1
2πZR
ex2
2dx =1,
3
calculer la transform´
ee de Fourier de la fonction
f:xR7→ 1
2πex2
2.
Rappel : La transform´
ee de Fourier de fest donn´
ee par
ˆ
f(t) = ZR
eitxf(x)dx
Corrig´
e: La transform´
ee de Fourier de fest donn´
ee par
ˆ
f(t) = ZR
eitxf(x)dx =1
2πZR
eitxex2
2dx.
Or ∂eitxf(x)
∂t =1
2πixeitxex2
2et |ixeitxex2
2|6xex2
2L1(dx).
On peut donc d´
eriver sous le signe int´
egrale puis int´
egrer par parties pour obtenir
ˆ
f0(t) = 1
2πZR
ixeitxex2
2dx = − 1
2πZR
tex2
2eitx dx = −tˆ
f(t).
La fonction ˆ
fest donc solution de l’´
equation diff´
erentielle ˆ
f0= −tˆ
favec la condition initiale ˆ
f(0) = 1,
donc ˆ
f(t) = et2
2pour tout t>0.
Exercice 4. (Partiel 2008) ´
Etudier la convergence des suites:
un=Z]0,[
sin(tn)
tn(1+t)dt,vn=nZ]0,1[
ln 1+1
n(1x)dx.
Dans chacun des cas, on pr´
ecisera la limite si elle existe et on justifiera soigneusement la r´
eponse.
Corrig´
e: Pour un, on ´
ecrit
un=Z]0,1[
sin(tn)
tn(1+t)dt +Z]1,[
sin(tn)
tn(1+t)dt =In+Jn
et on ´
etudie s´
epar´
ement les deux int´
egrales Inet Jn.
Pour la premi`
ere, on remarque que sur ]0, 1[la quantit´
esin(tn)
tn(1+t)tend simplement vers 1
1+tt]0,1[, en
´
etant domin´
ee en valeur absolue par 1/(1+t), qui est une fonction int´
egrable sur ]0, 1[ind´
ependante de
n. Ainsi, d’apr`
es le th´
eor`
eme de convergence domin´
ee, InR]0,1[
1
1+tdt =ln(2).
Pour la seconde, pour n>1, on remarque que sur ]1, [la quantit´
esin(tn)
tn(1+t)tend simplement vers 0,
en ´
etant domin´
ee en valeur absolue par 1
t(1+t), qui est une fonction int´
egrable sur ]1, [ind´
ependante de
n. Ainsi, d’apr`
es le th´
eor`
eme de convergence domin´
ee, Jn0. On conclut que unln(2).
Pour vn, on remarque que pour x]0, 1[,nln 1+1
n(1x)1
1xet que R]0,1[
1
1xdx =. D’apr`
es
le lemme de Fatou, on en tire que
=Z]0,1[lim inf
n
nln 1+1
n(1x)dx 6lim inf
nZ]0,1[
nln 1+1
n(1x)dx,
ce qui implique vn.
4
Exercice 5. Soit ϕ: ([0, 1],B([0, 1])) (R,B(R)) une fonction int´
egrable pour la mesure de
Lebesgue. On d´
efinit F:R+R+par
F(t) = Z[0,1]pϕ(x)2+t dx.(1)
1. Montrer que Fest continue sur R+et d´
erivable sur R
+.
2. Donner une condition n´
ecessaire et suffisante sur ϕpour que Fsoit d´
erivable en 0.
Corrig´
e:
1. On pose, pour tous t>0et x[0, 1],f(x,t) = pϕ(x)2+t.Pour tout t>0,f(x,t)6
|ϕ(x)|+tqui est int´
egrable sur [0, 1]. La fonction Fest donc bien d´
efinie. De plus, pour tout
A > 0et pour tout t[0, A],f(x,t)6|ϕ(x)|+A. D’apr`
es le th´
eor`
eme de continuit´
e sous le
signe int´
egrale, Fest continue sur tout ensemble de la forme [0, A]et donc sur R+. La fonction f
est de plus d´
erivable par rapport `
aten tout t > 0et
∂f(x,t)
∂t =1
2pϕ(x)2+t.
Soient a > 0et t>a. On a alors
∂f(x,t)
∂t 61
2a.
Ainsi, Fest d´
erivable sur tout ensemble de la forme [a,+[et donc sur R
+de d´
eriv´
ee
F0(t) = Z1
0
1
2pϕ(x)2+tdx.
2. Soit (tn)n>0une suite d´
ecroissant vers 0. On a
F(tn) − F(0)
tn
=Z1
0pϕ(x)2+tn|ϕ(x)|
tn
dx =Z1
0
1
pϕ(x)2+tn+|ϕ(x)|dx.
D’apr`
es le th´
eor`
eme de convergence monotone,
F(tn) − F(0)
tn
nZ1
0
1
2|ϕ(x)|dx.
Ainsi, Fest d´
erivable en 0 si et seulement si 1/|ϕ|est int´
egrable.
Exercice 6. Soit f: ([0, +[,B([0, +[) ([0, +[,B([0, +[)) une fonction mesurable.
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