Les médicaments les plus récents ont essayé d`être - Rein

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médicaments
interrompus au delà d’un certain délai
post-greffe et il existe même des protocoles de transplantation sans corticoïdes. Une étude ayant comparé les
différents modes d’administration des
corticoïdes, arrêt dans la 1ère semaine
post-greffe, après plusieurs mois de
greffe, ou transplantation sans corticoïdes, a constaté que, même si la
survie du greffon est la même dans
les 3 groupes, l’incidence du rejet aigu
est significativement plus faible en cas
d’arrêt précoce.
En début de transplantation, il est, en
France surtout, généralement administré un traitement d’induction , composé d’immunoglobulines capables
de diminuer rapidement et avec une
grande efficacité les défenses immunitaires et d’empêcher le rejet aigu.
Ces médicaments inhibent la prolifération du lymphocyte T à différents
niveaux. Ce sont essentiellement les
sérums anti-lymphocytaires (ThymoglobulineTM, ATF FreseniusTM) et
des anticorps se fixant sur le récepteur d’un facteur de croissance indispensable pour la prolifération du lymphocyte T (Basiliximab : SimulectTM).
Ce dernier est réservé aux premières
transplantations simples alors que
les sérums anti-lymphocytaires sont
recommandés pour les transplantations dites à haut risque immunologique, comme les retransplantations.
Selon le rapport de l’Agence de Biomédecine, la survie du greffon est,
toutes greffes confondues, aux alentours de 68 % à 10 ans.
Un traitement à la carte ?
Les médicaments les plus récents
ont essayé d’être une réponse au problème de la toxicité rénale des anticalcineurines, responsable de dysfonctionnements du greffon. Il a été dit
que cette toxicité était inévitable mais
même si sa part est difficile à préciser, elle est revue à la baisse dans des
publications plus récentes. Des protocoles avec des doses réduites d’anticalcineurines ont été étudiés mais
c’est surtout leur arrêt complet qui est
bénéfique pour la fonction du transplant. Les anticalcineurines peuvent
être dans ce cas remplacées par un
médicament de la famille des inhibiteurs de m-TOR (m-TOR est une protéine nécessaire à l’entrée de la cellule dans le cycle cellulaire qui permet
à la cellule de se multiplier), Siroli-
mus (RapamuneTM) ou Everolimus
(CerticanTM). Des études de comparaison de ces 2 familles de médicaments, il ressort que les inhibiteurs
de m-TOR auraient une efficacité un
peu inférieures à celle des anticalcineurines. Par contre, ils n’ont pas de
toxicité rénale et dans les études où
la CsA a été replacée par du Sirolimus, on constate une amélioration de
la fonction rénale. A condition cependant que le changement ne soit pas
trop tardif. Une grande étude, appelée CONVERT, ayant inclus 830 transplantés rénaux, a conclu que lorsque
la fonction rénale est trop basse au
moment de la conversion (clearance
de la créatinine inférieure à 40 ml/
mn), le patient n’en tirait aucun bénéfice avec le risque même de voir sa
fonction rénale se dégrader plus vite.
Une autre étude a montré qu’une protéinurie supérieure à 0,8 gr/jour au
moment de la conversion était aussi
prédictive d’une évolution défavorable
de la fonction rénale sous Sirolimus.
Les inhibiteurs de m-TOR ont aussi
l’inconvénient de retarder la cicatrisation des tissus, particulièrement chez
les personnes en surcharge pondérale, ce qui peut entraîner des complications post-opératoires lors de
la transplantation ou à distance de la
greffe, lorsqu’une intervention chirurgicale autre est programmée. Ceci
explique que cette famille de médicaments ne soit généralement pas introduite le jour de la transplantation mais
plus tardivement autour du 3è mois, la
période initiale de la greffe étant couverte par un traitement plus classique,
anticalcineurine et Acide Mycophénolique. Les inhibiteurs de m-TOR sont
responsables d’une augmentation du
cholestérol dans le sang mais inversement, les études réalisées en transplantation cardiaque nous apprennent qu’ils ont un effet de protection
vasculaire en inhibant la multiplication des cellules de la paroi vasculaire, qui est mise en cause dans le
rétrécissement de leur calibre. Les
inhibiteurs de m-TOR ont de même
la propriété de freiner la prolifération
de cellules tumorales. Les cancers
seraient moins fréquents chez les
transplantés sous Sirolimus et le remplacement de l’anticalcineurine par du
Sirolimus chez les patients ayant présenté un cancer cutané semble diminuer le risque de récidive. L’équilibre
dossier spécial greffe
“
Les médicaments
les plus récents
ont essayé d’être
une réponse au
problème de la
toxicité rénale des
anti-calcineurines,
responsable de
dysfonctionnements du greffon.
Il a été dit que
cette toxicité était
inévitable mais
même si sa part est
difficile à préciser,
elle est revue à
la baisse dans des
publications plus
récentes.
”
entre le pouvoir immunosuppresseur
du médicament et son potentiel anticancéreux peut être difficile à trouver. Les inhibiteurs de m-TOR, de par
l’absence de toxicité rénale et par ce
potentiel anticancéreux et de protection vasculaire, sont donc des médicaments très intéressants dont l’utilisation est malheureusement limitée par
leurs effets secondaires, digestifs en
premier lieu.
Parmi les traitements les plus récents
dont l’intérêt est bien prouvé, le Bélatacept est un médicament original
pour différentes raisons, sa nature,
sa cible et son mode d’administration.
octobre 2011 - avril 2012 - Reins-Échos n°11 /// 41
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