Les Français Libres » Dossier pédagogique

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Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Concours National de la Résistance et de la Déportation
Année scolaire 2003-2004
« Les Français Libres »
Dossier pédagogique
Dossier proposé par :
- la Fondation de la Résistance
- la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Avec le concours documentaire et rédactionnel :
- du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon
- du Mémorial Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean
Moulin – Ville de Paris
- du Musée de la Résistance Nationale de Champigny
NB : Ce dossier est destiné à une utilisation dans un centre de documentation et nécessite un
poste informatique connecté à l’Internet
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Avertissement
Ce petit dossier, accessible gratuitement sur le site Internet de la Fondation de la
Résistance (http://www.fondationresistance.org) ne prétend pas aborder
l’ensemble des questions liées au thème du Concours National de la Résistance
et de la Déportation de cette année scolaire 2003-2004, « Les Français Libres ».
Il est destiné à encourager un travail de groupe, en bibliothèque ou dans un
centre de documentation, autour de certaines thématiques liées au sujet.
Qu’il s’agisse des travaux individuels sur table ou des devoirs collectifs, il est
nécessaire d’élargir le thème à tous les aspects de la France Libre : vous
trouverez à la suite de cette brève introduction une liste des sujets qui peuvent
être abordés.
Dans ce dossier nous proposons quelques pistes méthodologiques : contexte
et chronologie, définir ce que sont que les « Français Libres », utiliser la
presse associative, retracer des parcours biographiques, insister sur la
diversité des engagements, les valeurs et les motivations.
Sommaire
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Quelques pistes thématiques autour des Français Libres
Les débuts de la France libre
Rappel chronologique : L’Empire colonial français fin 1940
Fiche 1 : Affiche « A tous les Français » : description de « L’Appel aux
armes » du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle
Fiche 2 : Les colonies ralliées à la France libre : Mission de la Délégation
en Afrique noire, 6 août 1940
Fiche 3: Les Français Libres. Origine de la France libre, diversité des
engagements
Fiche 4 : Tract anglais lancé par la RAF en France, 19 juillet 1940
Fiche 5 : Ordre adressé par le général Legentilhomme, Q. G. de Djibouti,
à ses troupes le 18 juin 1940
Fiche 6: Agent d’un service de la France Libre. Un exemple à travers la
presse associative
Fiche 7 : Création, activités et composition d’un réseau
Fiche 8 : Document. L’exil en Angleterre à travers le texte d’un écrivain
Fiche 9: Un Français Libre déporté : Raymond Fassin
Fiche 10: La Déclaration du général de Gaulle aux mouvements de
Résistance parue dans la presse clandestine (avril-juin 1942)
Fiche 11 : Le parcours d’Henri Mathey, engagé dans les FAFL
Bibliographie indicative
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« LES FRANÇAIS LIBRES »
Quelques thèmes
Ø La France libre : définitions, contexte, chronologie
Ø Les Français Libres : les réseaux de la France combattante
Ø Les Français Libres : groupes, et combattants (FAFL, FFL, FNFL)
Ø Les Français Libres : Londres et les comités français libres à l’étranger
Ø La France Libre et la Résistance intérieure : liens, représentations et
attentes
Ø Des Français Libres : biographies, parcours et témoignages
Ø Les médias de la France Libre : presse et radios
Ø Exil, internement, évasions, liaisons
Ø De Gaulle, le gaullisme
Ø L’Empire, les ralliements, les combats de l’Empire
Ø Débarquements et Libération
Ø Les gouvernements en exil
Ø Littérature de l’exil, les artistes exilés
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Les débuts de la France libre
LE GENERAL DE GAULLE ET LES DEBUTS DE LA FRANCE LIBRE
(article paru dans le n°2 de la Revue historique des armées de l’année 2000
sur « l’année 1940 »)
par Christine Levisse-Touzé,
directeur du Mémorial du maréchal Leclerc de
Hauteclocque et de la Libération de Paris et du
Musée Jean Moulin (Ville de Paris),
directeur de recherche associé à l’Université
Paul Valéry de Montpellier.
En juin 1940, beaucoup de Français croient la guerre terminée. L’Appel lancé le 18 juin par le
général de Gaulle depuis les ondes de la BBC, trente heures après l’allocution de Pétain
demandant à cesser le combat, est un des premiers refus. Le général de Gaulle condamne
l’armistice et choisit Londres, estimant que ne rien ne peut plus être tenté à Bordeaux, même
si l’exil est mal perçu dans l’idéologie républicaine.
S’il est inconnu de la plupart des Français, ses théories militaires novatrices (Vers l’armée de
métier, 1934) lui ont ouvert certains cercles politiques. Le Président du Conseil, Paul
Reynaud, a soutenu ses idées sur l’arme mécanisée et la réforme de l’armée. Le colonel de
Gaulle s’est distingué à la tête de la 4ème Division cuirassée au combat de Montcornet le 17
mai. Paul Reynaud le nomme sous-secrétaire d’Etat à la Défense nationale et à la Guerre dans
le gouvernement remanié le 5 juin, il est l’un des trois plus jeunes généraux de l’armée
française. Il a été promu général de brigade à titre temporaire le 1er juin, ce qui fait écrire à
Léon Blum dans le Populaire, le 8 juin 1940, « ses théories ont reçu des événements une
éclatante et cruelle consécration (..). Ce qui appartient en propre à M. de Gaulle, c’est la
conception (..) de l’unité mécanique (..) Il a ainsi dégagé les éléments théoriques et
techniques d’une formule de guerre nouvelle. »1 Après le Conseil suprême interallié du 13
juin, Reynaud l’envoie à Londres pour obtenir des navires. Arrivé le 16, de Gaulle constate un
sincère empressement anglais à renforcer les moyens. Il a sur la suggestion de Jean Monnet,
convaincu Churchill de lancer le projet d’une union franco-britannique. Mais ni Churchill, ni
de Gaulle ne nourrissent grande illusion sur la réussite de l’opération.
De retour, le 16 juin au soir, de Gaulle sent l’imminence de la formation d’un gouvernement
dirigé par le maréchal Pétain. Il est décidé à poursuivre la lutte. Officier sans troupe, il est
libre de ses mouvements. Le 17 juin au matin, il s’envole pour l’Angleterre avec son aide de
camp, le lieutenant Geoffroy de Courcel, dans l’avion du général Spears, l’envoyé de
Churchill pour chercher des personnalités françaises susceptibles de continuer le combat.
Churchill l’autorise à parler à la BBC dans l’espoir de provoquer des ralliements de grandes
figures qui voudraient poursuivre la lutte. 2
De Gaulle n’a pas choisi Londres par hasard. Il a pu mesurer les difficultés de poursuivre la
lutte en Afrique du Nord faute de volonté politique comme il a pu constater les abandons
1
Cité par Jean-Louis Crémieux-Brilhac p. 45 dans La France Libre de l’Appel du 18 juin à la Libération,
Gallimard, 1996.
2
Jean-François Muracciole, Histoire de la France libre, PUF, Que sais-je ?, 1996, p.10.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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successifs du gouvernement.3 Partisan de la lutte à outrance, il demeure fidèle à l’accord
franco-britannique du 28 mars 1940 interdisant la conclusion de toute paix séparée et à
l’alliance anglaise. Il mise sur l’Angleterre, alors que le gouvernement français installé à
Bordeaux estime qu’elle va être battue et qu’il vaut mieux traiter avec l’Allemagne avant
l’Angleterre, de peur qu’elle n’obtienne un traitement de faveur.
L’Appel (cf. Fiche 1)
Il manifeste une volonté claire. C’« est un acte de raison en même temps qu’un acte de foi.
C’est le rendez-vous réfléchi d’un homme et de son destin. Rien d’improvisé dans sa
démonstration : elle est le fruit de dix ans de réflexion et de luttes ».4
Le général de Gaulle s’oppose à Pétain sur l’analyse de la défaite qui n’est pour lui que le
résultat d’erreurs tactiques : « Ce sont les chars, les avions, la tactique de nos ennemis qui ont
surpris nos chefs au point de nous amener où nous en sommes aujourd’hui.. ». Il ne
culpabilise pas le peuple de France. Il refuse l’humiliation de la défaite et l’armistice au nom
d’un nationalisme intransigeant. La France n’est pas seule : « elle peut faire bloc avec
l’empire britannique.. » et dispose d’atouts, un empire, une flotte. Il a, contrairement à ses
contemporains une vision prophétique du conflit : « Cette guerre n’est pas tranchée par la
bataille de France, cette guerre est une guerre mondiale. » Il en conclut :« Quoi qu’il arrive
la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas »5 .
L’Appel est d’abord un geste militaire, une invitation à poursuivre la lutte, et non un geste
politique. Il s’adresse aux officiers, aux soldats, aux ingénieurs et aux ouvriers. Pourtant, le
terme « Résistance » va entrer dans le vocabulaire de l’histoire de la France pendant la
Seconde Guerre mondiale.
Quelques rares journaux ont malgré les risques encourus reproduit l’Appel, La Montagne, Le
Petit Marseillais, en deuxième page. Il n’a eu qu’un faible écho en France ; le désastre et les
quelques 8 millions de Français sur les routes expliquent qu’ils n’étaient pas à l’écoute d’une
radio étrangère.
Jusqu’à ce qu’il ait connaissance des conditions de l’armistice, Churchill interdit à de Gaulle
d’annoncer la création d’un comité national. Parce qu’il ne veut pas rompre les relations
diplomatiques avec le gouvernement de Vichy, Churchill reconnaît a minima, par un
communiqué du 28 juin, le général de Gaulle comme « le chef en ce pays de tous les
Français libres où qu’ils soient, qui se rallient à lui pour soutenir la cause alliée ».
Des débuts difficiles
Son premier acte est militaire plus que politique : il veut lever une légion de volontaires mais
le résultat est limité voire décevant. En juin 1940, 30 000 hommes environ sont en GrandeBretagne. Près de 200 bâtiments de guerre (du cuirassé à la vedette), 135 navires de
commerce (du pétrolier au petit caboteur) ont gagné les ports anglais avec à leur bord 19 000
militaires de l’armée de terre et de la marine nationale et quelques 2 500 passagers civils
auxquels s’ajoutent les équipages des bateaux marchands, 2 500 hommes, quelques centaines
de pêcheurs du Boulonnais, du Cotentin, de Bretagne ou de Vendée, avec leurs familles6. Il y
a parmi eux, les 113 hommes de l’Ile de Sein, ralliés le 24 juin - le plus âgé a 60 ans, le plus
3
Christine Levisse-Touzé, « Les chefs militaires face à la défaite, p. 645 à 642.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, op. cit., p. 48.
5
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, t.1., L’Appel, Paris, Plon, p.267.
6
Jean-Louis Crémieux-Brilhac op. cit p. 186-187
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Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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jeune 14 ans. Les Anglais qui veulent parer au plus pressé ne font rien pour faciliter les
ralliements. Les marins ont pour seul choix le renvoi en France ou comme alternative un
engagement dans la Royal Navy. Environ 20 000 marins et soldats ont rembarqué le 1er juillet
à destination de Casablanca. La saisie des bateaux de guerre l’internement des équipages, et le
drame de Mers el-Kébir le 3 juillet ont quelque peu découragé les bonnes volontés, même si
de Gaulle a désapprouvé cette opération.
Au 15 juillet, 882 officiers et membres des personnels de la Marine nationale ont rallié la
France libre et 700 se sont engagés dans la Marine britannique sur un effectif global de 11
500. De Gaulle a chargé dès le 30 juin l’amiral Muselier (qui arrive de Gibraltar) de constituer
une marine. La tâche est difficile tant les ralliements sont peu nombreux à l’été 1940 : à peine
1 000 marins (dont 60 officiers) et deux bâtiments le Narval et le Rubis sur 86 bateaux de
guerre. Churchill restitue à la France libre aux termes de l’accord du 7 août, les navires saisis
(le cuirassé Courbet, 1 croiseur, 4 torpilleurs, 5 avisos, 8 sous-marins, dont le Surcouf) . Le
chef du gouvernement britannique veut utiliser les Forces navales françaises libres comme
« une avant-garde susceptible de rallier le reste de la flotte française »7 Les FNFL sont
totalement dépendantes des Anglais pour les munitions, les mouillages et les réparations.
Quelques aviateurs français parmi lesquels le lieutenant Pinot, l’aspirant Christian Fouchet
gagnent l’Angleterre à l’été 1940. Comme René Mouchotte, premier Français à devenir
« squadron leader », ils s’engagent dans la Royal Air Force et participent à la bataille
d’Angleterre. La dépendance technique et stratégique à l’égard des Britanniques est totale. La
disproportion entre les pilotes (72 % des effectifs) et les mécaniciens (4,5 %) justifie la
subordination jusqu’à l’été 1941, des forces aériennes à l’amiral Muselier. Un premier
groupe de bombardement français est formé à l’été 1940 qui sera engagé en Egypte à la fin de
l’année et deviendra le groupe Lorraine.
Les ralliés de l’armée de terre ne sont guère plus nombreux. La naissance des Forces
françaises libres se fait grâce à l’adhésion de 1 300 hommes du corps expéditionnaire
français en Norvège dont l’état-major de la 13e demi-brigade de Légion étrangère avec 900
légionnaires commandés par le lieutenant-colonel Magrin-Verneret, dit Monclar, et le
capitaine Koenig.
Le 1er juillet, le général de Gaulle peut mettre sur pied « une première brigade de légion
française ». Elle compte le 8 juillet, 1 994 hommes dont 101 officiers.
Les débuts sont difficiles et les ralliements isolés ; rares sont les officiers à rejoindre le
général de Gaulle.
Parmi les premiers ralliés à de Gaulle, notons les capitaines Koenig, de Hauteclocque- seul
officier breveté (de l’école supérieure de la guerre) à avoir rejoint de Gaulle-, Dewavrin dit
Passy (polytechnicien), le lieutenant-colonel Magrin-Verneret alias Monclar, le colonel de
Larminat, - chef d’état-major des forces du Levant qui a tenté d’entraîner en vain plusieurs
régiments, a été arrêté et s’est enfui en Palestine-, le vice-amiral en retraite Emile Muselier à
qui de Gaulle a confié dès son arrivée à Londres, le commandement des forces maritimes et
aériennes françaises libres. Début août le général de division Legentilhomme (cf. fiche 5) qui
a commandé les forces terrestres de la côte française des Somalis, puis le 17 octobre le
général de corps d’armée Catroux, se placent sous l’autorité du général de Gaulle ; de fait, ils
entrent dans l’aventure, et rompent avec le principe sacro-saint des « chaînes d’obéissance »
et choisissant la poursuite du combat au détriment de la légalité, « accepter l’exil en liant son
7
Jean-François Muracciole, op. cit. p. 58.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
7
destin à celui d’un général demi-inconnu, c’était en effet choisir l’aventure » pour tous ces
officiers.8 Le général Catroux, gouverneur général de l’Indochine, a été relevé de ses
fonctions et remplacé par l’amiral Decoux. D’autres officiers de marine ont rejoint : le
capitaine de corvette Thierry d’Argenlieu (en religion, révérend père Louis de la Trinité des
Carmes), Cabanier, Auboyneau, le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves. (cf. fiche 3)
Les civils les plus connus sont le juriste René Cassin, professeur à la faculté de droit de Paris
qui a entendu l’Appel à Bayonne, le journaliste Maurice Schumann, le député socialiste
Pierre-Olivier Lapie, lieutenant du corps expéditionnaire de Norvège, René Pleven adjoint de
Jean Monnet aux missions interalliées d’achat, un ancien directeur de cabinet de Léon Blum,
le directeur de La Lumière, Georges Boris, un scientifique André Labarthe, puis en fin
d’année, Gaston Palewski ancien attaché de presse de Paul Reynaud. Certes, Pierre Cot s’est
mis à la disposition de De Gaulle qui estime plus prudent de l’éconduire pour ne pas
mécontenter les aviateurs récemment ralliés. Mais on ne compte ni ambassadeur, ni
personnalités politiques de premier plan, ni préfet jusqu'à l’arrivée de Jean Moulin à Londres
en octobre 1941.
Des isolés, des petits détachements d’infanterie coloniale, une poignée de légionnaires
espagnols, 30 tirailleurs nord-africains, 340 hommes d’un bataillon colonial stationné à
Chypre qui permettent la formation d’un bataillon d’infanterie de marine en Egypte (576
officiers, sous-officiers et hommes de troupe). D’autres, ont rejoint les FFL par les colonies
anglaises : c’est le cas de Philippe Peschaud 9 avec une dizaine de camarades qui sans avoir
entendu l’Appel gagnent le Cameroun anglais et le Nigeria avant de rejoindre Leclerc
ultérieurement.
Le 14 juillet a lieu à Londres, le premier défilé de quelques 200 légionnaires, chasseurs,
fusiliers-marins et aviateurs jusqu’au monument de Foch où de Gaulle dépose
symboliquement une gerbe à l’illustre commandant en chef de la Grande Guerre.
Malgré les appels successifs, le général de Gaulle a été peu entendu. L’armée traditionnelle
n’est pas prête à l’aventure et à la désobéissance : à la mi-août 4 500 hommes composent les
forces terrestres ralliées dont 15 % de légionnaires étrangers, des spahis marocains et des
tirailleurs africains et 15 % des volontaires civils venus de France. A l’initiative de l’amiral
Muselier, la Croix de Lorraine est adoptée comme emblème pour distinguer les forces
navales françaises libres des bâtiments de guerre de Vichy
Les émissions radiophoniques
En ouvrant la BBC au général de Gaulle, le gouvernement britannique le dote d’un outil de
diffusion de tout premier ordre. De Gaulle utilise au mieux cette nouvelle forme de
propagande : du 18 juin au 2 juillet, il s’adresse six fois aux Français pour expliquer ses choix
et convaincre de la nécessité de poursuivre le combat. Le pays occupé n’ayant plus
d’émetteurs libres, les émissions sont créées à Londres sous le nom « Ici la France ».
Quotidiennement, les Français peuvent entrendre une émission de cinq minutes annoncée par
la devise de l’armée « Honneur et Patrie » réservée à la France libre. Celle-ci est confiée au
chroniqueur Yves Morvan (pseudonyme Jean Marin). Correspondant du Journal à Londres
depuis 1935, il a été mobilisé à la Mission franco-anglaise d’information et détaché au service
français de la BBC en juin 1940. Les émissions françaises de la BBC sont brouillées par le
8
Communication de Jean-Pierre Azéma « Leclerc » dans les actes du colloques Du capitaine de Hauteclocque
au général Leclerc sous la direction de Christine Levisse-Touzé, Editions Complexe, juin 2000.
9
Président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque .
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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gouvernement de Vichy comme par les services de propagande allemande. Des tracts diffusés
par la Royal Air Force et largués en France, indiquent les heures et les canaux de diffusion. Le
18 juillet, Maurice Schumann porte-parole du général de Gaulle, inaugure « Les trois amis »
qui continuera jusqu’en 1942, et deviendra très vite populaire par sa liberté de ton. Les
événements sont commentées par trois voix : Jacques Duchesne, de son vrai nom Michel
Saint-denis, animateur de la Compagnie des Quinze, rescapé de Dunkerque, qui dirige depuis
le début juillet l’équipe française de la BBC ; Pierre Bourdan pseudonyme de Pierre Maillaud
est journaliste à Londres au moment de la défaite.
La radio anglaise contre la propagande de Vichy sur Radio-Paris sous contrôle allemand qui
diffuse depuis le 27 juillet.
Un autre programme plus long animé par Maurice Schumann « Ici Londres, les Français
parlent aux Français », qui fonctionnera jusqu’en 1944, est inauguré le 6 septembre 1940 et
rendu célèbre par le refrain sur l’air de La Cucaracha, « Radio-Paris ment, Radio-Paris
ment, Radio-Paris est allemand ». Avec une force de conviction et une volonté de résistance
inébranlable, elle joue un rôle important, par sa liberté de ton, dans la guerre des ondes10.
Le début d’une reconnaissance
Reconnu le 28 juin comme chef de tous les Français Libres par le gouvernement britannique,
le général de Gaulle doit conforter les assises administratives et financières de la France
Libre. Le 7 août, Churchill se décide à soutenir pleinement de Gaulle car il lui faut dans le
cadre de la stratégie britannique, contrôler une force française qui demeure dans la guerre.
Aux termes de cet accord, le général de Gaulle obtient la possibilité de lever une force
militaire : les unités ont « dans toute la mesure du possible le caractère d’une force française
en ce qui concerne le personnel, particulièrement pour ce qui a trait à la discipline, la
langue, l’avancement et les affectations.. » De Gaulle doit néanmoins accepter « Les
directives générales du haut commandement britannique » mais conserve « le commandement
suprême de la force française » qui « ne pourra jamais porter les armes contre la France ».
Il reçoit l’autorisation de créer une administration civile et ses dépenses sont prises en charge
par les Anglais sous forme d’avances remboursables, avantage qui permet à la France Libre
d’être reconnue comme une force à part entière et non comme une Légion étrangère intégrée à
l’armée britannique11 ce qui marque une étape essentielle.
Le ralliement de territoires coloniaux (cf. Rappel chronologique)
Devant les hésitations du général Noguès, commandant en chef du théâtre d’opérations
d’Afrique du Nord, le général de Gaulle l’incite à poursuivre la lutte à deux reprises quitte à
se mettre sous ses ordres, respectueux de la hiérarchie militaire ; Noguès est général de corps
d’armée, de Gaulle est général de brigade à titre temporaire. Dans le second Appel le 19 juin,
il insiste : « A l’heure qu’il est, je parle avant tout pour l’Afrique du Nord française, pour
l’Afrique du Nord intacte. Dans l’Afrique de Clauzel, de Bugeaud, de Lyautey, de Noguès,
tout ce qui a de l’honneur, a le strict devoir de refuser l’exécution des conditions
ennemies »12. Le 24 juin, sans réponse, il réitère en vain sa proposition à Noguès. Celui-ci
10
Ici Londres (1940-1944), les voix de la liberté, sous la direction de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La
Documentation française, 1975, tome 1.
11
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, op. cit. p. 191 et André Kaspi, La Deuxième guerre mondiale, chronologie
commentée, Perrin, 1990, p.128-129.
12
Christine Levisse-Touzé, L’Afrique du Nord dans la guerre 1939-1945, Albin Michel, 1998, p.72.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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décide finalement de rester fidèle au gouvernement de Vichy, une fois connues les conditions
d’armistice qui préservent l’Empire.
Les ralliements pacifiques
Le ralliement de certaines colonies au cours de l’été 1940 donne à la France Libre une assise
territoriale et accroît l’autorité du général de Gaulle. Il y a deux phases correspondant à deux
catégories de ralliements : ceux de la première heure, c’est-à-dire de juin - septembre 1940 et
ceux qui se produisent ensuite sous la pression des circonstances.
L’Appel qui n’a pas été entendu immédiatement, a été répercuté et diffusé par les radios
anglaises, sud-africaines ou australiennes. Pour les colonies, s’offre alors une alternative,
continuer la guerre aux côtés de la Grande-Bretagne ou rallier la France Libre. Dans tous les
cas, c’est une bouffée d’espoir pour les territoires lointains de l’empire français situés au
milieu des colonies britanniques.. Les Nouvelles-Hébrides sont les premiers à rallier la France
Libre le 20 juillet. Dans les cinq comptoirs français de l’Inde, la population européenne et
locale demande unanimement la poursuite de la lutte : le 1er juillet, le gouverneur Bonvin a
pris contact avec le général de Gaulle et se rallie officiellement le 9 septembre. Dès le 22 juin,
le conseil général de la Nouvelle-Calédonie se prononce pour la poursuite à outrance de la
lutte avec la Grande-Bretagne 13, puis le 26 juin, a voté une motion rejetant l’armistice,
provoquant la démission du gouverneur. Un comité gaulliste s’est formé. Le nouveau
gouverneur nommé par Vichy et l’administration restent dans leur ensemble légaliste. Le coup
d’audace du 19 septembre confié par de Gaulle au gouverneur français des NouvellesHébrides, Henri Sautot, assure un transfert de pouvoir sans effusion.
Les ralliements de l’Afrique noire sont plus conséquents.Félix Eboué, né à Cayenne,
administrateur noir, gouverneur du Tchad depuis 1938, « représente le grand symbole du
ralliement de l’Afrique et qui en fut également le principal initiateur »14. Le Tchad étant
menacé au nord par les Italiens en Libye, Félix Eboué a signé un accord avec les Britanniques
à Lagos (Nigeria) pour obtenir des garanties d’exportation. Dès le 3 juillet, il fait parvenir un
message au général de Gaulle l’informant qu’il est prêt à se rallier à lui. Début août, il lui
demande la venue du colonel de Larminat, alors au Caire, pour prendre le commandement des
troupes du Tchad.
Afin d’évaluer et d’aider ses partisans, de Gaulle constitue une délégation composée du
commandant de Hauteclocque dit Leclerc, du capitaine de réserve de cavalerie Hettier de
Boislambert qui a passé neuf ans en Afrique centrale, de René Pleven, adjoint au Comité de
coordination franco-anglais (cf. fiche 2). La mission de cette délégation est de « représenter le
général de Gaulle dans toute négociation (..) en vue d’amener tout ou partie des colonies
françaises d’Afrique occidentale et Equatoriale et le Cameroun à se joindre au général de
Gaulle (..) Le commandant Leclerc est spécialement chargé de représenter le général de
Gaulle auprès du général commandant les troupes britanniques de l’Atlantique Sud et de
l’amiral, commandant les forces navales britanniques de l’Atlantique Sud.(..) M. Pleven et le
capitaine de Boislambert constituent la partie « mobile » de la délégation se portant aux
points qui leur paraîtront les mieux appropriés pour les contacts qu’ils auront à prendre ».15
13
Marc Michel, « Les ralliements des colonies françaises à la France Libre (1940) », in Les ralliements,
CROCEMIC, Bordeaux 3, 1998. P.241.
14
Marc Michel, op.cit. p.254.
15
Fonds Leclerc, centre de Documentation et de recherche du Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et
de la libération de Paris et du Musée Jean Moulin de la Ville de Paris, ordre de mission du général de Gaulle.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Pleven, Leclerc, Boislambert, arrivent le 10 août à Lagos où ils sont rejoints par le
commandant d’Ornano du Tchad, et le colonel de Larminat qui prépare une action sur
Brazzaville (Congo).
Leclerc se rend à Accra (Gold Coast) afin de prendre contact avec le chef de bataillon Parant,
officier de réserve rallié à l’Angleterre et envoyé en Afrique comme commandant des forces
françaises passées en territoire anglais. Boislambert effectue une reconnaissance sur la
frontière du Cameroun utile pour l’opération que doit tenter Leclerc. Le ralliement du
capitaine Dio avec sa compagnie de tirailleurs est déterminant. Dans la nuit, les points vitaux
sont sous contrôle. Leclerc, à 11 heures, s’adresse à la population tout entière qui a déjà pris
connaissance de la proclamation affichée en 3000 exemplaires : « Ce matin 27 août, sur le sol
d’Afrique et dans un territoire français, la France, avec ses propres armes, continue la lutte
et rentre dans la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de la Grande-Bretagne et de ses alliés.
Elle sera présente à l’heure de la Victoire après les combats et dans l’Honneur.
Vive la France combattante ».16
Le 27, Leclerc, par une nouvelle affiche, précise ses objectifs, rappelant qu’il assume au nom
du général de Gaulle, les fonctions de commissaire général du Cameroun et confirme
l’autonomie politique et économique du pays. Les autorités civiles et militaires adhèrent à la
France libre. Radio Cameroun et les journaux Le Cameroun libre et l’Eveil du Cameroun
vont lui permettre de faire connaître son programme.
Presque simultanément, Larminat a pris et occupé Brazzaville, siège du gouvernement général
de l’Afrique équatoriale française par une action conduite depuis Léopoldville d’où il a
adressé le 20 août, en tant que délégué général de De Gaulle, un long Manifeste aux Français
de l’Afrique équatoriale Française : « Le Comité africain de la France Libre a été formé par
le général de Gaulle pour susciter parmi nos colonies d’Afrique les initiatives que
commandent impérativement les intérêts de la France et ceux de ses colonies.
La situation actuelle ne peut en effet pas durer. Le gouvernement de Vichy, esclave de
l’ennemi, vous impose des consignes qui vous conduisent au déshonneur, à la détresse
économique, à la perte du dernier espoir de ressusciter une France indépendante ».17
Les 26, 27, 28 août, « Les Trois Glorieuses », le Tchad, le Cameroun et le Congo rallient la
France libre.
En revanche, au Gabon, le gouverneur Masson d’abord favorable au ralliement est revenu sur
son adhésion annoncée le 30 juillet sur la pression des autorités de Vichy et des Européens de
Libreville et sous l’influence de Mgr Tardy fidèle à Vichy. 18 Le Gabon doit alors faire face au
blocus.
Afin d’obtenir le ralliement de l’Afrique occidentale française à la France libre, le général de
Gaulle s’embarque le 20 septembre avec la quasi-totalité des Forces françaises libres et
l’appui d’une forte escadre britannique commandée par l’amiral Cunningham. Leclerc lance
un appel sur les ondes de Radio Cameroun, aux Français d’Afrique, ceux de l’AOF, de Dakar,
de l’Afrique du Nord pour reprendre le combat. Mais l’escadre alliée a été devancée par cinq
croiseurs venus de Toulon. Arrivé au large, le général de Gaulle tente en vain d’obtenir
pacifiquement l’adhésion du gouverneur général Boisson par l’envoi de tracts mais ce dernier
16
André Martel, Leclerc, le soldat et le politique, Albin Michel, 1998, p133.
André Martel, op. cit. pp. 129-130 .
18
Marc Michel, op. cit. p.256.
17
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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fait tirer sur les plénipotentiaires. Le débarquement des Forces françaises libres dans la baie
de Rufisque échoue : d’Argenlieu est blessé ; le 24 septembre, les Anglais veulent utiliser
leurs propres forces mais essuient le tir de l’escadre fidèle à Vichy et des batteries côtières.
L’épreuve est très pénible pour le général de Gaulle. C’est la fin de la période de ralliement
pacifique.
Les combats
Restait encore le Gabon à rallier. Après l’échec de Dakar, les forces arrivées à Douala le 8
octobre convainquent Leclerc de tenter une opération de débarquement à Libreville. Il
persuade de Gaulle qui lui donne le 21 octobre, le commandement des troupes du Tchad.
Leclerc, avec Tutenges pour chef d’état-major, prépare et conduit cette opération
combinée constituée d’un corps de débarquement aux ordres du commandant Koenig, une
force navale, commandée par d’Argenlieu et un groupe de bombardement. L’expédition partie
de Douala le 7 novembre, prend pied sur le continent le 9 et le 10 tandis que Leclerc fait son
entrée dans Libreville.Le gouverneur Masson s’interpose pour prévenir les combats. Parant le
remplace à la tête du Gabon.19
Tout l’Empire n’a pas rallié : en Afrique, un immense territoire constitué de l’Afrique du
Nord et de l’Afrique occidentale française, les Antilles, Madagascar, la Réunion, l’Indochine,
restent légalistes (fidèles à Vichy). Mais le ralliement du bloc AEF-Cameroun assure au
général de Gaulle une assise territoriale, une base de souveraineté permettant d’asseoir son
autorité et enfin une base de reconquête ; 16 500 hommes viennent renforcer les Français
Libres au sein d’un territoire géographique dont la capitale est Brazzaville. Le 29 août, de
Brazzaville, de Gaulle dans une allocation radiodiffusée emploie pour la première fois les
termes La France Libre : « La France libre ne veut pas de ce soi-disant armistice (..) France
nouvelle, grande France, en avant ! »20. Il rejette les termes jusque là employés Légion
française à la suite de la naissance à Vichy de la Légion française des combattants. La
capitale de l’Afrique française libre devient la voix de la France libre grâce à la création d’un
centre de radiodiffusion et de propagande lors de la première visite du général de Gaulle au
Congo en octobre 1940. En décembre, Radio-Brazzaville peut diffuser à l’ensemble de l‘ AEF
et des territoires limitrophes et prend sa part dans la guerre des ondes.
Le 27 octobre, de Brazzaville, symboliquement, le général de Gaulle crée le Conseil de
défense de l’Empire que le ralliement de l’AEF et la coordination de l’action de la France
libre rend nécessaire. Il comprend neuf personnalités civiles et militaires, d’Argenlieu, Cassin,
Sicé, Muselier, Catroux, Leclerc, Larminat, Eboué, Sautot. Le conseil a un rôle consultatif, les
décisions étant prises par le général de Gaulle après avis. Sa mission initiale est la défense
militaire de l’Empire mais l’ordonnance dépasse ce cadre. Le Conseil est chargé « de diriger
l’activité économique, de soutenir la cohésion morale des populations de l’Empire et de
traiter avec les puissances étrangères les questions relatives aux intérêts français »21 .
Complétant son manifeste du 27 octobre, il confirme par la déclaration organique du 16
novembre, (date de la création de l’ordre de la Libération) ses orientations politiques,
explique sa démarche et définit les fondements juridiques -les pouvoirs publics se référeront à
la législation française antérieure au 23 juin 1940- et doctrinaux « du nouveau pouvoir
19
André Martel, op. cit. pp.143-144 et Marc Michel, op. cit. p. 256 ; Georges Masson se suicide sur le bateau qui
le ramène vers la France.
20
Jean-Louis Crémieux-Brilhac op. cit. p.194 in La France des années noires.
21
Jean-François Muracciole, op. cit. p. 13.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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français ». Ce texte est capital et constitue avec l’Appel, la Déclaration aux mouvements de
résistance d’avril 1942, l’un des trois textes fondamentaux de la France Libre22
Ainsi à la fin de l’année 1940, le général de Gaulle a conforté son autorité et doté la France
libre d’un territoire. De là, il peut reprendre l’initiative.
La France libre est reconnue par les Anglais pour représenter les intérêts de la France en
guerre même si elle n’est pas reconnue comme un gouvernement provisoire. Une France libre
existe.
22
Jean-Louis Crémieux-Brilhac,La France libre, op. cit. p.138-139.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
L’empire colonial français fin 1940
RALLIES A DE GAULLE
- 20 juillet, Nouvelles-Hébrides
- 26 août, Tchad
- 27 août, Cameroun
- 28 août, Congo
- début septembre, Oubangui-Chari
- 9 septembre, Cinq Comptoirs de l'Inde
(Chandernagor, Karikal, Mahé, Pondichéry, Yanaon).
- 19 septembre, Nouvelle-Calédonie
- 10 novembre, Gabon.
FIDELES AU GOUVERNEMENT DE VICHY
L'Afrique du Nord, l'Afrique Occidentale française, Djibouti et la côte française des Somalis, les
Antilles, Madagascar, la Réunion, la Syrie et le Liban, l’Indochine, restent légalistes.
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Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
Fiche 1
« A tous les Français »
« L’Appel aux armes » lancé par le général de Gaulle le 18 juin
1940. Affiche placardée sur les murs d’Angleterre.
Premier bulletin des FFL en date du 15 août 1940.
Paris, musée de l’Armée, inv. 20369/I, K23788
© Ensemble, ils ont libéré la France. 1940-1945, Musée de l’Armée-Hachette
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Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
Affiche diffusée à Londres et en France en juillet 1940
© Mémorial Leclerc - Musée Jean Moulin
15
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Description
« A TOUS LES FRANÇAIS »
Cette affiche qui a été placardée sur les murs en Angleterre reprend les termes de « L'Appel
du 18 juin ».
Il existe différents modèles de l'Affiche :
* liseré tricolore encadrant l'affiche
* 2 drapeaux croisés
* texte :
-« A TOUS LES FRANÇAIS »
- « La France a perdu une bataille !
Mais la France n 'a pas perdu la guerre !
- « Des gouvernants de rencontre... Luttons tous pour la sauver ! »
- « VIVE LA FRANCE »
- signature manuscrite (en bas à droite : « Ch. De Gaulle »)
- Plus bas, en caractère d'imprimerie : « GENERAL DE GAULLE ».
Le premier tirage de l'Affiche « L'Appel aux armes » (tel est son nom), est dû à un modeste
imprimeur artisan, Achille Olivier Fallek, 24 Seawell Road. Celui-ci se souvient avoir reçu le
général de Gaulle un soir de juin 1940, « les deux coudes appuyés sur le marbre, il a relu son
texte avec extraordinaire attention. Il a demandé qu'on force un peu les caractères du titre. Il
avait l'air si grave et en même temps si calme.. » . Tirée à 1 000 exemplaires, l'affiche a été
placardée à partir du 3 août 1940 ; l'affichage est signalé dans le Times du 5 août.
Le deuxième tirage est dû à l'imprimeur J. Weiner Ldt -London WC1. Tirée à 10 000
exemplaires, elle comporte exactement les mêmes caractéristiques typographiques que la
première.
- le « d » de servitude est remplacé par un « p » renversé. Il est aussi déplacé en
hauteur.
- le « e » de péril ne comporte pas d'accent
- l'encadrement tricolore est de type anglais - bleu à l'extérieur, rouge à l'intérieur.
(un exemplaire de cette affiche a été adjugé à Drouot 112 649 F le 18 juin 1986).
Le troisième tirage de l'affiche porte : « imprimé en Grande-Bretagne par Harrison & Sons
LDT ».
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Fiche 2
Les colonies ralliées à la France libre
Mission de la Délégation en Afrique noire, 6 août 1940
Au début du mois d’août 1940 le général de Gaulle décide, en accord avec Churchill,
d’envoyer en Afrique noire une mission chargée de prendre toutes initiatives en vue de
« rallier tout ou partie de l’Afrique Française occidentale ou équatoriale et le Cameroun ».
Cette mission est composée de trois personnes.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
18
Mission de la Délégation Pleven-Leclerc-Boislambert en Afrique équatoriale française, 6 août 1940.
Coll. Musée Jean Moulin – Mémorial Leclerc et de la Libération de Paris, DR
Ø Lire attentivement le texte de la mission de la Délégation
Ø Quelles sont les trois personnes nommées dans ce texte ? Sur le site Internet de la
Fondation de la Résistance
http://www.fondationresistance.org
et sur celui du Musée Jean Moulin
http://www.paris.fr/musees/memorial/annales_musees/annales_expo/expo_passees_page1.ht
m
recherchez des informations biographiques sur le représentant du général de Gaulle auprès des
troupes britanniques.
ØD’après les quatre premiers articles, quel est le but de cette mission ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
19
Fiche 3
Les Français Libres
Origine de la France Libre, diversité des engagements
I – A l’origine de la France Libre : l’appel du 18 juin 1940
Recherchez sur le site de la Fondation Charles de Gaulle
http://www.charles-de-gaulle.org
le discours prononcé à la radio de Londres par le général de Gaulle le 18 juin 1940. Pour
cela utilisez soit le sommaire du site, soit le moteur de recherche interne. Puis répondre aux
questions suivantes.
1) Qui est le général de Gaulle, auteur de ce discours ? Entre 1939 et 1940 quelle était sa
fonction ? Où part-il au moment de la débâcle ?
2) Dans ce discours, que pense-t-il de la défaite de la France ? Pour quelles raisons
continue-il d’espérer en la victoire ? Citez la courte phrase qui le prouve.
3) A qui son appel s’adresse-t-il ? Que demande-t-il ?
II – Les Français libres : qui sont-ils ? au nom de quelles valeurs
luttent-ils ? Quels sont leurs engagements ?
Parmi les biographies proposées sur le site Internet de la Fondation de la Résistance,
recherchez deux parcours de Français Libres
http://www.fondationresistance.org
1) Pour chacun d’eux, retrouvez les raisons de leur engagement dans la France libre. Que
faisaient-ils au moment de s’engager dans la France libre ?
2) Quelles ont été les formes et la nature de leur action (civile, militaire, etc.) ? Dans
quels lieux, dans quels pays ont-ils mené leurs actions ? Dans quels buts, avec quels
types d’objectifs ?
3) A partir de la bibliographie proposée sur le site (téléchargeable sous format WORD),
cherchez les ouvrages qui concernent ces deux parcours de Français Libres. Retrouvez
la dernière lettre écrite à sa famille par l’un des deux : quels sont ses idéaux ? ses
motivations ? Au nom de quoi combat-il ? Quels mots emploie-t-il pour qualifier son
engagement ? Retrouvez dans le témoignage du second la façon dont il a vécu son
passage de la France libre à la Résistance intérieure.
$ Pour approfondir
A partir des liens proposés sur le site de la Fondation de la Résistance, recherchez d’autres
parcours de Français Libres : ont-ils été semblables à ceux que vous venez de découvrir ? Des
femmes se sont-elles engagées dans la France libre ? Dans quels autres pays, ou partie du
monde, les Français Libres ont-ils combattu ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
Fiche 4
Tract anglais lancé par la RAF en France, 19 juillet 1940
20
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
21
Tract anglais au sujet de l’armistice, largué par la Royal Air Force en France, 19 juillet 1940
(collection général Lemattre, Mémorial Leclerc - Musée Jean Moulin – Ville de Paris)
Ø Rappeler la date de la signature de l’armistice.
Ø Quel est le but de ce tract ? Par qui est-il envoyé ? Pourquoi : quelle est la situation
militaire de ce pays ?
Ø Qu’a-t-il pu représenter pour les Français ? Qu’a –t-il pu entraîner comme réaction ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
22
Fiche 5
Ordre adressé par le général Legentilhomme, Q. G. de
Djibouti, à ses troupes le 18 juin 1940
Musée de l’Ordre de la Libération
Ø A qui s’adresse cet ordre du général Legentilhomme ? Dans quelle partie du monde se
trouvent-ils ?
Ø Quelle analyse fait-il de la défaite et de la guerre ?
Ø Qui est le « vieillard au passé pourtant glorieux » ? Comment qualifie-t-il son choix ? Citez
la courte phrase qui le montre.
Ø Que demande-t-il de faire à ses troupes ? Pourquoi ce choix ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
23
Ø Quelles sont les ressemblances de cet « ordre général » avec l’appel du général de Gaulle,
daté du 18 juin 1940 ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
24
Fiche 6
Agent d’un service de la France Libre.
Un exemple à travers la presse associative
I - Qu'est-ce qu'un réseau ?
Recherchez sur le site de la Fondation de la Résistance
http://www.fondationresistance.org (rubrique "Approches de la Résistance")
la définition du mot " réseau ".
1) Quels étaient les types de réseau ? Quelles étaient leur action ? Quels étaient leurs
objectifs le plus souvent ?
2) Qui possédaient des réseaux ? A quels pays étaient-ils rattachés ?
II -Le parcours de Gabrielle Catelot, agent du BOA.
La presse associative des anciens résistants, déportés et des anciens de la France Libre
(Amicales de divisions militaires ou Amicales de réseaux) offre la possibilité de retrouver les
biographies et les parcours d'agents méconnus de réseaux et services de la France libre.
Evidemment il s'agit d'étudier ces textes avec l'esprit critique et de les recouper avec d'autres
documents.
Ci-dessous nous proposons un document émanant du journal Gens de la Lune , organe de
l'Amicale des réseaux " Action de la France combattante " qui regroupe l'ensemble des
réseaux et des services de la France Libre.
Bandeau de Gens de la Lune. coll. Fondation de la Résistance, DR
Sommaire des numéros 124-125, avril-mai 1969 de Gens de la Lune
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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1) Lire attentivement le texte publié dans ce bulletin.
NB : le signataire « Pic » est en fait Michel Pichard, chef national du BOA pendant la clandestinité
2) Critique du document , nature du texte, date et auteur : Qui a écrit le texte ? De
quand ce texte date-t-il? Quelle peut être la nature de ce texte ? Quels problèmes cela
pose-t-il sur le contenu ?
3) Récit : A quelle date commence le récit de l'auteur de ce document ? Quel est le
contexte de la guerre à ce moment ? Où l'action se déroule-t-elle ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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4) Expliciter les sigles et les termes de la Résistance présents dans ce document :
relevez tous les sigles, les noms de réseaux, de services, les termes spécifiques à la
clandestinité. Pour cela aidez-vous de la bibliographie proposée sur ce site pour
trouver le livre (dictionnaire, chronologie, généralités sur la Résistance) qui vous
aidera le mieux.
5) Les lieux : quels sont les lieux privilégiés pour mener une action clandestine : à votre
avis pourquoi ? quels sont leurs avantages ?
6) Les actions : Quelles sont les actions de résistance mentionnées et décrites dans ce
texte ? Quelle est leur particularité ? Quels sont les objectifs de ces actions ?
7) Gabrielle Catelot : relevez dans le texte tous les éléments biographiques qui
permettent de mieux la connaître (âge, profession, caractère, lieu de résidence,
situation de famille, etc.). Quels sont ses sentiments face à l'occupation allemande ?
Quelles sont ses motivations ?
8) Gabrielle Catelot dans la Résistance : Quand l'auteur du texte l'a-t-il rencontrée pour
la première fois ? Dans quel but ? A quelle réseau appartient-elle ? Quelle est sa
fonction au sein de ce réseau ? Quelles sont ses missions ? Qui utilisent les services de
Gabrielle Catelot ?
9) Les risques : Que se passe-t-il le 22 décembre 1943 ?
Pour approfondir : une fois recueillies ces informations, rédigez un texte ordonné d'une
vingtaine de lignes retraçant le parcours de Gabrielle Catelot et montrant la particularité
de son action d'agent.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
Fiche 7
LES RESEAUX
Création, activités, et composition d’un réseau
I/ LA CREATION:
A> Création par les résistants de la Métropole:
- De quel mouvement?
- A quelle date?
- Date de la reconnaissance par Londres?
B> Création par les agents du 2ème bureau:
- Liaison avec les résistants
C> Création par les agents venus de Londres:
- B.C.R.A. (Bureau Central de Renseignement et d’Action)
- War Office (réseau Buckmaster)
D> Création par le deuxième bureau d’Afrique du Nord
E> Création par les américains
II/ L’ACTIVITE DU RESEAU:
- L’évasion
- Le renseignement
- L’action
- Le poste de commandement, les responsables
- Les liaisons entre chaque membre
III/ LES OPERATIONS EFFECTUEES:
- Les renseignements intéressants
- Les aviateurs rapatriés
- Les sabotages
- Les parachutages
- Les coups durs (Gestapo, trahisons...)
IV LES MOYENS MATERIELS DU RESEAU:
- Nombre de permanents (milieu social, politique...)
- Les moyens financiers
- Les pertes subies (déportés, fusillés...)
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Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Fiche 8
Les Français Libres
L'exil à Londres vécu par un écrivain, Albert Cohen
Extrait de ©Ecrits d'Angleterre, Paris, Les Belles Lettres, 2002, pp. 1-20
Ecrit après la défaite de la France, et le départ d'Albert Cohen pour l'Angleterre le 10 juin
1940, ce texte est publié le 20 juin 1941 dans la revue La France Libre, la revue des
Français Libres à Londres fondée par le philosophe Raymond Aron, lui-même émigré en
Angleterre.
« ANGLETERRE
Devant l'embouchure de la Gironde, le dix-huit juin à six heures du soir, le bateau trembla, gémit sa
vapeur, et ses pulsations firent mal au cœur de l'homme quittant le pays de l'enfance, du lycée, des
amitiés et des amours. Le bruit de l'ancre remontée était funéraire et l'homme qui prenait congé de
son enfance pensa aux hommes noirs qui viennent chercher le cercueil. Les chaînes de l'ancre
faisaient un bruit de mort et la sirène du bateau pleurait sur le mal de celui qui abandonnait la tendre
aimée rieuse aux yeux clairs, aux lèvres de sinueuse ironie, la sensible, la lucide, la reine des nations.
Tandis que, sur le pont surpeuplé, une boîte sonore faisait entendre la radio des nouveaux maîtres de
la France, faisait entendre les notes mortellement lasses d'une nouvelle Marseillaise, d'une
Marseillaise honteuse et blessée, exsangue, découragée, si timide, l'homme qui abandonnait le pays
de l'âme, accoudé au bastingage comme en un roman ou en un film, regardait, les yeux morts. Il ne
regardait pas vers l'avant et la nouvelle vie. Il regardait, le front moite et les lèvres sèches, vers la côte
girondine qui s'éloignait et où il voyait un carrousel fou et des tourbillons de cauchemar, où il voyait
tourner, vertigineusement immobiles, des cathédrales, des boîtes à bouquins sur des quais parisiens,
des arcs de triomphe et des grands livres de raison et tous les poèmes d'un peuple assassiné. Sur la
côte bordelaise il voyait Montaigne attristé mais aussi, sur cette même côte, dans un bric-à-brac
cinématographique de rêve angoissé, le grand Meaulnes allant son rêve dans une lande ; les taxis
prestes et précis de Paris, auréolés d'engueulades, de hargnes et de rigolades ; des annonces de
métros ; des bureaux de poste où d'affectueuses harpies agitaient frivolement des ciseaux et des pots
de colle ; des veuves vineuses en longs voiles noirs ; des loges de concierges parisiennes, peuplées
de canaris, de chats et de poupées en étoffe que l'odeur de renfermé et de d'été ; Proust ganté de
blanc, écrivant dans son lit et gémissant, dans la fumée des poudres anti-asthmatiques, qu'il était très
malade et que demain il allait mourir ruiné ; les ombres discrètes de la Madeleine sur le trottoir luisant
de graisse, chuchotantes butineuses ; les cirques et les foires de l'enfance et tous les professeurs ;
tous les visages et tous les sourires d'un pays aimé ; des paysans lents et honnêtes de Savoie ; des
rues eczémateuses de Montparnasse où filaient des chats miteux ; un virevoltant Cocteau, maigre
diable ahuri sans cesse surgi d'une boîte, aimable bavard aux ingéniosités en fil de fer et à la tignasse
hottentote ; des Marseillaises ailées et armées, enthousiastes messagères criant aux hommes la
grande nouvelle des libertés ; des arcs et des triomphes disparus ; Valmy et Jemmapes et les
joyeuses victoires en sabots de la Grande Révolution ; la Déclaration des Droits de l'Homme déchirée
et souillée par de minuscules notaires en jaquette, ravis dans leurs barbichettes, ravis de ne plus voir
de poings levés et qui, grassouillets, faisaient de niais saluts romains et crachotaient sur la
République assassinée ; Racine et Molière et les zincs puants où des Parisiens, le mégot éteint aux
doigts et les pieds sur la sciure, trempaient des croissants mous et gras dans le café au lait de l'aube
sale et jeune ; cent mille villages endormis dans l'herbe française, cent mille aux yeux clignotants sous
le ciel fleuri d'étoiles internationales ; la place Vendôme qui est harmonie et raison ; la rue Dupin,
grâce et familiarité, où se promenait une concierge bavarde et géniale qui était peut-être Max Jacob.
Tout cela, tout cela et bien d'autres choses encore sur la côte disparue. La gorge en bois et le dos
moite, il voyait ses tendresses et sa foi, il voyait disparaître sa vie passée. Il allait à l'étranger et il
n'aimait l'Angleterre que d'un amour voulu.
Et ce fut pire lorsque l'homme débarqua à Falmouth. […] L'homme qui avait quitté son enfance voulait
retourner en France, regardait avec angoisse, la respiration difficile, ce paysage cafardeux et trop
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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gros, avec méfiance cette mer lugubre et étrangère, ce ciel bas, ce crépuscule éclatant de cauchemar
et ces villas vides, énormes naines maussades aux yeux clos, assises et mortes sur des collines
basses. Tout était monstrueux à l'homme qui avait quitté la France. Ce nouveau pays, où personne ne
l'aimait, où tout le monde, à son illogique et absurde étonnement, parlait anglais, anglais comme tous
les gens bien habillés qui vivent dans les hôtels chers de France, où même les gens pauvres pariaient
anglais tout naturellement et sans peine, non, ce pays n'était pas le pays de son âme.
Oh retourner à Paris, mon Paris, Paris affectueux, fringant, désordonné et facile ; mon Paris intelligent
; mes terrasses cordiales des cafés ; mes restaurants où tous sourient, se tiennent mal à table, font
trop de gestes, Dieu merci, et mangent de nobles nourritures tout en parlant avec vivacité une langue
claire et configurée, avec les sourdes nasales qui en sont le délicat brouillard ; Paris gris et bleu des
matins ; Paris vert et rosé de mai et des marronniers ; mon tranquille Paris tout feuillu d'août ; Paris
des camelots ; Paris dont j'aime les rues sales plus que les belles et que cette Étoile dont se
gargarisent ceux qui ne t'aiment pas ; Paris des Rois, de la Convention, de Napoléon et de la
Commune ; Paris que j'aime ; mon petit Paris dont aux heures immobiles de nostalgie j'écris le nom
de toutes façons comme les écoliers font du prénom de leur amoureuse aux jambes maigres - Sirap,
Ripas, Asrip, Ipras ; Paris dont le nom est doux à prononcer et que je répète comme un prêtre
s'étourdit du nom sacré ; Paris dont je voudrais sentir encore une fois l'odeur chaude du métro ; Paris
où je serai fou, le jour du retour, d'entendre parler français en France ; mon Paris qu'ils font souffrir en
ce moment ; Paris dont je me redis chaque jour les refrains des rues et des boniches, bêtes refrains
qui me sont nobles et enthousiasmants comme des hymnes ; Paris où tous parlent ma langue ; oh
mes rues de Paris où j'aimais ne rien faire et regarder tout, où les devantures étaient à moi, où tout
était à moi et connu, galeux trottoirs sacrés où je m'amusais comme un enfant sans qu'ils s'en
doutent, oh ton bleu et ton blanc et ton rouge de liberté toujours devant mes yeux et jusqu'à la
dernière heure.
Je regardais Falmouth et je voulais Paris. Je regardais les Anglais et leur pays n'était pas le pays de
mon âme.
Et ce pays, l'Angleterre, m'est aujourd'hui cher et émouvant, un des trésors que je possède, le pays
dont il est bon maintenant de partager les périls et la fortune. Je le connais mal mais je crois l'aimer
bien. […] Leur amie française qui a renoncé à la lutte, ils l'aiment comme autrefois. Lorsque
l'Angleterre apprit, le souffle coupé, qu'elle était abandonnée par l'amie sur laquelle elle comptait, elle
ne jugea pas, ne blâma pas, se tut, souffrit. Quand elle put parler, elle proclama qu'au jour de la
victoire elle rendrait à l'amie sa grandeur et sa souveraineté.
Lorsque je parle français dans la rue ou que, dans un magasin, je jargonne avec un accent qui me fait
pitié, je ne rencontre pas des regards d'antipathie. Et je pense avec quelle haine de petites gens les
Allemands, dans la même situation, demanderaient à Dieu de châtier l'ancienne alliée, eux qui,
pendant quatre ans, durant l'autre guerre, prièrent leur Dieu de groin et de canines, même sur leurs
timbres-poste, de punir l'Angleterre parce qu'elle avait commis l'infamie de tenir sa parole et de ne pas
rester neutre. Les Anglais savent ne jamais oublier que la France fut trahie et non traîtresse.
Il y a de l'orgueil sous cette bienveillance mais aussi une humaine incapacité de haine. À la radio, ils
chantent des chansons françaises, ils jouent des pièces de Molière et leurs jeunes filles récitent
toujours des poèmes de l'odieux Samain ou du niais Hérédia. Un de leurs policemen m'a dit, l'autre
jour, avec un sourire de bébé, que les Français seraient si contents lorsqu'ils verraient leurs amis
anglais revenir en France. Il se réjouissait déjà de leur joie. […] Rien ne vaut que faire son devoir et
résister. L'Angleterre dépense, emprunte sans arrêt. On verra plus tard. Rien n'importe que tuer la
pieuvre et la vider de son sang qui est une bave. Rien n'importe que redonner la joie de liberté au
monde. On a de la déveine. On vaincra. La France est vaincue. On vaincra. La Bulgarie est complice.
On vaincra. On ne peut pas disposer des bases irlandaises. On vaincra. La. Hongrie se joint aux
Allemands. On vaincra. La Yougoslavie est envahie. On vaincra. On est battu en Grèce, en Libye, en
Crète. On vaincra. Les villes anglaises sont détruites. On vaincra. Les bateaux qui apportent à manger
ou à lutter sont coulés. On vaincra. L'Amérique est lente à comprendre. On vaincra. On est acculé. On
vaincra. On a toutes les déveines. On vaincra. Demain l'invasion. On vaincra. Dans la rue, un
cadavre, la bouche ouverte et les yeux clos, crie qu'on vaincra. On vaincra. On vaincra. On vaincra.
En attendant, ces forts et ces véridiques annoncent leurs défaites en énormes majuscules de fête
dans les journaux. Et ils jouent courageusement, chaque dimanche, les hymnes de leurs alliés, tous
vaincus. On vaincra. Si juvénilement confiants dans l'avenir qu'ils vous arrachent des larmes de pitié,
d'admiration et de foi.
Tandis que j'écris, l'hymne de cette nation retentit au loin, cérémonieux et sûr. Ma main tremble mais
je résiste à la tentation de me lever car je ne suis pas seul dans la chambre et, bref, on a de ces
pudeurs. Mais, en lui-même, l'étranger répète avec la foi de l'enfance, avec des yeux de certitude,
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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l'étranger répète avec amour les paroles de l'hymne et, avec ferveur, leur souhait de victoire au roi
anglais. Ils l'auront bien méritée leur victoire. »
Pour approfondir, quelques pistes d'exploitation de ce document :
-
-
comme texte littéraire, avec le professeur de français: le départ, le sentiment de
l'exil, le dépaysement, l'identité de l'écrivain, les sentiments
comme document d'histoire : Que nous dit-il ? Relever les informations sur la
défaite de la France, les valeurs, l'image de la France et la représentation des Français
occupés, sur la description de l'Angleterre et de ses habitants, sur ce qui est dit des
Etats-Unis
sur l'auteur : faire une recherche biographique, retracer son parcours.
sur les Français Libres à Londres : qui étaient-ils ? Comment agissaient-ils ?
sur les médias et leur rôle: rechercher des informations sur la revue La France Libre
sur la fonction de la littérature en temps de guerre : quel peut être l'impact d'un tel
texte sur le moral de ceux qui le lisent ?Trouver d'autres exemples de textes littéraires
créés pendant l'exil et la Résistance.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Fiche 9
Un Français libre déporté : Raymond Fassin (1914-1945)
Raymond FASSIN
(1914-1945)
« Raymond, Georges, René Fassin (6 déc. 1914-12 fév. 1945), alias SIF, Charles Dacier, Piquier,
Comète, FX 06, capitaine Barsac. etc.
Instituteur, officier des Forces aériennes de la France Libre (FAFL), officier de liaison de Jean Moulin,
détaché par lui auprès du mouvement « Combat », ensuite nommé chef des opérations aériennes de
la zone Sud ( 1942-1943) puis délégué militaire régional A (DMR A, zone Nord), lieutenant-colonel
aux réseaux de Sa France combattante (réseau Action), arrêté par la Gestapo, déporté, mort pour la
France le 12 février 1945 au camp de concentration de Neuengamme. près de Hambourg.
RAYMOND FASSIN. petit-fils de fermiers de Châtel-Censoir (Yonne) venus, à la fin du XIX° siècle,
s'installer comme maraîchers en région parisienne, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), y est né le 6
décembre 1914. Il choisira de devenir instituteur. Après l'Ecole normale d'Auteuil, rejoint l'école PaulBert, à Malakoff (Hauts-de-Seine), ses parents habitant alors Chatillon-sous-Bagneux. Il y enseignera
en 1935-1936 et. après son service militaire (1936-193 7), en 1937-1938 et 1938-1939. jusqu'à la
mobilisation - qui l'enverra sur la ligne Maginot. Après Chatillon, il habitera Vanves (Hauts-de-Seine),
au 27 de la rue de Paris, aujourd'hui rue Raymond-Marcheron.
Après l'appel du 18 juin 1940, rejoint Londres - dès le 21 - et les Forces aériennes de la France Libre
(FAFL). Suivront plusieurs mois d'entraînement intensif à la clandestinité, notamment à Ringway, en
Ecosse. Dans la nuit du 1e' au 2 janvier 1942, il est parachuté en France près de Salon-de-Provence,
en compagnie de Jean Moulin et de Hervé Monjaret (alias SIF X. Frit. FX 07).
Sous le pseudo de SIF, il sera pendant un an et demi l'un des plus proches compagnons, et l'un des
plus appréciés, de Jean Moulin. Celui-ci le détache tout de suite auprès du mouvement de résistance
Combat, avant de le nommer, mi-1942, chef des opérations aériennes (parachutages et atterrissages
clandestins de nuit) de la zone Sud. Le service s'appellera successivement le SOAM, le COPA puis le
SAP. Il montera avec ses équipes de nombreuses opérations "Lysander" et "Hudson" (du nom des
avions de la Royal Air Force), notamment depuis les terrains clandestins de la plaine de l'Ain et du
Jura.
Dans la nuit du 15 au 16 juin 1943, sur ordre de Moulin, il repart pour Londres dans l'un de ces vols
clandestins, du terrain "Marguerite", près de Maçon (en bimoteur Hudson. opération "Knuckle Duster",
Hugh B. Verity squadron leader), via Alger et Gibraltar. En même temps que Henri Frenay, Paul
Rivière (...) et Maurice de Cheveigné, lequel deviendra son radio pour sa seconde mission (de
délégué militaire régional zone Nord) et sera déporté en même temps que lui. Ils arrivent dans la
capitale britannique le 18 juin 1943, pour le troisième anniversaire de l'appel du général de Gaulle.
Trois mois plus tard, dans la nuit du 15 au 16 septembre 1943, Raymond Fassin est reparachuté de
nuit à 6 km d'Is-sur-Tille (Côte d'or), sur le terrain "Vendée"" (opération "Bob 62"), avec un saboteur et
deux opérateurs radio, dont de Cheveigné (alias Iroquois). pour devenir délégué militaire régional A
(DMR A, zone Nord) sous les pseudos de Piquier ou Comète.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Lors d'une mission à Paris, dénoncé, il est arrêté par la Gestapo le dimanche 2 avril 1944 - en même
temps que sa compagne Carolle {alias SIF 5, Solange), enceinte - à la brasserie Saint-Georges de la
rue Notre- Dame-de-Lorette ( 9eme arrdt). sous la fausse identité de Charles Dacier.
Incarcéré à Fresnes, il sera transféré en voiture, avec sa compagne Carolle, à la prison de Loos-lesLille. où ils seront internés le 2 mai (et où naîtra leur fils François-René, le 20 juin 1944). Raymond
Fassin sera déporté le 31 août 44 en même temps que Maurice de Cheveigné, par le "dernier train de
Loos", le dernier convoi à partir de la gare de triage de R-oubaix pour les camps de concentration
nazis.
Arrivé le 4 (ou le 5 ?) septembre Î944 au camp de Oranienburg-Sachsenhausen, il reçoit le matricule
97 648 (de Cheveigné: 97 647). Début octobre, un "transport'" le sépare de de Cheveigné, et le dirige
avec d'autres déportés peut-être au camp de Kochendorf-Neutzwiller. Il pourrait avoir rejoint le camp
de concentration de Nei-sengamme (près de Hambourg) le 17 octobre 44. mais on ne lui connaît pas
de numéro matricule. Fin janvier 1945, il est au "kommando" (de travail forcé) de Watenstedt, lager
de Leinde (usines Hermann Goering), à 3 km au sud-est de Watenstedt, où se trouvait ce sous-camp,
dépendant du camp principal de Neuengamrne. Il aurait été vu début février au bloc 2 de l'infirmerie
de Watenstedt. Il y mourra le 12 février 1945, de "'tuberculose pulmonaire et intestinale", dit le Livre
des morts du camp. Il sera inhumé le 15 février au cimetière voisin de Jammertal aux côtés de
nombreuses autres victimes des camps nazis.
En France, l'acte de décès dressé le 1er août 1946 par les services du secrétariat d'Etat aux anciens
combattants a été transcrit le 19 août 46 à l’état-civil de Vanves (où il habitait, au 27 rue de Paris,
avant de rejoindre Londres) avec la mention mort pour la France, Vanves lui rendant également
hommage par la mention de son nom sur le monument récemment érigé à la mémoire des victimes de
la barbarie nazie. Une rue de Malakoff porte son nom. De même, une plaque apposée dans l'entrée
du collège Paul-Bert de Malakoff et une autre, sur le caveau de la famille Fassin au cimetière de
Chatel-Censoir (Yonne), rappellent sa mémoire. »
François-René Christiani-Fassin
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Fiche 10
La Déclaration du général de Gaulle aux mouvements de Résistance parue
dans la presse clandestine (avril-juin 1942)
La Déclaration aux mouvements de Résistance est publiée par les grands organes de la
presse clandestine Combat, Libération-Sud, le Franc-Tireur, Libération-Nord en juin 1942
puis rendue publique à Londres après sa parution, le 24 juin 1942. Rédigée par le général de
Gaulle en avril 1942 elle est transmise par Christian Pineau aux mouvements de Résistance
de la France occupée. Elle symbolise le lien entre la France libre et les mouvements de
Résistance intérieure.
Tract conçu par le commissariat à l’Intérieur pour diffusion clandestine en France à la fin de l’été 1942. Il
schématise les points essentiels de la déclaration du général de Gaulle aux mouvements de résistance.
Ø Qui sont les signataires de cette déclaration ? De quand date-t-elle ? Recherchez sur le site
Internet de la Fondation de la Résistance (http://www.fondationresistance.org) des
informations sur mouvements de résistance signataires du texte : quand se regroupent-ils ?
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Ø Quels sont les idéaux et les valeurs proclamés dans ce texte ?
Ø Que représente ce texte sur les relations entre la France libre et las Résistance intérieure ?
Quel est le symbole utilisé ?
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Fiche 11
Le parcours d’Henri Mathey, engagé dans les Forces aériennes
françaises libres (FAFL)
Témoignage de Henri Mathey, ancien des Forces Aériennes Françaises Libres.
« Juin 1940. L'armistice est signé, la France partiellement occupée. J'ai 20 ans, et en zone
libre, pendant cet été mémorable, j'assiste comme tous les Français à la mise en place par
l'occupant allemand de ce qui allait être “l'ordre nouveau”. Révolté, plutôt que de regagner
Dijon et l'Ecole supérieure de commerce pour y poursuivre ma deuxième année d'études, je
décide, avec quelques camarades, de rejoindre l'Angleterre. Un certain général de Gaulle ne
vient-il pas de lancer un appel le 18 juin ? Fin octobre, je suis prêt, mes amis ont renoncé.
Qu'importe! Je partirai seul. En 1940, pour moi, gagner l'Angleterre, seul, sac au dos, avec
pour unique viatique les adresses de “contacts” susceptibles de m'aider, constitue un défi que
je décide de relever... En chemin, les déboires s'accumulent : les adresses sont fantaisistes, les
contacts décevants. Impossible de trouver la bonne filière. La Résistance en était à ses
premiers balbutiements, et quel intérêt pouvais-je bien représenter ? Aucun... A Perpignan,
l'espoir renaît : un passeur, moyennant finances, veut bien me faire traverser la frontière au
col du Perthus. Je lui confie l'argent qui me reste. Je n'ai revu ni l'homme... ni mes dernières
économies.
Décembre est là. Je me trouve le dos au mur ou plutôt aux Pyrénées. Inconscient comme on
l'est à 20 ans, je décide de franchir ce massif, seul, à skis, avec l'intention de gagner ensuite
Barcelone à pied. Pendant deux jours, égaré, j'erre dans la montagne... et me retrouve épuisé
du côté espagnol. Parvenu enfin à Barcelone par le train, je crois trouver le salut auprès du
consulat anglais. Le consul me reçoit, j'étais dans un état pitoyable. Il m'interroge longuement;
visiblement non seulement je ne l'intéresse pas mais il refuse de m'aider. D'après lui, traverser
l'Espagne sans aide, sans papier, sans parler la langue est une pure folie. Et de me dissuader
de poursuivre ma route en me conseillant... de rentrer en France. Lorsque je sors du consulat,
l'Angleterre me paraît bien lointaine... Peut-être ! Mais je décide de persévérer.
La traversée de l'Espagne malgré une “garde civile” omniprésente fut une nouvelle aventure.
Parvenu enfin au Portugal, c'est pour me faire arrêter par une patrouille de gardes- frontières.
Bilan : onze jours de prison. Libéré, tenace, je gagne Lisbonne et l'ambassade d'Angleterre
plus compréhensive m'apporte une aide précieuse. Trois mois d'attente encore, et cap sur
l'Angleterre à bord d'un cargo britannique. Mai 1941, je débarque à Greenock en Ecosse puis
j'arrive enfin à Londres ! Mon périple Dijon-Londres a duré plus de six mois.
Le 28 mai, je m'engage au quartier général du général de Gaulle dans les “Forces Aériennes
Françaises Libres”. Dans les écoles de la Royal Air Force, j'apprends à la fois l'anglais et le
pilotage. Passionnant et long apprentissage !
7 mai 1943 : affecté à l'escadrille “Alsace 341 Squadron”, me voilà intégré à la RAF. Pendant
un an les missions de guerre se succèdent à un rythme souvent infernal.
6 juin 1944 ! Le jour J ! Souvenir fantastique à jamais gravé dans ma mémoire. Dès 7h00 le
matin avec mes camarades des escadrilles françaises et anglaises, je survole les plages,
protégeant les troupes alliées opérant sur le flanc est. Un mois d'intense activité de
harcèlement des troupes allemandes battant en retraite.
30 septembre 1944 ! La chance m'abandonne. Mon Spitfire est abattu pendant l'opération
aéroportée d'Arnhem - dont il sera tiré le film “Un pont trop loin” - je suis fait prisonnier.
Blessé par les tirs alliés sur les lignes allemandes (un comble !), je suis hospitalisé à Clèves.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Je m'évade... et je suis repris. Emmené à Breslau, je suis interné dans un camp en compagnie
de plusieurs milliers d'officiers de la RAF. Un camp rendu célèbre par ce que l'on appela par
la suite “La grande évasion” : 76 officiers anglais, canadiens, néo-zélandais, australiens,
polonais, français firent “la belle” en creusant un tunnel de plus de 100 mètres de longueur. 73
furent repris en Allemagne, 50 fusillés sur ordre d'Hitler, 23 réincarcérés. 3 seulement
réussirent à rentrer en Angleterre. Un autre film fut consacré à leur aventure... L'étau allié se
resserre. Les Russes se rapprochent. Le camp est évacué vers l'Ouest... en train puis à pied.
Avec un camarade, je fausse compagnie à mes gardes. Dix jours de marche à travers
l'Allemagne en pleine débâcle, et c'est la rencontre avec une unité avancée américaine, la
liberté !! le rapatriement en Angleterre. La guerre se termine. Démobilisé, je retrouve à
Besançon ma famille, mes amis après quatre ans d'absence. Quatre ans d'une inoubliable
aventure ! »
Extrait de Fédération des Amicales FFI Région Franche-Comté, Souviens-toi 1944-1994.
Foreign Air Card de Henri Mathey, jeune FAFL, coll. Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE ET FILMOGRAPHIQUE
« LES FRANÇAIS LIBRES »
I – Généralités sur la Seconde Guerre mondiale
1) Ouvrages généraux, généralités
- 1938-1948, les années de tourmente : de Munich à Prague : dictionnaire critique
Azéma (Jean-Pierre) et Bédarida (François) [dir.], Flammarion, 1995
- Le nouvel ordre européen nazi, 1938-1945
Durand (Yves), Bruxelles, Complexe, 1990
- Questions sur la Deuxième Guerre mondiale
Ferro (Marc), Casterman, 1993
- La Seconde Guerre mondiale
Ferro (Marc) [dir.], Cédérom, (Montparnasse multimédia et les éditions Arte)
- La Deuxième guerre mondiale (chronologie commentée)
Kaspi (André), Perrin, 1990
- Qu’est-ce que le nazisme?
Kershaw (Ian), Gallimard, 1997
- Les fascismes
Milza (Pierre), Le Seuil, (coll. Points Histoire N°147).
- 1939-1945. La Seconde guerre mondiale, la France libre, la France combattante, leur chef
Cédérom, Fondation de la France Libre, Musée de l’armée, 2000
2) Ouvrages pédagogiques
- La Seconde Guerre mondiale
Abzac-Epezy (Claude d’), Armand Colin, 1999
- La Seconde Guerre mondiale
Adams (Simon),.Gallimard-Jeunesse, 2000.
- L’ABCdaire de la Seconde Guerre mondiale
Chavot (Pierre), Flammarion, 2001
- 1939-1945. Le monde en guerre
Kemp (Anthony), Gallimard, Découvertes, 1995
- La Seconde Guerre mondiale
Pottier (Marc), Caen, Mémorial de Caen, 1999.
- La Seconde Guerre mondiale : 1939-1945
Science et vie junior, dossier hors série, 1155-2522, Tana, 2001
II – La France dans la Seconde Guerre mondiale
1) Ouvrages généraux
- La ligne de démarcation 1940-1944
Alary (Eric), PUF, Que sais-je ?, 1995
- Vichy 1940-1944
Azéma (Jean-Pierre) et Wieviorka (Olivier), Perrin, 2000
- La France des années noires
Azéma (Jean-Pierre) et Bédarida (François) [dir.], Le Seuil, 1993
- De Munich à la Libération. 1938-1944
Azéma (Jean-Pierre), Le Seuil, 1979
- La France à l’heure allemande: 1940-1944
Burrin (Philippe), Seuil, 1997
- La France dans la 2e guerre mondiale, 1939-1945
Durand (Yves), A. Colin, 1993
- La propagande sous Vichy: 1940-1944
Gervereau (Laurent) et Peschanski (Denis) [dir.], BDIC, 1990
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- L’opinion française sous Vichy
Laborie (Pierre), Seuil, 1990
- La France dans la guerre. 1940-1945
Lefranc (Pierre), Plon, 1990
- La France de Vichy, 1940-1944
Paxton (Robert O.), Le Seuil, 1973.
2) Ouvrages pédagogiques
- Les années noires. Vivre sous l’Occupation
Rousso (Henri), Gallimard, Découvertes, 1992
- Les Français sous Vichy et l'Occupation
Laborie (Pierre), Toulouse, Milan, collection « Les essentiels », 2003
3) Vichy, la collaboration
- Histoire de la milice
Giolitto (Pierre), Perrin, 1997
- Vichy et les Français
Azéma (Jean-Pierre) et Bédarida (François) [dir.], Fayard, 1992
- Les collaborateurs 1940-1945
Ory (Pascal), Le Seuil, 1976
- La collaboration. Textes et débats
Veillon (Dominique), Librairie Générale Française, 1984
III – La Résistance : définition et généralités.
1) Définition et ouvrages généraux
- La Résistance et les Français. Nouvelles approches
Cahier de l’IHTP, N°37, décembre 1997
- La Résistance en France
Cédérom, Association pour des Expositions de Résistance Intérieure avec le soutien de la Fondation de la
Résistance (Montparnasse Multimédia, 1997)
- La Résistance et les Français : Villes, centres et logiques de décision
Douzou (Laurent), Franck (Robert), Peschanski (Denis) et Veillon (Dominique) [dir.], IHTP-CNRS, 1995.
- Histoire et mémoire : La Résistance
Guillon (Jean-Marie) et Laborie (Pierre) [dir.], Toulouse, Privat, 1995.
- La Résistance et les Européens du Sud
Guillon (Jean-Marie) et Mencherini (Robert) [dir.], L’Harmattan, 1999.
- Naissance de la Résistance dans la France de Vichy
Kedward (H.R.), Seyssel, Champ Vallon, 1989
- La Résistance et les Français. Lutte armée et maquis
Marcot (François) [dir.], Besançon, Les Belles Lettres, 1996.
- Histoire de la Résistance en France
Muracciole (Jean-François), PUF, Que sais-je ?, 1993
- Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945
Noguères (Henri) et alii, Robert Laffont, 5 tomes, 1967-1981
- La Résistance, une histoire sociale
Prost (Antoine) [dir.], éd. de l’Atelier, 1997
- La Résistance et les Français. Enjeux stratégiques et environnement social
Sainclivier (Jacqueline) et Bougeard (Christian) [dir.], Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995.
- Sans armes face à Hitler. La résistance civile en Europe (1939-1943)
Sémelin (Jacques), Payot, 1989
- [Exposition. Paris, Musée de l'armée. 1994-1995
Ensemble, ils ont libéré la France : 1940-1945 : [exposition, Musée de l'armée, 2 juin 1994-2 juillet
1995] / [réalisée par le Musée de l'armée] ; [avec la collab. du Musée de l'Ordre de la Libération]. [Paris] : Musée de l'armée ; Hachette référence, 1994
-
La France dans la guerre : 1940-1945 jour après jour / Pierre Lefranc ; avec la collab. de Bruno
Leroux et Christian Bachelier. - Paris : Plon, 1990
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La Résistance : ses héros, ses histoires. - n° 16. - Paris : Nouvel observateur, 1994. -(Les Collections
du nouvel observateur)
2) Ouvrages pédagogiques
- La Résistance
Aubrac (Raymond), F. Hazan, 1997
- La Résistance française 1940-1945
CNDP, 1975, (Textes et documents pour la classe, 143)
- L'ABCdaire de la Résistance
Copernik (Pierre), Flammarion, 2001
- La Résistance. Ces Français du refus
CNDP, Textes et documents pour la classe n° 750, 1998.
- La Résistance expliquée à mes petits-enfants
Aubrac (Lucie), Le Seuil, 1999
- La France qui lutte : la Résistance
PEMF (BT Histoire N°1051, 1993)
- Résistances, 1940-1945
Buton (Philippe) et Veillon (Dominique), la Documentation photographique N°6106, la Documentation
française, 1990
- Ensemble, ils ont libéré la France. 1940-1945
Musée de l’Armée, Hachette, 1994, 215 pages.
Nous renvoyons aux diverses brochures pédagogiques éditées par les Fondations de la Résistance, pour la
Mémoire de la Déportation et Charles de Gaulle :
- 1996 Les jeunes dans la Résistance
- 1997 Les femmes dans la Résistance (épuisé)
- 1998 Les étrangers dans la Résistance
- 1999 Les lieux de Mémoire
- 2001 La Résistance
- 2003 Les jeunes dans la Résistance
IV – La France libre : définitions, ouvrages généraux, chronologie
1) Ouvrages généraux
- La France Libre. De l’appel du 18 juin à la Libération
Crémieux-Brilhac (Jean-Louis), Gallimard, 1996
- La France de la libération
Dalloz (Jacques) PUF, Que sais-je ?, n° 2108
- Histoire de la France libre
Muracciole (Jean-François), PUF, Que sais-je?, 1996
- La France à Londres, 1940-1943
Cointet (Michèle et Jean-Paul), Complexe, 1990
- Histoire de la France Libre
Michel (Henri), PUF (Que sais-je ? n° 126), 1980
- France Libre, : 1940-1943. - Paris : Association des Français libres
- Forces Françaises Libres. 1, Combats de l'espoir / Jean-Pierre Bernier. - 14402 Bayeux : Heimdal,
1989
existe aussi en n° spécial du magazine mensuel 39-45 guerres contemporaines
- L'engrenage : "Ils avaient une certaine idée de la France" / André Bessière.... - Paris : BuchetChastel, 1991
- La France libre / [textes choisis et présentés par] Jean-Paul Cointet,.... - [Paris] : Presses universitaires
de France, 1975. -(Documents ; 10. Histoire)
- Les volontaires de l'aube / Philippe Lacarrière. - Paris : Félin, 1999. -(Résistance, liberté et mémoire)
Rapporte la grande variété des circonstances dans lesquelles les premiers Français libres ont affirmé leur
engagement et le rejet du gouvernement qui avait signé les armistices de juin 1940
Nombreuses biographies
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Les femmes dans la France Libre / par Christine Levisse-Touzé
In : "Les femmes dans la Résistance en France : colloque international de Berlin 8-10 octobre 2001. Paris : Tallandier, 2003. - p. 165-186
La France libre et la lutte armée / Jean-François Muracciole
Communication au colloque international de Besançon, 15-17 juin 1995
In : "La Résistance et les Français : lutte armée et maquis . - Paris : les Belles lettres, 1996 . - (Annales
littéraires de l'Université de Franche-Comté. Série Historiques ; 13)
Des hommes libres : histoire de la France libre par ceux qui l'ont faite / Daniel Rondeau et Roger
Stéphane. - Paris : B. Grasset, 1997. -(L'autre regard)
L'épopée de la France libre / Stéphane Simonnet. - Caen : Mémorial de Caen, 2000. - (Collection 2 €.
Histoire ; 3)
2) Ouvrages pédagogiques
- L'épopée de la France libre
Simonnet (Stéphane), Caen, Mémorial de Caen, 2000
V –Les réseaux
- Mémoires résistantes. Histoire du réseau Jade-Fitzroy 1940-1944
Aglan (Alya), Cerf, 1994
- L’arche de Noé. Réseau Alliance, 1940-1945
Fourcade (Marie-Madeleine), Plon, 1998
- Les Réseaux Action de la France combattante, 1940-1944
Amicale des réseaux Action de la France combattante, 1986
- SOE in France, 1940-1944
Foot (Mickaël), Londres, HMSO, 1966
- Mémoires d’un agent secret de la France Libre
Rémy, Monte Carlo, Raoul Safor, 1947
- La Résistance et les Français, lutte armée et maquis
Marcot (François) [dir.], Besançon, Les Belles Lettres, 1996.
- Souvenirs, 3 tomes
Passy (colonel), Monte Carlo, Raoul Solar, 1948
VI – Les Français Libres : groupes, et combattants (FAFL, FFL, FNFL)
- Aviateurs de la liberté. Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres
Lafont (Henri), Service Historique de l’Armée de l’Air, 2002
- Cadets de la France libre : l’Ecole militaire
Casalis (André), Paris, Lavauzelle, 1994
- Les Forces françaises dans la lutte contre l’Axe en Afrique. T1 : Les Forces Françaises Libres en
Afrique
Vincent (Jean-Noël), Vincennes, Service historique de l’Armée de Terre, 1983
- Historique des Forces Navales Françaises Libres
Chaline (E.) et Santarelli (P.), Paris, Service Historique de la Marine, 1989
- Les Forces Aériennes Françaises Libres
In : "Espoir : revue de la Fondation et de l'Institut Charles de Gaulle", janvier 2002, numéro spécial, n°
129, 186 p.
VII – Les Français Libres : Londres et les comités français libres à
l’étranger
- De Gaulle et Roosevelt. LA France Libre aux Etats-Unis
Aglion (Raoul), Paris, Plon, 1984
- Les Français à Londres : 1940-1941 / Pierre Accoce. - Paris : Balland, 1989
- La France à Londres : renaissance d'un État, 1940-1943 / Michèle et Jean-Paul Cointet. - Bruxelles :
Éd. Complexe, 1990. -(Questions au XXe siècle ; 14)
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VIII – La France Libre et la Résistance intérieure : liens, représentations
et attentes
- « Résistance et résistants dans la stratégie des Britanniques et Américains »
Frank (Robert), in La Résistance et les Français : villes, centres et logiques de décision, Cachan, 1995, p. 471
- « Les relations entre les résistances intérieure et extérieure françaises vues à travers le prisme des
archives du BCRA (1940-1942) »
Douzou (Laurent) et Veillon (Dominique), in La Résistance et les Français : enjeux stratégiques et
environnement social, p. 13
- De Gaulle et la Résistance intérieure, 1940-1944 : colloque d'Avignon, 22-23 juin 1990. - Association
des Médaillés de la Résistance de Vaucluse, 1990
- La Résistance extérieure ; La Résistance intérieure. - numéro spécial, 1987. - 94041 Ivry : Musée de
la Résistance nationale, 1987. -(Notre Musée)
IX – Des Français Libres : biographies, parcours et témoignages
- Mémorial des Cadets de la France Libre. - (s.l) : Amicale des cadets de la France Libre, 1988
- Ils partiront dans l’ivresse
Aubrac (Lucie), Seuil, 1984
- Les Jeunes dans la Résistance
Boiry (Philippe A.), Périgueux, Pilote 24, 1996
- Nous étions fait pour être libres. La résistance avec de Gaulle et Jean Moulin
Bouchinet-Serreulles (Claude), Grasset, 2000
- L’évadé de la France libre : le réseau Bourgogne
Broussine (Georges), Tallandier, 2000
- La nuit finira. Mémoires de Résistance 1940-1945
Fresnay (Henri), Robert Laffont, 1973
- Mémoires d’un franc-tireur. Itinéraire d’un résistant (1940-1944)
Lévy (Jean-Pierre) [avec la collaboration de Dominique Veillon], Bruxelles, Complexe, 1998
- Mais, après tout…
Neuwirth (Lucien), Actes Sud, 1994
- Danse avec le siècle
Hessel (Stéphane), Seuil, 1997, 312 pages.
- Nous atterrissions la nuit
Verity (Hugh), France Empire, 1982
- J'avais quinze ans...en juin 44, en Normandie
Philippe (Danièle), France-Empire, 1994
- Des hommes libres 1940-1945. La France libre par ceux qui l’ont faite
Rondeau (Daniel) et Stéphane (Roger), Grasset, 1997
- Le temps des passions
Closon (Francis-Louis), Presses de la cité, 1974
- Elles et Eux, de la Résistance. Pourquoi cet engagement ?
Langlois (Caroline) et Reynaud (Michel) [présentés par], Tirésias, 2002.
- Sept fois sept jours
D’Astier (Emmanuel), Paris, Ed. de Minuit, 1947
- Les Fanfares perdues. Entretiens avec Jean Lacouture
Buis (Georges), Paris, Seuil, 1975
- Les hommes partis de rien
Cassin (René), Paris, Plon, 1975
- Honoré d’Estienne d’Orves, un héros français
Montety (Etienne de), Paris, Perrin, 2001
- Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947). La légende d’un héros
Levisse-Touzé (Christine), Paris, Tallandier, 2002
- Pierre Bourdan vous parle : 1940-1944 / préf. de François Mitterrand. - Paris : Magnard, 1990 . (Fantasia poche historique ; 211)
- Brossolette Pierre
- Il s'appelait Pierre Brossolette / Gilberte Brossolette ; en collaboration avec Jean-Marie Fitère. - Paris
: A. Michel, 1976. -(Collection H comme histoire)
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
-
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Cassin René
René Cassin : fantassin des droits de l'homme / Marc Agi ; préface de André Chouraqui. - Paris :
Plon, 1979
René Cassin : 1887-1976 : la guerre hors-la-loi : avec de Gaulle : les droits de l'homme / Gérard
Israël. - Paris : Desclée de Brouwer, 1990. -(Prophètes pour demain)
Catroux Général
Catroux / Henri Lerner. - Paris : A. Michel, 1990
Dac Pierre
Un Français libre à Londres en guerre / Pierre Dac. - Paris : France-Empire, 1972.
Pierre Dac : mon maître soixante-trois : biographie / Jacques Pessis. - Paris : F. Bourin, 1992
Estienne d'Orves Honoré d'
Honoré d'Estienne d'Orves : pionnier de la Résistance : papiers, carnets et lettres / [publ. par]
Rose et Philippe Honoré d'Estienne d'Orves. - Paris : France-Empire, 1985
Juin Alphonse
Juin, maréchal de France / Bernard Pujo. - Paris : A. Michel, 1988
Lattre de Tassigny Jean de
De Lattre / Jean-Luc Barré. - Paris : Perrin, 1990
Ne pas subir : écrits : 1914-1952 / Jean de Lattre ; textes rassemblés et présentés par Élisabeth Du
Réau, André Kaspi, Marc Michel, Guy Pedroncini, et al.. - Paris : Plon, 1984
Jean de Lattre, maréchal de France : [recueil de documents] / [réunis et présentés par l'Institut Jean
Moulin]. - Bordeaux : Institut Jean Moulin , 1987
Leclerc de Hauteclocque Philippe
Leclerc de Hauteclocque / Jean-Bernard Moreau. - Caen : le Mémorial de Caen, 2000. - (Collection 2
euros. Biographies ; 1)
Du capitaine de Hauteclocque au général Leclerc / dir. Christine Levisse-Touzé. - Bruxelles :
Complexe, 2000. - (Interventions)
Leclerc : (1902-1947)
In : "Espoir : revue de la Fondation et de l'Institut Charles de Gaulle", septembre 2002, numéro spécial,
n° 132, 102 p
Mendès France Pierre
Liberté, liberté chérie, : 1940-1942 / Pierre Mendès France. - Paris : Fayard, 1977
S'engager : 1922-1943 / Pierre Mendès France. - [Paris] : Gallimard, 1984. -(Oeuvres complètes ; 1)
Messmer Pierre
Après tant de batailles : mémoires / Pierre Messmer. - Paris : A. Michel, 1992
Miribel Elisabeth de
La Liberté souffre violence / Élisabeth de Miribel.... - [Paris] : Plon, 1989. -(Histoire contemporaine)
Passy Colonel
Le colonel Passy et les services secrets en France libre / Guy Perrier. - Paris : Hachette Littératures,
1999
Mémoires du chef des services secrets de la France libre / Colonel Passy ; préf. et notes de JeanLouis Crémieux-Brilhac. - Paris : O. Jacob, 2000
Rémy Colonel
On m'appelait Rémy / Remy (Colonel). - Paris : Plon, 1951.
Schumann Maurice
Maurice Schumann : sa voix, son visage / Christiane Rimbaud. - Paris : O. Jacob, 2000
Un Certain 18 juin / Maurice Schumann,.... - Paris : Plon, 1980
Maurice Schumann
In : "Espoir : revue de la Fondation et de l'Institut Charles de Gaulle", octobre 2001, n° 128, 88 p.
X – Les médias de la France Libre : presse et radios
- Ici Londres… Les voix de la liberté, 1940-1944, 5 vol. ill.
Crémieux-Brilhac (Jean-Louis) [s. d.], Paris, La documentation française, 1975-1977
- La Guerre des ondes
Eck (Hélène) [s. D.], Paris et Lausanne, Payot et Armand Colin, 1985
- Jean Oberlé vous parle
Oberlé (Jean), Paris, La Jeune Parque, 1945
- La Voix du couvre-feu. Cent allocutions 1940-1944
Schumann (Maurice), Paris, Plon, 1964
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Pierre Bourdan : 1909-1948 : écrivain journaliste : Radio-Londres 1940-1944 "les Français parlent
aux Français" : ministre des arts et lettres 1947 / préf. de Maurice Schumann,... ; album [de documents
et témoignages] réalisé par Hélène Vercors-Bourdan et Jacqueline Maltret. - Troyes : Éd. des Cahiers
bleus-Librairie bleue, documents, 1994
Le Journal officiel de la France libre : le Bulletin officiel des Forces françaises libres du 15 août
1940, le Journal officiel de la France libre du 20 janvier 1941 au 16 septembre 1943 / [Direction
des journaux officiels] ; [préf. de Alain Juppé, Pierre Messmer, Louis Favoreu]. - Paris : Direction des
journaux officiels, 1995. -(Journal officiel de la république française)
Le Journal officiel de la République française : édition d'Alger de juin 1943 à août 1944 /
[Direction des journaux officiels ; préf. de Pierre Messmer ; introd. de Hervé Bastien]. - Paris :
Direction des journaux officiels, 1996.-(Les éditions du journal officiel)
Presse et radio, : 1940-1944. - n° spécial. - 94041 Ivry : Musée de la Résistance nationale, 1986. (Notre Musée)
XI – Exil, internement, évasions, liaisons
- Paroles de résistants
Belot (Robert), Paris, Berg International, 2001, 309 pages
- Aux frontières de la liberté. Vichy – Madrid – Alger – Londres. S’évader de France sous
l’Occupation
Belot (Robert), Paris, Fayard, 1998, 793 pages.
- « La Résistance et le discours de l’exil », in Pour une histoire de l’Exil français et belge, Matériaux
pour l’histoire de notre temps, n° spécial, juillet-septembre 2002, n° 67, p. 51-60
Kedward (Harry Roderick)
XII – De Gaulle, le gaullisme
- De Gaulle, t. 1 : Le Rebelle
Lacouture (Jean), Paris, Seuil, 1984
- Dictionnaire commenté de l'oeuvre du Général de Gaulle. - Paris : Plon, 1975
Discours et messages. 1, Pendant la guerre, juin 1940-janvier 1946 / Charles de Gaulle. - Paris :
Plon, 1970
- Lettres notes et carnets : 1940-1941 / Charles de Gaulle. - Paris : Plon, 1982
- Mémoires de guerre. 1, Les mois de guerre : l'appel, 1940-1942 / Charles de Gaulle. - Paris : Pocket,
1999
- Mémoires de guerre. 2, L'Unité, 1942-1944 / Charles de Gaulle. - Paris : Pocket, 1999
- Mémoires de guerre. 3, Le Salut, 1944-1946 / Charles de Gaulle. - Paris : Pocket, 1999
- De Gaulle raconté aux enfants / Henri Amouroux. - [Paris] : Perrin, 1990
- Charles de Gaulle / [textes de André Bendjebbar et Patrice Desmayons ; ill. de Georges Grammat]. [Paris] : Hachette éducation, 1990 . -(D'hier à demain)
- Charles de Gaulle. - n° spécial. - Paris : Documentation française, 1971. -(La Documentation
photographique)
- Charles de Gaulle / Pierre Miquel. - [Paris] : Fayard ; Hachette jeunesse, 1992
- De Gaulle / texte de Janine Mossuz Lavau,... et Henry Rey,.... - Tournai ; [Paris] : Casterman, 1988. (Les Jours de l'histoire)
- De Gaulle / Marc Pottier. - Caen : le Mémorial de Caen, 2000. - 15 p. : ill. en nb. ; 18 x 13 cm. (Collection 2 euros. Biographies ; 3)
- De Gaulle : pour mémoire / Odile Rudelle. - [Paris] : Gallimard, 1990 . -(Découvertes Gallimard ; 101
: Histoire)
- Le Gaullisme : 1940-1969 / Jean Touchard. - [Paris] : Éditions du Seuil, 1978.-(Points. Histoire ; 32)
XIII – L’Empire, les ralliements, les combats de l’Empire
- L’Afrique du Nord dans la guerre. 1939-1945
Levisse-Touzé (Christine), Paris, Albin Michel, 1998
- Les Chemins de la décolonisation de l’Empire français (1936-1956)
Ageron (Jean-Charles) [s. d.], Actes du colloque IHTP des 4 et 5 octobre 1984, Paris, CNRS, 1986
XIV – Débarquements et Libération
-
Le rétablissement de la légalité républicaine, 1944
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
44
Fondation Charles de Gaulle, Actes du colloque de Bayeux, 6-8 octobre 1994, Paris, Editions Complexe, 1996
- Le pouvoir en province à la Libération. Les Commissaires de la République, 1943-1946
Foulon (Charles-Louis), Paris, Armand Colin, 1975
- La Libération de la France, juin 1944-janvier 1946
Kaspi (André), Paris, Perrin, 1995
- « Le débarquement en Provence et la libération du Sud-Est de la France, août 1944 »
Numéro spécial de Guerres mondiales et conflits contemporains, n°174, avril 1994
XV – Les gouvernements en exil
- Les Polonais et la Pologne dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale
Gogolewski (Edmond), Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1996, 265 pages.
- Londres, capitale de la France libre
Pierre-Bloch (Jean), Paris, Carrère, 1986
XVI – Littérature de l’exil, les artistes exilés
- Ecrits d'Angleterre
COHEN (Albert), , Paris, Les Belles Lettres, 2002, 87 pages.
Voir aussi
-
-
Revue de la Fondation de la France Libre
Revue Espoir : revue de la Fondation et de l'Institut Charles de Gaulle avec notamment
les articles suivants :
Gaston Palewski : 1939-1940 / Saint-Cheron, Marie de
In : Espoir, n°.70, mars 1990
Gaston Palewski, 1901-1984
In : Espoir, n°.50, mars 1985
Claude Hettier de Boislambert /De Courcel, Geoffroy
In : Espoir, n°.55, juin 1986
Le rôle de la radio: 1940-1944 / Cremieux-Brilhac, Jean-Louis
In : Espoir, n°.66, mars 1989
Les forces Navales Françaises Libres / Chaline, Emile
In : Espoir, n°.68, septembre 1989
Naissance de la France Libre / Messmer Pierre
In : Espoir, n° 100, janvier 1995
Les jeunes engagés de la France libre / Yves Guéna
In : "Espoir", n° 123, juin 2000, p. 29-31
Plaquettes éditées dans la collection "Mémoire et Citoyenneté" par la Direction de la mémoire du
patrimoine et des archives :
Ile de Sein : Des Bretons choisissent la France Libre : 22 - 26 juin 1940, Plaquette n° 3
L'espoir renait sur la mer : création des Forces navales françaises libres, Plaquette n° 4
Les ralliements de l'empire à la France libre : l'Afrique en jeu, Plaquette n° 9
Jean De Lattre de Tassigny : 1889-1952, Plaquette n° 19
Le ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France Libre : 24 décembre 1941,
Plaquette n° 21
Alphonse Juin : 1888-1967, Plaquette n° 30
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Documents audio-vidéos :
De Gaulle parle aux français : discours historiques : vol. 1 1940-1945 / commentaires et
présentation M. Anfrol. - Paris : Fondation Charles de Gaulle, [s.d.]. - 1 CD
Le Maréchal de Lattre de Tassigny et la 1ère Armée Française / Rhin et Danube. - Besançon :
RF8 vidéo, 1989. - 1 vidéocassette Sécam ; VHS
Film réalisé lors du congrès interdépartemental du 13 octobre 1989 à l'occasion du Centenaire
de la naissance du Maréchal de Lattre (1889 - 2 février - 1989)
Des hommes libres : une histoire de la France libre par ceux qui l'ont faite / un film de Daniel
Rondeau et Alain Ferrari ; d'après les entretiens menés et filmés par Roger Stephane. - Paris :
Editions Montparnasse, 1999. - 2 vidéocassettes Sécam (240 minutes) ; VHS
Leclerc le libérateur : l'épopée de la 2ème DB / Un film de Jean-Christophe Rosé. - Paris :
France 3 vidéo, 1994. - 1 vidéocassette Sécam (90 minutes) ; VHS
1939-1945 : La seconde guerre mondiale [Ressource électronique]. - Paris : Musée de l'Armée
: Fondation de la France Libre, 2000. - 1 CD-ROM
1945 [Ressource électronique]. - Caen : Mémorial, 1996. - 1 CD-ROM ;. -(Les grands conflits)
La Résistance en France : une épopée de la liberté [Ressource électronique] / Laurent Douzou
; Bruno Leroux, Raymond et Lucie Aubrac,... [et al.]. - [S.l.] : Association pour des
Expositions de Résistance Intérieure : J'imagine le monde : Fondation de la Résistance, 1997.
– 1 CD-ROM
J'avais mille compagnons : entretien avec le Général d'Armée Jean simon / un film de
Romuald Sciora et Valérie Vincent ; texte du prologue Maurice Druon. - Paris : Metalprod,
2001. - 1 vidéocassette Sécam (45 minutes) ; VHS
Seconde guerre mondiale : histoire parallèle / sous la direction historique de Marc Ferro ;
Syrinx, développement et direction artistique ; André Beillard, Alban Poirier, Pierre Raiman... [et
al.], concept. ; Jean-Yves Berteloot, Marc Ferro, Laurent Henninger, voix. - Paris : Montparnasse
Multimédia ; Paris : Arte ; Paris : distrib. BMG Interactive, 1996 (DL). - 1 CD-ROM
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
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Références régionales : Franche-Comté
Les cadets de la France Libre
In : "Spécial Val d'Amour, 5 septembre 1987", [dossier extrait de] "Résistance FFI : bulletin
de la Fédération des Amicales des Forces Françaises de l'Intérieur : du Doubs, Jura-Nord,
Territoire de Belfort", 1987, n° 13, p. 24
Participation des femmes dans la France libre et la Résistance intérieure / René Eymin
In : "Association des Amis du Musée de la Résistance et de la déportation. Besançon.
Bulletin", septembre 1997, n° 4, p. 15-17
Des Franc-comtois dans la Royal Air Force
In : "Franche-Comté aviation", 1990, n° 5, p. 14-17
Les Français libres : juin 1940-juillet 1943
In : "Commémoration du 18 juin [1940]", [numéro spécial de] "Vu du Doubs", nº 32, juin
1990, p. 10-13
Les combats de la 1ère Division française libre en Franche-Comté / Général Saint-Hillier
In : "1944 : souviens-toi ! /... Fédération des Amicales FFI du Doubs, Jura-Nord, Territoire de
Belfort.- 1994", p. 262-278 : cartes
La 1re division française libre en Franche-Comté / Général Saint-Hillier
In : "Revue de la france libre", 2e trimestre 1997, n° 298, p. 17-23
Les Français Libres juin 1940 - juillet 1943 / Bernard Saulnier
In : "1944 : souviens toi ! / ... Fédération des Amicales FFI du Doubs, Jura-Nord, Territoire de
Belfort.- 1994", p. 18-22
Des Francs-comtois dans la Royal Air Force : Raymond Chauvey et Pierre Boigey / Robert
Sennerich
In : "Franche-Comté aviation", octobre 1990, n° 6, p. 25-31
•
Antoine Bethouart
Antoine Bethouart : citoyen d'honneur de la ville de Dole / [signé Jean-François MugnierPollet] ; [préf. de Gilbert Barbier]. - [Dole] : [la Ville], [1989].
•
Michel Brunschwig
Michel Brunschwig
In : Icare, n° 152, 1er trimestre 1995
•
Philippe Dubosq
[Philippe Dubosq]
Documents en consultation sur place au centre de documentation du musée
•
Marcel Finance
Préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2004 - Dossier pédagogique.
47
Ciel d'espérance : l'aviation française libre, 1940-1943 : biographie de Marcel Finance,
Hérimoncourtois, compagnon de la Libération / écrite par le Club histoire du Collège
d'Hérimoncourt... - Hérimoncourt : Collège des quatre terres, [1982]
50 années d'aéronautique en Franche-Comté. - Hérimoncourt : Collège des Quatre Terres,
1985
Capitaine Marcel Finance (1918-1943) : Compagnon de la Libération
Notice biographique, 1 p.
•
Roland Gabriel
Convoi vers Mourmansk : un Franc-Comtois dans les Forces navales françaises libres /
Roland Gabriel
In : "1944 : souviens toi ! / ... Fédération des Amicales FFI du Doubs, Jura-Nord, Territoire de
Belfort.- 1994", p. 27-29
•
Capitaine Gaudet
Le bel exemple du capitaine Gaudet franc-comtois de la France libre
In : "La libération", [dossier des] : "Cahiers de l'Est Républicain", supplément de "L'Est
Républicain" du lundi 3 septembre 1984, p. 9
•
Mathey Henry
Henri Mathey : héros ordinaire d'une histoire extraordinaire
In : "Commémoration du 18 juin [1940]", [numéro spécial de] "Vu du Doubs", nº 32, juin
1990, p. 15
Le 6 juin 44, l'aviateur bisontin Henri Mathey couvrait le débarquement / Isabelle Horlans
In : "L'Est républicain", 6 juin 1984
L'inoubliable aventure d'un Bisontin dans les "Forces aériennes françaises libres" / Henri
Mathey,...
In : "1944 : souviens toi ! / ... Fédération des Amicales FFI du Doubs, Jura-Nord, Territoire de
Belfort.- 1994", p. 30-32 : carte
•
Jean-Pierre Sartin
Colonel Jean-Pierre Sartin (1917-1993) : Compagnon de la Libération
Notice biographique, 1 p.
Colonel Sartin
In : Résistance FFI, n° 20, 1994
•
Robert Souweine
L'extraordinaire périple de Robert Souweine / Joël Mény
In : "1944 : souviens toi ! / ... Fédération des Amicales FFI du Doubs, Jura-Nord, Territoire de
Belfort.- 1994", p. 23-26 : carte
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