profondeur stratégique, au sein de laquelle l’armée française va se reconstituer.
Par ailleurs, les colonies, bientôt émancipées, constituent un vivier de
combattants valeureux qui se battront pour la Libération de la France.
A l’attentisme préconisé par Pétain, le général de Gaulle évoque le monde
global ; un monde au sein duquel la France compte des Alliés fidèles. « La
France n’est pas seule » répète-t-il trois fois, anticipant sur la formidable
résistance des Anglais de l’été 1940 ou sur la future entrée en guerre des
Américains et de leur gigantesque et déterminante puissance industrielle.
Aux souffrances et aux sacrifices exigés par le Maréchal Pétain, le général de
Gaulle oppose, d’autres souffrances et d’autres sacrifices, mais eux, guidés par
l’espoir ; cette flamme vacillante de la Résistance qui ne doit pas s’éteindre !
Le Général de Gaulle sait les sacrifices consentis, le prix de la désobéissance
payés par ceux qui le rejoindront, les familles qu’on laisse, les vies brisées, le
déshonneur de la condamnation des autorités officielles. Mais, il oppose à cela,
un autre honneur, celui de la France, celui de la Résistance. Et cet écho fut
entendu par des centaines puis des milliers de Français qui rejoignirent la
capitale britannique.
Parmi, ceux-là, en septembre 1941, un jeune préfet de la Ville de Chartres, un
certain Jean Moulin. Ce dernier transforma, à son corps défendant, son destin
individuel en destin national. Son courage, sa force de caractère firent écho aux
sentiments d’une France humiliée mais qui, jamais, ne baissa les bras, trouvant
les forces pour se relever, pour résister.
Alors que nous approchons du 70ème anniversaire de sa mort, le 21 juin 1943, à
Caluire, il ne fait nul doute, que c’est aussi à travers l’espoir, porté par ce texte,
que Jean Moulin, comme tant d’autres avant lui et après lui, sacrifia sa vie pour
rendre sa liberté à la France.