
STRUCTURES G´
EOM´
ETRIQUES
Les vari´et´es (diff´erentiables et complexes) et les diff´erentes structures g´eom´etriques qu’elles sup-
portent seront pr´esentes constamment dans ce texte. Elles sont, en quelque sorte, le terrain sur
lequel tout se joue. J’ai jug´e utile d’en rappeler les d´efinitions. Les feuilletages et actions de
groupes ont ´et´e (et sont toujours) en majorit´e au centre de mes int´erˆets math´ematiques. Je leur
r´eserve donc la premi`ere place dans ces pr´eliminaires.
L’espace Rnmuni de son produit scalaire usuel hx, yi=Pd
i=1 xiyiest un objet important
en math´ematiques. Le fait qu’il poss`ede un syst`eme de coordonn´ees globales permet d’y
formuler plus ais´ement les probl`emes d’analyse et de g´eom´etrie. Les espaces topologiques
Mqui lui ressemblent localement sont appel´es vari´et´es topologiques de dimension n. Ils
sont tels que, pour tout point x∈M, il existe un voisinage ouvert Uet un hom´eomorphisme
ϕ:Rn−→ U; on dira que (U, ϕ) est une carte locale ou un syst`eme local de coordonn´ees
(x1,···, xn) = ϕ−1(x) sont les coordonn´ees de xdans la carte (U, ϕ). Si (V, ψ) est une
autre carte locale dans laquelle xa pour coordonn´ees (x′
1,···, x′
k), l’application ψ−1◦ϕ:
ϕ−1(U∩V)−→ ψ−1(U∩V) est un hom´eomorphisme tel que ψ−1◦ϕ(x1,· · · , xn) =
(x′
1,···, x′
n). On dira que ψ−1◦ϕest le changement de coordonn´ees de la carte (U, ϕ) `a la
carte (V, ψ). Il existe alors un recouvrement ouvert U={Ui}de l’espace Met une famille
d’hom´eomorphismes ϕi:Rn−→ Ui. Le syst`eme {Ui, ϕi}est appel´e atlas d´efinissant la
vari´et´e M.
Soit Mune vari´et´e topologique de dimension nd´efinie par un atlas (Ui, ϕi) ; on dira
que Mest une vari´et´e diff´erentiable si, pour toute paire (i, j) telle que Ui∩Uj6=∅, le
changement de coordonn´ees ϕ−1
j◦ϕiest de classe C∞.
Supposons npair ´egal `a 2met identifions R2m`a Cm`a l’aide de l’isomorphisme
(d’espaces vectoriels r´eels) (x1, y1,···, xm, ym)∈R2m−→ (x1+iy1,···, xm+iym)∈Cm.
On dira que Mest une vari´et´e complexe de dimension msi tous les changements de coor-
donn´ees ϕ−1
j◦ϕi:ϕ−1
i(U∩V)⊂Cn−→ ϕ−1
j(U∩V)⊂Cmsont des biholomorphismes
(i.e. ϕ−1
j◦ϕiet son inverse ϕ−1
i◦ϕjsont holomorphes). Localement, un point sera rep´er´e
par ses coordonn´ees complexes (z1,···, zm).
On dira que la vari´et´e Mest connexe, compacte... si l’espace topologique sous-jacent
Mest connexe, compact... La notion de vari´et´e diff´erentiable et celle de vari´et´e complexe
sont centrales en g´eom´etrie diff´erentielle et g´eom´etrie complexe.
Pr´ecisons quelques notations qui nous serviront dans toute la suite. On se donne une
vari´et´e Mconnexe de dimension n.
•Un syst`eme de coordonn´ees locales au voisinage d’un point x∈Msera la donn´ee
d’un ouvert Ucontenant xet d’un diff´eomorphisme ϕ:Rn−→ Utel que le point xait
pour coordonn´ees (x1,···, xn) = ϕ−1(x).
•C∞(M) est l’alg`ebre des fonctions complexes de classe C∞sur M.
•T M est le fibr´e tangent `a M; pour chaque x∈M, sa fibre TxMest un espace
vectoriel r´eel de dimension n;T M est une vari´et´e diff´erentiable connexe de dimension 2n
et on a une projection canonique π:T M −→ Mtelle que π−1(x) = TxM.
Beaucoup de structures g´eom´etriques peuvent ´eventuellement ˆetre d´efinies sur une vari´et´e
diff´erentiable. On vient d’en donner une : la structure complexe (n’importe quelle vari´et´e
n’en supporte pas bien sˆur). Nous en introduirons au fur et `a mesure de nos besoins. Nous
commencerons par la notion de structure feuillet´ee.
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