L’a
ˆge moyen de de
´but des troubles est de 20,8 9,3 ans.
Le nombre moyen d’e
´pisodes de
´pressifs est de 9,6 9,5. Le
nombre moyen d’e
´pisodes maniaques est de 7,4 9.
En ce qui concerne la me
´dication, quatre sujets prennent du
Lithium (23,5 %) et 13 un autre thymore
´gulateur (76,5 %).
Le nombre moyen d’hospitalisations est de 3,1 2,9.
Le nombre moyen de tentatives de suicide est de 0,9 0,9.
Si nous revenons plus en de
´tail sur ces trois groupes, nous
constatons :
trois groupes homoge
`nes sur le plan de la re
´partition des
sexes, de la dure
´e de l’e
´volution de la maladie, du diagnostic
de la maladie (tous diagnostique
´s bipolaires de type I), la
seule diffe
´rence statistique apparaissant entre la moyenne
d’a
ˆge entre le groupe 2 et le groupe 3 significativement plus
jeune (p. inf. 0,02) ;
tous ces patients sont donc caracte
´rise
´s par une longue
e
´volution des troubles, la prise d’un traitement thymo-
re
´gulateur (compliance ve
´rifie
´e par les dosages plasmatiques)
et des fluctuations e
´motionnelles encore invalidantes ;
tous pre
´sentent au moins un trouble pathologique de la
personnalite
´documente
´par une psychome
´trie le plus souvent
et dont les dimensions de personnalite
´ont e
´te
´appre
´hende
´es
par le TCI de Cloninger dont nous ne rapporterons pas ici les
re
´sultats ;
le Mini rapporte une comorbidite
´anxieuse e
´galement
comparable : dans le groupe 1, quatre phobiques sociaux
et deux troubles anxieux ge
´ne
´ralise
´s (TAG) ; dans le second
groupe, deux phobiques sociaux et deux TAG et, enfin, pour
le groupe 3, trois phobiques sociaux et trois sujets TAG.
5.2. Re
´sultats psychologiques
Le premier groupe de MBCT visait a
`observer la faisabilite
´
de l’instruction de la pleine conscience chez des patients
bipolaires I qui pre
´sentaient, par ailleurs, un ensemble de
comorbidite
´s.
Les six patients volontaires du premier groupe ont assiste
´a
`
toutes les se
´ances. Ils e
´taient participatifs pendant toutes les
approches enseigne
´es et interactifs quant au partage de
l’expe
´rience e
´motionnelle. Ces patients ont pu identifier de
`s
le premier exercice dit « du grain de raisin » leur impatience,
leur de
´couverte d’e
ˆtre tre
`s difficilement et de manie
`re
extre
ˆmement fugace dans le temps pre
´sent.
Les participants du groupe 2 ont e
´te
´e
´galement tre
`s pre
´sents
aux se
´ances, tre
`s engage
´s (nombreux e
´changes pendant et en
dehors des se
´ances : te
´le
´chargements internet et de leurs
expe
´riences individuelles) ; en revanche, le troisie
`me groupe a
e
´te
´particulie
`rement plus instable : un seul des six participants a
suivi les huit se
´ances, un autre s’est absente
´une fois alors que
deux ne sont venus pour diverses raisons qu’a
`cinq se
´ances et
qu’un sujet n’a suivi que quatre des enseignements sur huit. Les
quatre sujets les plus absents e
´taient deux femmes et deux
hommes, les plus jeunes du groupe.
Les quelques diffe
´rences cliniques indiquent, d’une part, que
les patients les plus a
ˆge
´s sont les plus assidus au training des
huit se
´ances, avec pour hypothe
`ses qu’ils recherchent des
outils, des de
´marches pour aller mieux et que leur niveau de
motivation est probablement supe
´rieur.
5.2.1. Re
´sultats psychologiques avant traitement
L’e
´valuation clinique et psychologique ne rapporte aucune
souffrance de
´pressive ni maniaque significative.
5.2.2. Re
´sultats psychologiques apre
`s MBCT
Ces re
´sultats seront pre
´sente
´s sur deux groupes, soit un total
de 12 sujets. Compte tenu de la diffe
´rence significative des deux
groupes en termes d’a
ˆge (p. inf. 0,02), nous serons oblige
´sde
pre
´senter les re
´sultats se
´pare
´ment.
Concernant les e
´chelles et questionnaires d’appre
´ciation de
la de
´pression, de la manie et de l’anxie
´te
´, il n’existe aucune
diffe
´rence significative avant et apre
`s traitement MBCT, tous
les patients e
´tant euthymiques avant de de
´marrer la the
´rapie.
Nous n’observons e
´galement aucune diffe
´rence significative
sur les questionnaires cognitifs dont la DAS, donc pas de
diminution de la re
´activite
´cognitive au retest a
`deux mois.
Concernant les deux autoquestionnaires MAS et Kentucky,
il n’existe pas non plus de diffe
´rence significative avant et
apre
`s.
Si nous regardons de plus pre
`s les re
´sultats obtenus par
chacun des patients, nous constatons des re
´sultats tre
`s
he
´te
´roge
`nes : environ quatre patients sur six ame
´liorent leurs
scores KIM apre
`s l’enseignement MBCT. En revanche, les
patients qui seront les plus absents sont ceux qui ont un score
KIM le plus bas, toujours infe
´rieur a
`25.
La sous-e
´chelle conscience de soi pre
´sente des scores
effondre
´s pour les patients les moins observants (absence a
`trois
se
´ances). En revanche, les scores « acceptation sans jugement »
sont extre
ˆmement e
´leve
´s chez ces 12 patients.
6. Discussion
Cette premie
`re expe
´rience avec des patients bipolaires
euthymiques sous thymore
´gulateurs est un ve
´ritable succe
`s
quant a
`la faisabilite
´de la the
´rapie.
Nous avons ainsi confirme
´notre premie
`re hypothe
`se de
pouvoir apprendre a
`des patients bipolaires des strate
´gies de
de
´centration comple
´mentaires a
`celles de la the
´rapie cognitive.
Cette faisabilite
´avait e
´te
´confirme
´eenpremierparKanny
et Williams en 2007 qui ont conduit une the
´rapie MBCT en
huit se
´ances chez 50 patients de
´prime
´s symptomatiques
malgre
´le traitement antide
´presseur, cinq de ces patients
pre
´sentant un trouble bipolaire. Les mesures effectue
´es
consistaient en une mesure de l’acceptabilite
´de la the
´rapie
et l’e
´volution du score au BDI. Parmi les cinq patients
bipolaires, le BDI ne s’ame
´liorait pas significativement, sauf
pour le plus de
´prime
´d’entre eux, sans que la re
´duction
n’atteigne les 50 %. Il montrait que ces cinq patients
bipolaires en souffrance de
´pressive mode
´re
´e avaient pu suivre
l’enseignement MBCT classique pendant les huit se
´ances de
deux heures.
L’ensemble des patients avait be
´ne
´ficie
´e
´galement d’une
prise en charge de TCC dans l’anne
´e qui pre
´ce
´dait
l’enseignement MBCT.
C. Mirabel-Sarron et al. / Annales Me
´dico-Psychologiques 167 (2009) 686–692 689