Nous avons lu pour vous En premier lieu, le mien, inspiré de la psychanalyse. Non pas l’écoute traditionnelle, capable de faire revivre des souvenirs demeurés inconscients. Mais un abord pluridisciplinaire du patient, avec partage des affects entre intervenants afin de saisir les vécus de ce patient qui ne peut les exploiter clairement. En fait, c’est accéder à des relations perturbantes très précoces dans la vie de l’enfant. Relations donnant lieu à un mécanisme de « clivage » qui masque le nœud de la perturbation psychique. Travail difficile donc pour aller au plus profond du fonctionnement mental du patient. Une seconde approche est celle des thérapies « cognitivocomportementales », d’une efficacité certaine mais en demeurant plus superficielle, à vrai dire à un moindre coût de temps et d’énergie dépensés pour obtenir des résultats. Les deux approches sont donc valables mais à une profondeur différente. Tout dépend dans un pays des acteurs et de la mise en place concrète des techniques. Les Canadiens francophones ont opté pour la pratique et la diffusion du cognitivisme. C’est ainsi qu’invité royalement 15 jours chez eux pour participer à l’enseignement, je ne suis même pas cité dans le livre dirigé par Jocelyne Aubut (sauf dans la bibliographie du chapitre rédigé par des Français). Les dernières pages du livre de Pierre Delteil, faisant le point par rapport à une situation difficile, proposent de manière très réaliste une complétude par la prise en charge thérapeutique, sans pour autant mettre de côté l’importance de l’apport sanctionnel pour des actes antisociaux. Tout cela donne à réfléchir sur la nature de la pathologie et la manière de l’aborder, face à la complexité de la nature humaine sans cesse en évolution, demandant à revoir périodiquement nos concepts de base. 613 Les troubles bipolaires. De la cyclothymie au syndrome maniaco-dépressif, C. MirabelSarron, I. Leygnac-Solignac. Dunod, Paris (2009) Objets d’une intense médiatisation dans le milieu médical depuis plusieurs années, les troubles bipolaires sont désormais plus présents à l’esprit des cliniciens, ce qui est une bonne chose : ce trouble fréquent (environ 2 % de la population générale) est souvent diagnostiqué avec pas mal de retard (qu’on évalue à environ dix ans en moyenne). Et une fois diagnostiqué, les difficultés pour une prise en charge optimale ne manquent pas, comme dans la plupart des vulnérabilités chroniques. Le livre de Christine Mirabel-Sarron et Isabelle LeygnacSolignac propose une synthèse très complète, précisément centrée sur ces difficultés de prise en charge. Après de brefs rappels sur la clinique et les traitements médicamenteux, l’essentiel du livre (220 pages sur 250) est consacré à la manière dont les cliniciens vont pouvoir améliorer l’accompagnement de leurs patients bipolaires. La dimension psychoéducative est donc largement abordée (déceler les réticences autour du diagnostic et du traitement médicamenteux), ainsi que les techniques comportementales lors des phases dépressives, ou prodromiques. La question de la prévention des rechutes est évidemment l’objet d’un gros chapitre. Tel quel, ce manuel représente une excellente synthèse du savoir que doit posséder chaque clinicien pour offrir à ses patients bipolaires les meilleures chances de stabilisation, dans le cadre d’une bonne alliance thérapeutique. C. Balier Le Mollad, 38120 Proveyzieux, France C. André Consultations, service SHU, centre hospitalier Sainte-Anne, 7, rue Cabanis, 75014 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Disponible sur Internet le 23 octobre 2009 Disponible sur Internet le 22 octobre 2009 doi:10.1016/j.encep.2009.07.002 doi:10.1016/j.encep.2009.07.001