000Edition : Imprimerie Empreinte
PARCOURS DIVERSIFIÉS
TRAVAUX CROISÉS
1998-
SENSIBILISER À LESPACE CONSTRUIT
LʼEXPÉRIENCE DʼUN PARTENARIAT
COLLÈGES DE FRANCHE-COMTÉ
Le ministère de l’Éducation natio-
nale et celui de la Culture et de la
communication souhaitent que les
jeunes bénéficient d’une éduca-
tion artistique et culturelle de la
maternelle à l’université.
La fédération des CAUE (Conseil
d’architecture, d’urbanisme et
d’environnement) est partie pre-
nante à la réalisation de cet
objectif.
Apprendre à connaître les espa-
ces architecturaux anciens et
contemporains est une source de
découvertes variées : historiques,
géographiques, littéraires, tech-
niques, esthétiques. Des ensei-
gnants et des architectes ont
compris la richesse d’un travail
en commun. Dans le cadre de
parcours diversifiés et de travaux
croisés, ils ont, dans dix-huit col-
lèges, testé avec succès cette
collaboration fondée sur la multi-
disciplinarité et les concepts
architecturaux.
Les comptes-rendus sont évoca-
teurs de l’intérêt que suscitent ces
pratiques innovantes et de l’im-
pact qu’elles ont sur des élèves
dont elles aiguisent la curiosité.
Dès à présent quinze projets se
mettent en place pour cette nou-
velle année scolaire. Nous nous
félicitons donc de cet effort qui
s’inscrit dans la durée et la
recherche de l’excellence.
Aleth Manin
Recteur de l’Académie de Besançon
Dans leur protocole d’accord de 1993 et lors de la
signature d’une circulaire commune en 1998, le
ministère de l’Éducation nationale et le ministère
de la Culture et de la communication ont eu la
volonté de privilégier la sensibilisation du public
scolaire à son environnement, et plus particulière-
ment à celui de l’espace construit. Avec le
concours de la fédération des CAUE (Conseil
d’architecture, d’urbanisme et d’environnement),
l’enjeu majeur est de mettre les élèves au contact
direct de professionnels de l’architecture, de leur
donner des outils de lecture qui leur permettent
de porter un regard averti sur ce qui les entoure.
Les comptes-rendus des expérimentations
menées dans dix-huit collèges de 1998 à 2000
témoignent de la richesse et de la variété des col-
laborations avec les professionnels de l’architectu-
re et de l’inventivité des équipes quant à l’appro-
che pédagogique du thème retenu et à la façon de
donner aux élèves un vocabulaire spécifique.
Ces pratiques innovantes mises en œuvre dans le
cadre des parcours diversifiés et des travaux
croisés ont ainsi donné aux élèves l’occasion de
productions riches et variées, avec une nette
orientation interdisciplinaire permettant de déve-
lopper des compétences et de réinvestir les
savoirs acquis ; ceci grâce aux compétences de
l’architecte qui a accompagné les projets en
apportant son approche de spécialiste en concer-
tation avec les enseignants.
Il est certain que l’ensemble de ces expériences
donnera aux élèves l’occasion de considérer
l’espace construit avec un autre regard et d’en
faire les futurs acteurs de la vie citoyenne.
La poursuite de cette entreprise dans quinze éta-
blissements cette année démontre tout l’intérêt
d’une telle collaboration.
Dominique de Boisjolly
Directrice régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté
L’émotion ou les sensations architecturales et spatiales font partie
de ce qui, dès le plus jeune âge, avive la sensibilité et marque la
mémoire. Faite d’objets visibles, d’échelles éprouvées, d’espaces
parcourus, l’architecture jalonne notre vie quotidienne et, c’est une
évidence, l’affecte ou l’enrichit. Expression particulièrement forte
du jeu social et de la mise en œuvre de techniques, l’architecture
s’inscrit dans un site et un territoire qu’elle qualifie. Monumentale
ou anonyme, elle donne corps à ce qu’on appelle l’urbanisme. En
réponse à une commande et à un programme, elle engendre des
formes, des espaces et une fonctionnalité dont les valeurs plas-
tiques et la portée symbolique constituent des faits culturels
majeurs.
Mais paradoxalement, jusqu’à une période récente, l’école n’a que
faiblement pris en compte toutes ces dimensions dans la formation
générale des élèves. Notre système scolaire a, en effet, trop sou-
vent réduit la sensibilisation à l’architecture à une présentation de
monuments représentatifs des grandes civilisations. C’est pourquoi
on observe aujourd’hui avec intérêt le développement de démarches
pédagogiques qui visent à entrecroiser de manière féconde explo-
ration plastique, analyse des techniques, place dans l’histoire,
enquête sur les conditions de réalisation, attention au développe-
ment urbain, bref à tout ce qui donne forme et sens au bâti.
Il convient de saluer ici la richesse des actions conduites dans ce
domaine par des professeurs appartenant à plusieurs disciplines et
travaillant le plus souvent en équipe dans le cadre de dispositifs
pédagogiques mis en place depuis peu au sein des collèges (« les
parcours diversifiés » et « les travaux croisés » ). Avec le soutien
actif d’une jeune architecte, ces professeurs se sont attachés à
faire découvrir à leurs élèves, selon des cheminements variés et
avec des ambitions différentes, des édifices ou des ensembles
architecturaux de proximité. Et c’est bien à partir d’expériences
comme celles-ci que la formation donnée en collège pourra intég-
rer, de manière volontariste et raisonnée, une approche tout à la
fois sensible et informée des phénomènes architecturaux et urbains.
Déclinaison régionale d’une action lancée et soutenue conjointement
par le ministère de l’éducation nationale et le ministère de la cul-
ture, les initiatives conduites dans l’académie de Besançon doivent
beaucoup à l’implication exemplaire de la cellule d’action culturelle
du rectorat, en partenariat étroit avec la DRAC et les CAUE -plus
particulièrement celui du Doubs qui a assumé une efficace coordi-
nation- et au soutien de multiples acteurs locaux et départemen-
taux. Que tous soient vivement remerciés.
Jean-Louis Langrognet
Inspecteur général de l’Éducation nationale
À travers ce bilan, nous souhaitons vous faire découvrir
les projets de sensibilisation à l’espace construit qui ont
été menés par dix-huit collèges de Franche-Comté.
La spécificité de cette expérience tient aux multiples par-
tenariats qui l’ont fait naître et en ont fait sa richesse.
C’est en tout premier lieu la volonté d’échange entre l’é-
ducation nationale, la culture et les CAUE du Doubs, du
Jura et de la Haute-Saône qui a permis la mise en place
et le financement de ce projet sur l’ensemble de la région.
Ce partenariat s’est traduit plus particulièrement par un
travail hebdomadaire entre Lucie Richard, architecte, et
Viviane Lalire, professeur d’arts plastiques, responsable
du domaine architecture à l’Action culturelle. Il nous a
permis de croiser et d’enrichir nos approches des ques-
tions de pédagogie à l’espace construit.
Cette volonté d’échange s’est par ailleurs traduite par un
travail en équipe entre professionels CAUE et profes-
seurs des collèges, par l’imagination de démarches cohé-
rentes où chacun peut trouver sa place.
Enfin, c’est aussi un effort remarquable de la part des
professeurs qui ont souhaité fédérer leurs disciplines
autour d’un projet commun.
Réalisé à partir des informations écrites et graphiques
qu’ont bien voulu nous fournir les équipes enseignantes et
de la mémoire de l’architecte CAUE qui a accompagné
les professeurs et les élèves, ce bilan se veut le plus
exhaustif possible.
Il ne s’agit pas d’en cacher les écueils ou de communi-
quer un point de vue, une analyse d’enseignant, d’archi-
tecte ou d’élu, mais bien de permettre à chacun de se
forger sa propre opinion sur les projets menés par les
élèves.
Aujourd’hui, Karine Terral, jeune architecte, rejoint l’équi-
pe du CAUE du Doubs pour animer l’action pédagogique
dans les collèges des départements du Doubs, du Jura et
de la Haute-Saône. C’est donc dans une dynamique
renouvelée, que nous poursuivrons et enrichirons notre
action.
En espérant que ce bilan suscitera la curiosité et l’envie
d’entreprendre, nous vous souhaitons une bonne lecture.
Alain Marguet
Président du CAUE du Doubs
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