SENSIBILISER À L’ESPACE CONSTRUIT LʼEXPÉRIENCE DʼUN PARTENARIAT COLLÈGES DE FRANCHE-COMTÉ PARCOURS DIVERSIFIÉS TRAVAUX CROISÉS 1 9 9 8 - Edition : Imprimerie Empreinte 000 Le ministère de l’Éducation nationale et celui de la Culture et de la communication souhaitent que les jeunes bénéficient d’une éducation artistique et culturelle de la maternelle à l’université. La fédération des CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) est partie prenante à la réalisation de cet objectif. Apprendre à connaître les espaces architecturaux anciens et contemporains est une source de découvertes variées : historiques, géographiques, littéraires, techniques, esthétiques. Des enseignants et des architectes ont compris la richesse d’un travail en commun. Dans le cadre de parcours diversifiés et de travaux croisés, ils ont, dans dix-huit collèges, testé avec succès cette collaboration fondée sur la multidisciplinarité et les concepts architecturaux. Les comptes-rendus sont évocateurs de l’intérêt que suscitent ces pratiques innovantes et de l’impact qu’elles ont sur des élèves dont elles aiguisent la curiosité. Dès à présent quinze projets se mettent en place pour cette nouvelle année scolaire. Nous nous félicitons donc de cet effort qui s’inscrit dans la durée et la recherche de l’excellence. Aleth Manin Recteur de l’Académie de Besançon Dans leur protocole d’accord de 1993 et lors de la signature d’une circulaire commune en 1998, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture et de la communication ont eu la volonté de privilégier la sensibilisation du public scolaire à son environnement, et plus particulièrement à celui de l’espace construit. Avec le concours de la fédération des CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement), l’enjeu majeur est de mettre les élèves au contact direct de professionnels de l’architecture, de leur donner des outils de lecture qui leur permettent de porter un regard averti sur ce qui les entoure. Les comptes-rendus des expérimentations menées dans dix-huit collèges de 1998 à 2000 témoignent de la richesse et de la variété des collaborations avec les professionnels de l’architecture et de l’inventivité des équipes quant à l’approche pédagogique du thème retenu et à la façon de donner aux élèves un vocabulaire spécifique. Ces pratiques innovantes mises en œuvre dans le cadre des parcours diversifiés et des travaux croisés ont ainsi donné aux élèves l’occasion de productions riches et variées, avec une nette orientation interdisciplinaire permettant de développer des compétences et de réinvestir les savoirs acquis ; ceci grâce aux compétences de l’architecte qui a accompagné les projets en apportant son approche de spécialiste en concertation avec les enseignants. Il est certain que l’ensemble de ces expériences donnera aux élèves l’occasion de considérer l’espace construit avec un autre regard et d’en faire les futurs acteurs de la vie citoyenne. La poursuite de cette entreprise dans quinze établissements cette année démontre tout l’intérêt d’une telle collaboration. Dominique de Boisjolly Directrice régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté L’émotion ou les sensations architecturales et spatiales font partie de ce qui, dès le plus jeune âge, avive la sensibilité et marque la mémoire. Faite d’objets visibles, d’échelles éprouvées, d’espaces parcourus, l’architecture jalonne notre vie quotidienne et, c’est une évidence, l’affecte ou l’enrichit. Expression particulièrement forte du jeu social et de la mise en œuvre de techniques, l’architecture s’inscrit dans un site et un territoire qu’elle qualifie. Monumentale ou anonyme, elle donne corps à ce qu’on appelle l’urbanisme. En réponse à une commande et à un programme, elle engendre des formes, des espaces et une fonctionnalité dont les valeurs plastiques et la portée symbolique constituent des faits culturels majeurs. Mais paradoxalement, jusqu’à une période récente, l’école n’a que faiblement pris en compte toutes ces dimensions dans la formation générale des élèves. Notre système scolaire a, en effet, trop souvent réduit la sensibilisation à l’architecture à une présentation de monuments représentatifs des grandes civilisations. C’est pourquoi on observe aujourd’hui avec intérêt le développement de démarches pédagogiques qui visent à entrecroiser de manière féconde exploration plastique, analyse des techniques, place dans l’histoire, enquête sur les conditions de réalisation, attention au développement urbain, bref à tout ce qui donne forme et sens au bâti. Il convient de saluer ici la richesse des actions conduites dans ce domaine par des professeurs appartenant à plusieurs disciplines et travaillant le plus souvent en équipe dans le cadre de dispositifs pédagogiques mis en place depuis peu au sein des collèges (« les parcours diversifiés » et « les travaux croisés » ). Avec le soutien actif d’une jeune architecte, ces professeurs se sont attachés à faire découvrir à leurs élèves, selon des cheminements variés et avec des ambitions différentes, des édifices ou des ensembles architecturaux de proximité. Et c’est bien à partir d’expériences comme celles-ci que la formation donnée en collège pourra intégrer, de manière volontariste et raisonnée, une approche tout à la fois sensible et informée des phénomènes architecturaux et urbains. Déclinaison régionale d’une action lancée et soutenue conjointement par le ministère de l’éducation nationale et le ministère de la culture, les initiatives conduites dans l’académie de Besançon doivent beaucoup à l’implication exemplaire de la cellule d’action culturelle du rectorat, en partenariat étroit avec la DRAC et les CAUE -plus particulièrement celui du Doubs qui a assumé une efficace coordination- et au soutien de multiples acteurs locaux et départementaux. Que tous soient vivement remerciés. Jean-Louis Langrognet Inspecteur général de l’Éducation nationale À travers ce bilan, nous souhaitons vous faire découvrir les projets de sensibilisation à l’espace construit qui ont été menés par dix-huit collèges de Franche-Comté. La spécificité de cette expérience tient aux multiples partenariats qui l’ont fait naître et en ont fait sa richesse. C’est en tout premier lieu la volonté d’échange entre l’éducation nationale, la culture et les CAUE du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône qui a permis la mise en place et le financement de ce projet sur l’ensemble de la région. Ce partenariat s’est traduit plus particulièrement par un travail hebdomadaire entre Lucie Richard, architecte, et Viviane Lalire, professeur d’arts plastiques, responsable du domaine architecture à l’Action culturelle. Il nous a permis de croiser et d’enrichir nos approches des questions de pédagogie à l’espace construit. Cette volonté d’échange s’est par ailleurs traduite par un travail en équipe entre professionels CAUE et professeurs des collèges, par l’imagination de démarches cohérentes où chacun peut trouver sa place. Enfin, c’est aussi un effort remarquable de la part des professeurs qui ont souhaité fédérer leurs disciplines autour d’un projet commun. Réalisé à partir des informations écrites et graphiques qu’ont bien voulu nous fournir les équipes enseignantes et de la mémoire de l’architecte CAUE qui a accompagné les professeurs et les élèves, ce bilan se veut le plus exhaustif possible. Il ne s’agit pas d’en cacher les écueils ou de communiquer un point de vue, une analyse d’enseignant, d’architecte ou d’élu, mais bien de permettre à chacun de se forger sa propre opinion sur les projets menés par les élèves. Aujourd’hui, Karine Terral, jeune architecte, rejoint l’équipe du CAUE du Doubs pour animer l’action pédagogique dans les collèges des départements du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône. C’est donc dans une dynamique renouvelée, que nous poursuivrons et enrichirons notre action. En espérant que ce bilan suscitera la curiosité et l’envie d’entreprendre, nous vous souhaitons une bonne lecture. Alain Marguet Président du CAUE du Doubs SOMMAIRE G É N É R A L SENSIBILISER À LʼESPACE CONSTRUIT DÉFINITION DU PROJET PAGE 8 PAGE 10 PAGE 12 PAGE 14 PAGE 16 PAGE 18 PAGE 74 SOURCES DOCUMENTAIRES PAGE 135 RÉALISATION PAGE 137 MISE EN PLACE DU PROJET : UN CONTEXTE FAVORABLE OBJECTIFS PARCOURS DIVERSIFIÉS ET TRAVAUX CROISÉS LES CAUE PARCOURS DIVERSIFIÉS ET TRAVAUX CROISÉS DÉFINITION DANS LE BULLETIN OFFICIEL DE L’ÉDUCATION NATIONALE LES PARTENAIRES JUILLET 2000 DÉROULEMENT DES PROJETS PRINCIPE SUR UNE ANNÉE SCOLAIRE SOMMAIRE THÉMATIQUE SOMMAIRE PROJETS 1998 - 1999 SOMMAIRE PROJETS 1999 - 2000 7 DÉFINITION DU PROJET MISE EN PLACE DU PROJET : UN CONTEXTE FAVORABLE Le projet de sensibilisation à l’espace construit fut initié en 1997 par l’Education nationale, le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement du Doubs, en partenariat avec les CAUE du Jura et de la Haute-Saône ; les Services départementaux de l’architecture et du patrimoine ; la Direction régionale des affaires culturelles de FrancheComté et l’Ordre des architectes. Dans le cadre des parcours diversifiés, les premiers projets s’élaborent à la rentrée scolaire 1998. Ils s’inscrivent dans l’esprit de la circulaire du 22 juillet 1998, signée conjointement par le ministre de la Culture, Catherine Trautmann et le ministre de l’Education nationale, Claude Allègre. Ils s’appuient sur la convention signée le 27 novembre 1997 entre le Ministère de la culture, la Direction de l’architecture et du patrimoine et la Fédération nationale des CAUE. Cette convention vise à « favoriser les coopérations au niveau régional entre les CAUE et les DRAC ». OBJECTIFS L’objectif poursuivi est d’introduire dans le cursus scolaire une approche culturelle et sensible de l’architecture, permettant de toucher le plus grand nombre d’élèves. Loin de l’idée de former des « architectes en herbe », ce projet a pour but d’apporter une ouverture culturelle à partir des programmes officiels des différentes disciplines enseignées au collège. PARCOURS DIVERSIFIÉS ET TRAVAUX CROISÉS : DES STRUCTURES SPÉCIFIQUES AU SEIN DES COLLÈGES L’orientation des sujets d’étude et la spécificité des projets décrits tiennent tout particulièrement aux structures dans lesquelles ils s’inscrivent. Les parcours diversifiés et travaux croisés impliquent : - une approche transdisciplinaire par l’engagement de professeurs de diverses disciplines : arts plastiques, histoire-géographie, lettres, éducation civique, technologie, géométrie, langues étrangères, - des rercherches répondant aux objectifs fixés par les programmes pédagogiques des disciplines investies dans le projet aux niveaux 5e ou 4e, - un engagement du collège : choix des créneaux horaires favorisant un réel travail en interdisciplinarité. LES CAUE La spécificité des CAUE en matière de pédagogie à l’espace tient tout particulièrement au fait qu’ils apportent aux professeurs et aux élèves le regard d’un professionnel de l’espace, une approche à la fois transversale, synthétique et pointue par la maîtrise des différentes échelles d’appréhension : - l’échelle du temps : contextualiser, comprendre les contraintes et les enjeux de la fabrication de l’espace construit par la mise en relation avec son contexte politique, économique, social, culturel, technologique, - l’échelle de l’espace : aborder aussi bien la lecture d’un bâtiment, d’un espace public, d’une ville, d’un territoire, d’une échelle locale à une échelle internationale, - et le processus de conception et de production de l’espace. Le rôle des CAUE se définit à plusieurs niveaux. Ils élaborent des outils pédagogiques en rapport avec les thèmes abordés dans les collèges. Ils définissent et élaborent avec les équipes enseignantes les axes de recherche, la démarche et les objectifs sur une ou deux années scolaires. Ils interviennent dans les classes à partir d’un programme défini préalablement : diaporamas, séquences pédagogiques s’appuyant sur des séries d’exercices, organisation de visites. Ils participent à la formation des professeurs investis dans les projets de sensibilisation à l’espace construit par la mise en place de conférences ; en organisant les visites de sites et d’édifices ; en permettant des échanges d’expériences entre professeurs. 9 PARCOURS DIVERSIFIÉS ET TRAVAUX CROISÉS DÉFINITION DANS LE BULLETIN OFFICIEL DE LʼEDUCATION NATIONALE Extraits de « Enseignement élémentaire et secondaire », BO N°106, mars 1997 Les parcours diversifiés « Les parcours diversifiés doivent contribuer à faire accéder des élèves différents aux objectifs communs de savoirs et de savoir-faire qui doivent être atteints au terme du cycle central. Visant à construire les apprentissages en valorisant les domaines d’excellence des élèves, ils relèvent d’une pédagogie de détour qui donne sens à la formation et fait saisir aux élèves la finalité des apprentissages. Ils concernent tous les élèves et, s’ils doivent leur offrir une marge d’initiative en s’appuyant sur leur adhésion, voire sur leur choix, il importe de leur faire comprendre qu’il ne s’agit en aucun cas d’activités périphériques mais que les parcours diversifiés s’inscrivent pleinement dans les objectifs d’apprentissage des disciplines. Il convient donc de les différencier clairement des activités périscolaires ou facultatives, dont l’intérêt est incontestable mais les objectifs différents, de même que des activités de soutien visant une remédiation dans un domaine particulier. Il s’agit d’apprendre autrement, à l’occasion d’activités motivantes et valorisantes, ce qui s’inscrit au cœur des finalités essentielles du collège. La souplesse horaire en facilite l’organisation. Elle permet de les inscrire dans l’horaire de l’élève et en fait des moments d’enseignement à part entière. Dans le cadre de la logique du cycle central, ils peuvent être conçus dans la continuité des deux niveaux. Il appartient à chaque établissement de définir les objectifs précis et l’organisation des parcours diversifiés. Leur élaboration associe l’ensemble des membres de l’équipe éducative dans une démarche qui intègre trois facteurs déterminants : le projet pédagogique de l’établissement, les ressources disponibles, l’intérêt bien identifié des élèves. Le dispositif retenu doit être soumis au conseil d’administration. Les parcours peuvent être construits, par exemple, pour l’année, dans une classe à dominante, organisée autour d’un projet ancré sur une ou plusieurs disciplines, ou bien en ateliers trimestriels ou semestriels, ou bien encore en journées banalisées. L’établissement choisit les thèmes ou objets communs, les objectifs transversaux ou complémentaires qui permettront de mobiliser les démarches spécifiques aux diverses disciplines. En tout état de cause, prendre en compte la diversité des élèves ne saurait se limiter à traiter la difficulté scolaire, et mettre en œuvre des parcours diversifiés ne se confond pas avec une pédagogie de soutien. ll n’est guère souhaitable de proposer des « classes avec parcours » et des « classes sans parcours », non plus que de confondre classe à dominante et classe de niveau ; prendre appui sur le choix des élèves pour constituer des groupes permet en général d’éviter cet écueil. L’information des familles et des élèves doit être prévue de façon à susciter des choix motivés : l’élève qui doit pouvoir bénéficier d’une possibilité de choix, doit comprendre clairement que le ou les parcours retenus s’inscrivent dans son horaire obligatoire. Un ensemble d’ateliers permettant à l’élève de composer un parcours personnel constitue l’un des moyens d’augmenter les possibilités de choix, et donc d’initiative, des élèves. L’évaluation des acquis des élèves est nécessaire. Elle suppose que les équipes déterminent des critères en fonction des objectifs visés, pour mesurer les acquisitions des élèves en termes de méthodes, de savoirfaire, de pratique de la langue, de contenus liés aux champs disciplinaires concernés. Nombre d’établissements incluent également dans l’évaluation une appréciation portée sur l’engagement des élèves dans les activités proposées. Les parcours diversifiés demeurent un champ d’innovation et n’ont de sens que fondés sur les capacités d’initiative des établissements et la mobilisation des équipes. Proposer aux établissements des modèles ne peut avoir de portée réelle. En revanche, il est nécessaire de favoriser les échanges d’expériences et de répondre aux demandes d’accompagnement des équipes. Ce travail d’animation demande l’implication des formateurs et des corps d’inspection. De même, il est tout à fait indispensable que les réflexions des équipes soient soutenues et confortées par les inspecteurs des disciplines concernées. » Supplément au BO n° 23, juin 1999 Travaux croisés, réalisations pluridisciplinaires en 4e « Objectifs : - Valoriser la réalisation, la fabrication, la production d’un projet impliquant plusieurs disciplines. - Favoriser un travail pluridisciplinaire pour assurer une plus grande continuité et cohérence des savoirs. - Entraîner les élèves à mener un projet jusqu’à sa réalisation finale, développer leur autonomie. - Encourager le travail d’équipe des enseignants de disciplines différentes. - Prolonger les parcours diversifiés en 5e en les renforçant. Modalités : - En classe de 5e, dans les parcours diversifiés, l’élève aura déjà mis en place les bases d’un travail autonome (individuel ou en groupe) dans une approche pluridisciplinaire. Il aura également pris l’habitude de travailler avec plusieurs enseignants et de construire des passerelles entre les enseignements. Les travaux croisés en classe de 4e lui permettront d’affirmer les compétences déjà développées en 5e. - Les réalisations demandées aux élèves peuvent être de différentes natures : enquête, expérience ou fabrication d’un objet scientifique, ateliers d’écriture, création artistique, audiovisuelle, musicale, théâtrale, actions sur le patrimoine, l’histoire, l’environnement. - Les moyens utilisés sont ceux prévus actuellement pour les parcours diversifiés de 4e qui ne sont guère mis en place aujourd’hui, comme le constate le récent rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale. - La notation des travaux croisés sera prise en compte à terme dans les épreuves du diplôme national du brevet. - Les établissements sont invités à mettre en œuvre les travaux croisés au cours de l’année 1999-2000. Ces travaux seront obligatoires à la rentrée 2000. » 11 LJ ES PARTENAIRES U I L L E T 2 0 0 0 C O N V E N T I O N D U 2 7 ÉDUCATION NATIONALE N O V E M B R E 1 9 9 7 FÉDÉRATION NATIONALE DES CAUE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE Jean-Louis Langrognet Inspecteur Général Arts Plastiques, Doyen du groupe des Enseignements Artistiques RÉGION INSPECTION PÉDAGOGIQUE RÉGIONALE ACTION CULTURELLE - RECTORAT Régine Deschamps-Souquet Pierre-Marie Collard Inspecteur Pédagogique Régional en Histoire-Géographique Responsable CAUE DU DOUBS Fabienne Lacoste Coordinatrice Viviane Lalire Lucie Richard Responsable du domaine architecture Architecte chargée de l’action pédagogique au CAUE du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône Thierry Bournez CAUE DU JURA Responsable du domaine Patrimoine Annick Derrider Jean-Louis Vernay Documentaliste, détachée aux Archives du Doubs Directeur Florence Juillard-Ferreux Architecte CAUE DE LA HAUTE-SAÔNE Christine Wenger-Bidoyen Directeur CULTURE MINISTÈRE DE LA CULTURE DIRECTION DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE Manuel Candré Responsable des Actions Éducatives DE FRANCHE-COMTÉ DRAC SDAP DU JURA MAISON DE L’ARCHITECTURE Dominique de Boisjolly Jean-Claude Giroud Michel Jean Directrice Président de l’Ordre des Architectes Architecte des Bâtiments de France Gianfranca Vegliante SDAP DE LA HAUTE-SAÔNE Valorisation du Patrimoine Pascal Mignerey Architecte des Bâtiments de France Béatrice Renahy Adjointe SDAP DU DOUBS Marc Wattel Architecte des Bâtiments de France ILS ONT ÉTÉ DES ACTEURS-CLEFS DANS LʼÉLABORATION DU PROJET Claude Remond, en tant que Responsable des Actions Éducatives à la Direction de l’Architecture et du Patrimoine Marie-Claire Gachet, en tant qu’Inspecteur Pédagogique Régional en Histoire-Géographie. Isabel Girault, en tant que Directeur du CAUE du Doubs Valérie Chartier, en tant qu’Architecte au CAUE du Doubs Luc Bousquet, en tant que Directeur du CAUE du Doubs Personnes participant au groupe de travail « Sensibilisation à l’espace construit auprès des collèges » 13 DÉROULEMENT DES PROJETS PRINCIPE SUR UNE ANNÉE SCOLAIRE TRAVAIL DE CONCERTATION ET SUIVI DU PROJET : VIVIANE LALIRE ET LUCIE RICHARD Juin Envoi des documents d’informations sur les parcours diversifiés et travaux croisés concernant la sensibilisation à l’espace construit. Début des inscriptions des équipes de professeurs auprès de l’Action culturelle, Rectorat. Septembre Clôture des inscriptions. Octobre Rencontre entre l’équipe de professeurs et l’architecte CAUE : définition du sujet d’étude et des objectifs. Novembre L’architecte CAUE propose une démarche de travail au cours de l’année scolaire, une série d’interventions, un calendrier. Formation des professeurs. Validation par l’équipe de professeurs de la méthode de travail. Lancement du projet avec les élèves. Intervention CAUE. Décembre Intervention CAUE. Janvier Intervention CAUE. Février Intervention CAUE. Formation des professeurs. Mars Intervention CAUE. Mai Intervention CAUE. Juin Intervention CAUE. Restitution du travail réalisé par les élèves. Bilan avec l’équipe de professeurs et l’architecte CAUE. RÉUNIONS RÉGULIÈRES DES PARTENAIRES PORTEURS DU PROJET. FORMATION DES PROFESSEURS EN NOVEMBRE 1998 : - Présentation générale du travail mené par le CAUE. - Mise en commun et discussion sur les projets de sensibilisation à l’espace construit dans les collèges. - Visite de l’exposition « 36 modèles pour une maison ». FORMATION DES PROFESSEURS EN FÉVRIER 1999, une journée de formation fut proposée aux professeurs impliqués dans le projet. Quatre conférences eurent pour thèmes de réflexion : - Le chantier de construction au temps des cathédrales, Marc Wattel, architecte des Bâtiments de France. - Qu’est-ce qu’apporte l’architecture contemporaine ?, Gilles Reichardt, architecte libéral. - Les rapports entre l’écriture, la littérature et l’architecture, Jean-Noël Blanc, sociologue. - Le jardin médiéval, Joël Chatain, paysagiste. EN FÉVRIER 2000, la journée de formation fut renouvelée : - Mise en commun et discussion sur les projets de sensibilisation à l’espace construit dans les collèges. - Série de visites sur Besançon permettant d’aborder des questions urbaines et architecturales, conduites et animées par Marc Wattel. - Visite du lycée Condé conçu par M. Quirot, architecte libéral : découverte du site et du chantier, visite de l’agence de l’architecte, présentation des maquettes et des documents graphiques du projet. - Visite de la place du marché : découverte du chantier de fouilles archéologiques de la place du marché avec les archéologues ; découverte des projets du concours de réaménagement de la place du marché et du complexe marché-cinéma au service urbanisme de la mairie de Besançon. 15 SOMMAIRE THÉMATIQUE ARCHITECTURE RELIGIEUSE L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE - ENTRE NÉOCLASSIQUE ET NÉOGOTHIQUE PAGE VIVRE AU MOYEN-ÂGE - ÉGLISES, CATHÉDRALES ET CHÂTEAUX FORTS PAGE LE PATRIMOINE MÉDIÉVAL - L’ÉGLISE ET LE CHÂTEAU DE SIROD PAGE PATRIMOINE LOCAL - LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME DE DOLE PAGE PATRIMOINE RELIGIEUX - L’ÉGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL PAGE UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE LUXEUIL-LES-BAINS PAGE PRINCIPES CONSTRUCTIFS - L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU MOYEN-ÂGE PAGE 20 30 54 70 76 94 114 ARCHITECTURE CASTRALE VIVRE AU MOYEN-ÂGE - ÉGLISES, CATHÉDRALES ET CHÂTEAUX FORTS PAGE APPROCHE DE L’ARCHITECTURE - À TRAVERS LA DIVERSITÉ DES EXEMPLES LOCAUX PAGE UN CHÂTEAU AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE JOUX PAGE DÉCOUVERTE DU MOYEN-ÂGE - À TRAVERS LA MAISON FORTE DE SAGEY PAGE 30 82 104 118 ARCHITECTURE CONTEMPORAINE ARCHITECTURE ET ART - BERLIN AUJOURD’HUI PAGE ARCHITECTURE CONTEMPORAINE - LA MAISON INDIVIDUELLE PAGE UN PATIO - AU CŒUR DU COLLÈGE PAGE APPROCHE DE L’ARCHITECTURE - À TRAVERS LA DIVERSITÉ DES EXEMPLES LOCAUX PAGE VOIR AUSSI LES VISITES ORGANISÉS PAR LE CAUE DU DOUBS L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE - ENTRE NÉOCLASSIQUE ET NÉOGOTHIQUE PATRIMOINE RELIGIEUX - L’ÉGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL PAGE PAGE 88 132 62 82 20 76 URBANISME ARCHITECTURE ET ART - BERLIN AUJOURD’HUI PAGE UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE LUXEUIL-LES-BAINS PAGE LES MURS RACONTENT LA VILLE - ORGELET PAGE UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE SAINT-HIPPOLYTE PAGE 88 94 126 40 46 66 PAGE 108 UN PATRIMOINE À L’ÉTUDE - SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE PAGE DÉCOUVERTE DES RUES - LA VILLE DE PONTARLIER PAGE HABITAT RURAL L’HABITAT RURAL - DANS LA RÉGION DU JURA 17 SOMMAIRE PROJETS 1998 - 1999 DOUBS, HAUTE-SAÔNE, JURA COLLÈGE EMILE LAROUE PAGE 20 FRASNE (DOUBS) L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE - ENTRE NÉOCLASSIQUE ET NÉOGOTHIQUE COLLÈGE CHÂTEAU RANCE PAGE 30 SCEY-SUR-SAÔNE (HAUTE-SAÔNE) VIVRE AU MOYEN-ÂGE - ÉGLISES, CATHÉDRALES ET CHÂTEAUX FORTS COLLÈGE ANDRÉ MALRAUX PAGE 40 PAGE 46 PAGE 54 PAGE 62 PAGE 66 PAGE 70 PONTARLIER (DOUBS) DÉCOUVERTE DES RUES - LA VILLE DE PONTARLIER COLLÈGE MICHEL BRÉZILLON ORGELET (JURA) LES MURS RACONTENT LA VILLE - ORGELET COLLÈGE LES LOUATEAUX CHAMPAGNOLE (JURA) LE PATRIMOINE MÉDIÉVAL - L’ÉGLISE ET LE CHÂTEAU DE SIROD COLLÈGE ALBERT CAMUS BESANÇON (DOUBS) UN PATIO - AU CŒUR DU COLLÈGE COLLÈGE LES ROCHES PONT-DE-ROIDE (DOUBS) UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE SAINT-HIPPOLYTE COLLÈGE CLAUDE-NICOLAS LEDOUX DOLE (JURA) PATRIMOINE LOCAL - LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME DE DOLE 19 Détail des vitraux réalisés par M. Garouste, Côte d’Or Eglise romane de Talant COLLÈGE EMILE LAROUE FRASNE Eglise de Falaise, Ardennes Gravure, Androuet du Cerceau, Paris FICHE TECHNIQUE COLLÈGE EMILE LAROUE RUE DU CHÂTEAU DʼEAU - 25560 FRASNE TÉL. 03 81 49 81 01 - FAX 03 81 49 83 98 PRINCIPAL M. BURKI ÉQUIPE DE PROFESSEURS M PROST, ARTS PLASTIQUES M ANDRÉ, TECHNOLOGIE M. DOMPNIER, DOCUMENTALISTE M. GODOT, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE ME ME Les Propylées de l’Acropole, Athènes, J-P. Le Roy, 1758 INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Salines Royales, C. N. Ledoux, Arc-et-Senans, XVIIIe siècle 1 CLASSE DE 5eB NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE SUR LʼANNÉE SCOLAIRE Quartier Antigone, Montpellier, Ricardo Bofill, années 80, Hérault NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 5 LENTRE ’ARCHITECTURE RELIGIEUSE NÉOCLASSIQUE ET NÉOGOTHIQUE Deux églises à l’étude, Frasne et Boujailles Le projet s’appuie sur la comparaison de deux édifices, l’église de Boujailles et l’église de Frasne. Ces deux exemples locaux sont représentatifs des polémiques en cours au XIXe siècle sur la construction religieuse. Le choix du langage architectural (entre néoclassique et néogothique) est révélateur de l’image que l’église cherche à donner d’elle-même. Répondant à un même programme, Frasne et Boujailles nous montrent deux réponses architecturales significatives au XIXe siècle. OBJECTIFS - Amener les élèves à s’interroger sur l’édifice. - Donner aux élèves les clefs de lecture permettant d’interpréter ce que nous révèlent les formes architecturales et les partis pris constructifs. - Favoriser des approches diversifiées : approche sensible, analyse in situ ; étude du contexte ; acquisition d’un vocabulaire, compréhension d’un langage architectural ; production d’écrits, réalisations plastiques. Église néoclassique de Frasne (à gauche), canton de Levier, Doubs, XIXe siècle Église néogothique de Boujailles (à droite), canton de Levier, Doubs, architecte Pompée, 1845-1872 21 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET OUVRIR LE REGARD SUR LʼARCHITECTURE CONTEMPORAINE Découverte de la chapelle de Ronchamp, Le Corbusier. INTERVENTION CAUE Avant d’étudier les églises de Boujailles et de Frasne, il était important que les élèves découvrent une autre conception de l’architecture religieuse. La visite de la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp a permis de situer dans le temps les deux églises, de saisir leurs caractéristiques formelles et spatiales en relation avec leur époque de construction. Une plaquette destinée aux élèves « Découverte d’une architecture : la chapelle Notre-Damedu-Haut, Ronchamp, Le Corbusier » permit une découverte du lieu par le jeu d’un questionnement et un apport de connaissances (site, repères historiques, fonction, références de l’architecte, structure, matériaux, forme, géométrie, lumière, couleur, images, ambiances). Ce document réalisé en janvier 1999 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. COMPRENDRE LʼARCHITECTURE NÉOCLASSIQUE ET NÉOGOTHIQUE : ENQUÊTES - Recherche d’écrits historiques aux archives départementales du Doubs. - Déchiffrage des écrits du XIXe siècle. - Interprétation de documents graphiques. INTERVENTION CAUE Pour une approche de l’histoire de l’architecture du Moyen-Âge au XIXe siècle : Un diaporama sur l’architecture romane, gothique et classique est présenté comme référence à l’architecture néoclassique et néogothique. L’objectif est de faire comprendre qu’un édifice résulte de facteurs multiples inhérents au contexte historique, économique et social : évolution des techniques, évolution des principes constructifs, fonction du lieu, pensée artistique et philosophique, qualité des matériaux, transmission des savoirs. L’architecture se fonde parfois sur des principes déjà donnés plusieurs siècles auparavant. Un lexique illustré du vocabulaire architectural religieux est élaboré. Ce document réalisé en décembre 1998 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. PARCOURIR LES ESPACES Visite des églises de Frasne et Boujailles - Approche sensible : percevoir une atmosphère, une échelle, des volumes, une lumière, des matières, des sons, … - Sélection des éléments architecturaux et des éléments décoratifs permettant de nourrir la rédaction d’un récit. Analyse des deux édifices. Un document pédagogique permit de guider les élèves dans la découverte et l’analyse des églises. Ce document réalisé en janvier 1999 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. 23 INTERVENTION CAUE GROUPE 1 SITUATION ET PLAN DE LʼÉGLISE A partir des plans donnés, dessine les alentours de l'église : bâtiments, rues, végétation... et décris-les. Prends des mesures afin de noter les cotes demandées sur le plan. Repère les différentes fonctions des espaces à l'intérieur de l'édifice et note-les sur le plan. MATÉRIELS NÉCESSAIRES : - mètre, si possible décamètre, - feuilles de papier vierges, - crayons de couleur. GROUPE 2 MATÉRIAUX ET STRUCTURES MATÉRIAUX Relève les différents matériaux utilisés dans l’église et réponds à chaque question posée (document présenté sous forme de tableau). Où est placé ce matériau dans l’église ? A quoi sert-il (matériau porteur ou non porteur) ? Quelle est sa couleur ? Quel est son aspect, sa texture ? Réalise des empreintes. STRUCTURES À partir d'un extrait de plan et de coupe, reconstitue avec les fils de fer la structure principale de l'église (voûtes, murs, arcs-boutants, ...). MATÉRIELS NÉCESSAIRES : - socle mou (polystyrène, carton, ...), - fil de fer (type fil électrique gainé) et pince coupante, - scotch, - feuilles de papier vierges, - crayons gras 6B ou mine de plomb. GROUPE 3 FAÇADE ET DÉCORATIONS Dessine la façade. Compare la façade de l'église de Boujailles avec celle de la cathédrale de Reims (XVIIIe siècle). Relève les éléments semblables et ceux qui diffèrent. Dessine trois éléments de décoration à l'intérieur de l'édifice, un à l'extérieur. Souple Sacré Joyeux Vaste Silencieux Lumineux Coloré Chaud Ouvert Doux Aérien Pauvre Fragile Convivial Calme Simple Lisse Coche les adjectifs qui correspondent aux atmosphères de l'église. MATÉRIELS NÉCESSAIRES : - feuilles de papier vierges, - crayons de couleur, - crayon de papier. GROUPE 4 LUMIÈRE Rigide Profane Triste Étriqué Bruyant Sombre Blanc Froid Clos Brutal Massif Riche Solide Solitaire Agité Compliqué Rugueux ET COULEUR Réalise une palette des couleurs utilisées dans l'église. Dessine un des vitraux de l'église. Sur le plan de base donné, différencie les parties éclairées de celles qui sont dans l'ombre. MATÉRIELS NÉCESSAIRES : - feuilles de papier vierges, - crayons de couleur, - crayon de papier. RÉAGIR : DE LA SENSATION À LA COMMUNICATION Par le jeu des enquêtes, des analyses et des visites, les élèves se sont appropriés les espaces des deux églises. Ils sont maintenant en mesure de communiquer leur propre vision des édifices en s’appuyant sur les savoirs acquis. Les recherches plastiques et la rédaction de récits les invitent à jouer un rôle actif, à prendre parti, à s’impliquer, à créer. 25 1 - RÉDACTION D’HISTOIRES EXTRAIT DE « LE MYSTÈRE DES ÉGLISES » « C’est une catastrophe, c’est une catastrophe », dit l’évêque. « Saperlipopette ! Le journaliste arrive cet après-midi. Il faut tout remettre en ordre. Mais que faire ? » […] - « Oui allô, M. Durant. C’est l’évêque, M. Duclocher, je me trouve à Frasne, nous avons un gros problème et nous avons besoin de vos services. Il faut réunir le conseil municipal car les statues de l’église ne tiennent plus en place et se mettent à voler. Les personnages des tableaux nous suivent des yeux. Il faut trouver une solution car le journaliste vient cet après-midi. » - « M. le curé, M. le curé ! Je viens d’avoir une idée. Il faut attacher les statues et recouvrir les tableaux d’une toile noire. » […] Arrivé à Frasne par la rue de Bellevue, Marcel, le journaliste s’engagea dans la Grande-Rue puis stoppa devant l’église. Il fit le tour de l’édifice pour une vue complète. Dans un mur près du presbytère subsistaient des vestiges de l’ancienne église. Celle-ci avait été édifiée au Moyen-Âge, mais les ravages de la guerre de Dix Ans avaient causé de grandes souffrances aux Chrétiens et à leur patrimoine religieux. Revenant sur le parvis, Marcel jeta un coup d’œil à la façade. Celle-ci semblait constituée d’un empilement de quatre volumes superposés du plus grand au plus petit. Les lignes horizontales dominaient la façade. Une horloge ornait le portail d’entrée et le clocher d’une croix celtique. […] « Bonjour, je suis Marcel Dubois, le journaliste. Je viens faire un reportage sur votre église. Est-ce que je peux prendre des photos de l’intérieur ? » - « Bien sûr, mais vous ne ferez qu’un article de journal, vous n’en parlez ni à la radio, ni à la télévision n’est-ce pas ? » - « Oui certainement. » - « Ah, alors je vous laisse travailler. Si quelque chose ne va pas, n’hésitez pas à m’en parler. » Marcel pénétra dans le hall de l’église puis dans une grande nef. Il n’était pas rassuré par le grincement du parquet et les cloches qui sonnaient, faisaient un bruit monstrueux. En levant la tête, il s’aperçut que quelques vitraux étaient brisés, leurs baguettes de plomb n’emprisonnant que les courants d’air entre les fleurs de verre. Une demi-heure plus tard, Marcel ne se sentait guère à l’aise dans l’église de Frasne. Les statues étaient ficelées et les tableaux recouverts d’une toile noire. Il se posait une tonne de questions et alla jusqu’à la cure pour demander au prêtre quelques explications. Le prêtre fit entrer le journaliste dans la cuisine de son appartement. Marcel le questionna : « J’aimerais savoir pourquoi les statues sont attachées ? Et les toiles noires ? Que font-elles sur les tableaux ? » Le curé lui expliqua : - « Les statues sont attachées pour pas qu’on nous les vole », dit le curé. - « Mais qui viendrait voler des statues de votre église ? Et pourquoi les tableaux sont-ils recouverts d’une toile noire ? » Marcel trouva cette histoire vraiment bizarre. - « Les tableaux sont recouverts d’une toile noire pour qu’ils ne soient pas poussiéreux. » - « C’est insensé, ces statues sont si belles et bien refaites il n’y a pas si longtemps », se dit Marcel. « Pourquoi sont-elles attachées et ces tableaux cachés par ce voile noir ? ... Il faut que je sache, et la seule solution, c’est d’aller interroger les habitants de ce drôle de village. » Il partit donc demander conseil, et arriva à une première maison. Un grand savant demeurait là, enfin on le pensait. Il frappa à la porte. - « Bonjour. » - « Oui, bonjour. » Après s’être présenté, « Science », comme on l’appelait, lui donna sa version du pourquoi et du comment : - « Eh bien voilà, il y a en ce moment un refroidissement de l’air juste au-dessus du village, ce qui entraîne une déchéance de plaques tectoniques. En plus, à cause du solstice d’hiver, cela va provoquer un enfoncement de la terre et des tremblements provoqueront la chute des statues. Ce refroidissement fera pousser les patates à une vitesse grand V, elles sauteront de la terre et transperceront les vitraux pour se fracasser contre les tableaux du chœur... » - « Attendez ! les patates, ça ne pousse pas avec le froid ! », ditil avec l’œil interrogatif. - « Euh... si chez nous. » Il rougit. - « Bon, eh bien merci. Au revoir. » […] {Après un week-end de réflexion à Besançon, le journaliste revient à Frasne.} Il décida d’entrer à nouveau dans l’église pour voir si ces voiles noirs étaient toujours en place. En entrant une gêne imperceptible s’empara de lui. On entendait le bruit de ses pas feutrés dans l’église, et au fond, un rayon de soleil entrait par un vitrail et semblait indiquer une direction. Marcel suivit du regard ce jet de lumière, et, à sa surprise, le soleil irradiait l’un des tableaux. Le voile était tombé, permettant au regard de se poser sur la toile. Marcel observa longtemps le tableau. Amateur de peinture, il essaya de comprendre cette composition. Les trois couleurs utilisées (l’orange, le rouge et le bleu), la structure géométrique de la composition, les drapés des personnages, tout faisait penser à un Nicolas Poussin, et particulièrement à une toile de 1636-1637 représentant un épisode biblique : « L’adoration du Veau d’Or ». En œil avisé, Marcel chercha la signature du maître, sans succès. Il en conclut que ce tableau appartenait certainement à la période classique et que l’auteur, moins connu, s’était inspiré de Poussin. Au premier plan, des personnages, en groupes isolés, semblaient disposés selon une grille géométrique précise. Ceux de gauche se penchaient pour ramasser au sol des pièces, une manne providentielle. Sur la droite, un arc montagneux laissait en son milieu un passage, vers une autre vie ou un autre monde. D’ailleurs, un personnage, le bras levé, semblait indiquer le chemin. « Il ne peut s’agir que de Moïse », pensait Marcel. À l’arrière, un campement de tentes attirait l’œil dans une perspective. La porte claqua et l’interrompit dans ses pensées. Il sortit de l’église, mais personne n’était là. Reprenant sa voiture, il s’orienta vers les étangs. […] {Le journaliste disparaît et ne donne plus signe de vie. Jean, un ami de Marcel, inquiet de son absence prolongé, décide de se rendre à Frasne. Il rend visite au maire qui l’emmène alors sur les lieux de l’enquête : l’église.} Quelques minutes plus tard, Jean et le maire étaient devant l’église. Jean ne pouvait détacher ses yeux des abats-sons du clocher qui semblaient cacher un mystère. La façade ressemblait un peu à celle de San Lorenzo de Florence en Italie. 27 Soudain ils entendirent un bruit sourd. Jean se précipita dans le transept, mais le maire essaya de l’en empêcher. Le spectacle était surprenant : les statues et les tableaux volaient à travers le chœur et les bancs frappaient les planchers et les dalles de pierre. Les deux hommes sortirent de l’édifice en courant. Le maire n’eut guère le temps de se remettre de ses émotions car Jean le força à grimper dans sa voiture. - « Où se trouve l’étang ? » - « Pourquoi ? », balbutia le maire, « Vous avez envie de vous baigner ? C’est un peu tôt pour la saison, il n’y a que les braconniers qui s’aventurent sur ces berges. » - « Non ! Je sais que Marcel envisageait de s’y rendre… » La campagne se déroulait à perte de vue, et on pouvait distinguer le reflet du soleil sur l’eau. La voiture s’immobilisa dans un crissement de pneus. Une vieille femme récitait quelque chose, balançant les pieds audessus d‘un ponton. Un homme entassait du bois près d’une cabane. À sa grande surprise, Jean reconnut son ami. Celui-ci avançait comme un automate. […] La vieille femme vêtue d’un voile noir les regardait étrangement. Une statue était posée à ses pieds. D’un air énigmatique, elle leur lança : « À bientôt. » EXTRAIT DE « ENQUÊTE À FRASNE » […] « En hâte, je me dirigeai vers l’église de Frasne. Je fus ébahi par la beauté extérieure de l’édifice de style néoclassique. La façade se compose de quatre volumes différents chacun empilé l’un sur l’autre. La première partie (porche) se compose d’escaliers en pierre ; en montant, on se trouve devant une grande porte en bois sculptée de carrés au-dessus de laquelle on peut voir un fronton triangulaire. Puis en levant les yeux, une horloge marque le temps qui passe. Les deux étages supérieurs portent des abats-sons. Une croix domine le clocher. Je poussai la porte qui s’entrouvrit en émettant un bruit lugubre. L’ambiance qui y régnait était fort angoissante en raison de la faible luminosité et de l’odeur de sang. L’intérieur paraissait immense. On pouvait distinguer des vitraux sur les côtés. Ils faisaient 1,60 m de largeur. Au-dessus, en levant la tête on apercevait des vitraux ronds, très rares sur lesquels on pouvait voir des fleurs ou des figures géométriques. Quatre rangées de bancs en bois étaient disposées parallèlement. De nombreuses voûtes d’arêtes dominaient les bas-côtés, soutenues par des piliers de pierres taillées, chacune pourvue d’un chapiteau tout simple. Le chœur était orné de pots de fleurs déposés devant l’autel recouvert d’une nappe blanche. Un escalier en colimaçon étroit et vertigineux menait au balcon qui surplombait tout l’intérieur de l’église. Derrière l’autel, demeurait la statue du Christ crucifié. La lumière passait à travers les vitraux multicolores. Je m’attardai sur un tableau reflétant la Vierge souriante portant un enfant dans la main droite et dans la main gauche un objet non distinct. Après une analyse du corps meurtri du curé, on nous révéla que la personne qui avait utilisé son revolver avait tiré d’un angle de tir de 45°. » […] - « Alors c’est vous le fameux détective ! On entend parler de vous dans tout le village ! », s’exclama-t-il. - « Oui c’est bien moi. Et à propos de cette énigme, savez-vous quelque chose ? », demanda-t-il curieusement. - « Non, pas grand-chose, mais peut-être assez pour vous renseigner : pratiquement toute l’église a été rénovée en 1942 suite à un incendie déclaré dans le clocher par un soir d’été orageux. Seul un tableau représentant la Vierge et son enfant, n’eut pas le bonheur de cette rénovation. Voilà l’histoire de l’église de Frasne : avant d’être à son emplacement actuel, elle était à la place du cimetière au XIIIe siècle. Pendant une année l’église gothique a brûlé. De cette église on a sauvé deux saints. L’église a été reconstruite avec difficultés en 1830. La voûte pas encore construite, la pluie et la neige sont rentrées dans l’église et avec le froid la voûte a gelé, puis a brûlé en 1841. Désolé pour le peu de renseignements. À bientôt, et si vous en voulez d’autres, n’hésitez pas à revenir me voir !!! », dit-il tout content. […] 2 - RECHERCHES PLASTIQUES - Étude d’une peinture du XVIIIe siècle (anonyme) dans l’église de Frasne. - Conception d’une installation dans l’église de Frasne. « Imaginons que certains personnages du tableau prennent vie, sortent du cadre du tableau et déambulent dans l’édifice. » Mise en scène de ces personnages dans la logique du lieu. MISE EN FORME DES INFORMATIONS RECUEILLIES - Travail sur les structures des églises à partir de maquettes. - Travail sur les vitraux. - Réalisation de trois livres. - Mise en place d’un site internet. 29 Plan du Château de Pombal, Portugal COLLÈGE CHÂTEAU RANCE SCEY-SUR-SAÔNE *Gravure, Château d’Arques, coupe et détail, Normandie *Gravure, Montage des Hourds FICHE TECHNIQUE COLLÈGE CHÂTEAU RANCE 1 BIS, RUE DUEZ - 70360 SCEY-SUR-SAÔNE TÉL. 03 84 68 87 08 - FAX 03 84 68 81 53 *Gravure, Donjon de Vez PRINCIPAL M LONGUÉ ME ÉQUIPE DE PROFESSEURS M CLAUDEPIERRE, ARTS PLASTIQUES M LAMIDIEU & BEPOIX, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M LEGARF, FRANÇAIS, ALLEMAND M. MORETTO, TECHNOLOGIE LLE MES ME Château de fougères, Ille-et-Vilaine, Bretagne INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Cathédrale de Reims, Marne 5 GROUPES DE 20 ÉLÈVES DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 2 HEURES PAR SEMAINE SUR LʼANNÉE SCOLAIRE (DONT 2 HEURES PAR MOIS CONSACRÉES SPÉCIFIQUEMENT AUX QUESTIONS ARCHITECTURALES) Abbaye du Thoronet, Var NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 6 VIVRE AU MOYEN-ÂGE ÉGLISES, CATHÉDRALES ET CHÂTEAUX FORTS OBJECTIFS - Donner aux élèves les repères majeurs concernant les principes de l’architecture religieuse et militaire au Moyen-Âge. - Mettre en relation les questions de construction avec les arts et la vie quotidienne au Moyen-Âge. - Classer, organiser les informations dans un souci de communication : élaboration d’un jeu de société type « Trivial Pursuit ». Château médiéval de Guédelon, Saint-Fargeau, Yonne 31 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET DÉCOUVERTE DU MOYEN-ÂGE - Recherches documentaires (livres, revues, CD-Rom, vidéos, …), - Classement et recherches par thèmes en notant les sources documentaires. INTERVENTION CAUE Présentation de deux diaporamas sur l’architecture religieuse et militaire. L’objectif est de montrer que les principes de construction et les formes architecturales résultent de facteurs multiples inhérents au contexte historique, économique et social : évolution des techniques, évolution des principes constructifs, fonction du lieu, pensée artistique et philosophique, qualité des matériaux, transmission des savoirs. 1/ Les églises romanes et cathédrales gothiques : une vision symbolique et sacrée du monde. Élaboration d’un lexique illustré du vocabulaire architectural religieux. Ce document réalisé en janvier1999 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. 2/ Les châteaux forts : espaces de défense, emblèmes d’un pouvoir acquis. Élaboration d’un lexique illustré du vocabulaire castral médiéval. Ce document réalisé en avril 1999 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. VISITES Le projet a été ponctué par trois visites : - Visite de l’église priorale romane Sainte-Marie-Madeleine de Grandecourt (Haute-Saône, canton de Scey-sur-Saône). Un document pédagogique, réalisé par l’équipe de professeurs, est proposé aux élèves. Il permet de les guider dans la découverte et la compréhension de l’édifice. En vous aidant des documents ci-joints et de vos observations sur le terrain, répondez au questionnaire suivant. En faisant des phrases complètes et clairement rédigées, répondez par groupe de deux ou trois élèves sur les croquis qui suivent. En l’an 1142, des moines bâtisseurs achèvent la construction d’un ensemble abbatial comprenant un cloître, un dortoir et l’église déjà existante. Pour la première fois on a utilisé une pierre appareillée (taillée) en blocs réguliers. Il subsiste de cette époque le bâtiment, la crypte, les fresques et les autels, le reste ayant été détruit pendant la révolution en 1791, puis remanié dans les années qui ont suivi. L’église se présente sous la forme d’une longue bâtisse rectangulaire couverte d’une charpente. Elle ne comporte pas de voûtes en pierre à l’intérieur. Le clocheton a été remplacé par une croix. 1/ Quelle est la fonction d’une église ? 2/ Le portail : la façade est un murpignon qui soutient la toiture. On entre dans l’église par un portail de style roman. Complète les mots fléchés par le vocabulaire désignant les éléments d’architecture. 3/ Le plan correspond à la fonction de l’église. Indique sur le plan où se trouvent la nef et le chœur. À qui est réservé l’espace de la nef ? À qui est réservé le chœur ? 4/ La nef : combien y a-t-il d’ouvertures ? Dans la religion catholique, à quoi ce nombre fait-il référence ? Comment nomme-t-on l’arc en demi-cercle utilisé dans l’architecture romane ? 33 Contrairement à beaucoup d’églises et cathédrales romanes et gothiques, il n’y a ni contreforts à l’extérieur, ni piliers de soutien à l’intérieur. Pourquoi ? 5/ Le chœur : à votre avis, pourquoi est-il surélevé ? Le nombre de marches, sept, est symbolique ; il correspond au nombre des sacrements dans la religion catholique. Comment se nomme l’arc qui sépare le chœur de la nef ? Les pilastres sont des piliers engagés dans le mur. Par quoi est soutenu l’arc ouvrant sur le chœur ? Réponds directement sur le croquis. Derrière le chœur se trouvent des ouvertures circulaires appelées oculi. Comment sont-ils disposés ? Combien y en a-il ? À quoi ce nombre correspond-il ? Il reste encore des traces des fresques sur le mur du chœur. Observe-les attentivement. Reconnais-tu des figures ? Décris-les et, en t’aidant du croquis ci-joint, nomme le ou les personnages que tu reconnais (en fléchant directement sur le croquis). Tu peux aussi dessiner les autres figures que tu reconnais sur les fresques murales (sur la feuille de réponses aux questions). 6/ La crypte : on y accède par un petit escalier. Qu’est-ce qu’une crypte ? Quelle est sa fonction ? Comment se nomment les fenêtres circulaires qui éclairent la crypte ? Combien de colonnes soutiennent la voûte ? En t’aidant des documents annexes, complète par les mots de vocabulaire appropriés. Comment s’appelle ce type de voûtes dont les arêtes sont saillantes ? Sur le croquis nomme les éléments de construction des colonnes. Les chapiteaux sont sculptés. Reconnais-tu des figures ? Lesquelles ? La visite est terminée. Nous espérons que tu as pris plaisir et intérêt et que tu as compris qu’une architecture, qu’elle soit religieuse, civile ou militaire, n’est pas construite n’importe comment. L’architecte ou les constructeurs prennent en compte la fonction du bâtiment pour en déterminer le plan, les dimensions, les matériaux de construction et les ouvertures (lumière, circulation). - Visite de la basilique de Vézelay (Yonne), exemple majeur de l’architecture religieuse médiévale : vivre l’espace d’une architecture romane et gothique. - Visite du chantier médiéval du château de Guédelon (Saint-Fargeau, Yonne) : connaissance des techniques et savoirs-faire de la construction médiévale. Des passionnés construisent un château fort dans les mêmes conditions et avec les mêmes moyens techniques qu’au XIIIe siècle ; architecte, tailleurs de pierre, charpentiers, bûcherons, forgerons, maçons, potiers œuvrent depuis 1997. 35 MISE EN FORME DES INFORMATIONS RECUEILLIES Il s’agit de réinvestir le savoir acquis, d’utiliser les informations recueillies en vue de créer un jeu de société : - établir une règle du jeu, - transcrire une information en question-réponse, - définir l’aspect formel du jeu : réalisation de cartes à jouer, des plateaux de jeu, boîte, pions, … (illustrations, symboles, calligraphie, enluminures, …). 37 39 Rue de la République, Pontarlier, Doubs Plan de Brive au Moyen-Âge, Indre COLLÈGE ANDRÉ MALRAUX PONTARLIER Lyon, Rhône FICHE TECHNIQUE COLLÈGE ANDRÉ MALRAUX CHEMIN DU LARMONT - 25300 PONTARLIER TÉL. 03 81 46 88 87 - FAX 03 81 39 52 23 PRINCIPAL M. MARCHANDOT ÉQUIPE DE PROFESSEURS M ASPERT, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M BORDAGE, FRANÇAIS M. BOLLARD, AIDE-ÉDUCATEUR M. RENAUD, DOCUMENTALISTE M. PRÉVALLET, ARTS PLASTIQUES M. RUBILONI, TECHNOLOGIE ME ME Détail d’une habitation, Cluny, Saône-et-Loire INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Passage couvert, Reims, Marne 1 CLASSE DE 15 ÉLÈVES NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 3 HEURES PAR SEMAINE SUR LʼANNÉE SCOLAIRE NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 DÉCOUVERTE DES RUES LA VILLE DE PONTARLIER OBJECTIFS - Apprendre à lire l’histoire d’une ville à travers l’étude de ses rues et des éléments architecturaux significatifs. - Sélectionner, organiser, synthétiser les informations recueillies en vue de réaliser un CD-Rom. Façade isolée, projetée au XVIIIe siècle par l’architecte Querret, en avant de l’église Sainte-Bégigne, et formant la place du même nom, Pontarlier 41 DESCRIPTION DU PROJET RECHERCHER DES INFORMATIONS ET DES DOCUMENTS - Sélection de cartes postales anciennes. - Recherches aux archives municipales. Rue de la République, porte Saint-Pierre, XVIIIe - XIXe siècle, Pontarlier Pontarlier au XVIe siècle, gravure par G. Cousin REDÉCOUVRIR LA VILLE INTERVENTION CAUE Objectifs Dresser un état des lieux des édifices qui ont marqué l’histoire de Pontarlier. Donner aux élèves des repères sur le patrimoine architectural de Pontarlier et sur son développement urbain. Faire comprendre aux élèves qu’un bâtiment n’est pas figé au moment de sa construction mais participe à l’évolution de la ville dans sa forme, son usage, son identité. Lire et interpréter les informations données par un plan de la ville (aborder les notions d’échelle, les codes de représentation). Confronter la lecture de l’espace en plan et la lecture de l’espace in situ. PREMIER TEMPS À partir de documents graphiques, sont proposés une approche globale de la ville et un repérage de la géographie du site. DEUXIÈME TEMPS Après avoir pris connaissance de la vue au XVIIe siècle de Pontarlier les élèves essaient de repérer sur le plan actuel l’emplacement des remparts et les dessinent. Pontarlier par le père Bonjour, avant le rattachement à la France, XVIIe siècle TROISIÈME TEMPS Sur les plans de la ville au Moyen-Âge et au XIXe siècle, des édifices remarquables apparaissent. Les élèves partent repérer en ville l’ensemble des monuments cités. Que sont-ils devenus ? Un tableau permet de répondre à une série de questions concernant chaque bâtiment : - Le bâtiment a été détruit : qu’y-a-t-il aujourd’hui à sa place ? - Le bâtiment existe toujours mais a un autre usage aujourd’hui, lequel ? - Le bâtiment existe toujours et a gardé son usage d’antan. - Quelles sont ses caractéristiques ? - Aurais-tu envie de travailler sur la rue où est situé ce bâtiment, pourquoi ? 43 INTERVENTION CAUE QUATRIÈME TEMPS a/ De quoi et comment se constitue une rue ? (diaporama) Objectifs : - donner aux élèves des références sur l’évolution des rues à travers l’histoire, - donner aux élèves des repères sur les diverses caractéristiques d’une rue, - prendre conscience des différents rapports que les bâtiments peuvent entretenir avec la rue : îlots, pavillonnaires, grands ensembles, ... b/ Exercices sur le thème de la rue : susciter des questionnements entre les élèves, l’intervenant et les professeurs. Les rues de Pontarlier ont été effacées. À toi de les imaginer et de les faire apparaître en rouge sur le plan. Approche des typologies de bâtiment : comment l’habitat prend des formes, des caractéristiques spécifiques suivant son contexte historique, économique, social et culturel. Associe les axonométries de bâtiments avec les bâtiments pochés en noir sur le plan. Range les typologies par ordre chronologique de leur construction. VOYAGER - DÉCOUVRIR - ETUDIER Voyage scolaire à Paris : deux journées de visites ont été consacrées au thème « Paris historique, cosmopolite et politique » et une journée à la Cité des Sciences de la Villette avec techno-cité sur le thème « Fabriquer un logiciel ». COMMUNIQUER Élaboration d’un scénario et réalisation du CD-Rom. Le jeu, de type enquête, avec indices et énigmes à résoudre, s’est peu à peu étoffé et a évolué au gré des recherches et des documents utilisés. Les élèves ont réalisé treize enquêtes sur les monuments représentatifs de Pontarlier (la porte Saint-Pierre, l’église SainteBénigne, le kiosque à musique du Grand Cours, les Annonciades, les portes de Pontarlier, la mairie, le théâtre, les distilleries, le collège Malraux, le pont de l’hôpital, la gare, la fontaine des casernes Marguet, le tribunal). Scénario retenu : « Un héros est chargé de retrouver des bâtiments qui ont disparus. Une série d’indices (en rapport avec les monuments...) permet, tout au long d’un parcours dans la ville, de mener l’enquête et de les retrouver. » 45 Eglise Saint-Pierre, Château-Chalon, Xe - XIIe siècle, Jura Eglise de Falaise, Ardennes COLLÈGE MICHEL BRÉZILLON ORGELET Une maison médiévale, Luxeuil-les-Bains, Haute-Saône FICHE TECHNIQUE COLLÈGE MICHEL BREZILLON 8, GRANDE-RUE - 39270 ORGELET TÉL. 03 84 25 40 66 - FAX 03 84 35 57 26 PRINCIPAL M. CARRON ÉQUIPE DE PROFESSEURS M GATEAU, ARTS PLASTIQUES M LACOMBE, DOCUMENTALISTE ME ME Cluny, Saône-et-Loire INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Plan de la bastide de Vergt, Dordogne 17 ÉLÈVES DE 2 CLASSES NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE DE SEPTEMBRE À MARS NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 LES MURS RACONTENT LA VILLE ORGELET OBJECTIFS - Apprendre à lire l’histoire d’une ville à travers des éléments architecturaux significatifs : les fortifications médiévales, les façades, l’église. - Sélectionner, organiser, mettre en forme les informations recueillies en vue de les communiquer : réalisation d’un document, type jeu de piste, invitant des élèves de Poligny à découvrir à leur tour la ville d’Orgelet. Orgelet 47 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET RECHERCHE DʼINFORMATIONS ET DE DOCUMENTS - Découvrir ou redécouvrir la ville : un parcours à pied permet aux élèves de réaliser un premier repérage. Selon les points de vue, sont recueillies des informations différentes : observation du bâti, de son organisation, de la forme des rues, des monuments. Réalisation de croquis et prises photographiques des « murs remarquables ». - Recherche d’informations aux archives départementales. - Travail sur le vocabulaire architectural. INTERVENTION CAUE Qu’est-ce qu’un mur ? (diaporama) L’objectif est de donner aux élèves des éléments de réflexion sur ce qu’un mur peut nous raconter d’une époque, d’un lieu : - la fonction : isoler, protéger, séparer, guider, - les percements : passage, vue, lumière, - les textures et les couleurs, - les matériaux, - leur mise en œuvre. Un document pédagogique réalisé par les professeurs est proposé aux élèves. Il permet de guider les élèves dans leurs recherches plus particulières sur les fortifications. Les fortifications ont une fonction de protection et de défense, elles sont une barrière de pierre. À Orgelet le mur de fortification se développait sur environ …… mètres pour une épaisseur approximative de …… mètres. Elles ont été dégrossies par les tailleurs de pierre. - Le mur comporte différentes tours. Quelles sont celles qui existent encore ? - D’autres ont été détruites mais on en retrouve la trace sur l’ancien plan. Lesquelles ? - À quelle date approximative et dans quel but ont été construits ces murs ? - Essayez de trouver d’où provenaient les pierres utilisées pour les fortifications. - Qu’est-ce qu’un carrier ? Quel est le rôle du maçon ? - Dans les fortifications, les percements sont peu nombreux et de forme étroite. Pour des raisons évidentes de sécurité, les lieux de passage devaient être réduits. Comment appelle-t-on ce percement ? Citez les différents endroits où vous en avez vu. - Orgelet comportait cinq portes construites aux XIIIe et XIVe siècles. Citez la porte existante, celles qui ont disparu. - D’autres éléments (corbeau, herse) subsistent encore. Où se trouvent-ils ? ANALYSE DU BÂTI À partir d’une série de plans (différentes époques et échelles), les élèves comparent, relèvent des informations afin de comprendre les caractéristiques de la ville et son évolution (fondation au pied du château, rôle des remparts dans la forme urbaine, apparition des lotissements au XXe siècle). - L’ aide à la lecture et à l’analyse de la composition urbaine d’Orgelet a permis de repérer des édifices sur le plan cadastral : suivant leur fonction (religieuse, militaire, civile, publique), et suivant leur date de construction. - Un catalogue typologique est ensuite réalisé : repérage des différents types de fenêtres, portes, formes de toit, volumétrie générale, éléments décoratifs, éléments votifs. - Visite de l’église d’Orgelet (illustration ci-contre). - Repérage plus précis des façades XVIIIe. La visite de l’église est enrichie de documents vidéo et d’un diaporama sur l’architecture romane et gothique afin de donner aux élèves une vision plus large de l’architecture religieuse au Moyen-Âge, de resituer l’église d’Orgelet dans son contexte. 49 Couverture Page 1 Vers 1267, Orgelet est un bourg important qui s’est développé au pied du château. Le rempart protégeant l’agglomération semble avoir atteint dès cette époque l’extension qu’on peut encore percevoir de nos jours et succédé à une enceinte primitive plus restreinte. Les dimensions des enceintes montrent l’importance de la cité et de sa population à cette époque. 1 - Tour Bourbon 2 - Tour des Bernardines 3 - Tour des “Pompiers” 4 - Tour Bastard 5 - Tour de Ville 6 - Tour Carrée 7 - Château 8 - Collège Page 4 Un peu d’histoire... La révolution est d’abord accueillie avec enthousiasme... Le baillage est supprimé... et bientôt regretté. Il assurait le prestige de la ville et était favorable à son artisanat et son commerce. Les biens deviennent nationaux : ceux de l’Eglise (maisons, prés, champs, vignes) sont vendus au plus offrants. Dès le début de l’année 1790 de nouvelles administrations sont mises en place. Orgelet devient le chef-lieu d’un des six districts du nouveau département du Jura. Vont se réunir dans la ville les membres du Conseil, vont y résider les membres du directoire. Un tribunal est fixé. Ainsi, restent sur place avocats et avoués. Mais en 1795 les districts sont supprimés. Orgelet perd les administrateurs et le tribunal : la ville devient un simple chef-lieu de canton. R ÉALISATION DU DOCUMENT « D ÉCOUVERTE D ʼO RGELET » Le dossier réalisé est proposé aux élèves de 5 e du collège de Poligny comme fil conducteur de leur visite de la ville. Chaque groupe de Poligny est accompagné par quelques élèves d’Orgelet, jouant le rôle de guide et aidant à répondre aux questions contenues dans le dossier. page 1 : Orgelet au Moyen-Âge. Tours et enceinte. page 2 : Orgelet au Moyen-Âge. Tours. page 3 : Orgelet au Moyen-Âge. Portes. page 4 : Orgelet au XVIIIe siècle. Portes. Formes générales. page 5 : Orgelet au XVIIIe siècle. Portes.et dates. page 6 : Orgelet au XVIIIe siècle. Portes. Détails architecturaux. page 7 : Orgelet, ville rural. Portes. page 8 : La maison de Cadet Roussel. page 9 : Façades et inscriptions. page 10 : Façades. Rythmes. page 11 : Façades , ce quʼil faut éviter! page 12 : Lʼéglise page 13 : Le collège, ancien couvent des Bernardines. page 14 : Eléments de décoration. page 15 : Eléments de décoration. Page 5 Vers 1267, Orgelet est un bourg important qui s’est développé au pied du château. Le rempart protégeant l’agglomération semble avoir atteint dès cette époque l’extension qu’on peut encore percevoir de nos jours et succédé à une enceinte primitive plus restreinte. Les dimensions des enceintes montrent l’importance de la cité et de sa population à cette époque. Page 6 51 Page 7 Page 12 Réponses Maison de retraite, maison agricole, maison de jeu, maison forestière, maison pastorale, maison bourgeoise, maison du Bon Dieu, maison d’arrêt, maison de chasse, maison de vigneron et maison de commerce. Page 13 53 Abbaye de Thoronet, Var Cloître de l’abbaye de Montbenoît, Doubs, XVe siècle COLLÈGE L E S LO U AT E A U X CHAMPAGNOLE Cathédrale de Reims, Marne Les souffleurs de verre, miniature italienne, XVe siècle FICHE TECHNIQUE COLLÈGE LES LOUATEAUX 29, RUE LÉON BLUM - 39300 CHAMPAGNOLE TÉL. 03 84 52 13 01 - FAX 03 84 52 44 25 Vitrail PRINCIPAL M. GUILLAUMAT ÉQUIPE DE PROFESSEURS M GAUDILLIER, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M LAGRUE, ARTS PLASTIQUES ME ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE 9 ÉLÈVES *Châpiteau roman, gravure NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR QUINZAINE POUR LES PROFESSEURS, 2 HEURES PAR SEMAINE POUR LES ÉLÈVES NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 6 LE PATRIMOINE MÉDIÉVAL LʼEGLISE ET LE CHÂTEAU DE SIROD OBJECTIFS - Sensibiliser les élèves au patrimoine de proximité : les inciter à regarder, à explorer, leur donner des clefs de lecture. - Découvrir le Moyen-Âge par le biais de deux constructions emblématiques : le château et l‘église romane. - Replacer ces édifices dans un contexte culturel, politique, socioéconomique qui leur donne sens. - Mettre en forme le fruit des recherches en vue de les communiquer : réalisation d’un livre sérigraphié à la Fraternelle de SaintClaude, Jura. Livre sérigraphié à la Fraternelle de Saint-Claude, Jura 55 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET DÉCOUVRIR LES DEUX ÉDIFICES - Première visite de Sirod. - Recherche d’informations et de documents. - Analyse d’écrits historiques. Au vu des informations et des documents recueillis, le travail s’oriente principalement sur l’étude de l’église. INTERVENTION CAUE Approche de l’architecture romane et gothique sous forme de diaporama. L’objectif est de donner aux élèves une vision plus élargie de l’architecture religieuse au Moyen-Âge afin de resituer l’église de Sirod dans son contexte. L’intervention privilégie les thèmes suivants : - le contexte politique, économique, juridique et social, religieux, artistique et philosophique, - la forme comme réponse à un programme et comme expression plastique, esthétique et symbolique, - les principes de construction : techniques et matériaux, - les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre, - le chantier : la mise en œuvre, les métiers de la construction, - la représentation. VISITER - Percevoir une ambiance, une échelle, des volumes, une lumière, des matières, des sons. Analyser les deux édifices. Un document pédagogique permet de guider les élèves dans la découverte et l’analyse des églises. Ce document est de même type que celui présenté dans le projet du collège de Frasne (page liste vocab). Réalisé en janvier 1999 par Lucie Richard, il est disponible au CAUE du Doubs. Château dit de Montrichard, Sirod, Jura Eglise prieurale et paroissiale de Sirod, XIIe - XVe siècle, Jura - Sélectionner des éléments architecturaux, décoratifs, permettant de nourrir la rédaction d’un récit : travail de relevé plus particulier sur les culots et la statuaire. OUVRIR LE REGARD SUR LʼARCHITECTURE CONTEMPORAINE DÉCOUVERTE DE LA CHAPELLE DE RONCHAMP, LE CORBUSIER INTERVENTION CAUE Une plaquette « Découverte d’une architecture : la chapelle Notre-Dame-duHaut, Ronchamp, Le Corbusier » fut remise aux élèves. Elle permit une découverte du lieu à travers diverses questions concernant le site, les repères historiques, la fonction, les références de l’architecte, la structure, les matériaux, la forme, la géométrie, la lumière, la couleur, les images, l’atmosphère. La chapelle Notre-Dame-du-Haut, Le corbusier, Ronchamps, 1955 Ce document réalisé en janvier 1999 par Lucie Richard est disponible au CAUE du Doubs. RÉAGIR : DE LA SENSATION À LA COMMUNICATION Les élèves ont pu s’approprier un lieu grâce aux enquêtes, analyses et visites. La réalisation d’un livre sérigraphié est pour eux l’occasion d’exprimer leur propre vision de l’édifice en s’appuyant sur le savoir acquis. Participation du CAUE à la définition de la trame du livre : - Quelles sont les échelles d’appréhension du site qui seront privilégiées ? - Quel parcours, quel cheminement mettre en scène ? Les élèves ont défini la trame narrative du livre, sa structure et sélectionné les documents iconographiques présentés. 57 Le livre a été réalisé à la Fraternelle de Saint-Claude (Jura) avec M. Bastien, professeur d’arts plastiques détaché, responsable de l’atelier patrimoine « Pratique et maîtrise des techniques d’impression ». Au cours de la semaine, les élèves ont enrichi la matière nécessaire à la réalisation du livre. Le récit a été approfondi, un glossaire a été ajouté, de nombreux dessins ont été réalisés à partir de photos et diapositives, les plans ont été redessinés à plusieurs échelles. Les élèves ont également participé à toutes les étapes de fabrication du livre : du choix de sa forme, de sa composition page par page, à sa réalisation technique. Le CAUE a participé pendant deux journées à l’élaboration du livre. 59 Cet atelier a permis de développer les compétences suivantes : - apprendre à réutiliser un travail en y puisant les informations intéressantes, - comprendre en quoi la forme d’un document s’adapte à son contenu, suivant ce qu’il veut exprimer, - apprendre à mener un travail de sa conception à sa réalisation, - apprendre à travailler en équipe. 61 Coupe de la madrasa du sultan Hassan au Caire, XIVe siècle, Egypte Plan d’une maison indienne, 300 ans avt J.-C. Plan d’une maison égyptienne, 150 ans avt J.-C. COLLÈGE ALBERT CAMUS BESANÇON Abbaye de Fontenay, Côte d’Or FICHE TECHNIQUE COLLÈGE ALBERT CAMUS 100, RUE DE VESOUL - 25000 BESANÇON TÉL. 03 81 50 51 24 - FAX 03 81 53 34 75 Les trois formes d’atrium de la maison romaine PRINCIPAL M ROUX ME ÉQUIPE DE PROFESSEURS M BELLAT, ARTS PLASTIQUES M. DESTAING, TECHNOLOGIE M. ABRAHAM, TECHNOLOGIE M. VERNIER, SCIENCES PHYSIQUES ME Parc citroën, P. Berger, G. Clément, Paris, années 90 INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Pont de bois 23 ÉLÈVES CONCERNÉS NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE SUR LʼANNÉE SCOLAIRE Clôture de Saules, Chaumont-sur-Loire, Drew, 1996 NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 UN PATIO AU CŒUR DU COLLÈGE Le projet consiste en l’étude d’un patio au centre du collège (espace à l’abandon, non accessible aux élèves). Il s’agit de redéfinir les possibilités d’utilisation de ce lieu, puis par l’analyse de ses qualités et de ses contraintes, d’imaginer un aménagement sur le thème de l’eau. Le contexte et l’organisation du parcours diversifié n’ont pas permis la finalisation du projet. OBJECTIFS - Mettre les élèves en situation de projet ; choix d’un objectif et d’une démarche. - Mettre en évidence les contraintes physiques et technologiques d’une construction. - Appréhender l’architecture comme expression de la culture. - Comprendre la complémentarité des différents métiers concernant la construction d’un espace. - Poser les questions liées à la représentation de l’espace. Les élèves dans le patio du collège Camus 63 DESCRIPTION DU PROJET RÉALISÉ APPROCHE ET ANALYSE DU PATIO (DÉMARCHE PROPOSÉE PAR LʼINTERVENANT CAUE) - Repérages permettant la compréhension de l’échelle du patio (relevés en plan, en façades, croquis, relevé des matériaux). - Observations concernant la position du patio dans le collège, son usage, les circulations, les proportions, la lumière, les vues, les matériaux, les couleurs. - Élaboration d’un constat : quels sont les points forts et les points faibles de cet espace ? Quels sont les éléments sur lesquels on peut s’appuyer ? Lesquels doit-on éliminer ou modifier ? INTERVENTION CAUE Qu’est-ce qu’un patio ? (diaporama) L’objectif est d’apporter des connaissances sur le thème du patio et du cloître. Par ailleurs, une présentation du métier d’architecte a permis d’éclairer les élèves sur son rôle dans la société. Notions abordées : la vue, le parcours, le clos, l’ouvert, … L’art des jardins (diaporama). Il s’agit de présenter des aménagements de jardins (plus particulièrement liés au thème de l’eau) qui puissent nourrir la réflexion et l’imaginaire des élèves. L’approche historique est complétée par une série d’exemples contemporains. DÉFINITION DES OBJECTIFS ET PROPOSITIONS DʼAMÉNAGEMENT - Définition des projets. - Réalisation de maquettes d’étude. - Étude de lois physiques en relation avec l’eau. - Mise en cohérence des objectifs avec le travail de recherche réalisé sur l’eau. - Validation technique des projets. - Recherche des matériaux : faciles à manipuler, économiques, résistant aux intempéries. - Visites des fontaines de Besançon. 65 Rue Thiemante, Besançon, Doubs COLLÈGE LES ROCHES PONT-DE-ROIDE *Architecture civile au Moyen-Âge FICHE TECHNIQUE COLLÈGE LES ROCHES 53, RUE DE MONTBÉLIARD - 25150 PONT-DE-ROIDE TÉL. 03 81 99 38 38 - FAX 03 81 96 96 07 Plan de Montluçon au Moyen-Âge, Allier PRINCIPAL M. ESPANET ÉQUIPE DE PROFESSEURS M RACINE, LETTRES M WALTER, LETTRES THÉÂTRE M MARNÉ, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M. RIMELEN, ARTS PLASTIQUES ME ME ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Détail d’un édifice du XVIe siècle, rue Battant, Besançon, Doubs 28 ÉLÈVES DE 5eE TRAVAIL RÉALISÉ DANS LE CADRE DES COURS Dole, Jura NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE DÉCOUVERTE DE SAINT-HIPPOLYTE OBJECTIFS - Comprendre le cadre de vie au Moyen-Âge. - Apprendre à lire un paysage urbain. Saint-Hippolyte 67 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET QUʼEST-CE QUʼUNE VILLE AU MOYEN-ÂGE ? - Recherches documentaires : iconographie médiévale, archives, gravures. - Études du contexte historique de la création et du développement urbain de Saint-Hippolyte : le site, le rôle de l’église, des seigneurs, les franchises, les métiers exercés. INTERVENTION CAUE PREMIER TEMPS Approche de la ville médiévale sous forme de diaporama. Objectifs : - donner aux élèves des repères sur la composition et la forme urbaine d’une ville médiévale, - cerner le rôle des édifices majeurs (églises, châteaux, hôtels de ville), le rôle des remparts et des portes, l’organisation des quartiers, des îlots, les rues et places publiques, l’habitat. DEUXIÈME TEMPS Lecture de la composition urbaine de SaintHippolyte 1/ Proposer aux élèves des indices permettant de lire les informations données par un plan. Comment reconnaître avec un plan une ville du Moyen-Âge ? 2/ Exercices permettant de susciter des questionnements, une discussion entre les élèves, l’intervenant et les professeurs. Les rues de Saint-Hippolyte ont été effacées. À toi de les imaginer et de les faire apparaître en rouge sur le plan. 3/Approche des typologies de bâtiment : comment l’habitat prend des formes, des caractéristiques spécifiques suivant son contexte historique, économique, social et culturel ? Associe les axonométries de bâtiment avec les bâtiments pochés en noir sur le plan. Range les typologies par l’ordre chronologique de leur construction. TROISIÈME TEMPS Lecture de typologies de bâtiments d’habitation sous forme de diaporama : à travers quelques exemples francscomtois, il s’agit de comprendre pourquoi et comment un même bâtiment peut répondre à divers usages (habitat, activité professionnelle, commerciale). VISITE DE SAINT-HIPPOLYTE - Repérage des édifices importants dans la commune : église, château (en ruine), tannerie. - Production de croquis, photos. RÉALISATION DʼUNE PLAQUETTE À partir des informations recueillies, les élèves ont rédigé les textes, sélectionné des images fortes et mis en forme une plaquette présentant Saint-Hippolyte au MoyenÂge. 69 Collège de Châtillon-le-Duc, Serge Ferrini, Doubs, 1999 Le chantier d’une église, enluminure COLLÈGE N I C O LA S L E D O U X DOLE Le gothique flamboyant FICHE TECHNIQUE COLLÈGE CLAUDE-NICOLAS LEDOUX 129, RUE DU VAL DʼAMOUR - 39100 DOLE TÉL. 03 84 82 11 22 - FAX 03 84 72 02 65 Pôle universitaire, C. J. de La Fuente, Montbéliard, Doubs, 1999 PRINCIPAL M. MAILLARD-SALIN ÉQUIPE DE PROFESSEURS M CUENOT, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE 1 CLASSE DE 15 ÉLÈVES Le maître d’œuvre sur le chantier, gravure NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 2 HEURES TOUTES LES 2 SEMAINES SUR LʼANNÉE SCOLAIRE, EN DEHORS DES HEURES DE COURS Eglise Saint-Pierre, Château-Chalon, Xe - XIIe siècle, Jura NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 2 PATRIMOINE LOCAL LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME DE DOLE OBJECTIFS - Amener l’élève à comprendre les liens étroits unissant l’édifice à son contexte historique et politique, local et régional. - Donner des éléments de compréhension de l’évolution dans le temps de l’édifice. Collégiale Notre-Dame, Dole, XVe siècle, Jura 71 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET - Analyse de documents concernant le contexte historique : Dole, capitale du Comté au XVIe siècle. - Compréhension de trois langages architecturaux présents dans l’édifice : gothique, renaissance, classique. - Approche sensible : visite de la collégiale Notre-Dame. INTERVENTION CAUE 1/ Les principes de construction et les formes architecturales au Moyen-Âge : architecture romane et gothique sous forme de diaporama. Objectifs : - Donner aux élèves une vision plus large de l’architecture religieuse au Moyen-Âge, en posant les questions suivantes : - quel est le contexte historique, politique, économique, social, religieux général du XVIe siècle ? - quels sont les principes constructifs : matériaux, techniques ? - Aider les élèves à comprendre : - la forme comme réponse au programme et expression plastique et symbolique (volumes, lumière, sculptures), - la mise en œuvre de la construction : les étapes du chantier, - le rôle du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre. 2/ Approche de l’architecture au XXe siècle (diaporama). Présentation d’édifices représentatifs de l’architecture au XXe siècle. Quels fondements ? Quels tournants décisifs ? Quels liens entre les programmes, les matériaux, les techniques de construction et les formes architecturales ? TRAVAIL DES ÉLÈVES La collégiale, historique La ville de Dole apparaît vers l’an mille (petit bourg protégé par des fortifications en bois surveillant un passage du Doubs). La ville fait partie de Comté de Bourgogne qui est rattaché à la Germanie. Au XIIe siècle, avec le Comte Renaud III, puis son gendre l’empereur Frédéric Barberousse, sont construits en pierre un pont, des murailles et un château. En 1120, la paroisse de Dole est fondée autour du prieuré SaintGeorges et une première église est construite. Le Comté de Bourgogne est vendu au roi Philippe Le Bel à la fin du XIIIe, mais il revient finalement à son épouse, puis à sa fille Jeanne qui épouse le Duc de Bourgogne. Au XIVe et XVe siècles, Dole bénéficie de la domination bourguignonne. Elle reçoit le titre de capitale de Comté, elle est dotée d’un parlement, d’une université et d’un atelier de monnaies. La ville reste à l’écart de la guerre de Cent Ans. Au début du XIVe, un chapitre de douze chanoines est transféré de Poligny à Dole. C’est l’occasion d’ériger sur la colline une église : NotreDame. Après la mort du Duc Charles le Téméraire, le roi de France fait assiéger Dole. La ville, malgré une vive résistance, est prise en 1479 par les armées françaises qui la détruisent presque entièrement. Anéantie par Louis XI, Dole commence sa reconstruction sous le règne de Louis VIII puis celui des Habsbourg (d’Autriche puis d’Espagne) qui ont hérité du Comté en 1493 au traité de Senlis. La reconstruction partielle de l’église est engagée rapidement, mais très vite on envisage la construction d’un nouvel édifice à la mesure du rôle de capitale du Comté que Dole avait retrouvé. La construction de la nouvelle église Notre-Dame : la Collégiale est entreprise dès le début du XVIe siècle. La nouvelle église, presque perpendiculaire à l’ancienne, est orientée vers le Nord-Est. Toutes les couches de la société participent à la construction qui s’échelonne sur plus de 70 ans. Chapelles, piliers, tombeaux émanent de familles fortunées qui en retour obtiennent la propriété de ces parties de l’édifice. La première pierre est posée en 1509 par Antoine de Vergy, futur archevêque de Besançon. Le gros œuvre est achevé en 1546. En 1559, la tour porche est presque terminée (le clocher sera achevé au début des années 1580 et le beffroi à la fin du XVIe siècle). Ouverture du culte en 1557, la collégiale est consacrée en 1571. Le chantier s’ouvrit à nouveau de 1609 à 1612 pour permettre, sur l’emplacement de sacristies qui sont déplacées, la construction de la Sainte-Chapelle qui doit abriter l’hostie miraculeuse de Faverney. Il fallut également restaurer le sommet du clocher ébranlé par les bombardements du siège de 1636 et emporté par un violent orage. Faute de crédits suffisants, il fut reconstruit mais avec 9 mètres de moins. STYLE : Gothique tardif Quelques éléments de la Renaissance : - le tombeau du Chancelier Carondelet et de son épouse érigé en 1542 par le sculpteur Jean Mone (cette première œuvre de la Renaissance à Dole est harmonieuse, avec d’élégantes colonnes, une voûte à médaillons et frise de chevaux indomptés), - la chaire, en forme de hanap, sculptée par Denis le Rupt en 1556, - le jubé, en forme d’arc triomphal, qui date des années 1560-1571, - le bénitier en marbre de Sampans, - la tribune de l’orgue, œuvre de Hugues le Rupt. Un bel élément classique : la Sainte-Chapelle. 73 SOMMAIRE PROJETS 1999 - 2000 DOUBS, HAUTE-SAÔNE, JURA COLLÈGE EDGAR FAURE PAGE 76 PAGE 82 VALDAHON (DOUBS) PATRIMOINE RELIGIEUX - L’ÉGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL COLLÈGE GEORGES CUVIER MONTBÉLIARD (DOUBS) APPROCHE DE L’ARCHITECTURE - À TRAVERS LA DIVERSITÉ DES EXEMPLES LOCAUX COLLÈGE STENDHAL PAGE 88 PAGE 94 BESANÇON (DOUBS) ARCHITECTURE ET ART - BERLIN AUJOURD’HUI COLLÈGE JEAN ROSTAND LUXEUIL-LES-BAINS (HAUTE-SAÔNE) UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE LUXEUIL-LES-BAINS COLLÈGE EDGAR FAURE PAGE 104 PAGE 108 PAGE 114 VALDAHON (DOUBS) UN CHÂTEAU AU MOYEN-ÂGE - DÉCOUVERTE DE JOUX COLLÈGE ANTOINE DE SAINT-ÉXUPÉRY LONS-LE-SAUNIER (JURA) L’HABITAT RURAL - DANS LA RÉGION DU JURA COLLÈGE ROSSET SAINT-CLAUDE (JURA) PRINCIPES CONSTRUCTIFS - L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU MOYEN-ÂGE COLLÈGE LOUIS PERGAUD PAGE 118 PIERREFONTAINE-LES-VARANS (DOUBS) DÉCOUVERTE DU MOYEN-ÂGE - À TRAVERS LA MAISON FORTE DE SAGEY COLLÈGE ANDRÉ MASSON PAGE 126 PAGE 132 SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE (HAUTE-SAÔNE) UN PATRIMOINE À L’ÉTUDE - SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE COLLÈGE CHARLES PÉGUY VAUVILLERS (HAUTE-SAÔNE) ARCHITECTURE CONTEMPORAINE - LA MAISON INDIVIDUELLE 75 Abbatiale d’Ebersmunster, Bas-Rhin Abbatiale d’Ebersmunster, Bas-Rhin COLLÈGE EDGAR FAURE VALDAHON Chantier d’une cathédrale miniature Clocher, carnet de Villars de Honnecourt, XVIe siècle FICHE TECHNIQUE COLLÈGE EDGAR FAURE 5, RUE DU COLLÈGE - 25800 VALDAHON TÉL. 03 81 56 21 72 - FAX 03 81 56 48 18 Opéra Garnier, J-L. Garnier, Paris, 1872 - 1875 PRINCIPAL M. GUYON ÉQUIPE DE PROFESSEURS M LEGRAND, ARTS PLASTIQUES M ROUX, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M METTHEY, LETTRES ME ME ME Eglise paroissiale de La Rivière Drugeon, Doubs, XV - XVI siècle e e INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Place Stanislas, Nancy, Meurthe-et-Moselle, XVIIIe siècle 1 CLASSE DE 4e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE DE JANVIER À JUIN Eglise romane de Talant, Côte d’Or NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 4 PATRIMOINE RELIGIEUX LʼEGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL OBJECTIFS - Découvrir la richesse et la spécificité du patrimoine local. - Sensibiliser les élèves à l’architecture contemporaine. - Donner les clefs de lecture permettant d’interpréter ce que nous révèlent les formes architecturales et les partis pris constructifs. - Mettre en évidence l’évolution des techniques, des moyens et des idées. - Inciter les élèves à relier des connaissances littéraires, historiques et artistiques en vue d’une plus grande cohérence des savoirs. L’église Sainte-Agathe de Vercel, réédifiée après le grand incendie entre 1720 et 1730 77 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET DES ENQUÊTES POUR COMPRENDRE : LʼÉGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL, UN EXEMPLE LOCAL DE LʼARCHITECTURE BAROQUE - Recherche d’écrits et de plans historiques aux Archives Départementales du Doubs. - Interprétation de documents graphiques. - Étude de relevés topographiques. - Mise en relation d’informations provenant de sources différentes. - Mise en perspective de l’architecture baroque avec les arts du XVIIIe siècle, plus particulièrement la peinture et les courants littéraires. - Étude d’ouvrages d’érudits locaux. INTERVENTION CAUE Approche globale de l’évolution de la ville et de l’architecture (diaporama). ORGANISATION DU PLAN Repère les différents espaces à l'intérieur de l'église et colorie le plan en fonction de la légende donnée. NEF CHOEUR COLLATÉRAUX MASSIF ANTÉRIEUR CONFESSIONNAUX Objectifs : - Identifier les tournants décisifs, leurs causes, leurs conséquences. - Replacer l’architecture religieuse du XVIIIe siècle dans un ensemble chronologique cohérent. - Donner des repères sur les grands principes de l’architecture religieuse du XVIIIe siècle. - Etude comparative d’œuvres régionales et nationales (italiennes et autrichiennes) à partir de photographies et diapositives. - Rappel du contexte historique. REGARD SUR LʼARCHITECTURE CONTEMPORAINE Découverte de la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, construite par Le Corbusier en 1955. Une plaquette « Découverte d’une architecture, la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp, Le Corbusier », destinée aux élèves, permit une compréhension du lieu par le jeu d’un questionnement et un apport de connaissances. Ce document réalisé en janvier 1999 est disponible au CAUE du Doubs. Par le jeu des comparaisons, les élèves ont pu situer dans le temps l’église de Vercel et saisir ses caractéristiques (espace, forme, structure, matières, jeux de lumières, etc). À l’issue de la visite les élèves ont écrit de courts textes, illustrés par les croquis réalisés in situ. « Nous sommes allés visiter la chapelle de Ronchamp construite par Le Corbusier. Nous avons déjà visité l’intérieur de la chapelle. De l’extérieur, nous voyons de petites fenêtres, par contre à l’intérieur elles sont grandes et diffusent peu de lumière. La chapelle était construite en suivant la forme du terrain, ce qui fait que par endroits, le sol est en pente. Il y avait deux sortes de grandes tours et à l’intérieur de chacune il y avait un autel. Nous sommes allés dehors pour étudier la forme de la chapelle et voir à quoi elle nous faisait penser. Sur une porte, il y avait des dessins représentant des mains, le ciel. À côté il y avait trois grosses cloches pour sonner la messe. » INTERVENTION CAUE Découverte de la bibliothèque de la faculté de droit à Besançon (La Bouloie), réalisée en 1993 par les architectes Laurent et Emmanuelle Beaudouin. La visite a été menée par Eric Saby, architecte au CAUE du Doubs. « Nous sommes allés visiter la bibliothèque de droit à Besançon. Un monsieur a eu la gentillesse de nous guider. Nous avons d’abord exploré l’extérieur du bâtiment, puis nous sommes rentrés. Il y avait un jeu de lumière à l’entrée. Des vitraux bleus et ronds suspendus au plafond. Tout était calculé avec la lumière de l’extérieur. Il y avait des reflets jaunes. Peu de lampes car la lumière venait de l’extérieur. Il y avait des brise-soleil pour faire entrer la lumière. Même les bureaux avaient des jeux de lumière. » 79 PARCOURS DANS LʼÉGLISE SAINTE-AGATHE DE VERCEL - Approche sensible de l’espace construit : percevoir une atmosphère, une échelle, des volumes, une lumière, des matières, des sons. - Découverte de l’édifice à travers le regard éclairé de M. Wattel, architecte des Bâtiments de France. - Apport de connaissances sur l’histoire locale par M. Gérardet, conseiller municipal de Vercel. « Nous sommes allés à Vercel. Durant la visite de l’église, nous avons été informés des récentes restaurations de l’autel, de certaines pierres à l’extérieur, ainsi que du clocher. Nous avons aussi pu voir les ravissantes boiseries qui ornent les murs du chœur. On nous a expliqué beaucoup de vocabulaire et je n’ai pas tout retenu. Nous avons monté les marches qui se situaient au fond de l’église pour aller voir l’orgue et ensuite le clocher. Nous avons trouvé que le chœur était surchargé. Nous n’avons pas trop aimé l‘autel qui n’est qu’une table en bois. » - Comparaison entre l’église de Vercel et la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp : un même programme, deux réponses différentes. RECHERCHES PLASTIQUES 1/ À l’aide du plan de l’église Sainte-Agathe de Vercel, les élèves ont transformé la salle de classe en espace religieux : - travail sur l’organisation spatiale : piliers, travées et chœur sont symbolisés à l’aide du mobilier de la classe, - travail sur l’espace intérieur : mise en place du mobilier religieux et des différents types de sol, - travail sur la lumière : calques colorés fixés sur les vitres pour filtrer la lumière et créer des effets de couleur. 2/ Réalisation d’une tour À partir des questions de structure, d’enveloppe et de matériaux abordées au cours de l’année, les élèves doivent réaliser une tour stable d’environ un mètre de haut. Quatre thèmes sont proposés : la transparence, la lumière, la puissance, les vents. INTERVENTION CAUE Présentation des travaux à l’architecte CAUE en vue d’une analyse des réponses. La discussion permet de poser de nouvelles questions sur l’architecture : - Redéfinir les notions d’enveloppe et de structure. Celles-ci ont été souvent confondues dans les différentes réalisations. Par ailleurs, les élèves ont bridé leur imagination en utilisant des matériaux (pots en verre, en plastique, ...) qui répondent à la fois au rôle de l’enveloppe et de structure et au thème choisi (transparence). - Être attentif à l’économie de matière dans les questions de stabilité. - Penser au rôle de la lumière et des jeux possibles dans les réalisations : lumière artificielle, lumière naturelle ? 81 Rue Battant, Besançon, Doubs La coupe de bois, miniature COLLÈGE GEORGES CUVIER MONTBÉLIARD Tour d’enceinte, Cluny, Saône-et-Loire Maison de la période médiévale, Cluny, Saône-et-Loire FICHE TECHNIQUE COLLÈGE GEORGES CUVIER LES GRANDS JARDINS - 25200 MONTBÉLIARD TÉL. 03 81 90 77 40 - FAX 03 81 32 23 66 *Hourds, gravure PROVISEUR M. VIEILLEDENT PROVISEUR ADJOINT M. HUMBERT Médiathèque, Bernard Quirot, Arc-et-Senans, Doubs, 2000 ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. MAGNIN, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M. CHAUMONT, LETTRES M HEIN, ARTS PLASTIQUES M DROZ, TECHNOLOGIE M MANTAUX, DOCUMENTALISTE AVEC LA PARTICIPATION DES AIDES EDUCATRICES M CHAOUCHE ET M BOUAOUINA LLE ME ME ME Médiathèque, Bernard Quirot, Arc-et-Senans, Doubs, 2000 LLE INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE 2 CLASSES DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 12 FOIS 2 HEURES DE LA TOUSSAINT À NOËL ET DE FÉVRIER À PÂQUES *Motte castrale de la Tusque, Gironde NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 4 APPROCHE DE L’ARCHITECTURE À TRAVERS LA DIVERSITÉ DES EXEMPLES LOCAUX OBJECTIFS - Donner des clefs de lecture de l’espace construit vécu au quotidien par les élèves. - Appréhender la ville à différentes échelles : d’une approche globale à une analyse plus fine des bâtiments. - S’approprier le patrimoine local, vecteur d’une formation citoyenne. - Approfondir des techniques de recherches documentaires. Le château d’Oricourt, aquarelle d’élève 83 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET INTRODUCTION AU PROJET INTERVENTION CAUE Approche globale de l’évolution de la ville et de l’architecture (diaporama). Objectifs : - Donner aux élèves les repères majeurs de l’histoire de l’architecture et de la ville : identifier les tournants décisifs, leurs causes, leurs conséquences. - Resituer dans un ensemble chronologique cohérent les espaces qui seront étudiés. DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE LOCAL - Visite du château d’Oricourt. Approche de l’édifice à travers le regard éclairé de M. Cornevaux, propriétaire du château. En vue de garder en mémoire les éléments essentiels de la visite, les élèves réalisent des croquis, des photographies, un film. L e c h â t e a u d ’ O r i c o u r t , é d i f i é a u X I I e s i è c l e s u r l a p l a i n e d e L u r e ; i l f u t t r a n s f o r m é et r e m a n i é a u X V e et X V I e s i è c l e s - Promenade architecturale dans Montbéliard : repérage et analyse d’éléments architecturaux remarquables, sous la conduite du service animation du Pays d’Art et d’Histoire de Montbéliard ; réalisation de nombreux croquis. - Découverte et étude de la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp de Le Corbusier, à partir du document réalisé par le CAUE du Doubs. - Promenade architecturale dans Colmar : réalisation de croquis, de photographies mettant en évidence les caractéristiques des éléments architecturaux repérés dans la ville médiévale. INTERVENTION CAUE Les principes majeurs de l’architecture médiévale PREMIER TEMPS Sous forme de diaporama, l’objectif est de donner aux élèves les références et le vocabulaire permettant de comprendre les principes de l’architecture médiévale : architecture romane et gothique. SECOND TEMPS Exercices sur les principes de structure dans l’architecture religieuse. À partir de la fabrication de maquettes en papier d’une voûte en berceau et d’une croisée d’ogives, les élèves observent les déformations des structures voûtées romanes et gothiques. Ils cherchent des solutions afin de rendre plus solide leur maquette et découvrent les principes du contrefort et de l’arc boutant. Ils perçoivent les innovations réalisées du roman au gothique. Ils comprennent comment les principes constructifs induisent, en partie, la forme de l’architecture. Ici c’est principalement la question des baies et de la lumière qui est posée. 85 ÉTUDES SPÉCIFIQUES PAR GROUPE DʼÉLÈVES ET MISE EN FORME DES INFORMATIONS RECUEILLIES - Recherches iconographiques. - Étude croisée de documents écrits et iconographiques. - Travail pendant les cours de français sur le livre : « Le chevalier au bouclier vert », d’Odile Weulersse. - Rédaction et enregistrement d’un commentaire sur le château d’Oricourt pour le montage diapositives et pour le film. - Réalisation de panneaux rendant compte des recherches réalisées en cours d’année sur les thèmes suivants : - les âges de la ville : ville antique, ville musulmane, ville médiévale, ville contemporaine, - le roman et le gothique, - se défendre au Moyen-Âge (mottes, châteaux, villes), - la ville de Montbéliard, - le château d’Oricourt, - la chapelle Notre-Dame-duHaut de Ronchamp de Le Corbusier. - Réalisation d’un livre sur le château d’Oricourt. 87 Gymnase, Jean-Pierre Drezet, Danjoutin, Doubs, 2000 COLLÈGE ST E N D H A L BESANÇON Pôle universitaire, C. J.de La Fuente, Montbéliard, Doubs, 1988-1991 FICHE TECHNIQUE COLLÈGE STENDHAL 25, AVENUE DU COMMANDANT MARCEAU - 25000 BESANÇON TÉL. 03 81 48 24 24 - FAX 03 81 48 24 32 Collège de Châtillon-le-Duc, Serge Ferrini, Doubs, 1999 PRINCIPAL M. COLIN ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. RAVEY, ARTS PLASTIQUES M FRIDELANCE, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M. COLIN, TECHNOLOGIE, ALLEMAND ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Bibliothèque de la faculté de droit, L. & E. Beaudouin, Besançon, 1993 30 ÉLÈVES DE 4e PROJET RÉALISÉ PENDANT LES HEURES DE COURS DʼAVRIL À JUIN. NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 ARCHITECTURE ET ART BERLIN AUJOURDʼHUI Le projet décrit correspond aux recherches réalisées d’avril à juin 2000. Le temps imparti a permis de définir les bases du projet et de poser les questions principales. Le projet se poursuit à la prochaine rentrée scolaire. Un voyage d’étude est prévu avec les élèves au printemps 2001. OBJECTIFS - Sensibiliser les élèves à l’architecture contemporaine. - Mettre en relation arts plastiques et architecture. - Introduire la dimension historique dans la compréhension d’une production plastique et architecturale. - Appréhender les différentes échelles de la ville : regard sur son évolution, sa composition, ses caractéristiques typologiques, ses bâtiments majeurs. - S’approprier un lieu inconnu et lointain par le biais des enquêtes menées. Dans un premier temps, découverte et analyse des projets en cours de construction sur la Potsdamer Platz à Berlin. L’étude concerne plus particulièrement les constructions de Renzo Piano et d’Helmut Jahn au regard du passé et des enjeux actuels. Dans un second temps, un travail de repérage des édifices berlinois remarquables du XXe siècle est envisagé. 89 PRÉSENTATION DU PROJET PAR YVES RAVEY PROFESSEUR DʼARTS PLASTIQUES, COORDONNATEUR DE LʼÉQUIPE PÉDAGOGIQUE Il y a cette conception de la pédagogie dans ses larges propos qui serait de considérer l’action de l’élève comme fondatrice. L’acte de l’élève est un lien concret avec l’objet exploré. Celui-ci en dernier recours, c’est toujours le monde qui nous fabrique et que nous aimerions fabriquer en retour. Le principal écueil dans l’approche par des élèves de 4e-3e du fait architectural reste la confrontation avec la matière et la construction de la dimension plastique : passage à la troisième dimension, appréhension des volumes. Par ces quelques exercices qui découlent d’une chronologie et la constituent, découverte d’une progression qui lie découverte du fait architectural et art contemporain. 1/ Emergence du signe plastique Le problème est l’approche sémantique. C’est en se constituant un langage distinct que s’étend la compréhension de l’art contemporain qui, comme son nom l’indique, contient des éléments dynamiques de notre contemporanéité. En réponse à l’interrogation qui concerne l’élève, est-ce encore de l’art ? Développement d’une approche sémantique par la pratique du graphisme : désignation d’une réalité. Par exemple, je dois montrer quelque chose que je ressens ; ce que je ressens n’est pas montrable par le biais d’un objet, ce n’est pas non plus l’abstraction qui est recherchée. Non, ce qui est recherché, c’est une façon de désigner quelque chose : « mes dernières vacances, mes sentiments à leur égard » sans qu’apparaisse un quelconque élément concret. Problème du sens iconique d’une image, des propriétés du matériau, de la désignation. Progressivement se forge un lexique débarrassé des problèmes du beau et de sa représentation. Détacher donc l’élève, qui est un sujet, des préoccupations de rentabilité (ce que je vois doit être défini pour être payant). Abandon du système appauvrissant de représentation symbolique : cœur stylisé, fleur, arbre. 2/ Recherche du constat architecture : lieu mobile de représentation, dans la perspective d’un déplacement. 3/ Confrontation de l’œuvre de François Morellet venu exposer à Besançon. 4/ À l’intérieur de tout cela, le cours est traversé de questions sémantiques (comment je désigne ?) et d’une progressive recherche d’attitude du sujet vis-à-vis de l’objet. Eloignement par le sujet du lieu commun, un carré doit être rempli dans les limites de ses angles droits et de son périmètre. Propos différent sur le carré. Recherche entendue d’un rapport étroit entre ce que je vois et ce que je fabrique, comment je fabrique. C’est-à-dire que toute compréhension plastique emprunte aux autres catégories de la théorie ce qui intéresse les différentes disciplines au sens pédagogique du terme, d’où cette logique interdisciplinaire. Etude et dessins réalisés en cours d’arts plastique sur le musée juif à Berlin, réalisé par l’architecte Daniel Libeskind en 1999. 91 INTERVENTION CAUE Présentation du premier site d’étude La Potsdamer Platz, site de 12 hectares laissé en friche pendant 40 ans, est aujourd’hui l’un des plus grands chantiers d’Europe et les questions qu’elle suscite vont bien au-delà de celles posées par l’architecture contemporaine. C’est d’abord à l’échelle urbaine du quartier mais aussi de la ville que le site doit être compris. Les enjeux présents sont multiples et complexes, liés intimement à l’histoire douloureuse de la ville. La reconstruction de la Potsdamer Platz a valeur de test et de symbole : - elle apporte une réponse aux restructurations urbaines, politiques, économiques et sociales induites par la chute du mur. - elle se confronte à sa propre mémoire, question difficile aujourd’hui pour l’ensemble des Berlinois. Interventions en classe 1/ Repères sur l’histoire de l’urbanisme (diaporama). Objectif : comprendre dans quel contexte et sur quels éléments se fonde l’urbanisme du XXe siècle. 2/ Découverte de la Potsdamer Platz - Repères historiques sur le site. - Comment se déroule une opération d’urbanisme ? Quels sont les enjeux politiques, socio-économiques ? Qu’est-ce qu’un programme ? Qui sont les maîtres d’ouvrage ? Comment sont choisis les urbanistes et les architectes ? Quels sont les moyens financiers ? - L’échelle du site : par un travail de retranscription d’échelle et de comparaison des plans de Besançon et de Berlin, les élèves prennent conscience de la supercifie de Berlin (8 fois plus grande que Paris) et de la Potsdamer Platz. 3/ Approche de l’architecture contemporaine (diaporama). Quels fondements ? Quels tournants décisifs ? Quels liens entre les programmes, les matériaux, les techniques de construction et les formes architecturales ? Présentation d’édifices représentatifs de l’architecture contemporaine. Travail graphique réalisé par les élèves en cours d’Arts Plastiques (cf partie 4 du projet présenté par Yves Ravey). 93 *Maison au Moyen-Âge COLLÈGE JEAN ROSTAND LUXEUIL-LES-BAINS Eglise paroissiale de La Rivière Drugeon, Doubs, XVe - XVIe siècle FICHE TECHNIQUE COLLÈGE JEAN ROSTAND 29, RUE DU MARÉCHAL DE LATTRE DE TASSIGNY 70300 LUXEUIL-LES-BAINS TÉL. 03 84 40 56 66 - FAX 03 84 40 16 80 Palais Granvelle, Besançon, Doubs, XVIe siècle PRINCIPAL M GIRARD LLE ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. SIMON, ARTS PLASTIQUES M. KAHN, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Grande-Rue, Nancy, Meurthe-et Moselle, XVIe siècle INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE 14 ÉLÈVES DE 5e DANS CHAQUE GROUPE Cloître de l’abbaye de Montbenoît, Doubs, XVe siècle NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET PREMIER GROUPE 1 h 30 PAR SEMAINE DE SEPTEMBRE À JANVIER, DEUXIÈME GROUPE 1 h 30 PAR SEMAINE DE FÉVRIER À JUIN Rue Mercier, Besançon, Doubs NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 PAR GROUPE UNE VILLE AU MOYEN-ÂGE DÉCOUVERTE DE LUXEUIL-LES-BAINS Le projet décrit présente le travail réalisé par les élèves du premier groupe (de septembre à janvier). OBJECTIFS - S’approprier le patrimoine local, vecteur d’une formation citoyenne. - Percevoir la durée historique par l’étude de l’évolution d’une ville. - Aborder les différentes échelles de la ville : d’une approche globale à une analyse plus fine des bâtiments. - Analyser le décor architectural médiéval (sculpture, art du vitrail). - Initiation à l’héraldique (acquisition du vocabulaire, approche de la symbolique). - Associer la recherche historique et documentaire à la pratique des arts plastiques et de l’audiovisuel. La tour de la maison du Bailli, gravure d’Eugène Sadoux, dans Bouchot, la Franche-Comté, 1904 95 000 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET LECTURE GLOBALE DE LA VILLE - Repérages in situ : relevés, prises de vue et films rendent compte d’un cheminement. - Recherche d’informations et de documents : des photographies, des documents anciens permettent de comprendre l’évolution de la ville. Maison du bailli et Hôtel Pusel, gravure d’Eugène Sadoux dans Bouchot, la Franche-Comté, 1904 INTERVENTION CAUE Approche de la ville au Moyen-Âge : - Sous forme de diaporama, sont donnés des repères sur la composition urbaine d’une ville médiévale. Est apporté un vocabulaire de base. - Proposition d’exercices visant à transmettre des clefs de lecture d’un plan de ville (organisation des rues suivant les époques, repérage du parcellaire, des typologies de bâtiment, connaissance des codes de représentation). - Deux documents pédagogiques réalisés par M. Kahn, professeur d’histoire-géographie, permettent aux élèves de se repérer sur le plan actuel et de découvrir la structure urbaine médiévale de la ville. A - « LA VILLE DE LUXEUIL EN 2000, PLAN D’ENSEMBLE » Suis-je capable de m’orienter sur un plan de Luxeuil ? Comment faire pour m’y retrouver ? 1/ Je place les points cardinaux (sans me tromper) autour de la croix d’orientation. 2/ Je complète l’échelle préparée en bas du plan, en sachant que la basilique Saint-Pierre (rectangle noir avec une croix blanche) mesure en réalité 60 m de long. Je calcule les dimensions réelles du terrain représenté sur le plan : - du nord au sud, la ville s’étend sur ……… m. - d’est en ouest, la ville s’étend sur ……… m. - le plan recouvre donc une surface de ……… km2. 3/ Je complète la légende ci-dessous : q q q q q (orange) : collège Jean Rostand. (vert) : stade. (rouge) : rue principale qui porte les cinq noms suivants ……… (jaune) : ma maison ou la route qui y conduit à partir du collège. (bleue) : le centre médiéval. 4/ Je reporte sur le plan les couleurs de la légende ci-dessus, aux bons emplacements. 97 B - LUXEUIL AVANT LA RÉVOLUTION Nous n’avons plus de plan de Luxeuil dessiné au Moyen-Âge, mais un plan datant du XVIIIe siècle prouve que beaucoup de constructions médiévales existaient encore à cette époque. À vous de les retrouver en lisant attentivement ce plan et sa légende, puis en répondant au questionnaire ci-dessous : A. Porte Notre-Dame B. Rue Saint-Pierre C. Grande-Rue E. Porte Saint-Nicolas F. Rue Saint-Martin G. Eglise Saint-Pierre H. Eglise Notre-Dame J. Labbaye K. Labbatiale L. Saint-Martin M. Hoˆtel de Ville N. Place O. Muraille de la ville P. Enclos du Rv. P. des Be´ne´dictins Q. Porte Saint-Colomban R. Vestiges des anciennes murailles S. Etang de la Poche T. Canal du moulin U. Abreuvoir V. Ecluse X. Entre´e de la ville Y. Corps de garde A.A. Porte du faubourg du Cheˆne B.B. Les Rv. P. Capucins C.C. La chapelle de Sainte-Magdeleine D.D. Chemin creux, ou creuse-vie E.E. Alle´e entre lenclos des Capucins F.F. La Grange Basseau G.G. Le moulin dit de Saint-Sauveur H.H. Le ruisseau du moulin L.L. La grande rivie`re dit Le Brechin M.M. Un bras de la rivie`re contre le´glise N.N. Le´glise paroissiale de Saint-Sauveur O.O. La maison curiale 1. Faubourg du Cheˆne 2. Faubourg de la Corve´e 3. Faubourg Ronsary 4. Jardins de la ville 5. Rue des Tanneries 6. Les Bains 1/ La ville est entourée de remparts construits au XIIIe siècle (marqués O et R sur le plan). Combien de tours demi-circulaires y comptez-vous ? 2/ Les remparts ne s’ouvraient au Moyen-Âge que par deux portes, situées aux deux extrémités de la grand’rue Donnez le nom et l’orientation de chacune de ces deux portes. 3/ En lisant attentivement la légende tout en bas du document Calculez en mètre le diamètre de l’enceinte dans le sens nord-sud et dans le sens ouest-est. 4/ Relevez le nom de toutes les églises situées à l’intérieur des remparts. 5/ Combien de cimetières voyez-vous ? Quel point commun remarquez-vous quant à leur emplacement ? 6/ Un étang, dont la forme régulière prouve bien qu’il n’est pas naturel, couvre une importante superficie en dehors des remparts. Trouvez deux raisons pour lesquelles les hommes du XIVe siècle se sont donné tant de peine pour le creuser. 7/ Quel nom commun portent les quartiers situés hors des remparts ? Relevez le nom propre de l’un de ces quartiers. 8/ Quelle lettre désigne sur le plan la mairie (construite au XVe siècle) ? REPÉRAGE ET ANALYSE DE BÂTIMENTS MAJEURS DU MOYEN-ÂGE ARCHITECTURE MILITAIRE : VESTIGE DES REMPARTS ARCHITECTURE CIVILE : HÔTEL DE VILLE ET HÔTELS PARTICULIERS ARCHITECTURE RELIGIEUSE : ÉGLISE SAINT-PIERRE, XIIIe - XIVe SIÈCLES - Recherches documentaires. Relevé de blasons. Initiation à l’héraldique. Repérage du décor sculpté. INTERVENTION CAUE Les principes majeurs de l’architecture religieuse au Moyen-Âge. Objectifs : - Apporter aux élèves les références et le vocabulaire permettant de comprendre les principes de l’architecture romane et gothique (diaporama). - Rendre sensible les principes de structure dans l’architecture religieuse, par le biais de réalisation de maquettes d’étude en papier. 99 - Repérages in situ : relevés, croquis, prises de vue, vidéo. Un document pédagogique réalisé par les enseignants est proposé aux élèves lors de la visite de l’édifice. 1/ Questionnaire : - Quel est le plan de la basilique ? - Combien y-a-t-il de bas-côtés ? - Combien y-a-t-il de chapelles latérales ? - Combien y-a-t-il de portes ? - Où voyez-vous des fenêtres romanes ? - Où voyez-vous des fenêtres gothiques ? - Combien de travées compte la nef ? Pour l’une d’elles, indiquez sa longueur en …… m ; sa largeur en …… m. - Combien de travées compte chaque bas-côté ? Pour l’une d’elles, indiquez sa longueur en …… m ; sa largeur en ……m. - Combien de travées compte le transept ? Pour l’une d’elles, indiquez sa longueur en …… m ; sa largeur en …… m. - Pour un pilier situé entre la nef et un bas-côté, indiquez sa longeur en …… m ; sa largeur en …… m (sa section). - Relevez sur une tombe un nom de personne, une date. - Localisez cette sépulture avec précision. 2/ Localisez sur le plan : - un chapiteau orné de monstres (1) et un autre chapiteau orné d’oiseaux (2), - un personnage portant la mitre et la crosse (3), - le reliquaire de Saint-Colomban (4), - la limite de l’ancien chœur des moines (indiquée par une marche dans le dallage de l’abbatiale) par un trait rouge. 3/ Sur une feuille quadrillée, dessinez côte-à-côte et à la même échelle la forme générale d’une fenêtre du fond du chœur et d’une fenêtre d’une chapelle latérale. INTERVENTION CAUE Analyse architecturale d’un édifice. L’objectif est d’aider les élèves à organiser les informations recueillies. À l’issue des discussions, sont repérées différentes entrées : - le contexte historique et géographique, - l’insertion urbaine ou paysagère, l’orientation, Quelques chiffres… Dates de construction : de 1225 à 1330. Longueur totale : 60 m. Longueur du transept : 35 m. Hauteur de la nef : 18 m. Epaisseur moyenne des murs : 1 m. - la fonction, le programme, - la structure : organes de stabilité, couvrement des espaces, - les matériaux, - la forme, comme réponse à un programme, comme expression plastique et symbolique, comme expression d’un système de pensée et de rapport au monde, - la géométrie, - les ambiances, les couleurs, - la lumière, - les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, - la réalisation du projet et du chantier. 101 - Un document pédagogique réalisé par les enseignants permet de mettre en situation le vocabulaire architectural acquis. « Comprenons-nous bien… « M’sieur ! C’est quoi la chose à côté du truc, juste au-dessus du machin et près du bidule ? » Avouez qu’avec ce genre de question, il est difficile de se comprendre… Alors essayons d’acquérir quelques mots d’architecture qui seront bien utiles pour explorer les maisons du vieux Luxeuil-les-Bains (ou d’autres lieux). La tour des Échevins La maison du bailli […] Saurez-vous reconnaître sur la maison du bailli un créneau, un merlon, une gargouille, une tour d’escalier, des mâchicoulis, un linteau en accolade, une balustrade en pierre, en bois ? Le cloître Dans le cloître, pouvez-vous situer un arc en plein cintre, une colonnette, un chapiteau, un entablement, un oculus ? Sur la tour des Echevins, il vous sera facile de replacer des termes architecturaux déjà vus précédemment, et d’y ajouter une girouette, un clocheton, une bretèche et des consoles. » Mise en forme et production finale - Réalisation de panneaux pour une exposition dans le cadre du collège. Ils présentent les thèmes suivants. Le nombre d’or : les règles de composition à partir du nombre d’or sont repérées et tracées sur les photographies des façades. Les gargouilles à Luxeuil-les-Bains : repérage et définition du rôle des gargouilles sculptées sur la maison du Cardinal Jouffroy, la maison François 1er, la maison du bailli et la tour des Echevins. Les blasons du cloître de l’église Saint-Pierre : repérage et définition du rôle des blasons sculptés sur les clefs de voûte du cloître. Luxeuil, ville médiévale : présentation d’une partie des textes rédigés par les élèves. « La plupart des rues ne dépassent guère 5 m de large, ce qui ne facilite pas le passage de deux chariots à la fois. Les circulations sont d’autant plus difficiles qu’elles sont encombrées par les marchands ambulants, les animaux domestiques, les tas de fumier et immondices. » « L’église assure la survie de la cité. Parfois, les nouvelles agglomérations viennent se fixer autour d’un château ou d’un monastère comme ce fut le cas à Luxeuil quand SaintColomban, venu d’Irlande, fonda en 590, à l’écart des sources, ce qui deviendra l’une des plus grandes abbayes d’Europe. » « La ville est entourée par des fortifications. Plus la ville grandit, plus l’on doit les agrandir. Ces fortifications protègent la ville des attaques et des guerres. Dans toute fortification, on retrouve des tours, des portes massives. À Luxeuil, on retrouve encore de nos jours des traces des anciennes fortifications du Moyen-Âge. » « Les sources thermales de Luxeuil étaient connues bien avant l’arrivé des romains. Ceux-ci s’établirent autour des sources. » « La place est un lieu d’échange entre les citadins et la campagne environnante. C’est le centre du négoce et des affaires. » - Des maquettes pour comprendre. À partir du plan et des coupes du bâtiment, les élèves ont réalisé des maquettes en papier d’une partie de la structure de l’église Saint–Pierre. 103 *Château d’Arques, Normandie COLLÈGE EDGAR FAURE VALDAHON *Les machicoulis FICHE TECHNIQUE COLLÈGE EDGAR FAURE 5, RUE DU COLLÈGE - 25 800 VALDAHON TÉL. 03 81 56 21 72 - FAX 03 81 56 48 18 *Tour de la Guinette, Château d’Etampes PRINCIPAL M. GUYON ÉQUIPE DE PROFESSEURS M LEGRAND, ARTS PLASTIQUES M BERNARDOT, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M. FEUVRIER, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M ROCHAS, LETTRES ME ME Donjon ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Porte médiévale 1 CLASSE DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE DE JANVIER À JUIN Harlech castle, Pays de Galles, XIIIe siècle NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 4 UN CHÂTEAU AU MOYEN-ÂGE DÉCOUVERTE DE JOUX OBJECTIFS - Donner aux élèves des repères sur l’architecture militaire au Moyen-Âge à travers un exemple local. - Inciter les élèves à mettre en relation les questions de construction avec les arts et la vie quotidienne au Moyen-Âge. - Familiariser les élèves avec un vocabulaire architectural : percevoir, nommer, reconnaître. - Mettre l’élève en situation d’expérimentation, favoriser une approche transdisciplinaire, relier les connaissances. Le château de Joux 105 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET APPORT CULTUREL - Présentation de références permettant d’appréhender le monde médiéval. - Recherche de documents. - Réalisation de palimpsestes, supports de textes écrits par les élèves en cours de français. Vue du « Fort de Joux » Plan du château de Joux Le château de Joux et le fort du Larmont Inférieur, gravure de Gaston Coindre (extraite de l’ouvrage « Besançon et la vallée du Doubs »), collection R.L. INTERVENTION CAUE Approche globale de l’évolution de la ville et de l’histoire de l’architecture (diaporama). L’objectif est de resituer, dans un ensemble chronologique cohérent, l’architecture médiévale. Approche de l’architecture castrale (diaporama). L’objectif est de définir les grands principes de l’architecture des châteaux forts et d’apporter un vocabulaire de base. DÉCOUVERTE DU CHÂTEAU DE JOUX - Visite du château de Joux, Doubs. - Rédactions de courtes narrations mettant en scène le château de Joux et son histoire. Plan perspective du château de Joux, dessin de R. Lambalot RECHERCHES PLASTIQUES Les élèves réinvestissent leurs connaissances dans la réalisation de maquettes d’une architecture défensive. Les matériaux, choisis pour leur qualité d’expression défensive, jouent un rôle déterminant dans la définition des formes. Présentation des travaux à l’architecte des CAUE en vue d’une analyse des réponses. Les élèves ont privilégié l’aspect plastique des réalisations. La discussion permet de reposer des questions architecturales, de relier programme et choix des matériaux. Nous remarquons la citation omniprésente d’éléments du château fort (créneaux, tours, pont-levis). Définir au préalable la spécificité du danger aurait permis une plus grande pluralité des partis pris. 107 Plan d’une maison vigneronne du Revermont, Conliège COLLÈGE SAINT-ÉXUPÉRY LONS-LE-SAUNIER Commune de Blois-sur-Seille, premier plateau jurassien, Jura FICHE TECHNIQUE COLLÈGE SAINT-EXUPÉRY 296, RUE CHARLES RAGMEY - 39000 LONS-LE-SAUNIER TÉL. 03 84 87 07 80 - FAX 03 84 24 96 50 Vignes PRINCIPAL M. LETIENT ÉQUIPE DE PROFESSEURS M FRANJU, LETTRES M. THIRIET, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M BONNAMOUR, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M. GEILLON, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M MOIREAUX, MATHÉMATIQUES M AOUADI, AIDE ÉDUCATRICE, RECHERCHE DOCUMENTAIRE LLE ME ME LLE INTERVENANT CAUE M. VERNAY, DIRECTEUR DU CAUE DU JURA M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Tavaillons 50 ÉLÈVES DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 h 30 PAR SEMAINE NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 4 LDANS ’HABITAT RURAL LA RÉGION DU JURA OBJECTIFS - Sensibiliser les élèves à l’architecture rurale traditionnelle de la région. - Replacer l’habitat rural dans son contexte historique, économique et social. - Favoriser un travail pluridisciplinaire pour assurer une plus grande cohérence des savoirs. - Formaliser les connaissances en vue de les communiquer aux élèves du collège de Vannes (Bretagne), dans le cadre d’un échange. Hameau de Chaumois Boivin, premier plateau, Jura 109 DESCRIPTION DES ENQUÊTES MENÉES 1- PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LʼARCHITECTURE RURALE DU JURA Diaporama présenté par Jean-Louis Vernay, directeur du CAUE du Jura. 2- ÉTUDE DE TROIS HABITATS SPÉCIFIQUES : - La maison de la Bresse jurassienne (située sur la D140, entre l’échangeur n°8 de l’autoroute A39 et le hameau « Les Repôts ») - La maison vigneronne du Revermont (Château-Chalon). - La maison du premier plateau jurassien (hameau de Chaumois Boivin). Jean-Louis Vernay fait découvrir aux élèves les caractéristiques de chacune des maisons lors des différentes visites. Croquis, notes, prises photographiques et films permettent de garder en mémoire les informations essentielles. INTERVENTION CAUE L’objectif est d’aider les élèves à organiser les connaissances acquises. Différents thèmes permettent de répertorier les approches possibles d’une architecture : - le contexte historique et géographique, - l’insertion urbaine ou paysagère, l’orientation, - la fonction, le programme, - la structure (organes de stabilité, couvrement des espaces), - les matériaux, - la forme, comme réponse à un programme, comme expression plastique et symbolique (couleur, lumière), comme expression d’un système de pensée et de rapport au monde, - la lumière, - la géométrie, - les ambiances, les couleurs, - les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre, - la réalisation du projet et du chantier. Document réalisé par les élèves sur Château-Chalon La maison vigneronne du Jura - Visite du village de Château-Chalon Introduction Le Jura est composé de quatre parties : - la plaine de la Bresse au nord (principale ville : Dole), - le vignoble au sud de la Bresse (principales villes : Lons-le-Saunier et Arbois), - le plateau au centre (principale ville : Champagnole), - les Monts Jura au sud (principales villes : Saint-Claude et Morez). Le vignoble jurassien est situé dans la région du Revermont, entre la plaine et le premier plateau jurassien. Il s’étend sur environ 2 000 ha à une altitude variant de 200 à 400 m et produit, en 1986, près de 100 000 hl de vin. C’est là que se trouve le village de Château-Chalon. Il est construit sur une hauteur et est entouré par les vignes à flans de coteau. Il surplombe une reculée (ancienne rivière qui a creusé sa vallée profondément ; aujourd’hui, elle ressemble à un cul-de-sac aux parois calcaires abruptes). 111 LA MAISON VIGNERONNE DU JURA - VISITE DU VILLAGE DE CHÂTEAU-CHALON Extraits du document réalisé par les élèves SOMMAIRE 1. Le village de Château-Chalon 2. Le vignoble et ses produits 3. La journée d’un vigneron 4. La maison vigneronne 1. Le village de Château-Chalon Château-Chalon est protégé sur trois côtés par la falaise : on dit que le village est situé sur un promontoire rocheux. Pour protéger le quatrième côté, un rempart et un fossé ont été construits. Ce village offre des vues sur les vignes et les villages en contre-bas (voir photo de couverture). L’histoire du village La première mention du village date du Ve siècle mais son histoire reste presqu’inconnue jusqu’au Xe siècle. Il ne reste qu’une partie du donjon en ruine, la tour Charles le Chauve qui date du Xe siècle. Cette tour avait une épaisseur de 2 m à sa base et une hauteur considérable. De nos jours, il faut avoir beaucoup d’imagination pour comprendre la situation du Moyen-Âge. L’abbaye Il ne subsiste de l’ancienne abbaye que quelques pans de murs utilisés pour la construction de l’école. C’est autour de cette abbaye que s’est développé le village. Elle date du VIIe siècle et abritait exclusivement des femmes appelées moniales. Le lieu est dirigé par une abbesse. Lors de la révolution française, les biens de l’abbaye sont vendus. Le village tombe en ruine après le départ des moniales. Alors qu’il comptait 700 hab en 1600, il n’en compte plus que 150 aujourd’hui. 4. La maison vigneronne Fondations et murs Construits sur un sous-sol rocheux, les murs ont 0,55 m d’épaisseur. Ils sont en petits mœllons plats : pierres taillées très grossièrement assemblées entre elles. Les espaces entre les pierres sont parfois très larges ; les pierres deviennent fragiles à cause des infiltrations d’eau ou du gel, ce qui provoque leur éclatement ; elles sont donc protégées par un enduit à la chaux, ainsi la maison reste saine. Les parties portantes de la maison sont réalisées en pierre de taille. L’habitation Elle est petite, sur deux niveaux : au rez-de-chaussée se trouve la partie exploitation avec une grange pour ranger le matériel viticole et abriter les bêtes, et une cave généralement semi-enterrée. À l’étage, la partie habitation offre deux simples pièces avec une seule cheminée centrale chauffant l’ensemble. Toute la famille vit dans cet espace exigu. C’est la raison pour laquelle le mobilier n’est pas très important et les placards encastrés dans les murs. Toiture et charpente Les chaumes primitifs ne duraient que deux ou trois ans. Par la suite l’amélioration des techniques de pose permet à ce type de couverture de durer une dizaine d’années. On utilisait de la paille de céréales : blé, avoine, seigle, selon les régions. On en dirigeait le pied vers le bas, le pied de la plante étant plus volumineux que la tête. La paille était ainsi posée presque horizontalement. On la mouillait pour la rendre moins cassante, puis on la « peignait ». On couvrait en commençant par le bas du toit ; on disposait la paille humide en couches horizontales et on la fixait avec de longues tiges de noisetier que l’on maintenait avec des broches courbes d’environ 35 cm de long, puis on installait une nouvelle couche de paille jusqu’au sommet du toit. Pour la construction des toits, on a longtemps utilisé des laves, pierres de calcaire finement taillées. 113 *Cathédrale d’Amiens COLLÈGE R O S S E T SAINT-CLAUDE Engin de levage, miniature FICHE TECHNIQUE COLLÈGE ROSSET 3, RUE ROSSET - 39200 SAINT-CLAUDE TÉL. 03 84 45 11 60 - FAX 03 84 45 42 01 Abbaye du Thoronet, Var PRINCIPAL M. BOUCHARD ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. GUILLE, TECHNOLOGIE (1) M OU M. JACQUIN, TECHNOLOGIE (2) M LAGRUE, ARTS PLASTIQUES M. JEUNET, LETTRES M MOGENET, LETTRES ME ME Eglise romane de Talant, Côte d’Or ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Cloître d’abbaye de Montbenoît, Doubs, XVe siècle 15 ÉLÈVES DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 2 HEURES PAR SEMAINE DE SEPTEMBRE À JANVIER Carrière NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 PRINCIPES CONSTRUCTIFS ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU MOYEN-ÂGE Le parcours diversifié a pour finalité la réalisation d’une pièce de théâtre ayant pour cadre historique le Moyen-Âge. L’approche de l’architecture n’est qu’une partie du projet. Chaque professeur travaille avec un groupe d’élèves sur un domaine particulier. 1- En technologie (1) : étude de l’architecture médiévale, et plus spécifiquement des questions de structure dans l’architecture religieuse. 2- En arts-plastiques et technologie (2) : conception et réalisation de costumes médiévaux. 3- En lettres : étude de la poésie et des farces médiévales. La description du projet concerne uniquement le travail mené par M. Guille avec ses élèves en cours de technologie. OBJECTIFS - Comprendre les problèmes techniques liés à la construction en pierre : mettre en évidence les relations entre innovations technologiques, techniques de construction et forme architecturale. - Étudier l’évolution de l’architecture au Moyen-Âge. Du roman au gothique : en quoi les innovations technologiques et constructives ont-elles fondamentalement bouleversé l’espace architectural religieux ? - Tester pratiquement les questions de résistance des matériaux et de contraintes constructives par la réalisation de maquettes. - Comprendre les différents éléments architecturaux composant la cathédrale de Saint-Claude par le jeu des comparaisons entre maquettes construites et édifice réel. Maquette d’étude réalisée par Lucie Richard, architecte au CAUE du Doubs 115 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET APPROCHE DES PRINCIPES MAJEURS DE LʼARCHITECTURE ROMANE ET GOTHIQUE INTERVENTION CAUE PREMIER TEMPS Sous forme de diaporama, donner aux élèves références et vocabulaire : - resituer l’architecture religieuse dans un contexte politique, économique, juridique et social, religieux, artistique et philosophique, - comprendre la forme comme réponse à un programme et comme expression plastique, esthétique et symbolique, - mettre en évidence les principes de construction : techniques et matériaux, - définir le rôle des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’œuvre, - repérer les métiers de la construction (mise en œuvre du chantier), - aborder les questions de représentation. SECOND TEMPS Exercices permettant de découvrir les principes de structure dans l’architecture religieuse, fabrication de maquettes en papier. Visite de la cathédrale Saint-Pierre (SaintClaude, XIVe - XVe siècle). RÉALISATION DES MAQUETTES DE STRUCTURE Projet décrit par M. Guille, professeur de technologie Expérimentation des structures en carton 1/ Construction de maquettes d’arcs en plein cintre (groupe de deux élèves) - Support de base : carré de carton de 25 cm de côté. - Construction de quatre piliers parallélépipédiques (hauteur 15 cm, section 2 cm x 2 cm). - Tracé, découpe et pose de deux arcs en plein cintre de 15 cm de diamètre. - Construction de deux murs en carton de piliers à piliers et des contreforts à l’extérieur de chaque pilier. - Découpe d’ouvertures de dimensions réduites dans les murs. - Pose d’une voûte en carton cintré en appui sur les deux arcs. - Test de résistance de la voûte obtenue et réflexion sur la transmission des forces (rôle des contreforts). 2/Construction de maquettes de croisées d’ogives (groupe de deux élèves) - Support de base : carré de carton de 25 cm de côté. - Construction de quatre piliers parallélépipédiques (hauteur 20 cm, section 2 cm x 2 cm). - Tracé, découpe et pose de quatre arcs en ogive sur les piliers. - Tracé, découpe et pose d’une croisée d’ogive. - Comparaison visuelle des deux maquettes (légèreté, ouvertures, transmission de forces). Expérimentation de structures en béton cellulaire Dimensions de la maquette - Hauteur des piliers nus : 40 cm (section octogonale de 10 cm x 10 cm). - Hauteur totale des arcs : 62 cm. - Diamètre de l’arc : intérieur 30 cm, extérieur 50 cm. - Étude du matériau et des outils, ébauche de volumes simples (cubes, pavés, prismes). - À partir de pavés prédécoupés à la scie à ruban, tracé et façonnage des éléments de piliers. - Construction des piliers (pose au mortier adhésif) et contrôle de verticalité. - Tracé et confection d’un gabarit de traçage des voussoirs. - Positionnement d’un moule en bois et carton puis pose au mortier adhésif des voussoirs prédécoupés selon le gabarit. - Démoulage et finition. 117 *Donjon de Vez, Oise COLLÈGE LO U I S P E R G A U D PIERREFONTAINE-LES-VARANS Plan de la forteresse « L’Aquila », Italie FICHE TECHNIQUE COLLÈGE LOUIS PERGAUD RUE LOUIS PERGAUD 25510 PIERREFONTAINE-LES-VARANS TÉL. 03 81 56 11 19 - FAX 03 81 56 04 64 Donjon PRINCIPAL M. PRIER ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. BASSIGNOT, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE M FOLIO, ARTS PLASTIQUES M. BOUSSON, TECHNOLOGIE M DENIS, DOCUMENTALISTE LLE ME INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Les souffleurs de verre 47 ÉLÈVES DE 5e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 2 HEURES PAR SEMAINE NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 5 DÉCOUVERTE DU MOYEN-ÂGE À TRAVERS LA MAISON FORTE DE SAGEY OBJECTIFS - Mettre en évidence l’évolution urbaine du village. - Découvrir la richesse du patrimoine local. - Créer des situations de communication. Maison forte de Sagey 119 LES GRANDES ÉTAPES DU PROJET DÉCOUVERTE DE PIERREFONTAINE–LES-VARANS INTERVENTION CAUE Approche de la ville au Moyen-Âge (diaporama). Objectifs : - Donner des repères sur la composition urbaine d’une ville médiévale. Comment les villes médiévales se sont développées ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Comment les rues s’organisaient-elles ? Quel était le rôle des places publiques ? Quels étaient les bâtiments majeurs ? Quelles étaient les caractéristiques des habitations ? - Apporter un vocabulaire de base. - Recherches documentaires aux archives départementales L’objectif est de donner des repères sur le patrimoine architectural et le développement de Pierrefontaine-les-Varans. Comparer le cadastre napoléonien avec le cadastre actuel. Reconnaître les bâtiments toujours présents. Se questionner sur l’évolution de leur fonction. Repérer les différentes typologies présentes aujourd’hui. En déduire l’évolution urbaine de la commune. DÉCOUVERTE DE LA MAISON FORTE DE SAGEY INTERVENTION CAUE Approche de l’architecture des châteaux-forts sous forme de diaporama. Objectif : donner aux élèves les références et le vocabulaire permettant de comprendre les principes de l’architecture castrale médiévale. - Etude des témoignages populaires. - Prise de contact et rencontres avec différents acteurs : M. Teste, héritier de la famille de Sagey, M. Grisel, conservateur des archives départementales. - Reconstitution de l’histoire du village à travers celle de la famille de Sagey. VISITE DE LA MAISON FORTE - Percevoir une échelle, des volumes, une lumière, des matières (prises de vues, croquis). - Analyser l’édifice. Un document pédagogique a permis de guider les élèves dans la découverte et l’analyse du bâtiment. Ce document, réalisé par Lucie Richard, est disponible au CAUE du Doubs. GROUPE 1 1/ Situation et plan de la maison forte - Dessine les alentours de la maison forte : bâtiments, rues, végétation. - Prends des mesures afin de noter les six cotes demandées sur le plan. À partir de ces mesures, trouve et complète l’échelle en bas de la page. - Repère les différentes fonctions des espaces à l'intérieur de l'édifice et note-les sur le plan. Réalise une légende. 0 121 m N . 2/ Structure et matériaux - Quelle est la structure de la maison forte ? Quels sont les éléments de construction (murs, piliers, arcs, poutres) qui permettent à la maison de tenir debout et qui soutiennent la toiture ? - Relève les différents matériaux utilisés dans l’édifice et réponds à chaque question posée (document présenté sous forme de tableau) : où est placé le matériau ? À quoi sert-il (matériau porteur, de remplissage, de finition) ? Quelle est sa couleur ? Quel est son aspect, sa texture ? - Réalise des empreintes des différents matériaux que tu as trouvés. GROUPE 2 1/ Façade et décorations Façade nord-ouest 1 Façade nord-est 1 Façade sud-ouest 1 Façade nord-ouest 2 Pièce A Pièce B Façade nord-est 2 N Façade sud-ouest 2 . Façade sud-Est 1 Façade sud-est 2 REZ-DE-CHAUSSÉE 1er ÉTAGE - Dessine la façade principale (nord-est 1). - Il existe deux types de façades dans la maison forte : les façades qui datent du Moyen-Âge (Xe - XVe siècles), et les façades réalisées après la Renaissance (XVIe siècle), période classique. À partir des deux exemples donnés ci-contre, classe chacune des façades dans l’un ou l’autre de ces deux styles. Façade Façade Façade Façade nord-ouest 1 nord-est 1 sud-est 1 sud-ouest 1 Façade Façade Façade Façade nord-ouest 2 nord-est 2 sud-est 2 sud-ouest 2 Qu’en déduis-tu sur les deux corps de bâtiments qui forment la maison forte ? - Dessine trois éléments de décoration à l'intérieur de l'édifice, un à l'extérieur. - Coche les adjectifs qui correspondent aux ambiances des pièces A et B : Souple Rigide Sacré Profane Joyeux Triste Vaste Étriqué Silencieux Bruyant Lumineux Sombre Coloré Blanc Chaud Froid Ouvert Clos Doux Brutal Aérien Massif Pauvre Riche Fragile Solide Convivial Solitaire Calme Agité Simple Compliqué Lisse Rugueux 2/ LUMIÈRE ET COULEUR - Réalise une palette des couleurs utilisées dans la maison forte. - Dessine en détail une des ouvertures de la maison forte. - Essaie de différencier les parties éclairées de celles qui sont dans l'ombre en coloriant en jaune et noir le plan donné. Un questionnaire réalisé par les enseignants a complété l’intervention du CAUE. INTERVENTION CAUE La représentation en architecture Les objectifs : - Montrer en quoi l’évolution des techniques de représentation de l’espace influence la conception architecturale (l’invention de la perspective, l’utilisation de l’outil informatique sont à l’origine de nouvelles formes architecturales). - Mettre en relation le choix d’un mode de représentation, d’une échelle avec l’information que l’on souhaite communiquer. Suite au diaporama, furent proposés les exercices suivants : - À partir des plans du rez-de-chaussée et de l’étage (1/150e) et des informations recueillies lors de la visite, réalise une coupe de la maison forte de Sagey, suivant le trait de coupe indiqué. - À partir des mêmes plans et des croquis faits lors de la visite, dessine l’élévation de la façade nord-est de la maison forte de Sagey. 123 MISE EN FORME DES INFORMATIONS RECUEILLIES - Communication d’une partie du projet dans le journal de l’école « Le petit Pergaud ». - Réalisation d’une plaquette sur la maison forte de Sagey : « Le château de Sagey : de nos jours à ses origines » Pourquoi le terme de château ? La propriété est aujourd’hui encore entourée d’un mur à l’est et à l’ouest. L’immeuble est composé de deux parties mitoyennes ; les diverses transformations qu’il a subies ont heureusement conservé ses façades et sa toiture originelle, et l’ont même purgé d’ajouts disgracieux : préau, transformateur EDF. La partie ouest est fortifiée : murs très épais, petites portes, pas de fenêtres au rez-de-chaussée, un local voûté : écurie, chenil, prison ? La partie est est résidentielle : nombreuses ouvertures rectangulaires aux linteaux légèrement cintrés, de type Renaissance, large escalier en pierre. Le mur mitoyen est curieusement arrondi comme s’il était le vestige d’une tour, d’un donjon aujourd’hui disparu. En fait, ce château aurait plutôt été une maison forte, au caractère défensif limité pour ne pas faire ombrage aux seigneurs de Passavant, de Montfaucon ou de Montbéliard. Aujourd’hui, le château est devenu une maison de la culture, maison pour tous : bibliothèque, exposition permanente sur l’eau, ludothèque, salle d’activités… De 1973 à 1986, le collège Louis Pergaud a entièrement occupé les lieux. De 1860 à 1973, il abrita l’école primaire publique de filles et des logements de fonction, le tout sans grand confort comme l’atteste la lettre de l’inspecteur d’académie au préfet du Doubs, le 16 juin 1898 : « … Cette maison était autrefois une habitation particulière, sorte d’ancien château. Elle a été achetée par la commune pour servir d’école de filles, mais n’a subi aucune transformation. Elle contient deux salles de classes, les logements des maîtresses et un logement loué jusqu’alors par la commune à un particulier. » Demande est faite par l’autorité académique au préfet d’exiger de la commune des travaux de réhabilitation : « C’est pourquoi je suis d’avis que M. le Préfet, instruit de la situation, veuille bien inviter M. le Maire de Pierrefontaine à prendre sans délai les mesures nécessitées par les circonstances. » Le 18 septembre 1859, la commune de Pierrefontaine avait acquis le château. Extrait de l’acte de vente : « … Il comprend un château avec remises, écurie, jardin, verger, aisances et dépendances, le tout contenant 63 ares 46 centiares, touchant du côté bise le deuxième lot avec lequel il est divisé par une ligne droite faisant prolongement […] du jardin du château… » Vente effectuée devant maître Chauvin, notaire à Orchamps-Vennes par les héritiers Brandt de la Chaux de Fonds à la commune de Pierrefontaine représentée par Achille Receveur, agent voyer et Etienne Juif, aubergiste mandatés par le maire Pierre Drezet. Avant les Brandt, le château changea plusieurs fois de mains : « Le château de Pierrefontaine appartenant aux sires de Sagey, fut acheté par Jeannaire, le trop fameux commissaire du Directoire ; il a passé successivement aux Goivin, Ducruet et Receveur. La commune l’a acheté de ce dernier ( ?) en 1859, pour la somme de huit mille francs, et à condition que l’école des filles qui y serait établie, soit tenue par des religieuses. Malheureusement, cette clause qui n’était que verbale, n’a pas été respectée. » La baronnie de Belvoir par l’abbé Loye. 1892. Dans son ouvrage, l’abbé Loye, à la fin du XIXe siècle, donne quelques éléments descriptifs : « La famille de Sagey résidait à Pierrefontaine ; son château-fort, situé à l’entrée du village en suivant la route du Val, subsiste encore, seulement il est presque entièrement modernisé. On n’y remarque plus d’antique que la prison souterraine et l’escalier en pierre par lequel on y descendait. » Au XVIIIe siècle, le château faillit être détruit comme tout le quartier voisin : « Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1740, un violent incendie détruisit tout le quartier des Vesenards-Bidault. Le feu se manifesta dans une cheminée du château de Sagey, et la flamme poussée par le vent qui régnait, enveloppa avec rapidité le quartier avoisinant. Deux personnes périrent dans les flammes. » Laurens. Dictionnaire des communes du Doubs. 1848. Hugues de Sagey, sieur de Pierrefontaine, Laviron et Naisey, né en 1590. A Pierrefontaine, dont le prince de Montbéliard était seul haut justicier, il possédait 60 sujets sur lesquels il exerçait la moyenne et basse justice. Il tenait en fief 100 journaux de champs, 180 journaux de prés et vergers, la forêt de Clos Monsieur de 70 arpents, ainsi que les moulins chargés de cens envers le prince de Montbéliard et la comtesse de Marsan, baronne de Belvoir et de Châtillon sur Maîche. Enfin il possédait en roture 83 journaux et 123 autres journaux de terre par moitié fief et roture. Hugues fut convoqué aux Etats du Comté en 1620-1625-1656 et 58. La famille de Sagey devait être installée à Pierrefontaine depuis le XVe siècle (1483 : par testament, Pierre de Sagey reçoit un fief de son oncle Thiébaud de Sagey époux de Jacquotte de Laviron.) Cette portion de fief avait appartenu à la famille Purnelle (1350) alliée aux Laviron. En 1588, le domaine des de Sagey s’agrandit des possessions des Maisières, avec maison forte. Or Pierre de Maisières tenait de sa femme Simone d’Epenoy un fief à Pierrefontaine relevant de Passavant. Le château aurait-il été édifié par les Maisières ou les Epenoy ? A quelle époque ? Nous en sommes là de nos investigations et attendons toutes suggestions… Nous aimerions aussi avoir des informations sur cette fameuse prison : où était-elle située ? Qu’y avait-il à la place de la porte d’accès au local de la pétanque côté est ? S OURCES Archives Départementales du Doubs : Cadastre napoléonien Dictionnaire des communes du Doubs, Laurens, 1848. Dictionnaire des communes du Doubs. Dictionnaire biographique de Mesmay. La baronnie de Belvoir par lʼabbé Loye, 1892. Correspondance avec M. Teste de Sagey, héritier de la famille de Sagey. Travaux effectués par les classes de 5 eA et B. Parcours diversifiés. Année scolaire 1999-2000. Collège Louis Pergaud, Pierrefontaine-les-Varans. 125 Abbatiale, Cluny, Saône-et-Loire Les percements d’Haussmann, Paris, 1850 COLLÈGE ANDRÉ MASSON SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE FICHE TECHNIQUE COLLÈGE ANDRÉ MASSON 16, RUE DE LA VIOTTE 70800 SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE TÉL. 03 84 49 00 79 - FAX 03 84 49 05 63 Maison médiévale, Cluny, Saône-et-Loire PRINCIPAL M MONTANT ME ÉQUIPE DE PROFESSEURS M PIERRE, HISTOIRE-GÉOGRAPHIE ME Rue de la Madeleine, Besançon, Doubs INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE *Monpazier, bastide du XIIIe siècle 25 ÉLÈVES DE 4e NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 2 HEURES PAR SEMAINE NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 2 UN PATRIMOINE À L’ÉTUDE SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE OBJECTIFS - S’approprier le patrimoine local. - Repérer les phases d’évolution de la ville en s’appuyant sur la connaissance du contexte historique, social, économique et culturel : passer d’une approche globale à une analyse plus fine des bâtiments. - Favoriser un travail en autonomie et développer les capacités d’expression écrite et orale. - Organiser une visite guidée de Saint-Loup-sur-Semouse pour les journées du patrimoine 2000. 127 DESCRIPTION DES ENQUÊTES MENÉES - Recherche et analyse de documents sur la commune et les édifices majeurs aux archives départementales. Plan de réaménagement urbain de la commune au XIXe siècle Plan et coupe de l’église de Saint-Loup-sur-Semouse Façade de l’église de Saint-Loup-sur-Semouse INTERVENTION CAUE Objectifs : - Dresser un état des lieux des édifices qui ont marqué l’histoire de Saint-Loupsur-Semouse. - Donner aux élèves des repères sur le patrimoine architectural de Saint-Loupsur-Semouse et sur son développement urbain. Ces repères permettront d’orienter et d’aider le choix des édifices qui seront plus particulièrement étudiés. - Montrer qu’un bâtiment n’est pas figé dans sa forme et sa fonction intiales. Sur le plan, ci-dessous, de la ville de l’Atlas Dieu de 1858, des édifices remarquables apparaissent. Les élèves partent repérer en ville l’ensemble des monuments cités en s’aidant du plan actuel. Que sont-ils devenus ? Un tableau permet de répondre à une série de questions concernant chaque bâtiment. Peux-tu dater le bâtiment ? 129 INTERVENTION CAUE Le bâtiment a été détruit. Qu’y a-t-il aujourd’hui à sa place ? Le bâtiment existe toujours mais a un autre usage aujourd’hui, lequel ? Le bâtiment existe toujours et a gardé son usage d’antan. Quelles sont ses caractéristiques ? Aurais-tu envie d’étudier cet édifice ? Pourquoi ? Plan actuel - Réalisation de croquis, photographies, descriptions in situ. - Recherche de documents privés : cartes postales anciennes, photographies, correspondance permettent de mettre en évidence l’évolution de la ville et des modes de vie. - Comparaison de photographies anciennes avec des prises de vues actuelles des mêmes lieux. Pour réaliser ces photographies, les élèves ont dû retrouver des points de vue identiques. - Recherches spécifiques sur l’église. PREMIER TEMPS Exercices sur les principes de structure dans l’architecture religieuse. À partir de la fabrication de maquettes en papier d’une voûte en berceau et d’une croisée d’ogives, les élèves observent les déformations des structures voûtées romanes et gothiques. Ils cherchent des solutions afin de rendre plus solide leur maquette et découvrent les principes du contrefort et de l’arc boutant. Ils perçoivent les innovations réalisées du Roman au Gothique. Ils comprennent comment les principes constructifs induisent, en partie, la forme de l’architecture. SECOND TEMPS La représentation en architecture. Les objectifs : - Montrer en quoi l’évolution des techniques de représentation de l’espace influence la conception architecturale (l’invention de la perspective, l’utilisation de l’outil informatique, sont à l’origine de nouvelles formes architecturales). - Mettre en relation le choix d’un mode de représentation, d’une échelle avec l’information que l’on souhaite communiquer. 131 Béton COLLÈGE CHARLES PÉGUY VAUVILLERS Maison individuelle, André Maisonnier, Vesoul, Haute-Saône Métal FICHE TECHNIQUE COLLÈGE CHARLES PEGUY RUE CEG - 70210 VAUVILLERS TÉL. 03 84 92 80 66 - FAX 03 84 92 94 85 Maison rose, G. Reichart, G. Ferreux, Lons-le-Saunier, Jura PRINCIPAL M. TROMBONE ÉQUIPE DE PROFESSEURS M. JAMEY, TECHNOLOGIE Transparence INTERVENANT CAUE M LUCIE RICHARD, ARCHITECTE DES CAUE DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE LLE Bois 15 ÉLÈVES NOMBRE DʼHEURES ALLOUÉES AU PROJET 1 HEURE PAR SEMAINE NOMBRE DʼINTERVENTIONS DU CAUE : 3 ARCHITECTURE CONTEMPORAINE LA MAISON INDIVIDUELLE OBJECTIFS - Montrer les alternatives possibles à la « maison de promoteur », type d’habitation prépondérante dans la réalité et l’imaginaire des élèves. - Sensibiliser à l’architecture contemporaine. - Apporter des références sur la maison individuelle, montrer la variété des réponses possibles, donner des clefs de lecture. - Expérimenter l’informatique comme outil de représentation de l’espace. DESCRIPTION DES INTERVENTIONS CAUE Première intervention Elle présente des édifices représentatifs de l’architecture contemporaine (diaporama). L’objectif est de donner aux élèves les références et le vocabulaire permettant de comprendre les principes majeurs de l’architecture contemporaine. Quels fondements ? Quels tournants décisifs ? Quels liens entre les programmes, les matériaux, les techniques de construction et les formes architecturales ? Deuxième intervention Elle est proposée par Luc Bousquet, directeur du CAUE du Doubs. L’objectif est de montrer que, quelle que soit la répartition des pièces, le fonctionnement de l’habitat reste quasiment toujours identique. Chaque élève réalise un schéma de fonctionnement de son habitation (passage d’une pièce à l’autre, articulation des différentes fonctions). La mise en commun des réponses permet de faire ressortir un ou deux fonctionnements type. Troisième intervention L’objectif est d’aider les élèves à organiser les connaissances acquises. Différents thèmes permettent de répertorier les approches possibles d’une architecture : le contexte historique et géographique ; l’insertion urbaine ou paysagère, l’orientation ; la fonction, le programme ; la structure (organes de stabilité, couvrement des espaces) ; les matériaux ; la forme, comme réponse à un programme, comme expression plastique et symbolique, comme expression d’un système de pensée et de rapport au monde ; la géométrie ; les ambiances, les couleurs ; la lumière ; les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre ; la réalisation du projet et du chantier. 133 SENSIBILISER À L’ E S PAC E C O N ST R U I T SOURCES DOCUMENTAIRES LES PRISES PHOTOGRAPHIQUES DOUBS ET DU JURA ONT ÉTÉ RÉALISÉES PAR LE CAUE DU LES CADASTRES NAPOLÉONIENS, GRAVURES DE VILLES, DE BÂTIMENTS, LES TEXTES ANCIENS PROVIENNENT DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU DOUBS, DU JURA ET DE LA HAUTE-SAÔNE TOUS LES DOCUMENTS GRAPHIQUES CONCERNANT DES ÉDIFICES CLASSÉS OU INSCRITS MONUMENTS HISTORIQUES PROVIENNENT DES SERVICES DÉPARTEMENTAUX DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE DU DOUBS, DU JURA ET DE HAUTE-SAÔNE. LES CADASTRES ACTUELS CONCERNANT LES COMMUNES DU DÉPARTEMENT DU DOUBS, NOUS ONT ÉTÉ PRÊTÉS PAR L’AGENCE FONCIÈRE DE BESANÇON. *LES GRAVURES, PRÉSENTÉES DANS LES « FICHES TECHNIQUES », SONT TIRÉES DU « DICTIONNAIRE DE L’ARCHITECTURE MÉDIÉVALE », L’ARCHITECTURE FRANÇAISE DU XIe AU XVIe SIÈCLE, E. VIOLLET LE DUC, BIBLIOTHÈQUE DE L’IMAGE. RÉALISATION CET OUVRAGE A ÉTÉ RÉALISÉ PAR LUCIE RICHARD, ARCHITECTE AU CAUE DU DOUBS, EN COLLABORATION AVEC VIVIANE LALIRE, PROFESSEUR D’ARTS PLASTIQUES, RESPONSABLE DU DOMAINE ARCHITECTURE À L’ACTION CULTURELLE DU RECTORAT DE BESANÇON. CONCEPTION GRAPHIQUE MYLÈNE MOISAN, GRAPHISTE AU CAUE DU DOUBS 000 135 NOUS REMERCIONS TOUS CEUX QUI NOUS ONT SOUTENUS ET AIDÉS DANS LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION DE CET OUVRAGE . RELECTURE MICHELINE GIROD ET LES PERSONNES DU GROUPE DE TRAVAIL SEPTEMBRE 2000 1000 EXEMPLAIRES TYPOGRAPHIES UTILISÉES : HELVÉTICA ET KIDPRINT SUR PAPIER GRIFO COLOR 76 IMPRESSION IMPRIMERIE EMPREINTE ISBN