PUB(15)6646:1 – AC/PP/AP/PG/DA/DDJ/CG Manifeste du Copa et de la Cogeca en réponse aux graves conséquences de l'embargo russe sur les produits agricoles européens et au manque de scrupules des distributeurs #farmaction En réponse à la situation déplorable qui touche de plein fouet les producteurs de lait, de viande porcine, de fruits et légumes et de viande bovine européens, le Copa et la Cogeca souhaitent souligner le caractère sans précédent de cette situation et appeler à des actions de la part de l'UE. Des manifestations sont organisées dans toute l'UE depuis des mois et 4000 agriculteurs ont manifesté à Bruxelles le 7 septembre pour demander des actions. Le Copa et la Cogeca rappellent que la situation extrêmement pénible dans les secteurs européens de la viande porcine, du lait, des fruits et légumes et de la viande bovine est notamment causée par les restrictions imposées par la Russie aux exportations, qui ont entraîné du jour au lendemain la fermeture du principal marché d'exportation de l'UE. Même si nous ne sommes pas responsables de cette situation, notre secteur en est la principale victime. Avant l'embargo du mois d'août 2014, le marché agro-alimentaire russe absorbait des exportations européennes pour un montant annuel de 16 milliards d'euros, en ce compris des machines agricoles. L'embargo commercial imposé par la Russie a entraîné la suppression de près de la moitié, soit 5,5 milliards d'euros, de nos exportations agro-alimentaires. L'embargo a frappé en particulier les marchés européens du lait, de la viande et des fruits et légumes, exerçant une pression à la baisse sur les prix et comprimant encore davantage les marges bénéficiaires des producteurs. L'immense pouvoir de distributeurs sans scrupules a également un impact très négatif sur les producteurs. Dans de nombreux pays, les prix sont inférieurs aux coûts de production et les revenus se situent à moins de la moitié du niveau moyen, ce qui contraint certains à mettre la clé sous la porte. Les revenus ont également encore chuté de 1,7% en 2014. Le Copa et la Cogeca saluent donc les actions déjà entreprises par la Commission européenne pour tenter de remédier à la situation, mais elles seront loin d'être suffisantes pour compenser les lourdes pertes essuyées par les producteurs. Les producteurs sont victimes de la politique internationale. Les agriculteurs européens paient le prix de la position de l'UE par rapport à l'Ukraine. Ils sont également pris en étau par les distributeurs. Seuls 20% du prix de vente d'un steak en magasin reviennent à l'agriculteur. Pour le pain, ce pourcentage est de 8% : les agriculteurs méritent plus. La plus grande partie des sommes payées par les consommateurs sert à accroître les profits d'une poignée de distributeurs qui abusent de la position de faiblesse des agriculteurs dans la chaîne alimentaire pendant la crise russe. La Commission européenne, les ministres, les eurodéputés doivent prendre des mesures claires pour mettre fin aux pratiques commerciales déloyales de distributeurs sans scrupules. Le Copa et la Cogeca souhaitent une solution pratique qui allie une législation et un code volontaire, reposant sur une mise en œuvre des règles qui rende le système crédible. Copa - Cogeca | European Farmers European Agri-Cooperatives 61, Rue de Trèves | B - 1040 Bruxelles | www.copa-cogeca.eu Numéro au Registre européen de transparence | Copa 44856881231-49 | Cogeca 09586631237-74 Le secteur agro-alimentaire européen représente 40 millions d'emplois, principalement dans les zones rurales de l'UE, et les exportations s'élèvent à plus de 120 milliards d’euros chaque année. Sachant que la demande alimentaire mondiale doit augmenter de 60% d'ici à 2050 et que les agriculteurs sont responsables de trois quarts des territoires européens, principalement dans les zones rurales, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre une nouvelle crise. Le soutien ne devrait donc pas être uniquement financé par le budget de la PAC, mais également par d'autres fonds. Étant donné l'ampleur de la crise, la surveillance des marges bénéficiaires au sein de la chaîne alimentaire relèvera également de la plus haute importance pour réduire la spéculation #farmaction. Les demandes du Copa et de la Cogeca : La solidarité entre les agriculteurs européens Une politique agricole commune (PAC) reposant sur des principes économiques Des compensations pour ceux qui réduisent temporairement leur production en temps de crise Des mesures européennes pour faire face à la volatilité sur les marchés agricoles ainsi que des mesures à moyen et long terme Des aides européennes pour trouver de nouveaux marchés et une intensification des mesures de promotion Une position plus forte des agriculteurs sur les marchés agricoles et des prix justes pour les producteurs Renforcer les organisations de producteurs comme les coopératives pour aider les agriculteurs à mieux commercialiser leurs produits et à en tirer de meilleures recettes Des mesures ciblées pour les pays les plus touchés par l'embargo russe Pour les secteurs – du lait,de la viande porcine, des fruits et légumes, de la viande bovine – les plus touchés par l'embargo russe, le Copa et la Cogeca demandent : Secteur européen du lait : Le Copa et la Cogeca souhaitent que la Commission européenne permette aux Etats membres d'avancer la date des paiements directs avant le 1er décembre. Le secteur laitier va en effet perdre quelque 700 millions d'euros, conséquence de la facture du super-prélèvement laitier 2014/2015, alors que les producteurs laitiers ont un besoin urgent de liquidités. Pour aider les producteurs à surmonter ces problèmes de liquidités, les sommes doivent donc retourner au secteur. Le prix d'intervention doit être augmenté pour fixer un prix plancher du marché. La dernière fixation de ce prix remonte à 2008, mais il est désormais bien inférieur aux coûts de production. Il faut renforcer les mesures de promotion. Secteur européen de la viande porcine : Le secteur traverse une période extrêmement difficile, en partie en raison des restrictions imposées fin janvier 2014 par la Russie sur les exportations. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une stratégie d'exportation solide. Nous appelons l'Union européenne à intensifier les négociations avec la Russie afin d'obtenir la levée des restrictions sanitaires et phytosanitaires (SPS) imposées sur la viande porcine au début de l'année 2014. Ceci permettrait de relancer les exportations de certains produits vers la Russie, comme les abats comestibles et le lard, qui n'étaient pas inclus dans la liste internationale des produits interdits, conséquence du différend politique entre l'UE et la Russie. Nous appelons également à la mise en œuvre de mesures ciblées dans les régions souffrant le plus de l'embargo et au renforcement des mesures de promotion. Si la situation ne s'améliore pas, les Etats membres doivent pouvoir être autorisés à négocier leurs certificats d'exportation avec les autorités russes afin de rétablir le commerce de la viande porcine le plus rapidement possible. 2|3 Secteur européen des fruits et légumes : Le Copa et la Cogeca saluent la décision de la Commission d'étendre le soutien aux producteurs de fruits et légumes de l'UE jusqu'en 2016 afin d'atténuer l'impact de l'embargo russe sur les exportations européennes. Cependant, nous demandons également que les organisations de producteurs comme les coopératives puissent utiliser l'article 222 du règlement n° 1308/2013. Les sommes compensatoires maximales pour les producteurs qui retirent leurs produits du marché, par exemple pour les œuvres caritatives, doivent être actualisées afin de tenir compte de l'augmentation des coûts de production. Il faut renforcer les mesures de promotion. Secteur européen de la viande bovine : Le marché européen de la viande bovine se trouve dans une situation très difficile, en partie du fait de l’embargo russe ainsi qu’en raison de mauvaises conditions météorologiques. Nous invitons la Commission à analyser la situation de ce secteur et à prendre les mesures nécessaires. Nous appelons à la mise en œuvre de mesures ciblées dans les régions souffrant le plus de l'embargo. Il est également urgent d’exporter plus et de trouver des marchés alternatifs pour nos produits. L'UE doit se concentrer davantage sur ces marchés et encourager leur ouverture au travers de la levée des obstacles sanitaires et phytosanitaires au commerce. De plus, les risques doivent être couverts et des assurances à l'exportation pourraient dans ce cas s'avérer utiles. Il faut renforcer les mesures de promotion. 3|3