CHAPITRE 5 LES NOMBRES PREMIERS
1/ DEFINITION
DEF Un nombre entier naturel n , strictement plus grand que 1 est dit premier l'ensemble de ses diviseurs dans est { 1 , n }
Remarque 0 et 1 ne sont pas premiers.
Un nombre , strictement supérieur à 1 non premier est dit composé.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
Crible d'Eratosthène
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100
2/ EXISTENCE D'UNE INFINITE DE NOMBRES PREMIERS
21/ Préliminaire
PROP ( * ) Tout nombre entier naturel n , strictement supérieur à 1 , admet au moins un diviseur premier.
Démonstration Cas 1 Si n est premier, alors n admet 1 et n comme diviseurs, et donc en particulier n qui est premier : immédiat.
Cas 2 Si n n'est pas premier, n admet des diviseurs autres que 1 et luimême. Notons d le plus petit de ces
diviseurs, autre que 1 ( * ). Montrons que d est premier.
Effectuons un raisonnement par l'absurde. On suppose que d n'est pas premier ( H ).
On suppose donc que d admet des diviseurs autres que 1 et luimême, en particulier δ ( distinct donc de 1et d ).
En particulier, on a : 1 < δ < d. Or, δ divise d et d divise n , donc δ divise n , est distinct de 1 et est plus petit que d.
Ceci est en contradiction avec l'affirmation ( * ) .
Par conséquent, l'hypothèse ( H ) est inexacte. On a donc bien d nombre premier.
22/ Infinité de nombres premiers
PROP Il existe une infinité de nombres premiers.
Démonstration Effectuons un raisonnement par l'absurde:
Supposons qu'il existe un nombre fini s de nombres premiers distincts, notés
1
p ,
2
p, 3
p
, … , s
p
( H ).
On considère alors le nombre entier :
n
= 1
p
× 2
p
× 3
p
×× s
p
+ 1.
D'après la propriété ( * ) ,
n
admet, en tant qu'entier, au moins un diviseur premier.
Les nombres premiers étant en nombre fini, le diviseur cité précédemment est forcément l'un des nombres : 1
p
,
2
p
, 3
p
, … , s
p
. Notons
i
p
ce diviseur.
On a alors :
i
p
divise … et
i
p
divise ………………………………
Alors
i
p divise ……………………………………… , soit
i
p divise …
Ce qui est impossible, car
i
p est un entier strictement supérieur à 1. Donc , l'hypothèse ( H ) est absurde.
Il existe donc une infinité de nombres premiers.
3/ DECOMPOSITION D'UN ENTIER NATUREL EN PRODUIT DE FACTEURS PREMIERS
31/ Existence de la décomposition
PROP
Tout nombre entier naturel n non nul et non premier est le produit de nombres premiers. La décomposition est unique à l'ordre près.
Démonstration L'unicité de la décomposition est admise.
Intéressonsnous à l'existence de cette décomposition:
Algorithme de décomposition : Soit n un entier naturel non premier.
D'après la propriété ( * ) , n admet au moins un diviseur premier a .
Autrement dit, il existe un entier
1
q tel que :
1
qan ×= avec 1 <
1
q < n et a premier.
Si
1
q est premier, l'algorithme s'arrête et la décomposition en facteurs premiers est trouvée.
Sinon, si
1
q n'est pas premier : D'après la propriété ( * ) ,
1
q admet au moins un diviseur premier b .
Autrement dit, il existe un entier
2
q tel que :
21
qbq ×= avec 1 <
2
q <
1
q et b premier.
Ce qui se résume en :
2
qban ××= avec : 1 <
2
q <
1
q < n et a , b premiers.
Si
2
q est premier, l'algorithme s'arrête et la décomposition en facteurs premiers est trouvée.
Sinon, si
2
q n'est pas premier : D'après la propriété ( * ) ,
2
q admet au moins un diviseur premier c .
Autrement dit, il existe un entier 3
q
tel que : 32
qcq ×=
avec 1 < 3
q
< 2
q
et
c
premier.
Ce qui se résume en : 3
qcban ×××=
avec : 1 < 3
q
< 2
q
< 1
q
<
n
et
a
,
b
,
c
premiers …
Si 3
q
est premier, l'algorithme s'arrête et la décomposition en facteurs premiers est trouvée.
Sinon, on poursuit le processus :
on obtient alors une suite strictement décroissante d'entiers
i
q
, strictement plus grands que 1 :
Le processus s'arrête dès qu'un quotient
i
q
est premier .
La décomposition en produit de nombres premiers est alors obtenue.
32/ Conséquences : Diviseurs et multiples d'un nombre premier
Les nombres premiers obtenus ne sont pas forcément tous distincts. En regroupant ceux qui sont égaux, on obtient une
expression de la forme :
k
k
ppppn
αααα
××××= . . . .
321
321
.
Tout nombre :
k
k
ppppm
γγγγ
××××= . . . .
321
321
avec :
11
αγ ,
22
αγ ,
33
αγ , . . . ,
kk
αγ , est un multiple de n .
Tout nombre :
k
k
ppppd
ββββ
××××= . . . .
321
321
avec :
11
αβ ,
22
αβ ,
33
αβ , . . . ,
kk
αβ , est un diviseur de n .
Le nombre de diviseurs de n est :
(
)
(
)
(
)
(
)
1 . . . . 111
321
+α××+α×+α×+α
k
. En effet :
Puissance de
1
p Puissance de
2
p Puissance de 3
p
. . . . Puissance de
k
p
Diviseurs de n
0
0 1
0 1 2
2
α
k
α
0
1 1
2
α
0
1
α 1
2
α
4/ QUELQUES PROPRIETES
41/ théorèmes de divisibilité
TH p est un nombre premier et n est un entier naturel non divisible par p. Alors, n et p sont premiers entre eux.
Démonstration Les diviseurs positifs de p sont 1 et p car p nombre premier. Or, p n'est pas un diviseur de n par hypothèse, donc
seul 1 peut être un diviseur positif commun à n et p. D'où n et p sont premiers entre eux.
TH p est un nombre premier , a et b sont deux entiers naturels. Si
abp
, alors
ap
ou
bp
.
Démonstration Soit
p
un nombre premier ,
a
et
b
deux entiers naturels. On suppose
abp
.
Deux possibilités existent : Soit
ap
Soit
p
ne divise pas
a
.
Or,
p
un nombre premier, alors d'après TH précédent :
a
et
p
premiers entre eux.
Puisque
abp
, alors, d'après le théorème de Gauss :
bp
.
Cas particulier Soit
p
un nombre premier ,
a
et
n
sont deux entiers naturels. Si
n
ap
, alors
ap
.
TH
p
,
a
et
b
sont trois nombres premiers. Si
abp
, alors
a
p
=
ou
b
p
=
.
42/ Utilisation de la décomposition en facteurs premiers pour déterminer le pgcd et le ppcm.
PROP Le pgcd de 2 nombres s'obtient en effectuant le produit de tous les facteurs premiers communs aux deux nombres , chacun
étant affecté du plus petit exposant avec lequel il figure dans les deux décompositions.
PROP Le ppcm de 2 nombres s'obtient en effectuant le produit de tous les facteurs premiers contenus dans l'un au moins des deux
nombres , chacun étant affecté du plus grand exposant avec lequel il figure dans les deux décompositions.
Exemple
a
= 540 = . . . . . . . . . . . . . . . . et
b
= 1008 = . . . . . . . . . . . . . . . . .
Alors : Pgcd (
a
,
b
) = . . . . . . . . . . . . . . . . . et Ppcm (
a
,
b
) = . . . . . . . . . . . . . . . . . .
PROP Deux nombres entiers naturels non nuls sont premiers entre eux Ils n'ont, dans leurs décompositions, aucun facteur
premier commun.
43/ Petit théorème de Fermat.
TH Soit p un nombre premier. Soit a un entier naturel non divisible par p.
Alors 1
1
p
a est divisible par p ( autrement dit :
[
]
pa
p
1
1
)
Démonstration On considère la liste des multiples de a , à partir de a jusqu'à
(
)
ap ×1 : am =
1
am 2
2
=
am 3
3
=
. . .
(
)
apm
p
×=
1
1
Notons
i
r le reste de la division euclidienne de
i
m par p.
Montrons tout d'abord que
i
r
0 , pour tout i
{ 1 , 2 , … , p
1 }
Raisonnons par l'absurde :
Supposons qu'il existe un entier k { 1 , 2 , … , p 1 } , tel que 0=
k
r, autrement dit :
k
mp , soit kap .
Or p ne divise pas a par hypothèse et p nombre premier, donc p et a premiers entre eux ( cf 1
er
th. du § 41 )
Alors, d'après le théorème de Gauss : kp , donc p k . Or, k { 1 , 2 , … , p 1 } , donc on a : k < p. D'où absurdité.
Conclusion :
i
r 0 , pour tout i { 1 , 2 , … , p 1 }
Montrons que les restes
i
r sont tous distincts deux à deux.
Raisonnons par l'absurde :
Supposons qu'il existe deux entiers k et k ' distincts, dans { 1 , 2 , … , p 1 } , tel que
'kk
rr =.
Alors on en déduit :
[
]
pa'kka , soit :
(
)
[
]
pa'kk 0 ,soit encore :
(
)
a'kkp .
Or, p et a premiers entre eux, donc d'après le théorème de Gauss : 'kkp . Alors : 'kkp .
Or, on a : 1 'kk p 2 < p. D'où absurdité.
Conclusion : les restes
i
rsont tous distincts deux à deux
Dans ce cas :
(
)
(
)
11 . . . . .321 . . . . .
1321
=××××=××××
pprrrr
p
!
Montrons : p divise 1
1
p
a
On a :
[
]
prm
11
,
[
]
prm
22
,
[
]
prm
33
, . . . . ,
[
]
prm
pp 11
,
donc :
[
]
prrrrmmmm
pp 13211321
. . . . . . . . . .
×××××××× ,
soit :
(
)
(
)
11 . . . . . 32 ×××× papaaa !
[
]
p
soit :
(
)
(
)
11 . . . . . 321
1
×××××
pap
p
!
[
]
p
soit :
(
)
1p!
(
)
1
1
×
pa
p
!
[
]
p
soit :
(
)
1p!
[
]
01
1
p
a
[
]
p
soit : p divise
(
)
1p!
[
]
1
1
p
a
soit : p divise 1 ou p divise 2 ou p divise 3 ou … p divise p 2 ou p divise p 1 ou p divise 1
1
p
a, car p nombre premier.
Or, p > 1 , p > 2 , p > 3 … p > p 2 et p > p 1 donc p ne peut diviser aucun des entiers 1, 2, 3, … p 2 et p 1.
Conclusion : p divise 1
1
p
a.
TH Corollaire du petit théorème de Fermat
Soit p un nombre premier. Soit a un entier naturel.
Alors aa
p
est divisible par p ( autrement dit :
[
]
paa
p
)
Démonstration
(
)
1
1
=
pp
aaaa
Si p ne divise pas a, alors
[
]
pa
p
01
1
d'après le petit théorème de Fermat
alors
(
)
[
]
paa
p
01
1
, soit
[
]
paa
p
0
Si p I a, alors
[
]
pa 0
alors
(
)
[
]
paa
p
01
1
, soit
[
]
paa
p
0
Exemple 1/ Montrer que
n
n
7
est divisible par 42, pour tout entier naturel n.
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