Chapitre V : Continuité et dérivation
Terminale S
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Chapitre V : Continuité et dérivation
I. Langage de la continuité
1. Définitions et exemples
Définitions
f est une fonction définie sur I et soit a un réel de I
· f est continue en a si )()(lim afxf
ax =
¾®¾
· f est continue sur I, si f est continue sur tous réels a de I
Exemple :
Soit f la fonction définie sur IR par f(x) = x² 4
0)x(flim)2(f
2x == ¾®¾
et f est continue en 2
Plus généralement f est continue sur IR
2. Illustration graphique, exemple et contre exemple
a. Reconnaissance graphique
On reconnaît quune fonction est continue sur un intervalle lorsque sa
courbe représentative peut être tracée sans « lever le crayon »
b. Exemple de fonction continue
La fonction carrée : sa parabole C peut être tracée
sans lever le crayon.
c. Contre exemple : la fonction partie entière
Définition
La fonction partie entière est la fonction définie sur IR qui à tout réel x
associe lunique entier relatif n tel que n x < n+1.
Cette fonction est notée E.
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Exemple :
E(3,4) = 3 car 3 3,4 < 4
E(-2,06) = - 3 car -3 -2,06 < - 2
E nest pas une fonction continue sur
IR
3. Continuité des fonctions usuelles
Propriétés
· Les fonctions polymes, sinus, cosinus sont continues sur IR
· La fonction racine carrée est continue sur IR+
· Les fonctions construites par opérations ou compositions à
partir des fonctions précédentes sont continues sur leur
ensemble de définition
II. Théorème des valeurs intermédiaires
1. Théorème des valeurs intermédiaires
Théorème
Soit f une fonction continue [a ;b]
Pour tout réel k compris entre f(a) et f(b), il existe au moins un
réel c compris entre a et b tel que f(c) = k
Preuve : Peut être plus tard
Remarque : En dautres termes, léquation f(x) = k a au moins une solution dans
lintervalle [a ;b]
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Exemple dapplication :
Soit (E) léquation 2sin2x = cos(x) + 1
On veut montrer que (E) admet au moins une solution dans
lintervalle
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
On pose f(x) = 2sin2x cos(x) . Il suffit de montrer maintenant que f(x) = 1
admet au moins une solution dans lintervalle
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
Remarque : En posant la fonction f, on se met exactement dans les conditions
dapplication du théorème des valeurs intermédiaires.
· f est continue sur IR donc sur
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
·
0
2
f=
÷
ø
ö
ç
è
æ-
p
1
£
·
126,1
2
1
3
3
f³»-=
÷
ø
ö
ç
è
æ
p
Donc daprès le théorème des valeurs intermédiaires, il existe au moins un
réel c de lintervalle
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
tel que f(c) = 1
Au final léquation (E) a donc bien au moins une solution sur
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
Interprétation
graphique :
2
min
p
=x
3
max
p
=x
pas :
12
p
3
min
-=y
3
max =y pas : 1
Graphiquement, on voit bien que Cf coupe au moins une fois
la droite déquation y = 1 sur lintervalle
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
Remarque :
Le théorème des valeurs intermédiaires parle de « au moins »
une valeur c comprise entre a et b tel que f(x) = k.
Bien entendu il peut y en avoir plusieurs. Ici, on voit bien que
Cf coupe deux fois la droite déquation y = - 1 sur
lintervalle
ú
û
ù
ê
ë
é-
3
;
2
pp
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2. Fonctions continues et strictement monotones
Corollaire
Si f est une fonction continue et strictement monotone sur
[a ; b] alors pour tout réel k compris entre f(a) et f(b)
léquation f(x) = k admet une solution unique sur [a ; b]
Preuve :
Cas où f est strictement croissante sur
[a ; b]
Daprès le théorème des valeurs
intermédiaires, il existe au moins un réel c
de [a ; b] tel que f(c)= k
Or f est strictement croissante sur [a ; b]
donc :
§ si x est un réel de [a ; b] tel que x < c
alors f(x) < f(c)= k
§ si x est un réel de [a ; b] tel que x > c
alors f(x) > f(c)= k
Finalement c est lunique réel de [a ;b] tel
que f(c)=k
Remarque :
Ce corollaire sapplique aussi dans le cas dun intervalle semi-
ouvert ( [a ;b[ ou ]a ;b] )ou dun intervalle ouvert ( ]a ;b[), on
remplace alors le calcul de f(a) ( ou de f(b) ) par le calcul de
)x(flim
ax ¾®¾
÷
ø
ö
ç
è
æ
¾®¾ )x(flim deou bx , a et b pouvant être des réels ou
bien - ou +
Remarque :
Dans un tableau de variation, on admettra que les flèches
indiquent la continuité et la stricte monotonie dune fonction
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Exemple :
Le tableau ci-dessous permet daffirmer grâce au théorème
des valeurs intermédiaires appliqué aux fonctions strictement
monotone que léquation f(x) = k admet une unique solution
dans lintervalle [a ;b]
x a c b
f(x)
f(b)
k
f(a)
En effet, on a :
· f strictement croissante sur [a ;b]
· f continue sur [a ;b]
· f(a) < k
· f(b) > k
Conséquence
importante
Si f est une fonction continue et strictement monotone sur
[a ; b] telle que f(a)f(b)< 0 alors léquation f(x) =0 admet une
solution unique dans [a ; b]
Preuve : Si f(a)f(b) < 0 alors ou f(a) > 0 et f(b)< 0
ou f(a) < 0 et f(b) > 0
0 est donc compris entre f(a) et f(b) quelque soit le cas de
figure.
Comme f est continue est monotone sur [a ; b], il existe donc
une unique solution x dans [a ; b] telle que f(x) =0
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