L`alimentation naturelle ou les sept clés de la bio nutrition Efelia

L’alimentation naturelle ou les sept clés de la bio nutrition
Efelia, Alain Mahieu
Sur mieux-etre.org
La nutrition bio est une (bonne) chose. La bionutrition en est une autre. Cette façon de se
nourrir ne se limite pas à privilégier les denrées de qualité biologique. Elle consiste également
à respecter certaines lois biologiques immuables, essentielles à la prévention des maladies ou
au rétablissement de la santé.
Si la diététique se présente encore de nos jours comme le parent pauvre des politiques
de santé, il devient pourtant de plus en plus évident que l’alimentation saine et équilibrée
joue un rôle sanitaire capital. Cette évidence est aujourd’hui confirmée par des sciences
comme la biochimie, la toxicologie alimentaire et l’épidémiologie. En 1992 déjà,
l’Organisation Mondiale de la Santé lançait une campagne mondiale destinée à faire
prendre conscience aux médecins de l’importance fondamentale d l’alimentation comme
facteur de prévention et de traitement de maladies. Malgré quoi, nous assistons
actuellement à l’explosion de pathologies dégénératives comme les troubles cardio-
vasculaires, les cancers et les diabètes. Les défaillances neurologiques et les atteintes
immunitaires ont aussi tendance à se multiplier. Parallèlement à cela, l’abandon de
l’alimentation traditionnelle au profit du modèle alimentaire nord-américain s’est
planétarià toute allure. Définir ce qu’est une alimentation saine semble à priori aisé et
même superflu au vu de tout ce qui a déjà été jusqu’à présent dit, écrit et diffusé sur le
sujet.
Le bon sens, d’après nous, consisterait à se poser une question cruciale : quel est le
régime alimentaire le mieux adap à la physiologie humaine autrement dit à notre
métabolisme ? Pour pondre à cette question, la science contemporaine apporte de
multiples observations et recherches qui débouchent sur un constat identique : l’homme
moderne reste encore physiologiquement un primate. En effet, son tube digestif et les
enzymes qu’il sécrète sont absolument identiques à ceux du chimpanzé.
Or la paléoanthropologie démontre que le régime alimentaire du chimpanzé se calque
parfaitement sur celui de l’homme du début du paléolithique : aliments intégralement
crus constitués pour l’essentiel d’une grande quantité de fruits, de feuilles, de pousses,
de racines, d’œufs, d’insectes, de coquillages, de poissons et occasionnellement de
viandes. Or l’homme de la période pré-culinaire présente un tableau sanitaire
sensiblement identique à celui du chimpanzé : très peu de maladies infectieuses et
aucune pathologie dégénérative.
Les recherches scientifiques font ressortir que c’est à partir de la révolution néolithique (il
y a 10.000 ans) que l’humanité a commenà être gangrenée par certaines pathologies.
Les nombreuses traces laissées sur les squelettes de cette époque la montrent de façon
non équivoque. Or c’est précisément à cette époque que l’homme a commencé à
modifier radicalement son mode alimentaire en systématisant la cuisson et en y
introduisant les céréales et les produits laitiers. Cela au détriment des légumes, fruits, et
protéines animales...
A la lumière de ces considérations, en Amérique comme en Europe, des savants
d’horizons divers (anthropologues, paléontologues, nutritionnistes, médecins...) en sont
arrivés à conseiller une alimentation dite ancestrale ou paléolithique axée sur le respect
de la plage alimentaire originelle, l’introduction du cru et des cuissons douces, dont
l’impact favorable sur la santé ne fait, selon eux (et nous), aucun doute. Citons par
exemple le Dr Jacques Fradin qui, avec son approche "hypotoxique" de l’alimentation,
obtint des résultats thérapeutiques remarquables. Citons aussi le Dr Jean Seignalet, de la
faculté de médecine de Montpellier, auteur de "l’alimentation ou la troisième médecine",
(éditions François-Xavier de Guibert).
En supprimant les produits laitiers et les céréales glutineuses chez ses patients, le Dr
Seignalet obtient des guérisons de troubles considérés souvent comme incurables tels
que l’eczéma, l’asthme, la rectocolite hémorragique, le diabète sénile et même certaines
formes de cancer. "La nutrition ancestrale est la seule qui convient à l’homme, professe
Jean Seignalet, elle seule permet d’obtenir des succès aussi nets que fréquents dans une
multitude d’affections qui passent pour mystérieuses". Aujourd’hui, la notion classique de
diététique quantitative, basée sur le nombre de calories et l’équilibre entre glucides,
lipides et protides, est remplacée par un nouveau concept, celui d’une diététique
qualitative fondée sur la structure des molécules. Pour retrouver ou garder la santé, il
faut écarter celles que l’organisme ne peut pas métaboliser et conserver celles
accessibles à l’action de nos enzymes. Cette attitude de bon sens est en quelque sorte le
porte-clés de la bionutrition. Dont voici à présent les sept clés principales.
1) LA CLÉ DE LA SPÉCIFICITÉ ET DE LA VARIÉTÉ (ou le respect de
la plage alimentaire)
Cette première clé repose sur la loi de l’adaptation. Selon celle-ci, ne font partie de notre
plage alimentaire idéale que les aliments adaptés au profil génétique de notre espèce. La
plage alimentaire idéale de l’être humain devrait donc être essentiellement constituée de
légumes, de fruits, d’oléagineux, de graines germées, d’œufs, de viande, de volailles, de
poissons, de coquillages et de fruits de mer. Cette diversité revêt une importance
capitale car c’est la variété des aliments qui permet de combler au mieux nos besoins.
Les produits laitiers animaux (hormis le lait de la mère) et les céréales en sont cependant
exclus. Affirmer que les céréales constituent des aliments à problèmes, n’est-ce pas
secouer le prunier de la diététique au risque de recevoir quelques fruits verts ou trop
mûrs sur le crâne ? La suite apportera là-dessus un éclairage nouveau.
En ce qui concerne les produits laitiers, il est maintenant démontré qu’ils sont la source
de pathologies très diverses disparaissant ou s’atténuant avec leur suppression. En effet
leur concentration en protéines étrangères à notre physiologie fait que leur
consommation accrue et régulière constitue :
la cause première d’intolérances ou d’allergies alimentaires dont les manifestations les
plus courantes sont : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, états
inflammatoires, spasmophilie, asthme, problèmes dermatologiques, déséquilibres
pondéraux (Dr Raphaël Nogier) ;
la cause majeure des troubles de la croissance chez les nouvelles générations d’individus
lactophages, exprimée chez eux, entre autres anomalies, par une augmentation
anormale de la taille accompagnée le plus souvent d’une fragilisation métabolique et
immunitaire patente ;
Une majoration à long terme des risques de cancer (du sein) (hôpital de Villejuif, Paris) ;
Une augmentation des risques de diabète juvénile (H.M. Dosch de l’Université de
Toronto, Canada).
De plus l’épidémiologie démontre que les populations les mieux calcifiées (Esquimaux,
Japonais, Noirs d’Afrique) sont celles qui n’intègrent pas les produits laitiers dans leur
alimentation traditionnelle. S’il contient du calcium, le lait n’en constitue pas la seule et
unique source alimentaire. Les coquillages, les algues, les oléagineux, les dattes, les
figues, les graines germées, les choux, les légumes verts et certains poissons comme les
sardines en contiennent des quantités appréciables et nettement mieux assimilables.
Pour le nourrisson dont la mère manque de lait, les alternances de laits végétaux
(amandes, noisettes...) avec les biberons de potages frais, maison, accompagnés d’huile
de première pression (lin, colza) ainsi que les compotes de fruits crus (banane) et les
panades de farines de graines germées constituent une excellente alternative.
2) LA CLÉ DE L’INTÉGRALITÉ (ou le respect de l’aliment originel)
Cette clé ne consiste pas seulement à manger complet mais à consommer l’aliment dans
sa forme originelle, c’est-à-dire sans lui faire subir aucune dénaturation. C’est ainsi qu’il
pourra exprimer au mieux ses propriétés nutritives et drainantes. Pour conserver ses
qualités, l’aliment originel devra donc subir le moins possible : de dénaturation
thermique comme la stérilisation, la pasteurisation, le séchage et la cuisson ; de
dénaturation mécanique comme le raffinage, le broyage, le mixage, l’extraction et le
râpage ; de dénaturation génétique comme les sélections génétiques des semences et
du bétail, les greffes et les organismes transgéniques (OGM).
C’est ce qu’on appelle la loi de l’intégralité. Si toute atteinte à l’intégrité structurelle de
l’aliment compromet ipso facto ses qualités nutritives, l’expérience pratique nous montre
qu’il existe, à cet égard, une échelle relative de valeur alimentaire. Laquelle dépend non
seulement de l’aliment en tant que tel mais aussi de la dénaturation subie. En voici deux
exemples :
Un légume cru râpé ou en jus sera plus dénaturé et donc moins favorable que s’il était
cru et entier, à température de cuisson égale, un légume sera moins toxique qu’une
protéine animale.
3) LA CLÉ DE LA VITALITE (ou du respect de la fraîcheur)
La vitalité d’un aliment n’exprime rien d’autre que sa capacité à nourrir et à drainer
l’organisme qui l’a ingéré. Les facteurs qui garantissent la vitalité d’un aliment sont son
caractère cru et originel (voir clés précédentes) mais aussi sa fraîcheur. Dès la rupture
avec sa source nourricière, l’aliment se dégrade progressivement. Dans le règne végétal,
ce sont les légumes-feuilles qui se dégradent le plus rapidement, suivis des fruits puis
des légumes-racines. Viennent ensuite les graines (céréales et légumineuses), seules
structures potentiellement alimentaires, prévues par la nature pour défier les outrages du
temps. Rayon protéines animales, c’est un peu différent : hormis les coquillages, leur
première fraîcheur leur confère un caractère peu comestible. Trop frais, la consistance
des viandes et des poissons est caoutchouteuse et leur saveur insipide. I1 faut attendre
un travail de prédigestion de quelques jours, opéré par les enzymes qu’ils contiennent,
pour qu’ils s’attendrissent et deviennent savoureux (ce préfaisandage indispensable est
bien connu des bouchers). Ce sont les seuls aliments originels qui, avec certains fruits
comme les dattes et les figues, peuvent bonifier avec le temps sans subir de
dénaturation dommageable, du moins lorsqu’ils sont séchés à l’air libre et à basse
température. Pour le reste, toutes les techniques de conservation portent atteinte à la
vitali d’un aliment originel. Que ce soit la chaleur (appertisation, pasteurisation,
stérilisation), le froid (congélation, surgélation), l’irradiation, le sucrage, le salage ou
même le séchage. La consommation régulière d’aliments ainsi conservés peut s’avérer à
long terme dommageable pour la santé, surtout dans des situations de crise (maladie,
convalescence, stress) ou chez des sujets fragilisés (enfants, femmes enceintes,
personnes âgées). La conservation par le froid et le séchage à basse température sont
les deux techniques qui altèrent le moins la structure des aliments.
4) LA CLÉ DE LA PURETÉ
Il va de soi que l’aliment doit contenir le moins possible d’éléments nuisibles à la santé.
C’est ce que définit la loi de la pureté alimentaire. On peut trouver dans les aliments
quatre sortes de substances indésirables :
a) les engrais et les pesticides (insecticides, fongicides et herbicides) b) les additifs
alimentaires, c) les toxines alimentaires, d) les toxiques de cuisson.
En ce qui concerne a) et b), le recours à l’alimentation biologique s’impose puisque
l’agriculture bio proscrit l’emploi d’additifs dangereux et de produits phytosanitaires
chimiques. Bien que nocives, les toxines alimentaires sont, par contre, des substances
naturelles que l’on retrouve notamment dans les champignons dits vénéneux ou dans
certaines moisissures (ex : l’aflatoxine qui se développe sur les arachides). Dans les
graines (céréales, léqumineuses, oléagineux), il s’agit d’anti-enzymes qui inhibent la
digestion lorsqu’elles sont ingérées crues. Ces toxines sont heureusement détruites à la
cuisson ou en présence d’humidité (trempage et germination). Quant aux toxiques de
cuisson, ce sont des substances qui se forment lorsque la cuisson porte l’aliment à une
température critique qui lui est propre. Répertoriées pour la plupart en biochimie
alimentaire sous le nom de "molécules de Maillard", ces toxiques sont réputés
cancérigènes, mutagènes ou tératogènes. Leur origine ? Essentiellement la cuisson vive
ou le grillage des huiles et des graisses, des protéines animales et des céréales
complètes à gluten (froment, orge, avoine, seigle...) Sur le plan toxicologique, un pain
complet est donc moins à conseiller qu’un pain blanc. Et un aliment fumé, fût-il bio, sera
toujours chargé d’hydrocarbures cancérigènes. En pratique, le crudivorisme et les
cuissons douces (en dessous de 100°C) au four ou à la vapeur permettent d’éviter la
formation de ces substances indésirables. Notons également que les céréales sans gluten
ou assimilées (riz, kamut, quinoa, sarrasin, millet) produisent moins de toxiques de
cuisson.
5) LA CLÉ DES ASSOCIATIONS (ou le respect des mélanges
compatibles)
Vu que la table et l’assiette sont déjà des artifices culturels imprévus par nos gènes,
notre tube digestif est métalliquement peu outillé pour gérer correctement les mélanges
alimentaires. Notre expérience personnelle dans ce domaine nous montre que plus les
aliments sont mélangés, moins ils sont digestes. L’alimentation dissociée (sans
mélanges) procure même un mieux-être spectaculaire chez les insuffisants digestifs. Pour
les autres, il sera indiqué d’éviter les mélanges incompatibles ou trop élaborés comme
par exemple :
les desserts sucrés en fin de repas : les préférer plutôt seuls, en collation ; les
associations d’aliments acides avec des féculents (pâtes-tomates, pain-ketchup, yaourt-
pain) ; les mélanges de protéines différentes comme le cassoulet (viande +
légumineuses) ; les mélanges de fruits avec d’autres catégories d’aliments surtout
protéinés (ex. : melon-jambon, yaourt aux fruits).
6) LA CLE DE LA SAPIDITE NATURELLE (ou le respect des
saveurs).
Il a été démontré que les qualités gustatives de l’aliment originel sont proportionnelles à
ses qualités nutritives (Dr. Fradin). La non-dénaturation alimentaire par les cuissons
douces le respect de la structure des aliments ainsi que celui des associations
compatibles font que ces derniers paraissent beaucoup plus savoureux. Dès lors, l’envie
d’assaisonner ou de mélanger à outrance devient vite un réflexe vide de sens. Les
saveurs naturelles n’ont pas besoin d’exhausteurs de goût. Par conséquent, il faudra
écarter tout aliment naturel insipide au profit de ceux qui présentent de meilleures
qualités organoleptiques. Les sens du goût et de l’odorat s’aiguisent d’autant mieux qu’on
les entraîne à faire ce travail de tri.
7) LA CLÉ DE LA SATIÉTÉ-SOBRIÉTÉ (ou le respect de la régulation
spontanée).
La gourmandise et la boulimie sont des mécanismes souvent irrépressibles qui
s’expriment pour compenser des carences. Carences affectives ou relationnelles, certes,
mais aussi physiologiques ! Celles-ci se déclarent lorsque des aliments inadaptés (par le
non-respect des clés précédentes) n’apportent pas les nutriments indispensables à
l’organisme. Ce dernier déclenche alors une faim chronique, pour rechercher en vain ce
qui lui manque, processus qui débouche immanquablement sur le grignotage, la
boulimie, ou la recherche excessive d’aliments sucrés. Il va de soi que les aliments
complets, riches, non dénaturés et donc plus savoureux induisent, chez le
consommateur, un état de satiété accompagné, en fin de repas, d’une sensation de
chaleur, de plénitude et de bien-être. Ces sensations se manifestent d’autant plus vite
que le contenu de l’assiette répond aux besoins réels de l’organisme. C’est alors que les
quantités d’aliments ingérés seront spontanément réduites sans effort et que les desserts
paraîtront superflus. (Ces derniers s’ils sont de qualité, se consommeront de préférence e
monodiète, au goûter par exemple). De plus, de nombreuses études (Roy Walford)
attestent qu’une restriction des rations alimentaires réduit la morbidi e ralentit
considérablement le vieillissement.
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