Votre enfant refuse de manger, il a un appétit en dent de scie, il n’aime plus des aliments qu’il acceptait volontiers la veille. Presque tous les parents vivent cette expérience un jour ou l’autre! L’appétit des enfants varient d’une journée à l’autre, en fonction de leur besoins. Il suffit d’essayer de comprendre pourquoi il refuse de manger : Est-ce parce qu’il n’aime pas le repas? A-t-il pris sa collation ou son déjeuner trop proche du repas? A-t-il bu beaucoup d’eau ou de jus juste avant? Serait-ce une façon d’attirer l’attention? Est-ce de la néophobie alimentaire? C'est-à-dire un sentiment de peur face à de nouveaux aliments ce qui les amènent à trouver que les aliments goûtés ont mauvais goût! L’important, c’est d’observer si ce refus est passager ou s’il persiste plusieurs jours et qu’il y a lieu de s’inquiéter et quels en sont les causes : Votre enfant est-il dans sa phase du non; soit l’opposition aux parents? En recherche de sécurité suite à un changement : nouvel environnement, apprentissages multiples etc. Est-il en recherche d’autonomie; il veut choisir et se nourrir seul. Est-il en réaction et rigide; on oublie que parfois, les seuls moyen de réaction et de contrôle absolu pour un enfant sont l’ingestion (se nourrir) et l’évacuation (la propreté). Certains moyens peuvent être essayés pour l’inciter à goûter et/ou manger. D’abord, développer le plaisir de goûter, par exemple en leur présentant la nourriture de façon amusante et imaginaire : un morceau de fromage devient une voile de bateau, leur faire voir les couleurs, les formes, fabriquer un porc-épic à partir d’un demi-melon au miel couvert de fruits piqués sur des cure-dents. Il est primordial de leur servir de modèle et de les accompagner sans les brusquer, un enfant se laisse rarement mourir de faim et si c’est le cas, la meilleure personne pour évaluer la situation et l’impact sur sa croissance est votre médecin. Utiliser les 5 sens; humer l’odeur des aliments, faites-lui observer sa texture; les rayures d’une feuille d’épinard par exemple, deviner l’aliment et sa forme en le touchant les yeux fermés. Pour amener les enfants à goûter ou accepter un aliment, on peut lui expliquer que le corps en a besoin pour bien grandir et même si la bouche ne l’aime pas forcément, elle peut changer d’idée. Lorsque Nadia fait parler ses personnages plastifiés lors des dîners aux Petits Dyno-Denis : Parlatte la patate, Agatte la tomate, Léon le champignon et Charlotte la carotte, c’est un succès assuré et soyez certains qu’il ne reste plus de champignons dans les assiettes! Depuis que les enfants savent que le soya pousse dans les champs de St-Denis, le lait de soya est devenu plus populaire que le lait de vache, certains enfants nous disent qu’il en pousse dans les champs de grandpapa ou de papa! Faire participer l’enfant de 3 ans en lui proposant de couper des légumes n’est pas forcément une folie. Vous verrez aussi que les enfants qui ont participé à la préparation du repas ou d’une belle table en sont très fiers et beaucoup plus coopératifs. Il est aussi important d’adopter des attitudes gagnantes : être patient; faire preuve de rigueur; s’il appartient à l’enfant de manger ou non, il revient au parent de fixer l’horaire, le lieu, le menu des repas et de veiller à ce que celui-ci soit harmonieux et qu’il y ait le moins de distractions possibles en éloignant les jouets et en éteignant la télévision; Sortir l’alimentation du cercle récompenses et punitions. Il peut être facile et efficace de punir un enfant qui n’obéit pas en le privant de dessert s’il ne ramasse pas ses jouets ou se lève de table ou en le récompensant par une gâterie s’il range bien sa chambre ou ne mouille pas son lit mais à long terme, est-ce vraiment efficace? Et le problème avec le chantage, c’est que les enfants l’utilisent vite à leur compte et lorsqu’ils voudront vous embêter, ils se serviront de l’aliment comme chantage! De toute façon, si le dessert est nutritif tel qu’un yogourt ou un fruit en compote, pourquoi l’en priver, cet aliment fait parti du guide alimentaire Canadien non? Il nous arrive tous d’avoir un jour, un peu moins le goût d’un aliment qui est dans notre assiette. La variété et l’équilibre sont à retenir lors de la planification des menus. Planifier d’avance aide à avoir un menu beau, bon pas cher; Consulter des livres de recettes et le Guide Alimentaire Canadien; Cuisiner des repas en plus grande quantité et faire une réserve d’aliments dépanneurs sont aussi des moyens efficaces. En espérant que ces quelques trucs et questions vous seront utiles et favoriseront l’éducation alimentaire auprès de votre enfant. Réf. Revue : Bien grandir octobre 2010, Article : La néophobie alimentaire : www.youpa.ca