Quelles contraintes structurelles pèsent sur la production
Politiques publiques et mécénat : une régulation du
Économie musicale et gratuité
Des articles ciblés sur un musicien ou une musicienne pourront être ici
privilégiés. On prendra alors soin de s’interroger sur le rôle que joue le critère
économique dans les stratégies de carrière. À la lumière de l’évolution de la
situation financière d’un·e artiste, peut-on réévaluer la finalité de certaines de ses
productions ? Des études systématiques faisant apparaître des évolutions sur le
temps long ou sur des périodes charnières seront également accueillies avec
Au-delà des discours sur le désintéressement (économique) de la pratique
musicale, le coût des productions musicales a une incidence directe sur les formes
artistiques potentiellement présentables, leur fréquence de programmation ou
encore leur prix d’accès. Par exemple, un opéra monté dans un théâtre lyrique
possédant une troupe et un orchestre en résidence sera de plus en plus rentable à
mesure qu’il sera représenté. Au contraire, en dehors d’un système de production
de troupe, un trop grand nombre de représentations risque de rendre un projet
non rentable en raison de l’accumulation de frais. Les contributeurs et
contributrices sont encouragé·e·s à mettre en lumière l’incidence des contraintes
financières sur l’offre musicale ainsi que sur le monde professionnel qui s’est
formé pour les gérer (depuis les agent·e·s d’artistes jusqu’aux chargé·e·s de
production de salles de spectacle).
Si elles ne suivaient que la loi du marché, nombre de productions musicales ne
verraient pas le jour : l’État (dans certains pays), les collectivités locales, les
mécènes ou groupes indépendants jouent depuis longtemps un rôle central dans
l’économie de la musique. Ce rôle peut être incitatif (subventions, mise à
disposition de locaux ou matériel, commande, etc.) ou limitatif (taxation,
établissement de privilèges, censure, etc.). Comment les acteurs et actrices de la
vie musicale s’organisent-ils devant des systèmes pluriels de financement ? On
incite ici la proposition de recherches centrées sur les politiques musicales d’un
pays, d’une ville ou d’un mécène, ainsi que des articles proposant des approches
S’intéresser au prix de la musique, c’est aussi se pencher sur l’envers de la
question : la gratuité. Celle-ci peut concerner les interprètes prié·e·s de participer
à des productions musicales sans contrepartie financière, ou le public, à qui un
spectacle est offert. À qui profitent de telles représentations régies par une
suppression de certaines transactions financières ? Des conceptions
philanthropiques, voire moralisatrices, président à un certain nombre de ces
initiatives. Censées générer un bénéfice pour la communauté musicale ou pour le
reste de la société, elles révèlent ce faisant les fonctions attribuées à la musique.
Là encore, des propositions confrontant des visions de l’utilité ou des vertus de
Transposition no!7!: Le prix de la musique http://transposition.revues.org/1417
2 sur 3 10/02/16 11:38