Pour mieux comprendre la mémoire
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La capacité de la mémoire à court terme peut se conserver par répétitions
successives, par codage. Si des distractions ou des interférences n’interrompent
pas cette mémoire de travail, l’information passe dans la mémoire à long terme.
La mémoire à long terme
La mémoire à long terme, dite encore secondaire, est la véritable mémoire
qui impose une stratégie de mémorisation. On peut la diérencier en
mémoire récente, labile car les souvenirs sont fragiles, et en mémoire ancienne,
consolidée car elle a été plus souvent rappelée. On dénit classiquement une
mémoire sémantique correspondant au contenu général de l’information, une
mémoire épisodique, qui correspond au contexte dans lequel cette information
a été fournie, et une mémoire incidente enregistrant automatiquement des
informations à partir de la mémoire à court terme (lieu où l’on a parqué sa
voiture, par exemple).
L’oubli
L’oubli peut être la conséquence d’un défaut de traitement de l’information,
ou être lié à une interférence. Il correspond souvent à une impossibilité de
rappel par absence d’indice.
L’oubli peut être l’élimination nécessitée par un choix plus judicieux.
L’oubli est la capacité indispensable de la mémoire qui se vide de l’inutile,
de l’embarrassant, de ce qui ne convient pas pour pouvoir accueillir en
remplacement d’un trop-plein gênant de nouvelles acquisitions, mieux
adaptées, plus pertinentes. On peut apprendre si l’on sait éliminer. Censurer
certains évènements est aussi, peut-être, une façon de fuir et de refuser la
signication de la vie (référence à l’amnésie des personnes âgées résidentes).
L’oubli est une phase de fonctionnement utile et nécessaire de la mémoire
quand il n’est pas de nature pathologique. L’oubli peut être la conséquence
d’une détérioration ou d’un dysfonctionnement de la structure cérébrale.
Les troubles de la mémoire sont alors les premiers symptômes de la maladie
d’Alzheimer et des maladies apparentées. Le premier signe de ces maladies
est l’oubli progressif des faits récents, suivi de désorientation spatiale et/ou
temporelle. Au cours de l’évolution, apparaissent des troubles du langage et
des troubles aggravés de toutes les fonctions intellectuelles puis vitales.
Quand la pathologie détruit les neurones, le cerveau se défend et cherche
à compenser les décits. Par sa plasticité, il a la capacité de restructurer des
connexions. Grâce à la neurogenèse, il a peut-être aussi la capacité de produire
de nouveaux neurones. Agir sur ces deux aspects compensatoires et en évitant