Prise en charge des tumeurs germinales non

publicité
◆ ARTICLE DE REVUE
Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
<Prise en charge des tumeurs germinales non séminomateuses de stade I
après orchidectomie
>
<Stéphane CULINE
>
<Département d’Oncologie Médicale, CRIC Val d’Aurelle, Montpellier, France>
RESUME
Exposé : Les tumeurs germinales non séminomateuses de stade I se caractérisent par l’absence d’extension
métastatique décelable au diagnostic de la maladie. L’expérience acquise des curages ganglionnaires rétropéritonéaux de stadification ou des cohortes de surveillance démontre qu’environ 30% des patients sont néanmoins
porteurs de micro-métastases. La prise en charge après l’orchidectomie doit-elle être attentiste ou proposer
d’emblée un traitement complémentaire ?
Moyens : Une analyse de la littérature internationale a eu pour objectifs 1) d’évaluer l’apport dans le processus
décisionnel des variables histologiques susceptibles de prédire le risque de dissémination micro-métastatique, 2)
de préciser les avantages et inconvénients potentiels des trois attitudes habituellement envisagées au décours de
l’orchidectomie (curage ganglionnaire rétropéritonéal, surveillance et chimiothérapie adjuvante), 3) d’établir
des recommandations pour la pratique quotidienne.
Résultats : Les variables histologiques sont surtout performantes dans la prédiction de l’absence de risque micrométastatique. Les attitudes possibles au décours de l’orchidectomie permettent d’obtenir des taux de guérison
similaires et excellents. Les effets secondaires potentiels sont tout à fait différents. La surveillance est à privilégier chez les patients à faible risque (absence ou faible proportion de carcinome embryonnaire et absence d’invasion vasculaire dans la tumeur primitive). La chimiothérapie adjuvante doit impérativement être réservée aux
patients à haut risque (composante prédominante de carcinome embryonnaire et présence d’une invasion vasculaire). Le curage ganglionnaire rétropéritonéal doit être réalisé, au sein d’équipes spécialisées, chez des
patients à risque faible ou intermédiaire, surtout si la surveillance ne peut être effective, si les marqueurs tumoraux sériques sont normaux au diagnostic ou si la tumeur primitive présente une composante prédominante de
tératome mature associée à une invasion vasculaire.
Conclusion : Les données histologiques de la pièce d’orchidectomie, la courbe d’apprentissage de l’urologue visà-vis du curage ganglionnaire rétropéritonéal et le terrain (adhérence prévisible du patient au suivi, effets secondaires attendus des attitudes possibles) sont les principaux paramètres décisionnels à prendre en compte dans
les unités de concertation pluridisciplinaire. L’option individuelle optimale ne pourra être déterminée qu’après
discussion avec le patient.
Mots clés : Tumeur germinale du testicule, stade I, curage ganglionnaire rétropéritonéal, surveillance, chimiothérapie.
POSITION DU PROBLEME
Les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS) de stade I
se caractérisent par l’absence d’extension métastatique décelable au diagnostic de la maladie. Cette définition implique donc
l’absence d’anomalie sur le bilan tomodensitométrique thoracoabdomino-pelvien et la normalité ou la normalisation des marqueurs tumoraux sériques (alphafoetoprotéine [AFP], hormone
chorionique gonadotrope [hCG] et lacticodéshydrogénase) au
décours de l’orchidectomie. En présence d’une élévation préopératoire des marqueurs tumoraux sériques, la connaissance
des demi-vies de l’AFP et l’hCG (environ 6 jours et 3 jours,
respectivement) permet d’anticiper la durée de suivi attendue
pour confirmer la normalisation. Ainsi, pour une élévation de
l’AFP à 1000 avant l’orchidectomie, environ 6 semaines sont
nécessaires pour obtenir une normalisation. Il est indispensable
de respecter ce délai avant de prendre une éventuelle décision
thérapeutique complémentaire.
L’expérience acquise des curages ganglionnaires rétropéritonéaux
de stadification ou des cohortes de surveillance démontre qu’environ 30% des patients présentant un tableau clinique de TGNS de
stade I sont néanmoins porteurs de micro-métastases [18]. Dans ce
contexte, la prise en charge doit-elle être attentiste ou proposer
d’emblée un complément thérapeutique ? En théorie, l’évaluation
du risque de dissémination micro-métastatique par des critères prédictifs devrait permettre de guider la conduite à tenir afin de limiter
les traitements aux patients à haut risque et ne pas induire de surtraitement [3] chez les patients à faible risque.
Travail du Sous-comité “Organes Génitaux Externes” du Comité de Cancérologie de
l’Association Française d’Urologie
Manuscrit reçu : janvier 2004, accepté : octobre 2004
Adresse pour correspondance : Dr. S. Culine, Département d’Oncologie Médicale,
C.L.R.C. Val d’Aurelle, Parc Euromédecine, 34298 Montpellier Cedex 5.
e-mail : [email protected]
Ref : CULINE S., Prog. Urol., 2004, 14, 112-1118
1112
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
Tableau I. Variables prédicitives d’une dissémination métastatique microscopique. Analyses unifactorielles
Nombre d’études
Nombre de patients
Risque relatif
(Intervalle de
Confiance à 95%)
Invasion vasculaire
(veineuse ou lymphatique)
Présence versus absence
15
1364
5,2 (4,0-6,8)
[2, 3, 5, 11, 12, 19, 24, 30, 31, 35, 37,
43,47,48,50]
Marquage par le MIB-1
(immunohistochimie)
> 70% versus < 70% des cellules
3
212
4,7 (2,0-11,0)
[1-3]
9
5
1505
369
2,9 (2,0-4,4)
2,8 (1,7-4,6)
[18, 23, 25, 31, 35, 41, 48, 50]
[1, 3, 24, 35, 43]
Stade pathologique (TNM 1992)
pT2-4 versus pT1
6
1066
2,6 (1,8-3,8)
[11, 23, 25, 35, 37, 41]
Age (années)
< 30 versus > 30
5
683
1,6 (1,2-2,4)
[5, 24, 29, 41, 51]
Taille tumorale (cm)
>3 versus < 3
5
594
1,5 (1,0-2,3)
[19, 24, 29, 31, 51]
Taux sérique de l’hCG
Elevé versus normal
6
550
1,1 (0,5-1,8)
[5, 24, 25, 29, 43, 51]
Taux sérique de l’AFP
Elevé versus normal
8
990
0,9 (0,6-1,5)
[5, 11, 24, 25, 29, 31, 43, 53]
Tumeur vitelline
Présence versus absence
10
1599
0,9 (0,7-1,3)
[2, 5, 19, 23, 25, 31, 37, 41, 43, 50]
Tératome mature
Présence versus absence
4
434
0,5 (0,3-0,7)
[5, 19, 31, 43]
Variable
Carcinome embryonnaire
Présence versus absence
> 50% versus < 50% de la tumeur
Références
hCG : hormone chorionique gonadotrope ; AFP :Alphafoetoprotéine
L’EVALUATION DU RISQUE METASTATIQUE
Une analyse récente de la littérature a identifié, entre 1986 et 2001,
23 études consacrées à l’identification rétrospective de variables
susceptibles de prédire le risque micro-métastatique chez les
patients présentant une TGNS de stade I [52]. Les variables étudiées ont été l’âge, les marqueurs tumoraux sériques et surtout les
caractéristiques histologiques de la tumeur primitive. Le nombre
total de patients pris en compte a été de 2587, dont 759 (29,3%)
avaient une dissémination métastatique microscopique diagnostiquée par un curage ganglionnaire rétropéritonéal (6 études, 193
[31,1%] parmi 621 patients) ou la découverte d’une évolutivité
métastatique (rétropéritonéale ou autre) au cours de la surveillance
(17 études, 566 [28,8%] parmi 1966 patients). Le tableau I détaille,
par ordre d’importance décroissant, les variables prédictives d’une
dissémination métastatique identifiées dans les analyses unifactorielles réalisées. Les variables les plus significatives ont été l’invasion vasculaire, veineuse ou lymphatique, le pourcentage de cellules marquées en immunohistochimie par le marqueur de prolifération MIB-1 (Ki-67), le pourcentage de carcinome embryonnaire
dans la tumeur primitive et le stade pathologique. Quatre analyses
multifactorielles ont été rapportées (Tableau II). Les deux variables
indépendantes les plus fréquemment identifiées ont été l’invasion
vasculaire et la présence de carcinome embryonnaire, étudiée qualitativement ou quantitativement. Bien qu’il existe une corrélation
certaine entre ces deux variables, leur pouvoir prédictif respectif est
suffisamment fort pour avoir été souligné par trois études. Les pro-
babilités de dissémination métastatique microscopique ont ainsi été
estimées entre 4% et 92% selon la présence ou l’absence d’une
invasion vasculaire et la proportion de carcinome embryonnaire
dans la tumeur primitive (Tableau III) [26, 34]. Les analyses multifactorielles ont également mis en évidence le caractère plutôt “protecteur” de la présence de tumeur vitelline (ou de l’élévation du
taux sérique de l’alphafoetoprotéine) et de tératome mature. La
place du MIB-1 reste à déterminer dans la mesure où cette variable
n’a jamais été confrontée en analyse multifactorielle avec l’invasion vasculaire et la composante de carcinome embryonnaire.
Ces données sont-elles suffisamment fiables pour proposer prospectivement aux patients une attitude adaptée à ces variables prédictives ? La réponse à cette question a été abordée dans une cohorte de 157 patients allemands ayant eu un curage ganglionnaire
rétropéritonéal de stadification systématique, sans prendre en
compte les caractéristiques histologiques de la tumeur primitive [4].
La valeur prédictive positive (VPP) de l’invasion vasculaire vis-àvis de la présence de micro-métastases n’a été que de 53%. Le couplage de l’invasion vasculaire au MIB-1 (>70% des cellules marquées) et à la présence de carcinome embryonnaire (≥ 50% de la
tumeur primitive) a permis d’augmenter la VPP de ces variables à
64%. Parallèlement, la valeur prédictive négative (VPN) de l’absence d’invasion vasculaire vis-à-vis de l’absence de micro-métastases a été respectivement de 77% et 86,5% lorqu’utilisée seule ou
en association avec le MIB-1. Ainsi, la prédiction de l’absence de
risque micro-métastatique est apparue meilleure que la prédiction
1113
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
Tableau II. Variables prédicitives d’une dissémination métastatique microscopique. Analyses multifactorielles.
Risque relatif
Nombre de patients
Référence
Invasion vasculaire
Présence de carcinome embryonnaire
Présence de tumeur vitelline
4,5
4,1
0,5
259
[23]
Invasion vasculaire
Pourcentage de carcinome embryonnaire
8,2
1,03
92
[34
Invasion vasculaire
Présence de carcinome embryonnaire
4,1
3,7
154
[25]
Invasion vasculaire
Présence de tératome mature
3,8
0,2
88
[5]
Variable
Tableau III. Probabilités de dissémination métastatique microscopique en fonction du pourcentage de carcinome embryonnaire et de
la présence ou l’absence d’invasion vasculaire dans la tumeur primitive dans une cohorte de 92 patients. D’après [34]
Pourcentage de carcinome
embryonnaire dans la
tumeur primitive
100%
75%
50%
25%
0%
Invasion vasculaire
Présente
Absente
92%
83%
67%
46%
27%
- Parmi les 103 (50%) patients de stade II pathologique ayant reçu
une chimiothérapie complémentaire (principalement 2 cycles
d’une association de bléomycine, étoposide et cisplatine), seulement 1 décès lié à la maladie a été observé, avant l’ère du cisplatine : la délivrance d’une chimiothérapie, basée sur le cisplatine et
limitée à 2 cycles, est très efficace dans la réduction du risque de
rechute ultérieure ;
- Au total, 4 décès liés à la maladie concernant respectivement 2
patients de stade I pathologique et 2 patients de stade II pathologique ont été observés pour une survie globale de 99% ;
58%
37%
20%
10%
4%
du risque. Il sera très important de garder à l’esprit les limites de ces
variables prédictives lors de la décision de l’attitude à adopter après
l’orchidectomie.
LES ATTITUDES POSSIBLES
Le curage ganglionnaire rétropéritonéal : savoir pour traiter
Le curage ganglionnaire rétropéritonéal (CGR) a pour avantages de
faire le diagnostic de micro-métastases lymphatiques et de les traiter lorsqu’elles existent en effectuant leur exérèse. Il a pour
inconvénient de ne pas prendre en compte la dissémination hématogène et d’induire un risque d’éjaculation rétrograde en raison
d’une rupture des fibres sympathiques rétropéritonéales.
A l’Université d’Indiana, un CGR a été proposé comme attitude
standard chez 756 patients présentant une TGNS de stade I de 1969
à 1995 [17,28]. Une dissémination ganglionnaire micro-métastatique a été découverte chez 207 (27%) patients. De cette expérience, la plus importante rapportée dans la littérature, plusieurs enseignements peuvent être tirés :
- Parmi les 549 patients de stade I pathologique (pas de micrométastase ganglionnaire rétropéritonéale), 60 (11%) ont présenté
une rechute ultérieure, de topographie très majoritairement susdiaphragmatique : la négativité du CGR ne dispense donc pas
d’une surveillance ultérieure afin de traiter les patients ayant une
dissémination hématogène de leur maladie germinale [28];
- Parmi les 104 (50%) patients de stade II pathologique (présence
de micro-métastases ganglionnaires rétropéritonéales) n’ayant
reçu aucun traitement post-opératoire, 33 (32%) ont présenté une
rechute ultérieure : le CGR a donc au total été curatif à lui seul
chez 68% des patients de stade II pathologique ;
- L’évolution des pratiques chirurgicales, avec le développement de
techniques préservant les fibres nerveuses responsables de l’éjaculation [16], a permis de limiter les risques d’éjaculation rétrograde à moins de 5% des patients [6].
Plusieurs expériences complémentaires, menées aux Etats-Unis
[40, 42] et en Allemagne [27], ont confirmé les résultats suivants :
- Le CGR peut être curatif à lui seul chez environ deux tiers à trois
quarts des patients ; la chimiothérapie peut ainsi être limitée aux
patients présentant les critères suivants : plus de 5 ganglions
métastatiques ou un ganglion de plus de 2 cm ou présence d’une
effraction capsulaire aux Etats-Unis, plus de 3 ganglions métastatiques en Allemagne ;
- Le taux de préservation d’une éjaculation antérograde est supérieure à 90%.
Ces expériences, monocentriques et menées au sein d’équipes hautement spécialisées, posent clairement le problème de leur “exportation” dans notre pratique quotidienne française, par définition
multicentrique, pour une pathologie rare. Les résultats énoncés cidessus ne peuvent être en effet reproduits en termes d’efficacité et
de toxicité que si la connaissance des territoires ganglionnaires
optimaux est diffusée et respectée.
Par ailleurs, il est important de rappeler que les métastases ganglionnaires d’histologie tératomateuse (mature ou immature) ne
peuvent être prises en charge que par le CGR [46]. Il apparaît
cependant difficile de définir une population à risque d’évolutivité
microscopique tératomateuse. Le caractère plutôt “protecteur”
d’une composante prédominante de tératome dans la tumeur primitive a été souligné dans le paragraphe précédent. Ainsi, dans l’expérience de l’Université d’Indiana, la présence de métastases ganglionnaires sous forme de tératome n’a été retrouvée que chez 21
(5%) des 388 patients présentant une composante tératomateuse
dans la tumeur primitive. Parallèlement, parmi 307 patients n’ayant
pas de composante tératomateuse dans la tumeur primitive, 10 (3%)
1114
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
Tableau IV. Expériences de surveillance dans les tumeurs germinales non séminomateuses de stade I.
Nombre de patients
77
115
396
85
154
105
170
90
Total
1192
Nombre de rechutes (%)
Nombre de rechutes
après 2 ans de suivi (%)
Nombre de décès
Références
23 (30%)
34 (29,5%)
100 (27%)
25 (29%)
42 (27%)
27 (26%)
48 (28%)
23 (26%)
4 (17%)
2 (6%)
8 (8%)
3 (12%)
0
0
0
3 (13%)
0
2 (2%)
5 (1%)
3 (3,5%)
2 (1%)
3 (3%)
1 (2%)
1 (4%)
[44]
[11]
[41]
[35]
[25]
[47]
[45]
[43]
322 (27%)
20 (6%)
17 (1,5%)
avaient des métastases ganglionnaires sous forme de tératome dans
le CGR [21]. Néanmoins, l’association de tératome mature prédominant et d’une invasion vasculaire paraît être une situation où le
CGR peut être logiquement indiqué.
Enfin, l’efficacité et la toxicité d’un CGR ceolioscopique demande
à être évalué. Il n’y a a priori pas de différence attendue si le curage coelioscopique permet de disséquer les mêmes territoires que
ceux abordés lors d’un curage par laparotomie.
La surveillance : attendre pour savoir et traiter
La surveillance a pour avantage de ne proposer un traitement que
chez les patients dont l’évolutivité métastatique est prouvée lors du
suivi. Le principal inconvénient est de nécessiter un programme de
suivi rapproché, notamment dans les deux premières années, qui
soulève le problème de l’adhérence des patients. Les modalités
recommandées comprennent un dosage mensuel des marqueurs
tumoraux sériques et une tomodensitométrie thoraco-abdominopelvienne tous les 3 mois la première année, un dosage des marqueurs tumoraux sériques tous les 2 mois et une tomodensitométrie
thoraco-abdomino-pelvienne tous les 4 mois la deuxième année.
Les marqueurs tumoraux sériques et le bilan tomodensitométrique
peuvent ensuite être espacés à respectivement 3 et 6 mois jusqu’à 5
ans [18].
Les résultats des principales expériences de surveillance sont résumés dans le tableau IV. Ils sont homogènes et attestent d’un taux
d’évolutivité métastatique d’environ 30%, la très grande majorité
des rechutes étant survenue dans les deux premières années. Les
traitements alors mis en œuvre, principalement une chimiothérapie
des formes de bon pronostic dans la classification internationale
(soit 3 cycles de bléomycine, étoposide et cisplatine), ont permis
d’obtenir des taux de guérison excellents, identiques à ceux obtenus
après CGR.
La chimiothérapie : traiter sans savoir
La délivrance d’une chimiothérapie adjuvante a pour objectif de
détruire les micro-métastases présentes au diagnostic. Elle a pour
inconvénients de traiter une maladie potentielle, non formellement
prouvée, et d’induire des effets secondaires aigus et éventuellement
retardés. Afin de ne pas traiter inutilement trop de patients, il semble logique de réduire les indications aux patients présentant un
risque élevé d’évolutivité métastatique microscopique.
Les expériences rapportées dans la littérature ont donc porté sur des
populations jugées à haut risque (Tableau V). Plusieurs points méritent d’être soulignés :
- Le nombre total de patients est très faible ;
- Les critères de sélection ne sont pas homogènes : l’invasion vasculaire et la composante de carcinome embryonnaire prédominent, mais leur VPP relativement faible a été soulignée ci-dessus ;
- Deux cycles d’une association de bléomycine, étoposide et cisplatine, avec une limitation des doses d’étoposide à 360 mg/m2 par cycle,
paraissent suffisants : le protocole optimal reste cependant à définir ;
- Les survies à long terme sont excellentes, similaires à celles rapportées avec le CGR ou la surveillance ;
- Les toxicités à long terme doivent être évaluées : les rares études
rapportées à ce jour n’ont cependant pas soulevé de problèmes
significatifs, notamment en ce qui concerne la fertilité et les
risques de leucémie secondaire [9].
EN PRATIQUE … LES INDICATIONS
Au terme de cette analyse de la littérature, les indications doivent
s’appuyer sur trois constats :
- Les modèles prédictifs de dissémination micro-métastatique rapportés à ce jour dans la littérature ne sont pas optimaux, notamment dans la prédiction du haut risque ;
- Les trois alternatives possibles permettent d’obtenir des taux de
guérison similaires et excellents ;
- Les modalités pratiques et les effets secondaires potentiels sont
tout à fait différents.
Un premier niveau d’approche est de s’appuyer sur une logique de
prise en charge. Deux attitudes prédominent alors : le CGR pour
savoir et traiter ou la surveillance pour attendre de savoir et traiter.
La chimiothérapie apparaît en retrait puisqu’elle propose de traiter
sans savoir.
Un deuxième niveau d’approche est de s’appuyer sur les variables
prédictives du risque de dissémination micro-métastatique, avec les
limites précédemment soulignées. Dans la mesure où ces variables
apparaissent surtout performantes par leur VPN, la proposition de
la surveillance pour les patients à faible risque de dissémination
paraît appropriée afin de ne pas traiter inutilement. Chez les patients
à haut risque, l’indication d’une chimiothérapie adjuvante peut
paraître pertinente mais est remise en cause par la VPP relativement
faible des variables prédictives actuelles. Le risque de dissémination micro-métastatique a ainsi été certainement surévalué chez les
patients inclus dans les séries rapportées dans la littérature. Dans
l’état actuel de nos connaissances, l’indication de chimiothérapie
semble devoir être réservée aux patients présentant une invasion
vasculaire et un contingent prédominant de carcinome embryonnai-
1115
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
Tableau V. Expériences de chimiothérapie dans les tumeurs germinales non séminomateuses de stade I.
Variables prédictives du
risque d’évolutivité métastatique
IV ou pT>1
IV et/ou CE et/ou absence de tumeur vitelline
IV et CE et/ou absence de tumeur vitelline
IV
IV ou CE
IV et AFP sérique normal
IV et CE et/ou absence de tumeur vitelline
IV et CE
IV et/ou CE et/ou pT>1
Total
Nombre de patients
Chimiothérapie
Rechute
Références
30
22
114
29
38
32
115
18
58
456
3 PVB
2 BE360P
2 BE360P
2 BE500P
2 PVB/2 BE360P
3 BE360P
2 BOP
2 BE360P
2 PVB/2 BE360P
0
1 RA
1 RA
1 RA + 1 TM
0
1 TM
2 RA
0
1 TM
5 RA (1%) + 3 TM
[33]
[36]
[15]
[39]
[10]
[32]
[15]
[38]
[8]
IV : Invasion Vasculaire ; CE : Carcinome Embryonnaire ; B : Bléomycine; E : Etoposide ; P : Cisplatine ; V: Vinblastine ; O : Vincristine ; RA : Rechute Active ; TM : Tératome Mature.
re. Quant au CGR, il représente actuellement l’attitude la plus
logique à proposer aux patients de risque faible ou intermédiaire,
afin d’évaluer la dissémination micro-métastatique lymphatique et
de traiter à lui seul les atteintes de faible volume, en particulier s’il
s’agit de lésions de tératome mature. Il impose cependant une courbe d’apprentissage afin d’en respecter les modalités pratiques
(connaissance des territoires ganglionnaires et limitation des
risques d’éjaculation rétrograde) ainsi qu’une surveillance liée au
risque de dissémination hématogène. Une prise en charge en milieu
chirurgical spécialisé paraît donc optimale.
Un troisième niveau d’approche est de s’intéresser à l’aspect médico-économique. Aux Etats-Unis, l’équipe de l’Université d’Indiana
a rapporté une équivalence des coûts entre le CGR et la surveillance [7]. En Angleterre, une étude a mis en avant l’intérêt de la chimiothérapie vis-à-vis de la surveillance et du CGR [22]. En France,
une autre étude a suggéré une tendance en faveur de la surveillance
vis-à-vis du CGR [20]. Les systèmes de santé propres à chaque pays
peuvent expliquer les divergences observées.
Un quatrième et dernier niveau d’approche est d’apprécier la préférence des patients. Le nombre de publications dans ce cadre est trop
limité pour avancer des conclusions. Une étude a soulevé la grande
hétérogénéité de décision des patients en fonction du risque énoncé
de dissémination micro-métastatique [14]. Il semble que les patients
soient prêts à choisir une chimiothérapie adjuvante pour un risque
de dissémination plus bas que les cliniciens [49].
Au total, quels facteurs doivent être pris en compte dans les décisions de concertation pluri-disciplinaire ? Très certainement l’expérience de l’urologue dans la pratique du CGR, les données histologiques de la pièce d’orchidectomie et le patient (terrain, adhérence
prévisible au suivi, effets secondaires potentiels …). L’orientation
retenue aura pour objectif de servir de base à l’étape décisionnelle
finale, la discussion avec le patient, dont l’objectif sera de faire
émerger l’option individuelle optimale.
Membres du Sous-Comité “Organes Génitaux Externes” du
Comité de Cancérologie de l’Association Française d’Urologie :
C. AVANCES, C. BASTIDE, S. CULINE, F. IBORRA, G. KOURI, A. LESOURD,
F. MICHEL, N. MOTTET, L. ROCHER.
REFERENCES
1. ALBERS P., MILLER G.A., ORAZI A., ULBRIGHT T.M., ALBERS J.,
DONOHUE J.P., FOSTER R.S. : Immunohistochemical assessment of
tumor proliferation and volume of embryonal carcinoma identify patients
with clinical stage A nonseminomatous testicular germ cell tumor at low risk
for occult metastasis. Cancer, 1995 ; 75 : 844-850.
2. ALBERS P., BIERHOFF E., NEU D., FIMMERS R., WERNERT N., MULLER S.C. : MIB-1 immunohistochemistry in clinical stage I nonseminomatous testicular germ cell tumors predicts patients at low risk for metastasis.
Cancer, 1997 ; 79 : 1710-1716.
3. ALBERS P., SIENER R., HARTMANN M., WEINKNECHT S., SCHULZE
H., REBMANN U., KUCZYK M., DERIESE W., LOY V., BIERHOFF E.,
WITTEKIND C. : Risk factors for relapse in stage I non-seminomatous
germ-cell tumors : preliminary results of the German Multicenter Trial. German Testicular Cancer Study Group. Int. J. Cancer, 1999 ; 83 : 828-830.
4. ALBERS P., SIENER R., KLIESCH S., WEISSBACH L., KREGE S., SPARWASSER C., SCHULZE H., HEIDENREICH A., DE RIESE W., LOY V.,
BIERHOFF E., WITTEKIND C., FIMMERS R., HARTMANN M. : Risk
factors for relapse in clinical stage I nonseminomatous testicular germ cell
tumors: results of the German Testicular Cancer Study Group Trial. J. Clin.
Oncol., 2003 ; 21 : 1505-1512.
5. ALEXANDRE J., FIZAZI K., MAHE C., CULINE S., DROZ J.P., THEODORE C., TERRIER-LACOMBE M.J. : Stage I non-seminomatous germcell tumours of the testis: identification of a subgroup of patients with a very
low risk of relapse. Eur. J. Cancer., 2001 ; 37 : 576-582.
6. BANIEL J., FOSTER R.S., ROWLAND R.G., BIHRLE R., DONOHUE J.P.:
Complications of primary retroperitoneal lymph node dissection. J. Urol.,
1994 ; 152 : 424-427.
7. BANIEL J., ROTH B.J., FOSTER R.S., DONOHUE J.P. : Cost- and riskbenefit considerations in the management of clinical stage I nonseminomatous testicular tumors. Ann. Surg. Oncol., 1996 ; 3 : 86-93.
8. BOHLEN D., BORNER M., SONNTAG R.W., FEY M.F., STUDER U.E. :
Long-term results following adjuvant chemotherapy in patients with clinical
stage I testicular nonseminomatous malignant germ cell tumors with high
risk factors. J. Urol., 1999 ; 161 : 1148-1152.
9. BOHLEN D., BURKHARD F.C., MILLS R., SONNTAG R.W., STUDER
U.E. : Fertility and sexual function following orchiectomy and 2 cycles of
chemotherapy for stage I high risk nonseminomatous germ cell cancer. J.
Urol., 2001 ; 165 : 441-444.
10. CHEVREAU C., SOULIÉ M., RISCHMANN P., PLANTE P., MALAVAUD B., GASPARD M.H., SUC E., COUDERC B., BACHAUD J.M.,
BUGAT R. : Adjuvant chemotherapy in high risk stage I non-seminomatous
germ cell tumors (abstr.). Proc. Am. Soc. Clin. Oncol., 1997 ; 16 : 320a.
11. COLLS B.M., HARVEY V.J., SKELTON L., THOMPSON P.I., DADY P.J.,
FORGESON G.V., PEREZ D.J. : Results of the surveillance policy of stage I
non-seminomatous germ cell testicular tumours. Br. J. Urol., 1992 ; 70 : 423-428.
12. COSTELLO A.J., MORTENSEN P.H., STILLWELL R.G. : Prognostic indicators for failure of surveillance management of stage I non-seminomatous
germ cell tumours. Aust. N. Z. J. Surg., 1989 ; 59 : 119-122.
13. CULLEN MH, STENNING SP, PARKINSON MC, FOSSA SD, KAYE SB,
HORWICH AH, HARLAND SJ, WILLIAMS MV, JAKES R. : Short-course adjuvant chemotherapy in high-risk stage I nonseminomatous germ cell
tumors of the testis : a Medical Research Council report. J. Clin. Oncol.,
1996 ; 14 : 1106-1113.
14. CULLEN M.H., BILLINGHAM L.J., COOK J., WOODROFFE C.M. :
Management preferences in stage I non-seminomatous germ cell tumours of
the testis : an investigation among patients, controls and oncologists. Br. J.
Cancer, 1996 ; 74 : 1487-1491.
1116
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
15. DEARNALEY D.P., FOSSA S.D., KAYE S.B., HARLAND S.J., ROBERTS
J.T., SOKAL M., CULLEN M.H., GRAHAM J.D., MEAD G.M., MADDEN F., WILLIAMS M.V., COOK P.A., STENNING S.P. : Adjuvant bleomycin, vincristine and cisplatin for high risk clinical stage I non-seminomatous germ cell tumours. A Medical Research Council pilot study (abstr.).
Proc. Am. Soc. Clin. Oncol., 1998 ; 17 : 309a.
31. KLEPP O., OLSSON A.M., HENRIKSON H., AASS N., DAHL O., STENWIG A.E., PERSSON B.E., CAVALLIN-STAHL E., FOSSA S.D.,
WAHLQVIST L. : Prognostic factors in clinical stage I nonseminomatous
germ cell tumors of the testis : multivariate analysis of a prospective multicenter study. Swedish-Norwegian Testicular Cancer Group. J. Clin. Oncol.,
1990 ; 8 : 509-518.
16. DONOHUE J.P., THORNHILL J.A., FOSTER R.S., ROWLAND R.G.,
BIHRLE R. : Retroperitoneal lymphadenectomy for clinical stage A testis
cancer (1965 to 1989) : modifications of technique and impact on ejaculation. J. Urol. 1993 ; 49 : 237-243.
32. KLEPP O., DAHL O., FLODGREN P., STIERNER U., OLSSON A.M.,
OLDBRING J., NILSSON S., DAEHLIN L., TORNBLOM M., SMALAND R., STARKHAMMAR H., ABRAMSSON L., WIST E., RAABE N.,
EDEKLING T., CAVALLIN-STAHL E. : Risk-adapted treatment of clinical
stage 1 non-seminoma testis cancer. Eur. J. Cancer, 1997 ; 33 : 1038-1044.
17. DONOHUE J.P., THORNHILL J.A., FOSTER R.S., ROWLAND R.G.,
BIHRLE R. : Primary retroperitoneal lymph node dissection in clinical stage
A non-seminomatous germ cell testis cancer. Review of the Indiana University experience 1965-1989. Br. J. Urol., 1993 ; 71 : 326-335.
18. DROZ J.P., VAN OOSTEROM A.T. : Treatment options in clinical stage I
non-seminomatous germ cell tumours of the testis : a wager on the future ?
A review. Eur. J. Cancer, 1993 ; 29A : 1038-1044.
19. DUNPHY C.H., AYALA A.G., SWANSON D.A., RO J.Y., LOGOTHETIS
C. : Clinical stage I nonseminomatous and mixed germ cell tumors of the
testis. A clinicopathologic study of 93 patients on a surveillance protocol
after orchiectomy alone. Cancer, 1988 ; 62 : 1202-1206.
20. FLECHON A., REMONNAY R., MOUREY L., CHEVREAU C., DROZ
J.P. : Cost of either surveillance or adjuvant chemotherapy in patients with
clinical stage I non-seminomatous germ-cell tumors of the testis (abstr.).
Proc. Am. Soc. Clin. Oncol., 2003 ; 22 : 389.
21. FOSTER R.S., BANIEL J., LEIBOVITCH I., CURRAN M., BIHRLE R.,
ROWLAND R., DONOHUE J.P. : Teratoma in the orchiectomy specimen
and volume of metastasis are predictors of retroperitoneal teratoma in low
stage nonseminomatous testis cancer. J. Urol., 1996 ; 155 : 1943-1945.
22. FRANCIS R., BOWER M., BRUNSTROM G., HOLDEN L., NEWLANDS
E.S., RUSTIN G.J., SECKL M.J. : Surveillance for stage I testicular germ
cell tumours : results and cost benefit analysis of management options. Eur.
J. Cancer, 2000 ; 36 : 1925-1932.
23. FREEDMAN L.S., PARKINSON M.C., JONES W.G., OLIVER R.T., PECKHAM M.J., READ G., NEWLANDS E.S., WILLIAMS C.J. : Histopathology in the prediction of relapse of patients with stage I testicular teratoma
treated by orchidectomy alone. Lancet, 1987 ; 8554 : 294-298.
24. FUNG C.Y., KALISH L.A., BRODSKY G.L., RICHIE J.P., GARNICK
M.B. : Stage I nonseminomatous germ cell testicular tumor : prediction of
metastatic potential by primary histology. J. Clin. Oncol., 1988 ; 6 : 14671473.
25. GELS M.E., HOEKSTRA H.J., SLEIJFER D.T., MARRINK J., DE
BRUIJN H.W., MOLENAAR W.M., FRELING N.J., DROSTE J.H.,
SCHRAFFORDT KOOPS H. : Detection of recurrence in patients with clinical stage I nonseminomatous testicular germ cell tumors and consequences for further follow-up: a single-center 10-year experience. J. Clin. Oncol.,
1995 ; 13 : 1188-1194.
26. HEIDENREICH A., SESTERHENN I.A., MOSTOFI F.K., MOUL J.W. :
Prognostic risk factors that identify patients with clinical stage I nonseminomatous germ cell tumors at low risk and high risk for metastasis. Cancer,
1998 ; 83 : 1002-1011.
27. HEIDENREICH A., ALBERS P., HARTMANN M., KLIESCH S., KOHRMANN K.U., KREGE S., LOSSIN P., WEISSBACH L. : Complications of
primary nerve sparing retroperitoneal lymph node dissection for clinical
stage I nonseminomatous germ cell tumors of the testis : experience of the
German Testicular Cancer Study Group. J. Urol., 2003 ; 169 : 1710-1714.
28. HERMANS B.P., SWEENEY C.J., FOSTER R.S., EINHORN L.E., DONOHUE J.P. : Risk of systemic metastases in clinical stage I nonseminoma
germ cell testis tumor managed by retroperitoneal lymph node dissection. J.
Urol., 2000 ; 163 : 1721-1724.
29. HOSKIN P., DILLY S., EASTON D., HORWICH A., HENDRY W., PECKHAM M.J. : Prognostic factors in stage I non-seminomatous germ-cell testicular tumors managed by orchiectomy and surveillance : implications for
adjuvant chemotherapy. J. Clin. Oncol., 1986 ; 4 : 1031-1036.
30. JACOBSEN G.K., RORTH M., OSTERLIND K., VON DER MAASE H.,
JACOBSEN A., MADSEN EL., PEDERSEN M., SCHULTZ H. : Histopathological features in stage I non-seminomatous testicular germ cell tumours
correlated to relapse. Danish Testicular Cancer Study Group. APMIS, 1990;
98 : 377-382.
33. MADEJ G., PAWINSKI A. : Risk-related adjuvant chemotherapy for stage I
non seminoma of the testis. Clin. Oncol., 1991 ; 3 : 270-272.
34. MOUL J.W., MCCARTHY W.F., FERNANDEZ E.B., SESTERHENN I.A.:
Percentage of embryonal carcinoma and of vascular invasion predicts pathological stage in clinical stage I nonseminomatous testicular cancer. Cancer
Res., 1994 ; 54 : 362-364.
35. NICOLAI N., PIZZOCARO G. : A surveillance study of clinical stage I nonseminomatous germ cell tumors of the testis: 10-year followup. J. Urol.,
1995 ; 154 : 1045-1049.
36. OLIVER R.T.D., RAJA M.A., ONG J., GALLAGHER C.J. : Pilot study to
evaluate impact of a policy of adjuvant chemotherapy for high risk stage 1
malignant teratoma on overall relapse rate of stage 1 cancer patients. J.
Urol., 1992 ; 148 : 1453-1456.
37. ONDRUS D., HORNAK M. : Orchiectomy alone for clinical stage I nonseminomatous germ cell tumors of the testis : a minimum follow-up period of
5 years. Tumori, 1994 ; 80 : 362-364.
38. ONDRUS D., MATOSKA J., BELAN V., KAUSITZ J., GONCALVES F.,
HORNAK M. : Prognostic factors in clinical stage I nonseminomatous germ
cell testicular tumors : rationale for different risk-adapted treatment. Eur.
Urol., 1998 ; 33 : 562-566.
39. PONT J., ALBRECHT W., POSTNER G., SELLNER F., ANGEL K.,
HOLTL W. : Adjuvant chemotherapy for high-risk clinical stage I nonseminomatous testicular germ cell cancer : long-term results of a prospective
trial. J. Clin. Oncol., 1996 ; 14 : 441-448.
40. RABBANI F., SHEINFELD J., FARIVAR-MOHSENI H., LEON A.,
RENTZEPIS M.J., REUTER V.E., HERR H.W., MCCAFFREY J.A., MOTZER R.J., BAJORIN D.F., BOSL G.J. : Low-volume nodal metastases
detected at retroperitoneal lymphadenectomy for testicular cancer : pattern
and prognostic factors for relapse. J. Clin. Oncol., 2001 ; 19 : 2020-2025.
41. READ G., STENNING S.P., CULLEN M.H., PARKINSON M.C., HORWICH A., KAYE S.B., COOK P.A. : Medical Research Council prospective study of surveillance for stage I testicular teratoma. Medical Research
Council Testicular Tumors Working Party. J. Clin. Oncol., 1992 ; 10 : 17621768.
42. RICHIE J.P., KANTOFF P.W.: Is adjuvant chemotherapy necessary for
patients with stage B1 testicular cancer ? J. Clin. Oncol., 1991 ; 9 : 13931396.
43. ROELEVELD T.A., HORENBLAS S., MEINHARDT W., VAN DE VIJVER M., KOOI M., TEN BOKKEL HUININK W.W. : Surveillance can be
the standard of care for stage I nonseminomatous testicular tumors and even
high risk patients. J. Urol., 2001 ; 166 : 2166-2170.
44. RORTH M., JACOBSEN G.K., VON DER MAASE H., MADSEN E.L.,
NIELSEN O.S., PEDERSEN M., SCHULTZ H. : Surveillance alone versus
radiotherapy after orchiectomy for clinical stage I nonseminomatous testicular cancer. Danish Testicular Cancer Study Group. J. Clin. Oncol., 1991 ;
9 : 1543-1548.
45. SHARIR S., JEWETT M.A., STURGEON J.F., MOORE M., WARDE P.R.,
CATTON C.N., GOSPODAROWICZ M.K. : Progression detection of stage
I nonseminomatous testis cancer on surveillance : implications for the followup protocol. J. Urol., 1999 ; 161 : 472-475.
46. SHEINFELD J., MOTZER R.J., RABBANI F., MCKIERNAN J., BAJORIN D., BOSL G.J. : Incidence and clinical outcome of patients with teratoma in the retroperitoneum following primary retroperitoneal lymph node
dissection for clinical stages I and IIA nonseminomatous germ cell tumors.
J. Urol., 2003 ; 170 : 1159-1162.
47. SOGANI P.C., PERROTTI M., HERR H.W., FAIR W.R., THALER H.T.,
BOSL G. : Clinical stage I testis cancer : long-term outcome of patients on
surveillance. J. Urol., 1998 ; 159 : 855-858.
1117
Stéphane Culine, Progrès en Urologie (2004), 14, 1112-1118
48. SOSNOWSKI M., JEROMIN L., PLUZANSKA A. : Is modified retroperitoneal lymph node dissection still feasible in the treatment of patients with
clinical stage I non-seminomatous testicular cancer ? Int. Urol. Nephrol.,
1994 ; 26 : 471-477.
49. STIGGELBOUT A.M., KIEBERT G.M., DE HAES J.C., KEIZER H.J.,
STOTER G., DE WIT R., VERMORKEN J.B., LEER J.W., KIEVIT J. :
Surveillance versus adjuvant chemotherapy in stage I non-seminomatous
testicular cancer: a decision analysis. Eur. J. Cancer, 1996 ; 32A : 22672274.
50. STURGEON J.F.G., JEWETT M.A.S., ALISON R.E., GOSPODAROWICZ
M.K., BLEND R., HERMAN S., RICHMOND H., THOMAS G., DUNCAN W., MUNRO A. : Surveillance after orchidectomy for patients with
clinical stage I nonseminomatous testis tumors. J. Clin. Oncol., 1992 ; 10 :
564-568.
51. THOMPSON P.I., NIXON J., HARVEY V.J. : Disease relapse in patients
with stage I nonseminomatous germ cell tumor of the testis on active surveillance. J. Clin. Oncol., 1988 ; 6 : 1597-1603.
52. VERGROUWE Y., STEYERBERG E.W., EIJKEMANS M.J.C., ALBERS
P., HABBEMA J.D.F. : Predictors of occult metastasis in clinical stage I
nonseminoma : a systematic review. J. Clin. Oncol., 2003 ; 21 : 4092-4099.
53. WISHNOW K.I., JOHNSON D.E., SWANSON D.A., TENNEY D.M.,
BABAIAN R.J., DUNPHY C.H., AYALA A.G., RO J.Y., VON ESCHENBACH A.C. : Identifying patients with low-risk clinical stage I nonseminomatous testicular tumors who should be treated by surveillance. Urology,
1989 ; 34 : 339-343.
Should management after orchidectomy be based on watchful waiting
or should complementary treatment be proposed immediately?
Methods: A review of the international literature was designed to: 1)
evaluate the contribution to the decision-making process of histological
variables able to predict the risk of micro-metastatic dissemination, 2)
define the potential advantages and disadvantages of the three approaches usually adopted after orchidectomy (retroperitoneal lymphadenectomy, surveillance and adjuvant chemotherapy), 3) establish guidelines for daily practice.
Results: Histological variables are especially reliable for prediction of
the absence of micro-metastatic risk. The various approaches adopted
after orchidectomy can achieve similar and excellent cure rates. The
potential adverse effects are very different. Watchful waiting is preferable in low-risk patients (absence or small proportion of embryonic carcinoma and absence of vascular invasion in the primary tumour). Adjuvant chemotherapy must be strictly reserved to high-risk patients (predominant component of embryonic carcinoma and presence of vascular
invasion). Retroperitoneal lymphadenectomy must be performed by
specialized teams in patients at low or intermediate risk, especially
when watchful waiting cannot be effectively ensured, when serum
tumour markers are normal at diagnosis or when the primary tumour
presents a predominant component of mature teratoma associated with
vascular invasion.
____________________
SUMMARY
Management of stage I nonseminomatous germ cell tumours after
orchidectomy.
Background: Stage I nonseminomatous germ cell tumours are characterized by the absence of detectable metastatic extension at the time of
diagnosis of the disease. The experience acquired with staging retroperitoneal lymphadenectomy or surveillance cohorts demonstrates that
about 30% patients nevertheless present microscopic metastases.
Conclusion: Histological data derived from the orchidectomy specimen, the urologist’s learning curve in relation to retroperitoneal lymphadenectomy and the clinical context (patient’s expected compliance
with follow-up, expected adverse effects of the various treatment
options) are the main decisional parameters to be taken into account by
multidisciplinary teams. The optimal individual option can only be
determined after discussion with the patient.
Key-Words: Germ cell tumour of the testis, stage I, retroperitoneal lymphadenectomy, watchful waiting, chemotherapy
____________________
1118
Téléchargement