ALK thématique ALK, un oncogène ­“mousquetaire” ? Un gène pour plusieurs types de tumeurs, plusieurs mécanismes d’activation pour un seul gène ! Anne Vincent-Salomon Coordonnatrice du dossier Département de pathologie, Inserm U830, Institut Curie, Paris. L’ histoire de l’oncogène ALK est passionnante. C’est un des premiers oncogènes reconnus comme activés par différents mécanismes : translocation, mutation et amplification ! Il faut également souligner que son rôle s’étend des lymphomes aux tumeurs de l’enfant et de l’adulte, bousculant les dogmes anciens : “une altération génétique : un type de tumeur”, et ouvrant ainsi la porte à de nouvelles perspectives thérapeutiques. La description initiale de la translocation activatrice t(2;5) à l’origine des lymphomes ­anaplasiques a permis la caractérisation fine de l’oncogenèse de cette maladie. Cette translocation est vite devenue un outil diagnostique indispensable. Puis, récemment, et presque simultanément, ALK a été identifié comme étant activé par translocation avec le gène EML4 dans une forme d’adénocarcinome infiltrant du poumon et par mutation somatique puis constitutionnelle dans les neuroblastomes de l’enfant. Un traitement ciblé a rapidement été mis au point pour ces anomalies moléculaires : le crizotinib, ouvrant ainsi la porte à des espoirs de rémission pour des maladies au pronostic sombre. ALK est donc une sorte de “top-modèle” de l’oncothéranostic. Ce dossier propose un état des lieux des connaissances biologiques, cliniques et techniques concernant le rôle d’ALK dans la carcinogenèse des lymphomes anaplasiques, du neuroblastome et du carcinome bronchique. Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. I - n° 3 - juillet-août-septembre 2012 INTRODUCTION dossier 97