de l`intérêt de rechercher les altérations les plus rares

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Cancers pédiatriques : de l’intérêt de rechercher les altérations les plus rares
CANCERS PÉDIATRIQUES : DE L’INTÉRÊT DE
RECHERCHER LES ALTÉRATIONS LES PLUS RARES
05.05.16 16:06
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Le rôle du gène ALK dans la survenue du neuroblastome, une tumeur pédiatrique, s’éclaire
progressivement grâce aux travaux des médecins-chercheurs de l’Institut Curie. Son potentiel
thérapeutique se confirme et toutes ses altérations, même les moins fréquentes, comptent.
Le neuroblastome est la tumeur maligne solide extra-cérébrale la
plus fréquente du jeune enfant. En France, 130 à 150 enfants sont
diagnostiqués chaque année. Seule la connaissance approfondie
des altérations impliquées dans le développement de cette tumeur
pédiatrique aboutira à la mise au point de nouvelles thérapies
ciblées.
Lors du diagnostic, l’altération la plus fréquemment retrouvée (20 %
à 25 % des cas de neuroblastome) est une amplification du gène N-myc. Elle confère au jeune enfant un risque
élevé de développer des métastases.
« Bien que plus rares, d’autres altérations sont détectées au moment du diagnostic », note la pédiatre Gudrun
Schleiermacher, également chef d’une équipe de recherche translationnelle dédiée aux tumeurs pédiatriques,
créée grâce à la labellisation Site de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) de l’Institut Curie.
Une cible thérapeutique possible
L’une de ces altérations, l’altération du gène ALK, a été décrite comme un événement fondateur du
développement de cette tumeur de l’enfant par l’équipe d’Olivier Delattre. "C’est une altération génétique avec
possiblement beaucoup d’impact sur le plan thérapeutique", souligne la médecin-chercheuse. Car même si elle
n’est présente que dans quelques cellules tumorales, elle peut leur conférer une sorte d’avantage, voire une
résistance aux traitements et ainsi être à l’origine de récidives. D’autre part, le gène ALK code pour un récepteur
à activité tyrosine kinase présent à la surface des cellules. "Ce récepteur fonctionne comme un interrupteur.
Constamment allumé dans les cellules tumorales, il leur ordonne de se multiplier sans cesse. Au contraire, si on
bloque son activité, les cellules cancéreuses ne prolifèrent plus", explique la chercheuse. Ce qui en fait un parfait
candidat pour la mise au point d’une thérapie ciblée. D’ailleurs, des inhibiteurs de ALK, comme le crizotinib, sont
déjà évalués pour le traitement de certains cancers surexprimant ALK chez les adultes.
"Désormais, grâce aux dernières techniques de séquençage, nous pouvons avoir accès aux altérations
présentes uniquement dans quelques cellules d’un prélèvement tumoral. Nous avons donc recherché les
altérations de ALK dans 276 prélèvements de neuroblastome", explique Angela Bellini, ingénieure de recherche
qui a mené cette étude. Cette altération est présente dans 10 % des prélèvements et dans la moitié de ces
cas, elle n’est présente que dans certaines cellules tumorales, ce qui n’aurait pas pu être mis en évidence
avec les techniques de séquençage plus traditionnelles. La présence de ces altérations accroît les risques de
récidives chez les jeunes patients.
"C’est une nouvelle preuve de la pertinence de recourir à des techniques de séquençage très sensibles
pour rechercher les biomarqueurs prédictifs de la réponse à une thérapie ciblée", déclare le Dr Gudrun
Schleiermacher.
En savoir plus
Cancers pédiatriques : une piste pour comprendre les rechutes des enfants atteints de neuroblastome
http://curie.fr/actualites/cancers-pediatriques-l’interet-rechercher-alterations-plus-rares-006356
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Cancers pédiatriques : de l’intérêt de rechercher les altérations les plus rares
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Décoder ALK pour améliorer les connaissances sur le neuroblastome
Cancers pédiatriques : mieux comprendre les rechutes des enfants atteints de neuroblastome
Dossier pédagogique : le neuroblastome
Deep sequencing reveals occurrence of sub-clonal ALK mutations in neuroblastoma at diagnosis.
Bellini A, Bernard V, Leroy Q, Rio-Frio T, Pierron G, Combaret V, Lapouble E, Clement N, Rubie H, Thebaud E,
Chastagner P, Defachelles AS, Bergeron C, Buchbinder N, Taque S, Auvrignon A, Valteau-Couanet D, Michon J,
Janoueix-Lerosey I, Delattre O, Schleiermacher G.
Clin Cancer Res. 2015 Jun 9. pii: clincanres.0423.2015.
Texte : Céline Giustranti
Crédit photo : Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
Mathilde Regnault
16/07/2015
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