support cours….Gestion Prenons des exemples d`organisations

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INTRODUCTION À LA THÉORIE DES ORGANISATIONS
L3 : support cours….Gestion
Prenons des exemples d’organisations : un hôpital, un ministère ou une entreprise.
Pourquoi l’étude de ces ensembles, i.e.
la Théorie des organisations, relève t’elle des sciences de gestion ?
Réponse à la M. Jourdain : parce que la théorie sert à gérer ces organisations ( !!)
Réponse de l’économiste Coase (1937) : parce que le marché seul ne suffit pas à
réguler l’économie.
Depuis son article fondateur, Coase a ouvert le questionnement de base de la
théorie des organisations, en insistant sur le fait que l’existence même des
entreprises démontre les limites du marché.
En partant de ce constat, les sciences de gestion ont cherché à l’approfondir en se
penchant sur ces alternatives au marché que sont les organisations.
I] A la recherche d’une définition
La théorie des organisations n’est pas une matière à proprement parler, elle fédère
des théories et des pratiques d’auteurs variés (universitaires, dirigeants ou
praticiens).
De même, elle emprunte ses analyses dans de nombreux domaines comme le
management pur, mais aussi l’économie, la sociologie ou la psychologie
notamment.
L’extrême diversité des définitions
Comme le souligne un des grands auteurs en la matière, Mintzberg, « notre monde
est devenu une société faite d’organisations ».
On finit par voir des organisations partout.
Ainsi March, autre célèbre théoricien, base ses cours sur l’étude d’ouvrages de
Shakespeare ou de Cervantès pour illustrer la généralité des acquis de la théorie
des organisations.
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Le revers de cette pluralité, est qu’il existe autant d’approches possibles que
d’auteurs.
Il devient difficile de s’accorder sur une définition.
En effet chaque théoricien délimite son objet d’étude selon sa problématique, les
définitions de la théorie des organisations selon les auteurs sont parfois très
différentes voire même contradictoires.
Notre problème va être de fédérer ces approches :
Prenons comme exemple, la définition que nous propose Schein (1970),
psychologue :
« une organisation c’est la coordination rationnelle des activités d’un certain nombre
de personnes en vue de poursuivre des buts et des objectifs implicites communs
par une division du travail et des fonctions et par une hiérarchie du travail et des
responsabilités ».
Cette approche cherche à cerner avec précision ce qu’est une organisation en
insistant sur la coordination, les finalités, les aspects sociaux ou le pouvoir …
mais c’est une définition difficile à manier car complexe et peu démonstrative.
Vers une définition plus opérationnelle
On peut proposer une autre définition comme contre-exemple de celle de Schein,
ainsi selon Aldrich (1979), sociologue :
« une organisation est un système d’activité dirigé vers un but et maintenant sa
frontière ».
C’est une vision très opérationnelle des organisations, on insiste sur leurs finalités et
leurs réalisations.
Mais, on peut la considérer comme incomplète puisqu’elle ne mentionne pas du
tout les aspects sociaux et humains des organisations.
La simplicité de la définition permet de l’utiliser facilement mais elle privilégie une
seule vision de l’organisation : elle ne permettra pas de fédérer la théorie.
Dès lors, on peut opter pour une vision radicale, celle de Weick (1979),
psychologue :
« l’organisation n’existe pas, c’est un mythe ».
Seuls existent des évènements et leur causalité.
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Cette vision volontairement provocatrice met parfaitement en valeur l’aspect évolutif
des organisations, ce sont des constructions permanentes ; il faudrait donc
simplement conceptualiser les interactions humains qui s’y déroulent pour les
comprendre.
Comme on constate tout de même la réalité des organisations (et qu’il faut faire ce
cours) il ne faut pas prendre cette définition au pied de la lettre, ce n’est qu’une
réponse virulente à l’approche mécaniste des organisations.
C’est pourquoi, comme de nombreux auteurs et en particulier Rojot –
le spécialiste de la matière en France –
on adopte la définition établie par Crozier & Friedberg (1977), sociologues :
« l’organisation est la réponse au problème de l’action collective ».
L’action collective traduit à la fois ce que sont les organisations et ce que font les
organisations.
Elles mettent en œuvre des pratiques, elles sont constituées de personnes …
Cette définition permet donc bien de fédérer les théories sans en négliger aucun
aspect.
II] A la recherche d’une théorie
Si tant de définitions ont pu être avancées, c’est que les études, les méthodologies
et les centres d’intérêt qui sont à la base de la théorie sont variés.
Une théorie générale ?
Ces regards portés sur l’organisation dépendent du contexte ou du domaine de
l’étude ; par ailleurs aucun auteur n’a jamais prétendu avoir étudié une organisation
dans son ensemble.
Même la plus petite organisation (une épicerie) ne peut être comprise de manière
exhaustive.
Ce problème est propre à la démarche scientifique dans le domaine social et
humain.
La aussi la question c’est de savoir pourquoi on parle de Théorie des organisations
au singulier.
En effet, les bases de travail sont différentes, il n’existe pas de modèle général
comparable à la théorie néo-classique en économie, certains aspects de la théorie
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sont ignorés par certains, magnifiés par d’autres …
Ceci dit, c’est assez courant quand l’objet étudié est aussi large.
Comme une organisation répond à l’action collective cela va de la caserne de
pompiers à la firme multinationale, il est logique que des divergences puissent
apparaître dans les approches.
Ainsi, si on reprend l’analogie avec l’économie, on constate que la théorie néo-
classique fondée sur l’équilibre général n’explique pas tout et que d’autres
approches sont développées
(économie institutionnaliste, théorie des contrats, rationalité limitée, économie
cognitive …).
Une théorie pluridisciplinaire et socio-économique
La théorie des organisations constitue en fait une boîte à outils, proche de celle de
l’histoire de la pensée économique ou on peut également opposer les visions de
Smith, philosophe écossais, à Quesnay, aristocrate français, ainsi que leurs
démarches de travail ou leurs conclusions.
Pourtant, il relève de la même approche car leur objet d’étude est le même : la
création de richesses et sa répartition dans une société.
La théorie des organisations suit une logique identique : on étudie de manière
différente les mêmes objets.
Selon Callon & Latour, sociologues, c’est l’utilisation d’un langage commun qui
permet de réunir des compétences variées.
Il faut opérer un processus de traduction qui tienne compte des acteurs de
l’organisation évoluant dans un réseau.
Or c’est l’essence même de la théorie des organisations que de piocher ses
analyses dans tous les domaines possibles, avec ou sans consentement.
Ainsi de nombreuses études psychologiques ont été phagocytées alors qu’elle ne
traitait pas d’organisations.
C’est l’intérêt de la définition retenue qui permet de faire passer l’action collective
avant le formalisme organisationnel.
III] A la recherche d’une pratique
Puisque les théories et les théoriciens de l’organisation sont nombreux et variés, il
existe une forte tentation de renverser l’analyse et de se pencher sur ce que font les
organisations pour tenter ensuite d’établir des hypothèses et de les valider.
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La demande sociale d’une connaissance des organisations
De plus, il existe une forte demande de théorie des organisations.
Sa popularité tient à la variété des domaines où elle est requise : entreprises,
syndicats, administrations …
D’où un développement de l’approche factuelle de l’organisation : analyse
d’expériences puis tentative de généralisation.
Mais la pratique ne résout aucunement le problème de la multiplicité des approches.
Au contraire, les pratiques d’organisation sont sans doute plus nombreuses encore
que les théories.
C’est inhérent à l’action collective qui est spécifique à l’organisation étudiée, à ces
ressources, au contexte économique …
Collecter des pratiques risque de n’apporter aucun sens à l’étude des
organisations ; au mieux cela peut produire de bons ouvrages d’histoire.
De plus, que ce soit en matière de management d’entreprise ou de gestion
publique, les décideurs ne sont pas à la recherche de recettes ou de ficelles, ils
doivent finalement s’assurer de la survie de leur organisation pour que l’action
collective puisse se poursuivre.
Mais le risque essentiel n’est pas que la théorie des organisations soit une science
des pratiques, une collection d’expériences ou de récits …
En fait, elle l’est en partie puisque certains de ses auteurs sont eux-mêmes de
grands dirigeants comme Ford ou Sloan.
Seulement si elle n’était que ça, elle ne ferait pas l’objet de tant de débats.
Des effets de mode à une démarche d’étude
Enfin, le lien entre théorie et pratique reste un des points sensibles de la théorie
pour une raison peu avouable : l’effet de mode.
En effet, de nombreuses pratiques deviennent incontournables, sont théorisées, se
répandent partout dans le monde puis finissent par disparaître discréditées par leur
inefficacité.
Il est fréquent que des révolutions soient annoncées comme inéluctables : le mythe
du grand soir est très développé en sciences sociales.
D’où une certaine gêne de la part des théoriciens des organisations : une nouvelle
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