La cholangio- pancréatographie-IRM : une

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Mini-revue
La cholangiopancréatographie-IRM :
une approche pratique
Hervé Trillaud , Hervé Laumonier
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.
Service d’imagerie diagnostique et thérapeutique, Hôpital Saint André,
1, rue Jean Burguet, 33075 Bordeaux Cedex
<[email protected]
Laboratoire d’Imagerie Moléculaire et Fonctionnelle, ERT CNRS/ UMR 5543,
Université Victor Segalen, Bordeaux 2
La cholangiographie-pancréatographie par IRM a 10 ans. Cette
technique qui permet d’explorer les voies biliaires et les canaux
pancréatiques de façon non invasive a fait l’objet de multiples
évaluations. Elle remplace maintenant, dans la majorité des cas, les
techniques plus invasives telles que la cholangiographie percutanée ou endoscopique. Le succès de la cholangiographiepancréatographie par IRM est lié à la possibilité d’obtenir en un
seul examen des informations sur le système canalaire sous la
forme d’images similaires aux cholangiographies percutanées ou
endoscopiques avec en plus des images des parenchymes adjacents et des structures vasculaires. La réalisation de cet examen
nécessite une technique d’acquisition adaptée à chaque pathologie explorée afin de fournir un examen dont les qualités informatives sont maximales. Cet exposé aborde l’aspect technique pour la
réalisation d’un examen avec les pièges qui en découlent dans
l’interprétation ainsi que les principales applications cliniques.
Mots clés : cholangiographie-pancréatographie, cholangio-IRM, bili-IRM,
voie biliaire, imagerie par résonance magnétique, canal pancréatiaque
L’
doi: 10.1684/hpg.2007.0054
implication de l’IRM dans l’exploration de la pathologie des
voies biliaires et pancréatiques s’est accrue ces dernières
années grâce au développement de séquences particulières
d’imagerie permettant une visualisation des voies biliaires et du Wirsung.
L’association à d’autres séquences d’acquisition permet d’explorer au
cours du même examen le parenchyme hépatique et pancréatique, les
vaisseaux et le système canalaire. Le succès de cette technique repose sur
son caractère non invasif et la possibilité de fournir une représentation de
l’arbre bilio-pancréatique proche de celle obtenue par des examens
invasifs tels que l’opacification percutanée ou rétrograde endoscopique.
La faible disponibilité de l’IRM limite encore l’accès à cette technique mais
tend à s’améliorer.
Particularité de la bili-IRM par comparaison
aux cholangiographies conventionnelles
Tirés à part : H. Trillaud
Bien que les images obtenues en bili-IRM ressemblent à celles d’une
cholangiographie conventionnelle, les principes physiques qui permettent
d’obtenir ces deux examens sont très différents. La connaissance de ces
différences est importante pour interpréter au mieux les données obtenues
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avec la bili-IRM. La résolution spatiale en IRM est
inférieure à celle de l’imagerie classique des cholangiographies percutanées ou rétrogrades endoscopiques ce qui limite la visualisation de petites lésions. Cet
inconvénient est partiellement contrebalancé par une
résolution en contraste supérieure de l’IRM.
En IRM, les liquides sont en hypersignal sur les séquences fortement pondérées en T2. Les séquences de
bili-IRM ou cholangio-pancréatographie–IRM (CP-IRM)
exploitent le signal T2 des liquides non hémorragiques
stationnaires ou à mobilisation lente. La bile et le
liquide pancréatique sont alors très hyperintenses.
La CP-IRM examine les voies biliaires et pancréatiques
dans leur état physiologique puisqu’aucune injection
n’est réalisée dans les voies biliaires comme avec les
cholangiographies percutanées ou rétrogrades endoscopiques. L’absence de distension canalaire qui en
résulte peut conduire à une sous- ou surestimation des
sténoses et une non-visualisation de sténose peu
sévère. Les canaux secondaires du pancréas ne sont
A
B
112
C
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pas visibles à l’état normal. Pour ces raisons et afin
d’augmenter le contenu des canaux pancréatiques et
biliaires, certains auteurs ont proposé l’injection de
sécrétine [1]. L’autre utilité de cette injection est de
favoriser la visualisation de la papille car là aussi
l’absence de mise sous tension des voies biliaire ne
favorise pas l’étude du sphincter.
En raison de l’absence d’injection d’un produit dans les
voies biliaires, comme lors d’une cholangiographie
conventionnelle, il est difficile de prouver la communication entre un canal biliaire ou pancréatique et une
structure kystique ou une collection liquidienne adja-
cente aux voies biliaires (pancréatite aiguë avec fistule,
rupture iatrogène des voies biliaires). Le même problème se pose dans le cadre de la maladie de Caroli
pour différencier les kystes communicants de simples
kystes biliaires. Dans les cas difficiles on peut injecter
par voie veineuse un produit à élimination biliaire qui
prouvera la communication après excrétion. Ces produits sont à base de manganèse [2]. Outre le coût du
produit de contraste, la lente élimination de ce produit
dans les voies biliaires et la nécessité de reprendre le
patient à distance de l’injection limitent le développement de cette technique.
E
D
F
Figure 1. A) coupes fines en acquisition coronale correspondant aux coupes natives permettant de reconstruire la projection en minimum
intensité projection (MIP). La durée totale d’acquisition est de 4 à 5 minutes avec synchronisation respiratoire ; B) image de projection
reconstruite à partir des coupes précédentes ; C et D) coupe épaisse réalisée en apnée d’une durée d’acquisition de 2 secondes ; E, F) coupes
coronales en apnée avec des temps d’écho plus court (90 ms) que pour les séquences précédentes (1 100 ms) permettant de visualiser le
parenchyme autour de la voie biliaire.
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RP
A
A
RP
B
B
Figure 2. Répétition successive de deux coupes épaisses. En A) le
sphincter est contracté (flèche) alors qu’il s’ouvre en B.
RP
Tout comme la bile, les autres liquides contenus dans
l’estomac, le duodénum, ou de nature kystique ainsi
que les collections et les épanchements (coulée de
pancréatite par exemple) peuvent masquer les voies
biliaires.
Le signal normalement élevé des voies biliaires disparaît en cas d’hémobilie (figure 18), de débris nécrotiques ou d’artéfacts (clips, stents, aérobilie) car ces
éléments sont en hyposignal sur les séquences de
CP-IRM.
114
C
Figure 3. Etude du canal de Wirsung avant (A) et après injection de
sécrétine (B, C). Noter l’absence de visualisation du Wirsung en A et
sa visualisation en B et C.
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A
B
Figure 4. En (A) l’ensemble du Wirsung et des voies biliaires sont
visibles alors que chez le même patient il existe une superposition de
liquide digestif gênant la visualisation du Wirsung (B).
Les différentes séquences de CP-IRM
Il existe 3 approches différentes pour obtenir une
CP-IRM qui sont souvent réalisées de façon complémentaire [3, 4].
– La première approche consiste en la réalisation de
multiples coupes fines (figure 1A) permettant de reconstruire une image de l’arbre biliaire et pancréatique en
3D MIP (maximum intensity projection) [3] (figure 1B).
Les avantages sont la possibilité de choisir les différents
axes de visualisation les plus performants pour visualiser les voies biliaires et pancréatiques selon la pathologie. Cette approche est aussi moins opérateur dépendant. Les inconvénients sont une perte d’information
concernant le contenu des canaux et la nécessité de
revoir les images sources. Le temps d’acquisition des
coupes dépasse la durée d’une apnée ce qui rend cette
technique sensible aux artéfacts de mouvements respiratoires. L’ensemble des structures présentant un signal
élevé se projettent sur l’image reconstruite et par exemple du liquide duodénal peut venir masquer l’arbre
biliaire.
– La réalisation de coupes épaisses entre 2 et 7 cm
incluant les voies biliaires et pancréatiques en apnée
constitue la deuxième approche [3, 4] (figure 1C, D).
Le temps d’acquisition est court (inférieur à 3 secondes)
limitant les artéfacts de mouvement. Plus l’épaisseur de
coupe est importante plus l’ensemble des voies biliaires
est inclus dans la coupe. Il existe une bonne résolution
dans le plan d’acquisition. Différentes coupes de position, d’orientation et d’épaisseur variables sont habituellement réalisées. L’épaisseur de la coupe est un
paramètre important. Même si une coupe épaisse
permet d’inclure le plus d’éléments anatomiques, elle
ne permet pas d’analyser correctement les structures de
faible diamètre. L’épaisseur optimale est souvent proche de 3 cm permettant de visualiser des lésions de
petite taille. La rapidité d’acquisition permet une visualisation en temps direct. La réalisation d’étude dynamique pour l’étude de la contractilité du sphincter d’Oddi
(figure 2 A, B) ou pour l’étude de la sécrétion pancréatique exocrine après injection de sécrétine est possible
(figure 3 A, B, C).
– La réalisation de coupe axiale et coronale pondérée en T2 en apnée de 3 à 5 mm d’épaisseur complète
cet examen. Ces séquences présentent des paramètres
permettant la visualisation des parenchymes en même
temps que les voies biliaires ou pancréatiques (temps
d’écho plus court)((figure 1E, F). Une masse tumorale
comme un cholangio-carcinome, une tumeur du pancréas ou des adénopathies qui entraînent une sténose
ou compriment les voies biliaires sont visibles.
– Dans le cadre du bilan d’extension tumorale la
réalisation de séquences 2D ou 3D pondérée en T1
après injection de produits de contrastes (chélates de
gadolinium) permettra d’améliorer la visualisation de
la tumeur et d’observer le réseau artériel et veineux.
De toute façon, il est utile pour la majorité des examens
de ne pas se limiter à des séquences de CP-IRM afin de
ne pas rater une autre pathologie.
Au total, quels sont les pièges
de la CP-IRM ?
Comme nous l’avons abordé ci-dessus, les séquences
en MIP sont artéfactées par les mouvements et peuvent
masquer des processus pathologiques comme une sténose biliaire. Les coupes épaisses réalisées avec des
apnées très courtes sont alors essentielles. Ces coupes
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B
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A
D
C
E
Figure 5. Patiente porteuse d’une polikystose hépatorénale, d’une
maladie de Caroli et de lithiases biliaires. Projection MIP en A et 4
coupes natives parmi les coupes permettant de faire la reconstruction
MIP en B-E. Noter la superposition sur la reconstruction en A des
images liquidiennes et l’absence de visualisation des lithiases bien
visibles sur les coupes natives dans une voie biliaire intra-hépatique
droite en B, au niveau de la convergence en C et dans la voie biliaire
principale et le cholédoque en D et E.
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A
B
Figure 6. Schéma de la papille en contraction en A et ouverte en B
(voir aussi figure 2 A, B).
si elles sont trop épaisses (> 3 cm), ne permettent pas
de visualiser les petites voies biliaires et peuvent ne pas
mettre en évidence les lésions de petite taille telles que,
par exemple, une lithiase. Des coupes trop épaisses
favorisent aussi la superposition de structures extrabiliaires telles que les kystes, les pseudokystes et les
liquides contenus dans le duodénum (figure 4A, B et
figure 5 A-E).
La papille peut donner un aspect de pseudo-calcul et
c’est la répétition de plusieurs coupes épaisses dans le
temps (examen dynamique) qui permettra d’évoquer
ce diagnostic (figure 2A, B, figure 6).
Un artéfact dit de susceptibilité magnétique lié à des
clips chirurgicaux sur le canal cystique entraîne une
chute du signal qui peut se confondre avec une lithiase.
A
A
B
B
Figure 7. Prothèse plastique (flèche) visible en cholangio-IRM
coupe épaisse en A et sur la coupe axiale en B.
Figure 8. Aérobilie avec vide de signal en coupe épaisse coronale (A). Le diagnostic repose sur la coupe axiale avec le vide de signal
sous la forme d’un niveau hydroaérique dans la voie biliaire (B).
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tres de la séquence de CP-IRM (figures 18 et 23). La
réduction du temps d’écho permet d’améliorer la visualisation de ce contenu hypo-intense.
Ces pièges sont facilement éliminés par un examinateur habitué de cet examen à condition de bien adapter le protocole d’imagerie pour chaque patient et
chaque pathologie. Il s’agit donc d’un examen opérateur dépendant.
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Et les limites principales
de la CP-IRM ?
Figure 9. Cholestase avec lithiase du cholédoque (flèche) et dilation du Wirsung (tête de flèche). Noter la dilatation des canaux
secondaires.
Plus facile à évoquer est la présence d’une prothèse
métallique qui donne par artéfact de susceptibilité
magnétique une perte de signal en son sein.
Les prothèses plastiques peuvent aussi être identifiées
sous la forme d’un signal hypo-intense linéaire
(figure 7A, B).
Un effet de flux de la bile sous la forme d’une chute de
signal ressemblant à une microlithiase est parfois présent mais sa forme punctiforme et sa disposition centrale dans la voie biliaire visible sur plusieurs coupes
axiales successives font évoquer ce diagnostic qui
disparaît sur des séquences plus pondérées en T2
(augmentation du temps d’écho).
L’aérobilie donne des images de pseudo-calculs mais
la réalisation de coupes axiales permet de mettre en
évidence le niveau hydroaérique signant la présence
d’air (figure 8A, B).
Les empreintes vasculaires constituent des images de
pseudo-sténoses extrinsèques. Le critère diagnostique
essentiel est qu’elles ne s’accompagnent pas de dilatation d’amont. Il s’agit de l’empreinte d’une artère
hépatique droite, d’une artère cystique aberrante, ou
d’un cavernome portal qui croise la voie biliaire. Dans
ce dernier cas, le cavernome lorsqu’il est volumineux
peut entraîner un authentique obstacle.
Si un doute persiste, la réalisation de séquence
d’angio-IRM peut confirmer ce diagnostic en visualisant le vaisseau et la voie biliaire.
L’hémobilie et le sludge en raison de leur signal hypointense ne sont pas toujours visibles selon les paramè-
118
Il ne s’agit pas d’un examen où l’on injecte un produit
de contraste et la communication avec les structures
liquidiennes adjacentes est difficile à affirmer.
Nous l’avons vu, la présence de collections telles que
ascite, collections péripancréatiques, ou kystes, en
raison d’un hypersignal qui se superpose aux structures
biliaires dont le signal est aussi en hypersignal gêne la
visualisation des voies biliaires. Ainsi, dans le cadre
d’une pancréatite, la CP-IRM doit être réalisée à distance de la phase aiguë.
La présence importante de gaz dans le duodénum peut
aussi gêner la visualisation des voies biliaires.
Certains auteurs ont rapporté une limite de visualisation pour les lithiases dont le diamètre est inférieur à
3 mm.
En pratique :
les indications de la CP-IRM
Diagnostic de lithiase de la voie biliaire
En cas de forte suspicion clinique, le cathétérisme
rétrograde des voies biliaires dans un but diagnostique
et thérapeutique est indiqué en première intention [5].
L’exploration des voies biliaires par une autre technique moins invasive ne se justifie qu’en cas de suspicion
faible à modérée de lithiase dans les voies biliaires [5,
6]. L’échographie transabdominale présente des performances limitées avec un grand nombre de faux
négatifs de l’ordre de 50 % pour la détection d’une
lithiase. La tomodensitométrie avec un TDM de dernière génération a beaucoup progressé dans l’exploration des voies biliaires mais la performance de cette
technique est limitée par le caractère isodense à la bile
de 20 à 25 % des lithiases.
La CP-IRM présente une sensibilité de 80 à 100 % et
une spécificité de 90 à 100 % selon les études [6, 7]
pour le diagnostic de lithiase des voies biliaires
(figure 9). La CP-IRM recherche une lithiase à l’aide de
coupes épaisses de CP-IRM montrant l’arbre biliaire et
permettant un premier repérage. On réalise ensuite des
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B
A
D
Figure 10. Cholestase avec empierrement de la voie biliaire.
A) cholangio-IRM en coupe épaisse ; B) coupe coronale de 8 mm
d’épaisseur avec un TE de 80 ms bien inférieur au TE de la coupe
épaisse (1 100 ms) et permettant de voir le parenchyme ; C, D)
même séquence en coupe axiale mettant en évidence les lithiases en
position déclive bien différenciables d’une aérobilie.
C
coupes plus fines centrées sur le calcul dans le plan
optimal permettant de bien voir la lithiase et les voies
biliaires. On peut aussi réaliser la technique 3D avec
des coupes fines reconstruites en MIP. Cette exploration
sera complétée par des coupes axiales ou coronales
pondérées en T2 à temps d’écho plus court permettant
la visualisation du parenchyme (figure 10). Selon le
contexte, des coupes après injection de contraste peuvent être réalisées. Les calculs correspondent à des
structures intraluminales de contour régulier et en hyposignal sur toutes les séquences. Le diagnostic différentiel principal correspond à la présence d’air dans les
voies biliaires. Mais ce diagnostic est éliminé par la
visualisation de coupes orthogonales montrant sur les
coupes axiales le niveau hydroaérique (figure 8B).
Les études comparant la CP-IRM à l’échoendoscopie montrent que les faux négatifs de la CP-IRM correspondent à
des calculs de petite taille < 3 mm ou à des calculs situés
au niveau de la papille [6, 7] (figure 11A, B). En
revanche, les performances de la CP-IRM sont supérieures à l’échoendoscopie pour les voies biliaires intrahépatiques et la région hilaire car ces zones se situent
à distance de la sonde [6]. Au total, les performances
sont sensiblement identiques et la CP-IRM peut se
justifier en première intention en raison de son caractère totalement non invasif [5, 6].
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A
A
B
B
Figure 11. Cholestase avec calcul au niveau de la papille bien
visible sur la coupe épaisse (A) et confirmée sur la cholangiographie
peropératoire (B).
Évaluation des voies biliaires avant
cholécystectomie par laparoscopie
Une lithiase du cholédoque est présente chez 8 à 20 %
des patients qui sont traités pour cholécystectomie sur
lithiase de la vésicule biliaire [8]. Le diagnostic de ces
lithiases est essentiel pour assurer un traitement complet et ainsi diminuer la morbidité post-laparoscopie.
L’examen doit permettre en outre de renseigner sur les
variations anatomiques qui concernent les voies biliaires. On peut proposer la réalisation d’une CP-IRM pour
les groupes de patients à risque modéré ou élevé [9].
La technique de réalisation de la CP-IRM est identique
à celle décrite pour la recherche de lithiase.
120
Figure 12. Patient porteur d’un cholangiocarcinome du hile
(tumeur de Klatskin). Noter l’obstacle hilaire sur la cholangiographie
en coupe épaisse coronale (A) et sur la coupe axiale (B). Noter la
correspondance avec la cholangiographie percutanée par ponction
dans les voies biliaires droites qui montre l’absence de communication avec les voies gauches. L’analyse de la cholangio-IRM (A, B) qui
montrait des voies gauches plus dilatées que les voies droites et une
atrophie du foie gauche avait conduit à préférer un drainage limité
aux voies droites.
Pour les patients porteurs d’un risque très élevé de
lithiase du cholédoque, l’endoscopie rétrograde est
recommandée d’emblée et la CP-IRM n’est pas indispensable chez les patients à risque faible.
Bilan prétransplantation
La transplantation avec une partie du foie d’un donneur
vivant est en plein développement. Le bilan avant
transplantation vérifie l’absence de lésion hépatique
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A
B
C
D
Figure 13. Patient porteur d’un cholangiocarcinome du hile (tumeur de Klatskin). Noter l’obstacle hilaire sur la cholangiographie en coupe
épaisse coronale (D) et sur la coupe axiale (A) et la coupe coronale (B). La tumeur est bien visible (flèche) hyperintense en T2 (A, B) et
hypo-intense avec une couronne de prise de contraste en C sur cette coupe T1 après injection de chélate de gadolinium à la phase tardive.
tumorale, recherche une stéatose, permet une volumétrie hépatique, et détermine l’anatomie vasculaire et
biliaire. Ce dernier aspect est essentiel en raison de
l’importance des variations anatomiques qui sont présentes chez 42 % des patients [10, 11]. L’IRM examen
totalement non invasif permet l’analyse du parenchyme
hépatique par des coupes axiales pondérées en T1 et
T2, l’analyse des voies biliaires par CP-IRM (coupe
épaisse et/ou 3D) et l’analyse des vaisseaux par
angio-IRM après injection de produit de contraste et
reconstruction en MIP 3D de la vascularisation artérielle puis portale.
Exploration d’un obstacle hilaire
ou périhilaire d’origine maligne
Il s’agit dans la majorité des cas d’un cholangiocarcinome hilaire ou tumeur de Klatskin. Cette tumeur peut
être suspectée par l’échographie, l’IRM ou le TDM
réalisé pour ictère dans un contexte d’altération de
l’état général. Le bilan préthérapeutique doit permettre
de déterminer la réséquabilité de la tumeur qui dépend
de son extension aux voies biliaires (classification de
Bismuth), aux structures artérielles (artère hépatique) et
veineuse (veine porte) ainsi que de l’absence d’extension ganglionnaire ou de métastases intra-hépatiques.
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A
B
Figure 14. Patient porteur d’une greffe hépatique orthotopique. Ce
patient a fait l’objet d’une thrombose de l’artère du greffon 3 mois
après la greffe et il présente une dégradation progressive des
fonctions hépatiques. Il existe une volumineuse collection liquidienne
intrahépatique sur la cholangio-IRM (B). Cette collection est visible
sous la forme d’une image hypo-intense en T (A). Noter la correspondance avec la cholangiographie percutanée en (C) montrant une
nécrose des voies biliaires par cholangite ischémique.
C
Il convient également de prévoir un drainage des voies
biliaire si l’ictère est mal supporté. L’IRM avec des
séquences pondérées en T1, T2, des séquences de
CP-IRM (coupe épaisse et/ou 3D) et des séquences
après injection de produit de contraste est utilisée pour
le diagnostic de la tumeur, son extension et permet de
prévoir la voie d’abord du drainage biliaire [12, 13]
((figure 12 A-C). La tumeur très fibreuse et rétractile
n’est pas toujours visible. Dans certains cas la tumeur
apparaît principalement sur les coupes pondérées
en T2 et après injection de produit de contraste(figure
13 A-D). On recherche des localisations secondaires
hépatiques et ganglionnaires. Le diagnostic précis de
l’extension aux voies biliaires et aux vaisseaux est plus
difficile en IRM alors qu’il conditionne l’opérabilité de
la tumeur. Les progrès technologiques de la tomodensitométrie avec l’utilisation de TDM spiralés multicou-
122
pes dont la résolution spatiale est de moins de 1 mm
(supérieure à l’IRM) permettent souvent un diagnostic
d’extension plus précis que l’IRM.
Évaluation après chirurgie
La pathologie biliaire après transplantation
hépatique
Les complications biliaires sont observées chez 10 % à
30 % des patients après transplantation avec donneur
cadavérique [14, 15]. Ces complications peuvent correspondre à des fistules biliaires, une sténose anastomotique ou à distance (notamment en cas de cholangite
ischémique liée à la thrombose de l’artère de greffon)
(figure 14 A-C et figure 15A, B) et une obstruction
lithiasique. La CP-IRM est utilisée en première intention
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A
B
Figure 16. Sténose de l’anastomose bilio-digestive (flèche) sur une
reconstruction de cholangio-IRM en MIP.
Les complications de la cholécystectomie
Figure 15. Patient porteur d’une greffe hépatique orthotopique. Ce
patient a présenté une thrombose précoce de l’artère du greffon et
présente une cholestase. La cholangio-IRM (A, B) montre une sténose
biliaire au niveau de la convergence.
chez ces patients fragiles avec l’ensemble des séquences précédemment décrites. La réalisation d’une angioIRM dans le même temps permet de rechercher des
anomalies vasculaires (sténose ou thrombose artérielle
provoquant une cholangite ischémique).
Les sténoses après dérivation bilio-digestive
La CP-IRM est indiquée en première intention [16]
(figure 16). Cette pathologie n’est pas accessible à une
cholangiographie rétrograde dans la majorité des cas
et la disposition anatomique du montage chirurgical
habituel (anse montée) rend l’exploration échographique impossible ou très difficile. La CP-IRM avec des
coupes épaisses et/ou des reconstructions 3D visualise
la sténose et les coupes pondérées en T2 et T1 avant et
après injection de produit de contraste recherchent la
cause de l’obstacle (sténose bénigne ou compression
tumorale).
L’incidence des lésions iatrogènes des voies biliaires
après cholécystectomie est comprise entre 0,3 % et
1,2 %. Cette incidence est supérieure après cholécystectomie par cœlioscopie [17]. La présence d’une
variante anatomique des voies biliaires favorise cet
accident (figure 17). La cause la plus souvent rapportée
est liée à un glissement du canal postérieur droit avec
abouchement plus bas que la convergence biliaire
parfois même dans le cystique. La ligature inappropriée de ce canal entraîne une dilatation en amont. La
voie biliaire peut aussi être confondue avec le canal
cystique. L’imagerie peut retrouver des collections
adjacentes aux voies biliaires qui sont liées soit à une
fuite au niveau de la ligature du canal cystique soit à
une blessure de la voie biliaire (figure 18). Des coupes
transverses en T1 et T2 complétées par des séquences
de CP-IRM sont réalisées. La CP-IRM est la seule technique qui fournit un cholangiogramme des voies biliaires au dessus et en dessous d’un obstacle complet sur
une ligature à la différence de la cholangiographie
percutanée ou rétrograde endoscopique [18]. Une
exploration complète est pourtant nécessaire afin de
classer correctement le type de lésion et de proposer le
traitement approprié. Dans le cas d’une collection, il
est parfois difficile de visualiser les rapports exacts
avec la voie biliaire et la localisation de la fuite biliaire.
De même, il est important de différencier une collection
liée à une brèche biliaire d’une collection postopéra-
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B
A
C
D
Figure 17. Anatomie des voies biliaires : en A) il s’agit de la distribution anatomique modale et en B-D) d’exemple de distribution anatomique
à risque B) glissement de la segmentaire postérieure droite vers le bas avec abouchement dans la voie biliaire principale juste en amont du
canal cystique ; C) la segmentaire postérieure droite s’abouche dans le canal cystique ; D) l’ensemble des segmentaires droites s’abouche dans
le canal cystique.
toire. Il est alors possible d’utiliser un produit de
contraste à excrétion hépatobiliaire à base de manganèse afin d’affirmer la communication de la collection
avec les voies biliaires dans les cas difficiles.
Les échecs du cathétérisme
des voies biliaires par
cholangio-rétrograde endoscopique
Il s’agit bien évidemment d’une indication de la
cholangiographie-IRM qui peut se dérouler dans le
contexte de l’urgence (figure 19).
124
Autres indications
dans l’exploration des voies biliaires
La CP-IRM est utilisée dans la surveillance des patients
atteints de cholangite sclérosante (figure 20 A-C). Les
séquences axiales pondérées en T1 et T2 ainsi que les
séquences après injection de produit de contraste
permettent de rechercher une localisation tumorale
dans le cadre de cette pathologie.
La CP-IRM permet une exploration non invasive des
kystes du cholédoque et conduit à la classification du
kyste dans le cadre du bilan préthérapeutique [19, 20]
(figure 21). Ces kystes représentent une pathologie
rare et peuvent être en relation avec une pancréatite
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B
A
Figure 18. Apparition d’une cholestase avec dilatation des voies
biliaires chez un patient dans les suites d’une cholecystectomie :
A) la cholangio-IRM en coupe épaisse montre une dilatation des
voies biliaires intra-hépatiques au dessus d’une sténose de la voie
biliaire principale. Les coupes coronales à TE plus court pour
visualiser les parenchymes (B, C) mettent en évidence une collection comprimant la voie biliaire et expliquant la sténose. Noter que
cette collection n’est pas visible sur la cholangio-IRM en coupe
épaisse. Cela s’explique par le contenu de cette collection de
nature hématique et n’ayant pas le même signal que la bile.
C
Exploration du pancréas
Il nécessite la réalisation de séquence T1 avec suppression des graisses pour un meilleur contraste entre le
tissu pancréatique normal spontanément hyperintense
et la tumeur dont le signal est hypo-intense. Ces séquences sont répétées après injection de produit de
contraste sur le mode dynamique.
La tomodensitométrie reste l’examen de première intention dans l’exploration du pancréas. La résolution spatiale du TDM est supérieure à celle de l’IRM et les
coupes sans injection de produit de contraste permettent de mettre en évidence les calcifications d’origine
lithiasique ou liées à une pancréatite chronique.
L’IRM est en revanche utilisée dans l’exploration des
canaux biliaires et chez les patients qui présentent une
fonction rénale altérée [21] (figure 22 A-C).
L’exploration du parenchyme pancréatique présente
une particularité.
Pancréatite aiguë
Dans le cas du bilan de la pancréatite aiguë, la CP-IRM
va permettre de rechercher une anomalie congénitale
des canaux biliaires qui favorise cette pathologie. Les
suites sont marquées par le développement éventuel de
pseudokystes. La CP-IRM permet de rechercher une
compression du Wirsung (figure 23 A-C) ou une fistule
entre le canal pancréatique et le pseudokyste. La
réalisation technique de la CP-IRM ne présente pas de
particularité.
aiguë. Ils s’associent souvent à une pathologie de la
jonction qui rend l’exploration par cathétérisme rétrograde de la papille plus difficile.
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A
B
C
D
Figure 19. Patient porteur d’une cholestase liée à une sténose
de la papille. Le cathétérisme endoscopique n’a pu être réalisé
en raison de la présence d’un diverticule duodénal. La bili-IRM
(A) montre un aspect irrégulier de la papille. Le diverticule n’est
pas visible sur la cholangio-IRM en raison de son contenu en air.
Des coupes à TE plus court (B, C) en incidence coronale
montrent le diverticule sous la forme d’une image de signal
hypo-intense lié à l’air (flèche). La cholangiographie par ponction percutanée (D), suivie de la mise en place d’un drain (E)
confirme la sténose de la papille en regard du diverticule.
E
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A
C
Figure 20. Patiente atteinte de cholangite sclérosante. La
cholangio-IRM montre une dilatation irrégulière des voies biliaires
(A, B) confirmée par la cholangiographie percutanée.
B
A
B
Figure 21. (A, B). Image de kyste du cholédoque de type 4.
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B
A
Figure 22. Aspect de pancréas divisum. Sur la cholangio-IRM (A),
le canal dorsal se draine par la papille mineure (flèche). Noter le
canal ventral (tête de flèche). En coupe axiale (B), le canal ventral
(tête de flèche) et dorsal (flèche) sont séparés.
A
C
Figure 23. Pancréatite aiguë avec pseudokyste visible sur la coupe
axiale pondéré en T2 (A) entraînant une dilation du Wirsung (B). La
dilatation du Wirsung est bien visible sur la cholangio-IRM (C) mais
le pseudokyste n’est pas visible en raison de son contenu nécroticohémorragique.
B
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B
Figure 24. Pancréatite chronique avec dilatation des canaux principaux et secondaires (A, B).
A
Pancréatite chronique
La CP-IRM peut mettre en évidence une dilatation du
canal pancréatique principal, une dilatation des
canaux secondaires ((figure 24 A, B) et des calculs
intracanalaires (figure 25). La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique reste l’examen de
référence en raison de sa meilleure résolution spatiale,
de la distension des canaux pancréatiques liée à
l’injection de produit de contraste. Pour pallier à ces
limites, la CP-IRM pourra être proposée avec utilisation
de drogues stimulant les sécrétions pancréatiques
(sécrétine) pour distendre les canaux, pancréatiques,
rechercher une fistule entre un kyste et le canal pancréatique et réaliser une étude fonctionnelle [1].
Enfin la CP-IRM peut aider à différencier une pancréatique chronique d’un adénocarcinome pancréatique.
Tumeur du pancréas
Tumeur solide
Le diagnostic et le bilan d’extension, reposent sur le
TDM en dehors du diagnostic différentiel avec la pancréatite chronique [22].
Tumeur kystique
Figure 25. Pancréatite chronique avec présence d’une lithiase
dans le canal principal (flèche).
La CP-IRM permet une analyse des kystes et facilite le
diagnostic de cystadénome séreux typique (figure 26)
présentant des caractéristiques différentes du cystadénome mucineux (figure 27) [23]. La CP-IRM aide aussi
à différencier une TIPMP des autres tumeurs kystiques
(figure 28). L’exploration avec des coupes pondérées
en T1 avec suppression des graisses avant et après
injection de produit de contraste et des coupes pondérées en T2 est utile en plus de la CP-IRM.
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A
B
Acq5/9
TSE / M
Figure 26. Tumeur kystique de la tête du pancréas. A) image
pondérée en T1 montrant la tumeur kystique (flèche) ; B) image
pondérée en T1 après injection de produit de contraste (chélate de
gadolinium). Noter les travées fibreuses prenant le contraste (flèche) entre les kystes ; C) Cholangio-IRM en coupe épaisse montrant
la juxtaposition de multiples kystes de petites tailles. Il s’agit donc
d’un cystadénome séreux.
C
A
B
Figure 27. Tumeur kystique de la queue du pancréas correspondant à un cystadénome mucineux en séquence pondérée en T1 (A) et T2 (B).
Noter la présence d’un niveau liquide-liquide (flèche) en raison d’un contenu hétérogène incluant de la mucine et parfois des éléments
hémorragiques.
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En résumé
• La résolution spatiale en IRM est inférieure à celle de l’imagerie
classique des cholangiographies percutanées ou rétrogrades
endoscopiques ce qui limite la visualisation de petites lésions. Cet
inconvénient est partiellement contrebalancé par une résolution
en contraste supérieure de l’IRM.
• En raison de l’absence d’injection d’un produit dans les voies
biliaires, comme lors d’une cholangiographie conventionnelle, il
est difficile de prouver par l’IRM la communication entre un canal
biliaire ou pancréatique et une structure kystique ou une collection
liquidienne adjacente aux voies biliaires.
• La bile et les liquides contenus dans l’estomac, le duodénum,
les collections et les épanchements peuvent masquer les voies
biliaires. Le signal des voies biliaires disparaît également en cas
d’hémobilie, de débris nécrotiques ou d’artéfacts (clips, stents,
aérobilie) sur les séquences de cholangio-pancréatographie IRM.
• Des coupes trop épaisses favorisent aussi la superposition de
structures extrabiliaires telles que les kystes, les pseudokystes et
les liquides contenus dans le duodénum.
• La papille peut donner un aspect de pseudo-calcul et c’est la
répétition de plusieurs coupes épaisses dans le temps (examen
dynamique) qui permettra d’éviter ce piège.
• L’hémobilie et le sludge en raison de leur signal hypo-intense ne
sont pas toujours visibles selon les paramètres de la séquence de
cholangio-pancréatographie-IRM.
• Ces pièges sont facilement éliminés par un examinateur habitué de cet examen à condition de bien adapter le protocole
d’imagerie pour chaque patient et chaque pathologie. Il s’agit
donc d’un examen opérateur dépendant.
• La cholangio-pancréatographie-IRM est particulèrement utile
au diagnostic de lithiase de la voie biliaire, à l’évaluation des
voies biliaires avant cholécystectomie par laparoscopie, lors du
bilan de prétransplantation, à l’exploration d’un obstacle hilaire
ou périhilaire d’origine maligne. Cet examen permet également
l’évaluation après chirurgie en cas de pathologie biliaire après
transplantation hépatique, sténoses après dérivation biliodigestive, complications de la cholécystectomie, échecs du cathétérisme des voies biliaires par cholangio-rétrograde endoscopique.
• La tomodensitométrie reste l’examen de première intention
dans l’exploration du pancréas car sa résolution spatiale TDM est
supérieure à celle de l’IRM. L’IRM est en revanche utilisée dans
l’exploration des canaux biliaires et chez les patients qui présentent une fonction rénale altérée.
• La présence de collections gêne la visualisation des voies
biliaires. Ainsi, dans le cadre d’une pancréatite, la cholangiopancréatographie-IRM doit être réalisée à distance de la phase
aiguë.
A
B
Références
C
Figure 28. TIPMP de la tête du pancréas. L’image kystique est
visible en coupe pondérée en T1 (A) en T2 (B) et sur la cholangio-IRM
(C). Il s’agit de l’atteinte d’un canal secondaire. La communication
avec le canal pancréatique est clairement visible.
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