Les différentes séquences de CP-IRM
Il existe 3 approches différentes pour obtenir une
CP-IRM qui sont souvent réalisées de façon complémen-
taire [3, 4].
– La première approche consiste en la réalisation de
multiples coupes fines (figure 1A) permettant de recons-
truire une image de l’arbre biliaire et pancréatique en
3D MIP (maximum intensity projection) [3] (figure 1B).
Les avantages sont la possibilité de choisir les différents
axes de visualisation les plus performants pour visuali-
ser les voies biliaires et pancréatiques selon la patho-
logie. Cette approche est aussi moins opérateur dépen-
dant. Les inconvénients sont une perte d’information
concernant le contenu des canaux et la nécessité de
revoir les images sources. Le temps d’acquisition des
coupes dépasse la durée d’une apnée ce qui rend cette
technique sensible aux artéfacts de mouvements respi-
ratoires. L’ensemble des structures présentant un signal
élevé se projettent sur l’image reconstruite et par exem-
ple du liquide duodénal peut venir masquer l’arbre
biliaire.
– La réalisation de coupes épaisses entre 2 et 7 cm
incluant les voies biliaires et pancréatiques en apnée
constitue la deuxième approche [3, 4] (figure 1C, D).
Le temps d’acquisition est court (inférieur à 3 secondes)
limitant les artéfacts de mouvement. Plus l’épaisseur de
coupe est importante plus l’ensemble des voies biliaires
est inclus dans la coupe. Il existe une bonne résolution
dans le plan d’acquisition. Différentes coupes de posi-
tion, d’orientation et d’épaisseur variables sont habi-
tuellement réalisées. L’épaisseur de la coupe est un
paramètre important. Même si une coupe épaisse
permet d’inclure le plus d’éléments anatomiques, elle
ne permet pas d’analyser correctement les structures de
faible diamètre. L’épaisseur optimale est souvent pro-
che de 3 cm permettant de visualiser des lésions de
petite taille. La rapidité d’acquisition permet une visua-
lisation en temps direct. La réalisation d’étude dynami-
que pour l’étude de la contractilité du sphincter d’Oddi
(figure 2 A, B) ou pour l’étude de la sécrétion pancréa-
tique exocrine après injection de sécrétine est possible
(figure 3 A, B, C).
– La réalisation de coupe axiale et coronale pondé-
rée en T2 en apnée de3à5mmd’épaisseur complète
cet examen. Ces séquences présentent des paramètres
permettant la visualisation des parenchymes en même
temps que les voies biliaires ou pancréatiques (temps
d’écho plus court)((figure 1E, F). Une masse tumorale
comme un cholangio-carcinome, une tumeur du pan-
créas ou des adénopathies qui entraînent une sténose
ou compriment les voies biliaires sont visibles.
– Dans le cadre du bilan d’extension tumorale la
réalisation de séquences 2D ou 3D pondérée en T1
après injection de produits de contrastes (chélates de
gadolinium) permettra d’améliorer la visualisation de
la tumeur et d’observer le réseau artériel et veineux.
De toute façon, il est utile pour la majorité des examens
de ne pas se limiter à des séquences de CP-IRM afin de
ne pas rater une autre pathologie.
Au total, quels sont les pièges
de la CP-IRM ?
Comme nous l’avons abordé ci-dessus, les séquences
en MIP sont artéfactées par les mouvements et peuvent
masquer des processus pathologiques comme une sté-
nose biliaire. Les coupes épaisses réalisées avec des
apnées très courtes sont alors essentielles. Ces coupes
A
B
Figure 4.En (A) l’ensemble du Wirsung et des voies biliaires sont
visibles alors que chez le même patient il existe une superposition de
liquide digestif gênant la visualisation du Wirsung (B).
Hépato-Gastro, vol. 14, n°2, mars-avril 2007 115
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