CHAPITRE 5. ESPÉRANCE ET VARIANCE
Démonstration. 1), 3), 4) et 5) sont des propriétés classiques de l’intégrale de Lebesgue
par rapport à une mesure positive. 2) vient du fait qu’ici la mesure d’intégration est une
probabilité et donc P(Ω) = 1. On pourra reprendre les démonstrations de ces propriétés en
guise d’exercice.
Remarque 5.1.3. k·k1:X→E(|X|)est une norme sur L1(Ω,A,P)qui fait de L1(Ω,A,P)
un espace de Banach (espace vectoriel normé complet).
Le théorème suivant est fondamental. La variable aléatoire Xétant fixée, il permet de
remplacer certains calculs d’intégrales sur l’espace (Ω,A,P)par des calculs d’intégrales
sur l’espace (R,B(R),PX). Une conséquence sera que même lorsque l’espace (Ω,A,P)n’est
pas explicite, on pourra calculer l’espérance de Xsi l’on connait sa loi.
On rappelle que si Xest une variable aléatoire réelle et gest une application mesu-
rable de (R,B(R)) dans (R,B(R)) alors g◦Xest encore une variable aléatoire réelle (i.e. la
composée de deux applications mesurables est encore mesurable).
Théorème 5.1.4. (Théorème de transfert) Soit Xune variable aléatoire (de loi PX) et
g:R→Rune application mesurable. Alors, g◦Xest P-intégrable ssi gest PX-intégrable,
et dans ce cas ZΩ
g◦X(ω)dP(ω) = ZR
g(x)dPX(x),
c’est-à-dire, E(g◦X) = RRg(x)dPX(x).
Démonstration. On montre le théorème successivement pour les fonctions indicatrices, les
fonctions étagées, les fonctions positives (comme limite croissante de fonctions étagées),
puis les fonctions intégrables en décomposant partie positive et partie négative. Cette dé-
monstration est classique et à savoir refaire !
Une conséquence immédiate du théorème de transfert est que si X∈L1(Ω,A,P), alors
E(X) = ZR
x dPX(x)
(prendre g=idR) et donc que l’espérance de Xne dépend que de la loi de X(si PX=PY
alors E(X) = E(Y)).
Corollaire 5.1.5. Soit g:R→Rune application mesurable.
1) Si Xest une variable aléatoire discrète d’atomes x1, x2, . . . et si g◦X∈L1(Ω,A,P),
E(g(X)) = X
k
g(xk)P(X=xk).
En particulier, E(X) = PkxkP(X=xk).
2) Si Xest une variable aléatoire de densité fet si g◦X∈L1(Ω,A,P),
E(g(X)) = ZR
g(x)f(x)dλ(x).
En particulier, E(X) = RRxf(x)dλ(x).
Démonstration. On rappelle que si g:R→Ret a∈R,RRg(x)dδa(x) = g(a)(ce qui corres-
pond à prendre X=adans le théorème de transfert).
1) Ici PX=PkP(X=xk)δxket par le théorème de transfert
E(g(X)) = ZR
g(x)dPX(x) = X
k
P(X=xk)ZR
g(x)dδxk(x) = X
k
P(X=xk)g(xk).